[Event] Opération: Sugar Grove

News & Infos

C'est ici que vous trouverez les dernières infos du moment, les utiles et moins utiles.

Temps actuel

Effectifs

• Eryllis: 3
• Ladrinis: 9
• Eclaris: 5
• Prêtresses: 5
• Cavaliers de S.: 5
• Nérozias: 6
• Gélovigiens: 3
• Ascans: 0
• Marins de N.: 4
• Civils: 15

Lien recherché

- Walter cherche de Preux chevaliers.
_ Raël veut des clients.
_ Deirdre a besoin d'employé!

Les Rumeurs

_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

Code par MV/Shoki - Never Utopia



 
AccueilAccueil  FAQFAQ  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  MembresMembres  GroupesGroupes  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  



Partagez
 

 [Event] Opération: Sugar Grove

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2  Suivant
AuteurMessage
:: Petite Plume ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Allaatkasik
:: Petite Plume ::
Allaatkasik
MessageSujet: [Event] Opération: Sugar Grove   [Event] Opération: Sugar Grove Icon_minitimeLun 24 Aoû - 14:28






Opération: Sugar Grove.





Satut: Actif.

Classe Ladrinis.

Poste: Agent de renseignement.

Autre: Incapable d'attachement émotionnel.





Satut: Actif.

Classe: Prêtresse de Kesha.

Poste: Agent de liaison.

Autre: Forte émotivité.



Mission:



Participer à la découverte d'un remède contre la fièvre qui se répand à travers tout Istheria et découvrir les éventuels coupables de ce méfait.



L'agent Allaatkasik devra prendre et transmettre tous les renseignements relatifs à l'élection de la future Grande-Prêtresse de Kesha à la Haute-Prêtresse Othello Lehoia.



Statut: En cours.








Comme un archet sur mes veines.




L'équipage se remit, en cette matinée douce et ensoleillée, sur la route qui le mènerait pour Hespéria. Une fois les majestueuses portes du Haut-Monastère franchies, toutes trois restèrent silencieuses, agitées par divers sentiments mais dont un qu'elles partageaient sans le savoir, celui étrange où s'amalgamait une indicible paix intérieur et l'intime conviction de sa perte prochaine. Cette rencontre avec la Haute-Prêtresse leur avait faite une forte impression et bien que l'époque soit sous de funestes jougs, elle avait miraculeusement adoucie leurs âmes et apaisé leurs cœurs. Un sentiment de voluptueuse plénitude les avait jusque là enveloppé et mit hors des souffrances de ce monde. Mais le temps était venu où elles devaient se replonger dans cette bien triste réalité. Et une autre pensée vint assombrir deux cœurs, celui d'Allaatkasik et d'Atuagaq. Cette dernière se séparerait d'elle à Hespéria pour rejoindre son ambassade et le cours de son existence. Bien sûr, elles ne seraient pas à destination avant deux semaines, mais l'inévitable séparation se profilait dans le sombre horizon. Pourtant le visage fermé d'Allaatkasik ne montrait rien de son agitation. Elle devait se concentrer sur la route car parfois elle était prise de fièvre et de tremblement. Bien qu'Avanneq fut une monture des plus sûre, elle ne voulait point entraîner dans une possible et maladroite chute sa nouvelle pensionnaire Nasaq, qui à elle seule était une énigme. Posée sur la selle devant elle, Allaatkasik ne pouvait voir son minois et se demandait à quoi pouvait-elle donc bien penser... Elle pouvait imaginer de pour la petite cela devait être pénible de devoir se séparer d'une personne telle qu'Othello Lehoia et qu'elle devait ressentir un sentiment d'injustice d'avoir été ainsi arrachée à celle qu'elle semblait vénérer. Sûrement qu'elle nourrissait un fort ressentiment à l'égard d'Allaatkasik de l'avoir ainsi enlever pour un monde inconnu et inquiétant. Elle espérait tout de même que Nasaq se souvienne qu'elle partait pour accomplir son noviciat et que cela adoucirait l’acrimonie qu'elle éprouvait envers ses ravisseuses. Allaatkasik appréhendait le moment où l'une des deux briserait le silence. En ce qui la concernait, elle garderait le silence à moins qu'elle ne fusse obligée de le rompre. Finalement, ce silence était bien moins embarrassant que n'importe quelle conversation et toutes trois semblaient d'accord sur ce fait. Atuagaq, elle aussi le trouvait réconfortant. Car tout comme Allaatkasik, elle appréhendait elle aussi le moment où les murailles d'Hespéria seraient en vue. Mais ce qui la préoccupait avant tout, c'était de voir Allaatkasik prise de fièvre par moment et se mettre à trembler de tout son corps. Et bien qu'elle essaya de se faire la plus discrète, Allaatkasik était consciente de la voir régulièrement lui jeter un regard en coin, parfois inquiet, parfois préoccupé. Atuagaq observait aussi de temps à autre Nasaq et ses regards étaient d'une autre manière, tout aussi soucieux. La petite gardait une mine renfrognée et une farouche colère s'y lisait sans plus de difficulté. Allaatkasik ne s'y était pas trompé au sujet des troubles et bouillonnantes pensées qu'animaient le cœur sauvage de la petite Nasaq. Tout en elle n'était que mécontentement et aigreur. La violence de ses sentiments l'auraient sans nul doute poussée à ruer de coups Allaatkasik mais elle savait que cela ne changerait en rien son destin. Elle se sentait captive comme elle l'avait été par le passé, vendue au plus offrant et même si elle avait bien conscience que ce ne soit pas présentement la même situation, elle ne pouvait ni réprimer ni s'opposer à cette sensation. Pourtant Nasaq faisait tous les efforts possible pour ne se focaliser que sur une chose, son entrée au Temple de Kesha. Après tout, elle allaient pouvoir réaliser le vœux qui lui était le plus cher, sa raison de vivre. Alors, elle se demanda pourquoi elle ressentait un tel déchirement intérieur, une telle rage ? C'est à cette pensée qu'elle rendit compte du chemin qu'il lui restait à parcourir avant de trouver la sagesse et la paix, valeurs intrinsèques à toute prêtresse de Kesha. Finalement, l'objet de sa colère devint elle-même...




Bien que fut réconfortant le silence, arrivé le soir il fallut préparer le campement, sommaire certes, et donc échanger quelques mots. Ce fut Atuagaq qui la première osa prendre la parole afin de désigner un bon endroit pour passer la nuit. Allaatkasik acquiesça. Toute la journée, elles avaient chevauchées et elles étaient tout autant harassées que leurs montures. Une fois le campement préparé, le feu fait et la nourriture mise à cuire, le silence se réinstalla, mais pas aussi bienveillant et rassurant comme il l'avait été. Cette fois, il se fit embarrassant de tout les non-dits qui alourdissait leurs cœurs. Pourtant, nul ne parla plus que nécessaire et lorsqu'Atuagaq demanda à Nasaq si elle voulait partager le repas avec elles, cette dernière ne répondit pas et se contenta de prendre son assiette avec un hochement de tête sans se départir de son masque d'animosité. Le repas finit, toutes trois se couchèrent sous les lunes, toujours agitées de pensées tristes, sombres et inquiétantes. Quatre jours passèrent, quatre jours identiques les uns aux autres. Bien qu'Allaatkasik et Atuagaq échangèrent durant le voyage quelques banalités afin de masquer leur angoisse et le soir du cinquième jours, elles se remirent à converser, oubliant pour un instant leur futur mais inévitable séparation. Elles avaient décider de profiter pleinement des derniers jours qu'il leur était accordait sans plus se préoccuper du temps qui passe. Par contre, Nasaq n'avait toujours pas décroché un seul mot se contentant d'un simple mouvement de tête pour acquiescer ou refuser. Rien de plus et son comportement commença singulièrement à inquiéter Allaatkasik tout autant qu'Atuagaq. Toutes deux essayèrent à plusieurs reprises de la faire parler, mais aucun subterfuge ne fonctionna. Même en abordant des sujets concernant Kesha ou bien le Temple, cette dernière s'obstinait à demeurer muette et à conserver sa mine renfrognée. Alors, Allaatkasik ne s'en formalisa pas plus et pensa qu'elle changerait d'attitude une fois arrivée à Upiq ou au pire au Temple de Kesha. Après tout, il lui fallait encore du temps pour assimiler sa nouvelle condition et cela fait, elle serait à même de vouloir communiquer. Pour ce qui en était d'Atuagaq, elle demeurait bien moins optimiste et se demandait comment elles allaient finir leur voyage. Finalement, Nasaq devint l'objet de leur attention et ne se préoccupèrent plus de la route qui les approchait peu à peu d'Hespéria. Temps et si bien qu'elles furent surprises, au douzième soir, d'apercevoir au loin dans la vallée les lumières de la ville. Demain, avant midi, toutes trois franchiraient les portes de la ville. Autour du feu, Allaatkasik sentie une boule lui serrer la gorge et elle daigna à peine toucher son repas. De son coté, Atuagaq la regardait, un sourire triste sur son visage et de sa voix claire, mal assurée:




-"Tu sais, Aggesborg n'est pas très loin d'Hespéria et tu sais que j'y réside le plus souvent qu'il m'est permis. Alors, nous pourrions nous y retrouver toutes les deux et savourer quelques bon moments. Je sais que cette situation n'est pas idéal pour une relation mais en attendant... De plus, le chef de cabinet de l'ambassadeur m'en doit une. Je vais donc lui demander de me mettre sur toutes les missions qui me rapprocheront du Nord. Avant, je n'exigeais rien de spécial pour le lieu de mes missions parce que je n'avais aucun attrait ni souhait particulier. Maintenant, c'est différent. De plus, il y régulièrement des délégations pour Hellas, je demanderais d'y être adjointe. Donc, comme tu vois, nous pourrons nous revoir plus fréquemment que tu ne le penses. Va falloir t'habituer à me supporter !"




Sa dernière phrase dite, Atuagaq se mit à rire d'un rire franc, honnête et spontané dissipant toutes ses craintes et sa tristesse. A bien y regarder, la situation était bien plus engageante et favorable qu'elle n'y paraissait. Certes elles seraient éloignées l'une de l'autre mais auraient de nombreuses occasions de pouvoir se retrouver. A ce constat, la tristesse se fit douce et apaisante au cœur d'Allaatkasik. Puis Atuagaq reprit plus posément:




-"Et puis si vraiment l'éloignement nous mets en péril, je pourrais bien demander ma mutation dans un poste plus proche de Cimméria où même à Hellas peut-être... Après tout, pas grand chose ne me retient à Hespéria... Bien que cela risque de prendre du temps. Alors si tu es patiente et que tu me fais confiance..."




Allaatkasik la regarda, ses deux grands yeux pleins d'étonnement. Certes, ce qu'elles vivaient était tout aussi nouveau qu'agréable et intense, mais de là à ce qu'Atuagaq lui avoue qu'elle serait prête à abandonner son poste d'Hespéria, cela la décontenança et la plongea dans une délicieuse confusion. Timidement, de sa voix grave elle lui répondit:




-"Sincèrement, je suis très touchée parce que tu viens de me dire... Mais je ne peux te demander cela. Je sais que tu aimes travailler à Hespéria et je m'en voudrais profondément de te voir quitter ton poste. Après tout, comme tu me l'as fait remarquer, je pourrais te rejoindre à Aggesborg et si de plus tu demandes des missions te rapprochant de Cimméria, nous devrions pouvoir nous revoir assez facilement. Mais sache que je ne vais pas laisser l'éloignement mettre de la distance entre nous... Et puis c'est pas plus mal de n'être pas toujours l'une avec l'autre, les retrouvailles n'en seront que plus apréciables."




Ceci-dit, toutes deux replongèrent dans le silence, un peu honteuses car elles en avaient oubliées jusqu'à la présence de Nasaq, toujours plongée dans son têtu mutisme et qui les regardait impassiblement, avec ce même air renfrogné. Cette nuit, Allaatkasik et Atuagaq dormirent paisiblement sous les trois lunes car elles savaient maintenant cette séparation temporaire et que la distance entre elles ne formait plus un obstacle insurmontable à leur relation. Pour toutes les deux, la nature de cet attachement était quelque chose de totalement nouveau et toutes deux étaient encore pleines d’appréhensions face à la manière de gérer une telle situation. Atuagaq semblait être transportée par des élans tout humain alors qu'Allaatkasik semblait à la fois perdue et confuse, se noyant dans les affres d'un océan d'inconnu plein d'effroi. Si Atuagaq éprouvait du bonheur et une douce euphorie, il en allait tout autrement pour Allaatkasik dont le ressenti était bien plus complexe et difficilement définissable. Quoi qu'il en soit, elle aussi éprouvait cette même attirance sans pour autant pouvoir ni l’appréhender, ni la comprendre. Mais elle s'en contentait.




Ce matin là, la troupe garda le silence durant le trajet. Deux d'entre elles fixaient avec anxiété les murailles d'Hespéria qui se rapprochaient inexorablement en cette fin de mâtiné, elles en franchirent les portes du sud. Mais au lieu de se faire assaillir par des bouffées de tristesse et de mélancolie, elles furent, finalement, soulagées d'être enfin arrivées, comme délivrées du fardeau qu'elles avaient du supporter jusque là. Et bien que les adieux devant l'Ambassade cimmérienne furent pénibles, toutes deux savaient qu'elles allaient pouvoir se revoir de nouveau. Nourrit de cet espoir, la joie futur l'emporta sur les larmes et la tristesse. Ce n'était rien de plus qu'un au revoir. Mais c'est le cœur lourd de nostalgie qu'Allaatkasik franchit, accompagnée de la silencieuse Nasaq, la porte du nord d'Hespéria qui les mènerait sur la route de la chaîne de montagnes Vanderoven et par delà, le royaume de Cimméria.






snowflakes




Dernière édition par Allaatkasik le Jeu 3 Sep - 5:37, édité 4 fois
Revenir en haut Aller en bas
:: Petite Plume ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Allaatkasik
:: Petite Plume ::
Allaatkasik
MessageSujet: Re: [Event] Opération: Sugar Grove   [Event] Opération: Sugar Grove Icon_minitimeJeu 27 Aoû - 2:37




Retour à Upiq.




Allaatkasik et Nasaq avaient laissées derrière elles la belle cité d'Hespéria depuis une dizaine de jours qu'elles étaient enfin arrivées au pieds de l'imposante chaîne de montagnes de Vanderoven. Delà, elles obliquèrent vers l'ouest pour rejoindre le col d'Aggersborg. Une fois traversé, elles contournèrent le Grand Lac Gelé par sa rive ouest afin de rejoindre Upiq situé à l'extrémité de la péninsule. Tout au long du voyage, Nasaq avait conservé sa mine renfrognée et son mutisme bien qu'elle répondit par de brefs oui ou non au peu de questions que pouvait lui poser Allaatkasik. Et encore, il ne s'agissait que de questions indispensables répondant aux impératif d'un long voyage. Allaatkasik aurait bien aimé pouvoir converser avec Nasaq, en savoir plus sur elle et aussi lui faire part de son implication dans leur futur mission. Mais elle savait qu'en la brusquant, la petite s'enfermerait dans son silence et qu'il serait difficile de l'en faire ressortir. Alors, elle la laissa aller à son rythme sans être insistante. Et elle espérait qu'une fois arrivée à l'orphelinat, cette visite lui délirait la langue. Mais plus elles se rapprochaient de leur destination, plus Allaatkasik se sentait prise dans l'étau d'une indicible angoisse. Combien de ses pensionnaires seraient épargnées par cette maudite fièvre ? Aataavaraq étaient déjà morte suite à une complication de cette fièvre, qu'en serait-il pour les autres pensionnaires ? Taraudé par cette interrogation et l'urgence d'obtenir des réponses, elle poussa Avanneq aux limites de ses capacités mais l'animal ne broncha pas. Robuste et endurante, sa monture soutint le rythme jusqu'à Upiq où elles arrivèrent mi Momoé. Bien que morte d’inquiétude, ce fut un soulagement pour Allaatkasik de revenir dans un lieu familier où elle avait vécu entourée de personnes cordiales et bienveillante. Par contre, tout comme elle avait quitté le village, les stigmates de la fièvre étaient toujours présents et en passant au dispensaire de fortune où les trois prêtresses de Kesha œuvraient à soulager les patients toujours plus nombreux. Mettant pied à terre, elle alla saluer la Principale, Sœur Béruthielme. Suivit de Nasaq, Allaatkasik lui présenta celle qui allait devenir bientôt novice. Et bien que ses retrouvailles soient ombrées de funestes évènements, toutes deux furent accueillies chaleureusement. Quand Sœur Béruthielme s'adressa à Nasaq, la langue de cette dernière se délia. Pas trop, certes, mais timidement elle répondit tout de même à la prêtresse. Les présentations faites, Allaatkasik se précipita aux travers des rangées de lits de fortunes afin de voir si l'un de ses proches y était et fut rassurée de ne point y voir ni Sifdérik, ni Amaraq, pas plus que Kantiqtuk. C'était déjà ça. Mais elle avait tout de même le cœur lourd de voir de nombreuses têtes qui ne lui étaient point inconnues. Elle reconnu plusieurs pêcheurs qui lui avaient fournis de vieux vêtements pour son orphelinat, du poisson pour ses pensionnaires alors que la nourriture manquait, tout comme quelques autres fermiers et artisans. Elle y vit une injustice amer et arbitraire. Pour Allaatkasik, ces pauvres gens ne méritaient en rien un tel sort, pourtant elle fut envahie d'un sentiment d'impuissance quand la Principale vint lui demander ce qu'avait donnée son voyage à la recherche d'un remède. Presque deux mois c'étaient écoulés et elle revenait le mains vides. Ce n'était pas tant d'avouer qu'elle avait échouée dans sa mission que le fait de voir la déception se peindre sur les visages des prêtresses qui l'accablait le plus, comme si finalement elle les avait trahie...




Mais Allaatkasik n'eut pas le temps de se perdre en sombres conjectures que contre toute attente, ce fut Nasaq qui d'un ton docte prit la parole. Et son ton de voix grave ne fut pas sans surprendre Sœur Béruthielme et ses deux consœurs.




-"La Haute-prêtresse travaille encore sur un remède définitif mais en attendant, elle nous a fournie deux moyens pour soulager les patients. Elle a inventé une décoction de plante qui apaisera la douleur et dans les cas les plus critiques, elle préconise un bain d'eau froide, voir glacée. Elle a constatée que le froid avait des effets très efficaces contre les crises plus violentes."





Ceci-dit, elle tendit à Sœur Béruthielme un petit morceau de papier sur lequel y était inscrit la formule de la décoction. Le visage d'Allaatkasik se ferma, essayant ainsi de dissimuler sa colère. Pourtant, elle ne put réprimer, l'espace d'un bref instant une lueur rougeâtre et inquiétante traversant ses deux grandes prunelles sombres et qui les tintèrent d'un éclat malsain.




/* GRRR... Sale petite bourrique ! Tu vas pas t'en sortir comme ça... */





D'un seul coup l'atmosphère se fit pesante et Sœur Béruthielme qui allait faire une allusion entre certaines ressemblances physiques tout comme le timbre de voix entre Allaatkasik et Nasaq, s'abstint. Trop d'électricité entourait les deux jeunes filles pour ce permettre de faire une telle remarque. D'un autre coté, Sœur Béruthielme y vit un semblant de réponse. Ce genre de comportement était tout à fait courant entre deux sœurs. Faisant mine de rien, elle rapporta à Allaatkasik les faits les plus marquants qui c'étaient produits ces deux derniers mois. Finalement, c'était partout pareil. Toutes les nations semblaient aux prises du même désarroi. Allaatkasik prit congé de la prêtresse sans plus se préoccuper si Nasaq la suivait et monta sur Avanneq lorsqu’elle vit une main se tendre. Ravalant sa colère, elle poussa un petit grognement et la propulsa sans ménagement sur sa selle. Puis elle partie au galop vers son orphelinat. Le vent lui fouettant agréablement son visage, elle en oublia bien vite sa rancœur vis à vis de Nasaq. Après tout, peut-être devait-elle même s'en réjouir, son mur de mutisme semblait peu à peu céder. Ce qui devenait tout de même assez urgent car bientôt, elles seraient de nouveau sur la route pour atteindre leur objectif final, le Grand Temple de Kesha. Il lui fallait promptement échafauder un plan dans lequel la petite rebelle avait un rôle à jouer et il était important qu'elle le lui fasse partager...





snowflakes

Revenir en haut Aller en bas
:: Larme de plume ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Nasaq
:: Larme de plume ::
Nasaq
MessageSujet: Re: [Event] Opération: Sugar Grove   [Event] Opération: Sugar Grove Icon_minitimeVen 28 Aoû - 10:30




Nasaq découvre l'orphelinat.




Mais pourquoi diantre, Nasaq avait-elle était arrachée à la félicité que lui avait procuré la présence d'Othello et de son cercle de prêtresses ? Elle, qui pour la première fois, avait trouvée des personnes qui ne l'avait pas jugée sur son espèce, qui lui avait donnée leur confiance et bien plus, un foyer et des espoirs et des rêves. Voici que son sort se retrouvait dans les mains de parfaites inconnues. Bien entendue, jamais Othello ne l'aurait remise à de mauvaises personnes, cela va sans dire, mais elle ne pouvait s'empêcher de penser que pour une nouvelle fois le destin se faisait cruel. En aucun cas Nasaq ne nourrissait de rencoeur vis à vis de la Haute-prêtresse, mais sans qu'elle puisse le comprendre, une colère abyssale l'avait envahie et c'était portée sur Allaatkasik, sans véritable motif ni justification. C'était comme ça, un point c'est tout ! Pourtant elle se retrouvait jetée dans le turbulent et chaotique flot de questions qui ébranlait d'une manière inquiétante son esprit. Elle était absolument convaincue que cette rencontre n'était point le fruit du hasard, mais envisager de voir certaines choses risquait tant de la déstabiliser que de faire remonter d'un passé indicible d'insurmontables et intolérables souvenirs, qu'elle préféra se protéger derrière le mur du silence. Unique protection face à l'insondable et énigmatique réalité. Nasaq voyait bien que son comportement blessait d'une certaine manière Allaatkasik et avait plongé Atuagaq dans une profonde anxiété. Mais trop désemparé pour l'instant, elle ne sut agir autrement, propre spectatrice d'une existence qui lui échappait, jouée par une autre qu'elle.




Pourtant Nasaq essayait, au prix de grands efforts, de rompre peu à peu ce mutisme qui la dévorait de l'intérieur. De trop nombreuses questions brûlaient son esprit tel du vitriol. Aucunes des personnes jusqu'à présent n'avait jamais évoquées ouvertement les similitudes qu'elle partageait avec Allaatkasik, pourtant si troublante. Bien qu'Allaatkasik avait une voix qui se situait dans la tessiture d'une basse et que Nasaq était plutôt dans celle du baryton, leurs timbres possédaient de déconcertantes concordances. Et que dire de leurs visages ? Leur nez, menton ainsi que leurs grands yeux sombres étaient eux aussi confondants tant ils étaient semblables. Mais cela était-il suffisant pour être une indéniable preuve de parenté ? Après tout, ce n'étaient pas quelques ressemblances physiques qui démontraient qu'elles avaient un quelconque lien par le sang. Sans se l'avouer, cela ne manquait pas de tourmenter Nasaq car elle n'avait conservée aucun souvenir de son existence de vivante. Sa réminiscence la plus ancienne était l'image qu'elle avait gardée d'elle même flottant dans le Lac Gelé en cette funeste nuit du mois de Firion de l'an douze cent quatre vingt quinze, arrachée de cette eau noire par de cupides et ignobles griffes. Qui avaient été ses parents ? Avait-elle eu des frères ou des sœurs ? Ses questions, elle se les était posées parfois mais avait préférée les enterrer rapidement. Elle ne pouvait se permettre un tel luxe intellectuel alors que chaque jour elle devait âprement lutter pour sa simple survie. Et puis, au cours de cette existence pitoyable et besogneuse, qui aurait bien pu lui dire quoi que ce soit ? Pour tous, elle n'était moins qu'une orpheline, même pas une personne, juste un bout de viande morte. Et voilà que maintenant une personne se trouvait d'être susceptible de lui apporter des réponses ! Enfin, elle ne se faisait pas trop d'idée là dessus quand même... Habituée au mauvais coups du sort, elle ne préférait pas trop s'illusionner.




Torturée tout du long se son voyage par ces bien trop nombreuses interrogations, d'un coup d'un seul, son esprit retrouva sa sérénité et une grande paix intérieur l'envahie. A peine eut-elle franchie le porche de la ferme, elle fut bien surprise par le spectacle qui l'attendait dans la cours intérieur. Une vielle femme au sourire affable, entourée par trois gamines toutes émoustillaient, étaient venues les accueillir. Une fois descendue de la monture d'Allaatkasik, cette dernière souffla un bon coup en les voyant toutes quatre en bonne santé et fit les présentations. Sans plus attendre, les trois gosses se précipitèrent sur Nasaq et l'entourèrent de leurs bras. Devant un tel élan de joie spontanée, un grand sourire chassa le masque grognon de Nasaq et elle les prit à son tour dans ses bras. Puis toutes trois la poussèrent impétueusement vers le corps principal de la ferme et la faire pénétrer dans la salle commune. Toutes à la fois elles parlaient sans interruptions, l’assaillant de question incompréhensible dans tout ce brouhaha, tant et si bien que Ludivine dut y mettre son holà. Nasaq rayonnait, contaminée par la bonne humeur environnantes. Par contre, le visage d'Allaatkasik lui restait impénétrable et elle trouva étrange que cette dernière resta triste et morose. Elle qui s'inquiétait tant pour ses pensionnaires, elle ne montrait aucune joie et trouva cela des plus étranges. Bien que Nasaq n'est rien signifiée de telle, elle fut installée à la table pendant que les enfants s'activaient dans le plus grand zèle pour lui mettre un couvert et lui servir un repas appétissant. Puis cela fait, eux aussi se placèrent en face d'elle et l'observèrent en silence, leurs yeux pleins de curiosité et de bienveillance. Il ne passa pas inaperçue aux yeux de Nasaq qu'une petite statuette de Kesha avait été posée sur le linteau de la cheminée, entourée d'autre petites figurines. Certes, ce n'était qu'un détails, mais cela lui fit monter une petite bouffée de nostalgie car l'image d'Othello lui était revenue en mémoire, vaporeuse et fugace. Mais l'image s'effaça bien vite car Allaatkasik revint accompagnée de Ludivine dans la salle commune.

     


Les enfants n'avaient d'yeux que pour Nasaq et bien qu'ils restaient silencieux, elle devina facilement la question qu'ils se posaient tous. Alors, gentiment elle leur expliqua:




-"Non, je ne suis pas une nouvelle pensionnaire, je ne suis que de passage. Avant, je vivais au Haut-Monastère et je me rends au Temple de Kesha afin d'y faire mon noviciat."




A peine eut-elle dit cela, qu'une déception non feinte se peint sur leurs trois visages. Par contre la plus jeune, Kaaqi, restait dubitative, sûrement qu'elle se demandait ce que pouvait bien être le noviciat. Alors, Nasaq reprit:




-"Si je vais là bas, c'est pour devenir une prêtresse de Kesha."




Alors, toutes trois poussèrent un soupir à la fois d'admiration et d'envie. Quant à Allaatkasik qui gardait le silence, elle demeurait toujours aussi indéchiffrable derrière son masque de perpétuelle tristesse. Comment cela pouvait-il qu'elle fut habitée d'une telle mélancolie alors qu'elle était entourée d'une marmaille respirant la joie de vivre et d'une intendante si prévenante ? Allaatkasik avait sûrement quelque chose de cassé en elle, mais cela restait un mystère pour Nasaq. Car dans un tel havre de paix et en ces temps si incertains, la main bienveillante de Kesha y était palpable, bienfaisante.






snowflakes



Dernière édition par Nasaq le Jeu 24 Sep - 14:59, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
:: Petite Plume ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Allaatkasik
:: Petite Plume ::
Allaatkasik
MessageSujet: Re: [Event] Opération: Sugar Grove   [Event] Opération: Sugar Grove Icon_minitimeSam 29 Aoû - 9:07






De prime à bord impressionnées par le fait qu'elles avaient devant elles une future prêtresse, leur curiosité l'emporta rapidement sur cette intimidante révélation. Et maintenant, Nasaq se trouvait d'être assaillie par de nombreuses questions sur la vie qu'elle avait menée au Haut-Monastère, comment était la Haute-Prêtresse et toute une autre flopée d'interrogations pressantes sur son voyage qui demandaient de rapides réponses. Regardant Nasaq au prise avec les trois pensionnaires, Allaatkasik en éprouva un sentiment de tristesse légère mêlée à du contentement. Il lui sembla que l'armure derrière laquelle elle se dissimulait, avait enfin cédé. Et c'est un regard tout aussi bienveillant que soulagé, qu'elle posa sur Nasaq. Elle profita pleinement de cet instant pour enfermer secrètement cette belle image qu'elle conserverait dissimulée au plus profond de sa mémoire. Pour la première fois qu'elle revenait à l’orphelinat depuis la mort d'Aataavaraq, son cœur retrouva un peu de la légèreté d'antan. Hélas, elle ne pouvait s’attarder à contempler plus avant ce ravissant tableau, elle voulait s'assurer que rien ne leur manquait avant de reprendre la route. D'ici à peine une heure, elles quitteraient l'orphelinat et cette perspective lui jeta sur le cœur un voile pesant de nostalgie. Essayant au mieux de masquer son tourment, Allaatkasik demanda à Ludivine de la suivre afin de faire le tour de l'orphelinat. Elles sortirent toutes deux dans la cours sans que la turbulente petite assemblée ne le remarqua, trop occupée à écouter le récit de Nasaq.

 


Allaatkasik se dirigea vers l'étable pour revoir le couple de caribou tant adoré des enfants, mais l'étable se trouvait d'être vide et quelque peu surprise, elle demanda à Ludivine où pouvait bien se trouver ces bêtes. Aimablement, Ludivine lui fit remarquer que pendant les saisons chaudes, le couple de caribou était mené dans les herbages alentours afin d'y paître l'herbe grasse et généreuse et qu'elles ne retournaient à l'étable qu'au soleil couchant. Elle lui apprit en même temps que la femelle était grosse et qu'elle devrait mettre bas d'ici quelques jours. Allaatkasik baissa la tête, confuse. Ludivine émit un petit rire cristallin et lui jeta un clin d’œil amusé. Décidément, Allaatkasik se montrait toujours égale à elle-même, distraite, son esprit toujours prompt à d'incessants vagabondages. Mais sa distraction n'était en rien légère. Dans ces murs, elle ne pouvait occulter l'image d'Aataavaraq, tout sourire lorsqu'elle brossait avec zèle les caribous. Ludivine le devina et avec un ton doux et compatissant:




-"Finissons ce que nous avons à faire. Après vous pourrez prendre tout le temps nécessaire pour vous recueillir devant l'inukshuk d'Aataavaraq. Sachez qu'elle est en paix. Parfois j'entends son rire près du potager et cela me réchauffe le cœur. Ne soyez pas triste, car elle nous écoute !"





Sa prévenance la toucha profondément mais n'en dit rien et elle se dirigea vers l'enclos des canards de Eider. Sur l'herbe rase trônait un nid occupés par six petits canetons, adorable avec leur premier duvet, cancanant à qui mieux mieux pour recevoir la béquetée de leurs parents. Ludivine semblait déçue de la petite récolte de duvet mais Allaatkasik, de suite la rassura. Ce n'était que la première récolte après tout et d'ici un an ou deux la vente de leur remarquable duvet rapporterait suffisamment d'argent pour mettre du beurre dans leurs épinards. Puis ce fut au tour de la réserve qui à cette époque de l'année était bien remplie. L'apport du potager en cette saison avait permis à Ludivine de faire des économies sur les céréales et la farine en prévision des rudes mois d'hivers. Ainsi, elles ne seraient pas prises au dépourvu en cas de disette. C'était bien là un des traits caractéristique qui répondait pleinement aux attentes d'Allaatkasik. Elle savait que jamais les petits estomacs de ses pensionnaires ne seraient vides tant Ludivine était une bonne gestionnaire, pleine de prévoyance.


 


Arrivées devant les clapiers de grange, Allaatkasik sentie son estomac se serrer violemment et Ludivine eut un regard confus. Le couple de lapin qu'Allaatkasik avait acheté comme cadeau pour Aataavaraq et qui était décédée avant qu'elle n'ai pu lui offrir, avait eut quatre petits qui se portaient bien. Quand Ludivine lui apprit que les trois enfants, d'un commun accord, avaient refusés la possibilité de manger les petits une fois à l'age adulte, cela ne la surpris en rien. Elle aussi aurait bien du mal à envisager cela. Le statu quo était qu'ils resteraient là pour l'instant, unique lien qui les reliaient toutes à Aataavaraq. Allaatkasik abonda dans ce sens, les enfants s'en occuperaient comme d'animaux de compagnie. Une fois le tour des bâtiments fait, Ludivine lui proposa de regarder le livre de compte mais Allaatkasik refusa tout net. Elle avait toute confiance en Ludivine et n'avait pas besoin d'y mettre son nez. Puis elle lui demanda de la laisser seule, voulant se recueillir devant l'inukshuk d'Aataavaraq. Ludivine posa une regard attristé sur Allaatkasik et sans un mot alla rejoindre les enfants dans la salle commune.




Allaatkasik sortie de l'enceinte de la ferme et en fit le tour. Au passage, elle put voir les deux caribous brouter un peu plus loin, vers un faisceau de bouleaux, indifférent à la course du monde. L'inukshuk avait été placé derrière le mur de la grange, là où l'on avait inhumé le corps d'Aataavaraq. Près d'un mètre de hauteur, la taille d'Aataavaraq, les enfants avaient pris grands soins à le réaliser et il leur fallut toute une journée d'effort pour sortir les plus belle pierre du ruisseau situé à trois lieux de là. Autour de l'inukshuk, sur près de quatre mètres carré, le sol portait encore les stigmates de la crémation, rendant son souvenir plus vif, intenses et accablant. Allaatkasik s'agenouilla et pria Kesha avec ferveur.




-"Aataavaraq, pourras-tu me pardonner un jour de pas avoir su te protéger, ni te sauver ? Je suis tant désolée d'avoir faillit à ma promesse que jamais ne se cicatrisa la plaie de mon échec..."





Mais au lieu de percevoir la présence espiègle d'Aataavaraq qui mettait un baume apaisant sur le cœur de Ludivine, Allaatkasik ne percevait qu'un lourd silence de reproche, des pleurs dans la solitude et l'obscurité. Complètement absorber par sa prière, Allaatkasik ne remarqua pas qu'à l'angle du mur, à demi dissimulée, la présence de Nasaq qui l'observait. Mais dès qu'elle eut finie de prier, Nasaq s’éclipsa et s'en retourna rapidement.





snowflakes

Revenir en haut Aller en bas
:: Larme de plume ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Nasaq
:: Larme de plume ::
Nasaq
MessageSujet: Re: [Event] Opération: Sugar Grove   [Event] Opération: Sugar Grove Icon_minitimeSam 29 Aoû - 13:38




Le corral de Sanngijuq.




Quand Allaatkasik revint dans la cours de la ferme, elle vit Nasaq en train de discuter avec Ludivine et les trois pensionnaires tout autour, écoutant sagement ce qui se disait. Elle interpella Nasaq et prit sa monture. Il était temps de partir. Allaatkasik affichait une mine sombre et les enfants semblaient dépités. Elle leur adressa un signe de la main en guise d’au revoir puis lança sa monture au galop. Alors qu'elles traversaient la lande, Nasaq revit en mémoire les images d'Allaatkasik devant l'inukshuk. Trop occupée par sa colère, aveuglée par cette rupture avec le monde confortable que lui offrait le Haut-Monastrère, elle n'avait rien vue d'Allaatkasik, de sa foi, de son altruisme et du monde qui l'entourait. Pour elle, ce n'était qu'une espionne, une Ladrinis sans foi ni loi. Et au lieu de cela, elle venait de découvrir une tout autre personne. Il était grand temps de faire table rase de ses préjugés, sinon elle ne serait jamais à même de devenir une prêtresse de Kesha. Son erreur de jugement raffermit sa foi. Elle s'était trompée, maintenant à elle de changer, de lui montrer qu'elle méritait la place à laquelle elle aspirait. Se rapprochant du village d'Upiq, Allaatkasik fit prendre un petit chemin obliquant vers le nord à travers la lande parsemée de bosquets mélangeant bouleaux et mélèzes. Rapidement elles arrivèrent devant une petite maisonnette affublée d'une écurie. Un grand corral se dessinait derrière la bâtisse ou paissaient de magnifiques poney. Arrivées devant la maison, Allaatkasik fit descendre Nasaq et la suivit tout en lui disant qu'il s'agissait de la demeure de Sanngijuq, le maréchal ferrant du village. Nasaq se demanda bien pourquoi Allaatkasik y faisait une halte. Peut-être pour le saluer. Mais il n'en était rien. Un homme grand, massif et tout en muscle leur fit un grand sourire quand il la reconnue. Et très vite, Nasaq compris l'objet de cette visite. Elle n'y avait pas plus prêtée attention losrqu'Allaatkasik lui avait fait cette promesse, mais maintenant elle s'exécutait. Devant le corral, Sanngijuq lui demanda d'y pénétrer et de ce mettre au centre. Bien qu'il ne partagea pas avec Allaatkasik l'idée d'acheter une monture aussi rapidement, il en comprit l'urgence et lança Nasaq tout de go. Peut-être qu'un animal se montrerait différent des autres, près à devenir sa monture. C'était un pari risqué, les poneys des steppes sont cabochards et caractériels sans oublier leur fourberie quand ils voulaient vous mordre. Bref, Allaatkasik voulait tenter le tout pour le tout, sans passer par une longue approche et connaissance de l'animal. Mais ça, Nasaq l'ignorait. Une fois au centre du corral, elle se planta là, sans bouger et curieuse de voir comment allaient réagir ces animaux. Il devait y avoir cinq adultes et trois plus jeunes dans l'enclos. Mais chose étrange, le plus jeunes restèrent au loin, trois des adultes les imitèrent et deux s'approchèrent d'elle. Il est vrai qu'en tant que Gorgoroth, la réaction des animaux est généralement hostile, en de rares fois non. Alors que deux poney approchaient de Nasaq, l'un de robe caramel approcha son museau. Risqué. Mais Nasaq, ignorante du danger, lui flatta le museau de sa main. L'animal se rapprocha et elle lui flatta sa robe. Puis sans plus de façon, elle lui prit son naseau entre ses deux petites mains et lui fit un bisous. Au premier abord, déstabilisé, Sanngijuq conclu que cette monture serait la sienne. Allaatkasik le régla et demanda à Nasaq de revenir. Alors qu'elle se rapprochait des barrières de l'enclos, derrière elle le poney la suivait. Sanngijuq fut quand même surpris par la réaction de la bête, jamais il n'avait vue cela, surtout avec une Gorgoroth. Bien entendu, Allaatkasik lui demanda si elle avait déjà pratiquée l'équitation, ce à quoi elle répondit que non. Et alors qu'elles suivaient Sanngijuq dans son atelier pour lui acheter une selle, impérieusement Nasaq refusa. Etrangement elle sut qu'elle devait le monter à cru et ne demanda qu'une corde pour le maintenir. Tous deux surpris, Allaatkasik ne voulant non plus qu'elle se referme sur elle-même à nouveau, acquiessa. Après tout, face à la réaction peu habituelle de l'animal, elle préféra lui laisser prendre l'initiative.




Juste tenue par sa longe, le poney suivait assez docilement Nasaq. Mais il lui fallait le monter et Sanngijuq lui demanda d'essayer. De petite taille il lui fut facile de grimper dessus et Sanngijuq saisit la longe pour lui faire faire un tour. L'animal ne broncha pas et Nasaq, bien que n'ayant jamais monté semblait relativement à l'aise. Après quelques tours, Sanngijuq lui tendit la longe. A elle de diriger l'animal. Certes, les premières tentatives furent infructueuses mais assez rapidement, elle réussi à manœuvrer la bête. De sa voix rauque, Sanngijuq s’exclama non sans fierté:




-"Elle monte comme le faisait nos ancêtres ! Ça c'est une pure Cimmérienne ! Fichtre !"





Tout comme lui, Allaatkasik sentie ce sentiment de fierté l'envahir. Et de sa voix grave et douce et lui dit:




-"Faudra que tu trouves un nom à ton destrier."





Et du tac au tac, Nasaq lui répondit de sa voix de baryton:




-"Sukkattuk, ça lui irait bien non ?"





Sanngijuq applaudit et Allaatkasik hocha positivement de la tête. Nasaq demanda, non sans hésitation:




-"C'est vrai qu'il est pour moi ce poney ?"





-"Je te l'avais promis et oui, il est à toi. Ne t'inquiètes pas, je te montrerais comment t'en occuper, le soigner et tout ce que tu auras besoin de savoir. Mais il te faut une monture bien à toi, alors autant commencer de suite."





Et avec un ton plein de bonhomie et une pointe d'espièglerie, Sanngijuq renchérie:




-"Si t'avais vue Allaat à ses début essayant de monter sur son shire ! Combien de fois elle attérit sur les fesses ! la folie des grandeurs !"





Cela dit, il partit dans un fou rire incontrôlable et Allaatkasik lui jeta un regard noir. Nasaq comprit que derrière ce masque triste, parfois impassible se cachait une personne noble et sentimentale. Maintenant elle n'agirait plus comme elle l'avait fait et arborait son coté soupe au lait. Promis juré, elle ferait tout pour l'écouter, la comprendre et si possible, devenir son amie.





snowflakes


Revenir en haut Aller en bas
:: Larme de plume ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Nasaq
:: Larme de plume ::
Nasaq
MessageSujet: Re: [Event] Opération: Sugar Grove   [Event] Opération: Sugar Grove Icon_minitimeMer 2 Sep - 10:43




La p'tite maison dans la forêt.




C'est donc sur sa nouvelle monture que Nasaq sortie de la propriété de Sanngijuq, tout en suivant le shire d'Allaatkasik qui s'engageait sur la petite route d'Upiq. N'ayant jamais monté un quelconque animal, Nasaq ne se sentait pas trop à son aise sur son jeune poney. Mais, à son plus grand soulagement, elle remarqua que ce dernier suivait Avanneq le plus naturellement du monde. Tout comme Allaatkasik, elle fut tout de même surprise par la docilité de l'animal car bien souvent ils n'aimaient pas trop la compagnie des Gorgoroths. Mais à une lieue du village d'Upiq, Allaatkasik obliqua sur la gauche et s'engagea dans une vaste et ancienne forêt de mélèze aux ages vénérables. Elle ne suivait ni sentier ni piste et pourtant elle s'orientait, dans le dédale des troncs majestueux s'élançant haut dans le ciel, sans aucune difficulté. Elle ne lui avait rien dit de leur prochaine destination et se demandait où elle pouvait bien l'emmener. Alors que les montures allaient au pas au milieu de la végétation, quelques dizaines de minutes plus tard, Nasaq aperçut dans une petite clairière ce qu'elle prit en premier lieu pour une sorte de tertre. Mais en s'approchant, elle découvrit qu'il s'agissait en fait d'une toute petite maisonnette pourvu d'un toit végétal. Faite de bois, seules les planches des murs, rendues grises par la rudesse du climat, indiquaient qu'il s'agissait bien là d'une habitation. Même la cheminée en schiste noir, avec ses mousses, donnait l'impression d'un rocher perdu dans la masse de verdure. Sur élevée par des pilotis, elles montèrent trois marches et Allaatkasik en déverrouilla la petite porte aveugle. L'ouvrant, elle invita Nasaq à entrer et à préparer une flambée tandis qu'elle irait mener leurs montures dans la grange située derrière la maisonnette. Nasaq pénétra dans l'unique pièce, silencieuse et sombre. Seules deux petites fenêtres apportaient un peu de la lumière du jours. Elle fut tout autant saisie que déconcertée par ce qui s'offrait à ses yeux. Elle était bien loin d'imaginer qu'une espionne puisse vivre si chichement. Alors qu'elle s'imaginait une riche demeure au centre du village d'Upiq, la voilà perdue au fond d'une antique et inquiétante forêt dans ce qui ressemblait plus à une vielle cabane de chasse. D'un autre coté, elle se demanda s'il ne s'agissait pas plutôt d'une planque. Après tout, vu le métier d'Allaatkasik, cela n'aurait rien de surprenant. Jetant un coup d’œil sur l'ensemble de la pièce, elle ne vit que le mobilier se réduisait au strict nécessaire. Une vielle armoire paysanne, un vieux coffre en bois de camphre fermé par un impressionnant verrou de bronze, une table pourvue de deux chaises sans prétention. Devant la cheminée située à sa droite était empilées des fourrures d'ours, de renard blanc et de lapin. Elle se demanda ce qu'elles pouvaient bien faire là, mais ayant constaté l’absence de lit, elle en déduit que c'était là qu'Allaatkasik devait dormir. Et bien que ces derniers temps, elle avait profité d'un luxe dont elle n'avait jamais rêvé au Haut-Monastère, cette pièce n'était pas sans lui rappeler les taudis dans lesquels elle avait du vivre. A la différence qu'ici, la pièce était bien plus vaste et sans commune mesure, bien plus propre. A la droite de la cheminé, un bloc de schiste avait été creusé pour en faire un évier. Sur la tablette de la même pierre le jouxtant, un sceau d'eau surmonté d'une cassote l'approvisionnait en eau. Un bol et une tasse ainsi qu'une cuillère étaient posés devant. Rien de cossu, juste du grès. A la gauche de la cheminée était empilée des bûches de plusieurs diamètres en un petit tas et un peu plus loin, de l'étoupe. Nasaq prépara avec soin le feu et l'alluma lorsqu'Allaatkasik rentra à son tour. Naivement, Nasaq lui demanda gentilment:




-"C'est une de tes cachettes ?"





Aimablement, Allaatkasik lui répondit:




-"Non, c'est ma seule et unique maison. Proche d'Upiq là où je travaille, elle est bien dissimulée dans cette forêt. En plus, retirée comme elle est et comme seulement une personne en connaît l'emplacement, je vie dans une agréable et bienfaitrice solitude avec pour seule compagnie, le bruit des animaux et le vent dans les hautes branches. C'est pour cela que je l'aime bien. C'est un peu ma retraite, très appréciable lorsque je rentre de mission, ça me remet en phase avec l'univers et le grand Tout. Mais ne vas pas en conclure pour autant que les villageois se montrent hostiles à mon égard. Bien au contraire, ils se sont plutôt montrés tolérants et même très charitables quand j'ai ouvert mon orphelinat. Mais tu t'attendais Sûrement à autre choses, je suppose. C'est vrai que je suis du clan des Ladrinis mais je ne vole pas pour m’enrichir, je ne fais que du travail de renseignement et n'en profite jamais pour dérober un dias. Alors oui, je vis modestement et cela me va très bien, je suis satisfaite de ma condition. Et puis, vu ma profession, la discrétion est un avantage précieux, bien plus que l'argenterie ou les riches tentures... Mais je suppose que des questions biens plus essentielles et personnelles te préoccupent, tout comme moi d'ailleurs... Je me trompe ? Ne t'inquiète donc point, j'y répondrai, mais avant, à toi de me prouver ta confiance..."





Toutes deux assises en tailleurs sur les fourrures posées à même le plancher, elles regardaient le feu dans l'âtre. Un lourd silence venait de s’installer après les dernières paroles d'Allaatkasik. Nasaq avait baissé sa tête, le rouge au joue. Elle avait bien compris où voulait en venir Allaatkasik. Même si cette dernière en ferait de même, elle éprouvait une terrible angoisse à devoir se livrer tout de go. Certes, elle avait reconnue en son hôte de belles qualités morales mais elles ne se connaissait que depuis bien peu de temps. Sans compter qu'elle avait eu un comportement pour le moins irascible avec Allaatkasik... La gêne qu'elle ressentait l'aurait rendue muette mais elle avait du affronter tant de déconvenues bien plus pénible, de déboires et d’offenses bien plus humiliants qu'elle se sentie sotte de réagir de la sorte et décida de tout jeter d'un trait, à défaut d'y mettre les formes.




-"Voilà, un pêcheur m'a sortie du Lac Gelé en l'an douze cent quatre vingt quinze du mois de Firion, j'avais neuf ans à l'époque. Le pêcheur en question s'appelait Alméagor et il m'a vendu à un certain Brok qui tenait une sorte de repère où nous étions obligés de voler pour lui et espérer survivre un jour de plus. Mais un jours, je suis tombée dans une embuscade et mes soi-disant camarades m'ont abandonné et je fus jeté dans les geôles du vieux ports... Et c'est un vieux du nom de Padbibok qui me sortit de là en me rachetant lui aussi. Mais le vioc était réglo même s'il trafiquait et je pense qu'il m'aimait bien. Il était dur avec moi mais j'étais pas son esclave, c'est même lui qui m'avait conseillé de partir et d'aller me réfugier chez les prêtresses de Kesha. De sur crois il m'en a même donné les moyens. Finalement, c'était un chic type ! C'est même lui qui m'a donné mon nom... Je crois bien que c'est la seule personne qui c'est un jour préoccupé de moi. J'l'oublirais jamais ce vioc ! Des seules choses qui me restent de ma vie d'avant se sont ce chapeau et une tasse pourvu d'une soucoupe. A part ça, j'me rappel pas de mes parents ou d'autre chose..."





Allaatkasik la fixait de ses deux grands yeux noirs, tous ronds et déconcertés. Certes, elle avait déjà été témoin de la spontanéité de Nasaq, mais déballer juste en quelques phrases sa si triste histoire, il était clair qu'elle possédait un sacré cran. Mais au de là, son étonnement fut à son comble lorsqu'elle évoqua qu'elle avait travaillée pour le receleur et faussaire qu'elle connaissait bien et qui œuvrait à Hellas, Padbibok ! Sans oubliée que toutes deux avaient été repêchées le même mois. Peut-être à la même date ! Mais cela ne prouvait en rien qu'elles soient mortes le même jours. Et puis l'une avait été repêchée sur la rive est et l'autre sur la rive ouest... Mais bon, il était à noter l'étrange coïncidence. Allaatkasik sortant de sa torpeur lui demanda à voir son chapeau ainsi que la tasse. Nasaq lui tendit son couvre chef et défit son petit balau de tissus contenant ses affaires personnelles dont la fameuse tasse. L'examinant avec soin, Allaatkasik ne vit point de marque distinctive ou tout autre indice. Puis en examinant la tasse, son visage se figea, blême et froid. En silence, elle se leva et alla déverrouiller son coffre en bois de camphre et en sortit sa chemise de nuit, celle qu'elle portait le jour où sifdérik l'avait trouvée morte sur les berges du lac. Toujours muette, elle la tendit à Nasaq qui en l'examinant fut elle aussi stupéfaite. Le motif de la broderie était le même que celui de la porcelaine. A n'en point douter, ce motif avait été réalisé par un artisan et reproduit sur divers supports. Toutes deux se regardèrent, muettes, déconcertées, boulversées. Qu'est-ce que cela pouvait-il bien signifier ? En proies à leurs spéculations intérieurs, nulle n'osa formuler quoi que ce soit. Ce fut Allaatkasik qui la première rompit ce mur d'angoisse et de trouble.




-"Je connais bien Padbibok, peut-être pourra t-il nous en apprendre plus lorsque nous passerons par Hellas. Et ce motif pourrait lui aussi être un indice. Sans tirer plus de conclusions, peut-être que grâce à toi nous allons pouvoir répondre à une question que nous partageons depuis si longtemps, qui sont nos parents ? J'avoue que d'avoir en main certains indices me terrorisent au plus haut point... J'ai tellement cherchée puis attendue si longtemps le moindre signe... Mais en vain? Et voilà qu'aujourd'hui des pistes se présentent ! Bénie soit Kesha."





Toutes deux avaient leur cerveau bouillonnant de milles interrogations plus folles les unes que les autres et quand Nasaq osa poser cette fatidique question:




-"Peut-être que nous sommes frangines ?!"





Contrairement à un silence gêné qui aurait pu s'installer et refroidir leur échanges, les deux jeunes filles se racontèrent, jusqu'à tard dans la nuit les moindres détails de leur existence cherchant inconsciemment à trouver l'indice qui affirmerait ce qu'elles recherchaient au plus profond d'elles même, à savoir si elles étaient sœurs...





snowflakes

Revenir en haut Aller en bas
:: Petite Plume ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Allaatkasik
:: Petite Plume ::
Allaatkasik
MessageSujet: Re: [Event] Opération: Sugar Grove   [Event] Opération: Sugar Grove Icon_minitimeJeu 3 Sep - 5:10





Alors que la lumière du matin peinait à illuminer la pièce, Allaatkasik ouvrit lentement les yeux et sentie la bras de Nasaq l'enserrant. Elle dormait encore à poing fermé. Délicatement, elle lui prit le bras et se défit de son emprise, veillant à ne pas la réveiller. Et à pas de chat, Allaatkasik se dirigea vers la cheminée où ne subsistait que quelques braises enfouie dans les cendres chaudes et raviva le feu. Puis, en faisant le moins de bruit possible, elle mit du thé à chauffer, découpa quelques tartines qu'elle graissa généreusement de confiture de cynorrhodon, acide et revigorante. Elle tourna la tête et vit que la petite dormait toujours et cette vision lui emplie son cœur d'une tristesse candide. Tout aussi précautionneusement, elle sortit de la maisonnette pour rejoindre la grange afin d'y seller leurs montures. Une fois Sukkuattuk brossé et harnaché, elle le regarda et pensa qu'ironiquement, cette monture aurait été bien plus pratique à monter que son shire haut de collier et qui l’obligeait à faire un bond incertain pour atteindre sa selle. Puis ce fut au tour d'Avanneq qui de ses deux gros yeux noirs la fixait intensément et indignée, comme si elle avait pu lire les pensées d'Allaatkasik. Cela fait, de retour dans la maisonnette, Allaatkasik prit un moment pour regarder Nasaq dans son sommeil. Cette image, bien que réconfortante il y avait encore quelques minutes, provoquait maintenant chez elle, un vague à l'âme qui peu à peu la plongea dans une profonde mélancolie. Même si elle ne la connaissait que depuis peu et que leurs rapports amicaux ne date que de la veille au soir, encore une foi elle allait éprouver se détestable sentiment de perte. Elle avait due laisser Atuagaq à Hespéria et maintenant, elle s'apprêter à en faire de même avec Nasaq. Bien sûr, elle allait encore pourvoir partager une dizaine de jours avec Nasaq, mais après ? Bon, au Temple de Kesha et auraient aussi l'occasion de se voir, mais une fois sa mission finie, qu'adviendrait-il ? Elle en conclue une nouvelle fois qu'être Ladrinis condamnait à un isolement terrible et déchirant. Alors elle détourna la tête et s'enquit de son équipement. Une timide lueur qui était presque de l'espoir dans son monde de désolation pointa. Peut-être que les prêtresses de Kesha sont plus avancées sur l'élaboration d'un remède et qu'elle serait peut-être en mesure de le rapporter pour sauver les villageois atteints de cette maudite fièvre. Heureusement, aucune de ses pensionnaires ne l'avait encore contractée, mais pour combien de temps encore ? Alors, elle enfouie ses fugaces sentiments et se concentra sur ses missions. Elle relue brièvement ses notes sur la maladie et aussi ce que lui avait transmis Othello et les plia soigneusement pour les mettre dans sa besace. Puis elle fit l'inventaire habituelle du matériel qu'elle aurait besoin pour cette mission de prise de renseignements et une fois finie elle se précipita vers la cheminée où le thé bouillait déjà depuis un certain temps. Le versant dans deux tasses qu'elle disposa sur la table, elle réveilla la petite marmotte qui avant même d'avoir ouvert un œil, se mit à grogner belliqueusement. Elle aurait bien voulue lui crier dans les oreilles, histoire de la taquiner un peu, mais c'était peine perdue. Elle se contenta donc d'une voix grave et ferme de lui intimer de se lever. Sans en silence que toutes deux prirent leur petit déjeuner, Allaatkasik toujours délicate et Nasaq s’empiffrant, sans plus de gêne que de manières. Puis, d'un ton sérieux, Allaatkasik lui expliqua le suite des évènements.





-"Nous allons prendre le bachot à Upiq qui nous conduira à Gaeaf et nous prendrons directement la route pour Hellas où nous pourions y passer un jour ou deux. Nous irons, si cela ne te dérange pas, faire une petite visite à Padbibok. S'il y a quelque chose à savoir sur un remède existant, lui le saura. Et nous pourrions même en profiter pour lui poser quelques questions... Il ne nous restera plus qu'un bout de chemin à faire pour arriver à notre destination. Et c'est là que je dois te parler de certaines choses. Le temple, à ce que j'en sais, est en grande partie réservé aux prêtresses et je ne pourrais qu'épisodiquement pénétrer à l'intérieur afin d'y chercher des renseignements. Tu te doutes bien que cela se fera dans le dos des prêtresses. Mais, je tiens bien à ce que les choses soient claires. Et je ne veux en aucun cas t'offenser, si je le fais, c'est pour la Haute-Prêtresse qui à des raisons légitimes de s'inquiéter sur la politique intérieur de la caste... Je n'ai pas pour mission de nuire aux prêtresses, en aucune façon que ce soit. Il s'agit là, exclusivement de politique et Othello ne cherche qu'à s'assurer de la stabilité de l'Ordre. Est-ce bien compris ? Y-a t-il quelque chose qui te gêne là dedans ?"





Nasaq se contenta d'un signe de la tête pour aprober. Après tout ce qu'elle avait vécue, elle comprenait fort bien ce que pouvaient être les conflits d’intérêts et ne s'en offusqua absolument pas. De plus, ce que devait faire Allaatkasik l'était à la demande de la Haute-Prêtresse ce qui pour elle signifiait qu'Allaatkasik ne pouvait qu’œuvrer pour le bien de l'Ordre. Mais sur son visage, une colère noire s'était peinte à l'évocation de la ville de Gaeaf. Trop nombreux étaient les souvenirs, trop noirs ils étaient. Et un sentiment de vengeance la posséda toute entière. Elle eut pour vision la ville de Gaeaf s'embrasant complètement, consumée par un feu divin et vengeur, réduisant implacablement la ville et tous ses habitants. Un rictus mauvais se forma sur la bouche de Nasaq. Allaatkasik se figea intérieurement, glacée par ce qu'elle voyait en face d'elle, mais essaya de n'en rien montrer. Elle avait reconnue cette vielle ennemie qui lui rongeait l'esprit depuis tans d'années, ce désir de vengeance inextinguible et rageur. Apeurée et stupéfaite d'avoir vu cela chez la petite, elle fut quelque peu rasséréner lorsqu'elle constata que ses prunelles restaient de couleurs inchangées. Elles avaient un autre point commun, mais celui-là, Allaatkasik aurait préférée ne jamais le partager. Mais lorsqu’elle reprit, d'un ton perceptiblement affligé, le sourire malsain s'effaça du visage de Nasaq qui reprit tout son sérieux.





-"Bien, j'aurai une dernière chose à te dire concernant ton implication dans ma mission, rien de grave, t'inquiète. Tu vas me donc me servir de couverture, ce qui n'est qu'à demi faux finalement, car après tout je t'emmène pour ton noviciat. Ce qui me permettra de rester dans les parages mais je voudrais que tu gardes une oreille attentive sur tout ce qui pourrait se dire au sujet de la future élection de la Grande Prêtresse. Et, peut-être aurais-je aussi besoin de toi pour savoir quels sont les bâtiments qui seraient susceptibles d'abriter des informations de premier plan. Bien entendu, ne fait jamais rien qui risquerait de remettre en cause ton noviciat et ta place dans le Temple. Bon, je crois t'avoir tout dit. Allez zou, nos montures nous attendent."





Mais juste avant de partir, les yeux pleins d'émotions, Nasaq lui demanda si elle pouvait garder sa tasse ainsi que sa soucoupe dans la maisonnette. Elle craignait de les perdre ou bien pire, de les briser lors du voyage. Et puis elles ne lui seraient d'aucune utilité une fois arrivée au Temple. Alors, Allaatkasik prit la porcelaine tout aussi respectueusement que délicatement et la déposa dans son coffre en bois de camphrier. C'est en le refermant qu'elle comprit que Nasaq n'avait toujours pas de foyer et qu'hormis au Haut-Monastère, quoi que de manière temporaire, finalement, elle n'en n'avait jamais eu. Prendre cette tasse était donc la promesse tacite qu'Allaatkasik lui en offrait un et cette promesse lui réchauffa son cœur mort.





snowflakes


Revenir en haut Aller en bas
:: Larme de plume ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Nasaq
:: Larme de plume ::
Nasaq
MessageSujet: Re: [Event] Opération: Sugar Grove   [Event] Opération: Sugar Grove Icon_minitimeJeu 3 Sep - 8:55





Fièvre et Châtiment.




Alors qu'elles attendaient le bachot qui les mènerait à la cité de Gaeaf, Nasaq remarqua qu'Allaatkasik peinait à rester en selle. Elle était prise de petits tremblements, gardait les yeux mis clos perdus dans le vague et sa peau était devenue presque aussi blanche que les fourrures de son amauti. Nasaq inquiète, se demanda si sa compagne aurait la force d'accomplir le voyage jusqu'au Temple de Kesha et elle fut soulagée de voir enfin le bateau s'amarrer à l'embarcadère. Là au moins, pensa t-elle, Allaatkasik pourrait se reposer un peu durant la traversée. Nasaq était déconcerté de la voir ainsi tant elle en avait oubliée qu'Allaatkasik avait contractée cette fièvre. Car pendant tout le voyage les ramenant du Haut-Monastère à Cimméria, elle n'avait jusqu'à présent montrer que de légers et épisodiques symptômes. Qui plus est, hier elle semblait même en pleine forme. Finalement, il lui apparut qu'il était moins urgent d'arriver au Temple que de pouvoir se procurer un remède. Mais justement, le problème était qu'il n'y en avait pas, du moins à leur connaissance. Cette situation la désespéra autant qu'elle la découragea. Nourrissant un vain espoir, elle se demandait si depuis leur départ, la Haute-Prêtresse avait pu élaborer un remède ou bien même les prêtresses du Temples... Quoi qu'il en soit, la situation de santé d'Allaatkasik devenait préoccupante et se sentait totalement impuissante, inutile. Une fois le navire à quai, aidant Allaatkasik à descendre de sa haute monture, elle la sentie si frêle et si peu assurée, qu'elle la fit monter à bord et la cala entre les quelques rares sacs de marchandises avant de s'occuper de leurs montures. Elle s’acquitta des frais de passage au gabarier qui, avec raison, préféra rester éloigner de la malade, puis revint voir Allaatkasik. Assise à même le pont, les genoux dans ses bras, elle était bien mal en point tant et si bien que Nasaq était sur le point de céder à la panique. Essayant tout de même de garder un minimum de réflexion. Alors qu'elle pensait, parvenues à la cité de Gaeaf, se procurer les plantes nécessaires afin confectionner la décoction mise au point par Othello, une horrible vérité se dévoila à ses yeux. Elle avait tout simplement ignorée et négligée Allaatkasik. Car elle connaissait bien l'état de santé de cette dernière et pourtant, elle n'avait pas même eu l'idée de préparer la décoction avant leur voyage et qui maintenant leur faisait cruellement défaut. Comment avait t-elle pu faire preuve d'une telle négligence ? Était-elle aveugle ou bien sourde à ce point pour s'être désintéressée de la santé d'Allaatkasik ? Comment pouvait-elle se comporter aussi égoïstement ? Alors qu'elle avait oser préjuger qu'Allaatkasik n'était qu'une vénale Ladrinis et dont le seul centre d'intérêt était sa propre personne, c'était finalement montrer à bien des égards, bien plus altruiste, charitable, généreuse et à l'écoute de son prochain, qu'elle ne l'avait jamais été durant toute sa vie. En fait, celle qu'elle avait détesté jusqu'il y a peu de temps, était tout simplement un modèle de probité et d’honorabilité. La leçon qu'elle reçut, aussi violemment qu'un coup de poing, fut d'autant plus amer qu'elle ne venait pas d'une prêtresse de Kesha, mais d'une simple Ladrinis. Bien plus digne qu'elle finalement pour prétendre à embrasser la foi de Kesha... Allaatkasik qui l'avait couverte de petite attention depuis qu'elles avaient quitté le Haut-Monastère, devait être bien déçue. Tout d'abords anéanti par cette vérité nue, elle se remémora les promesses qu'elle lui avait faite, celle d'être à son écoute, celle de faire l'effort de la comprendre et finalement celle de devenir son amie. Au lieu de cela, Nasaq n'avait fait que de se parjurer. Ce deuxième choc, encore plus terrible, absolu, lui déchira l'âme et fit voler son coeur en éclat, tant et si bien qu'elle tomba à genoux juste aux cotés d'Allaatkasik et en l'enserrant dans ses bras, se mit à pleurer comme jamais elle ne l'avait fait au par avant...




Nasaq ne desserra son étreinte qu'une fois le bachot accostant à Gaeaf. Elle aida Allaatkasik à débarquer puis l'assise contre le mur du contre-fort ceignant le port. Prenant soin de bien attacher leurs montures à un gros anneau de bronze, elle enjoint Allaatkasik à rester sur place le temps qu'elle aille faire quelques courses. Allaatkasik lui donna fébrilement sa besace. Elle serait plus en sécurité avec Nasaq et de toute façon, elle aurait besoin de quelques dias aussi. Et c'est en courant que Nasaq partie vers l'herboriste la plus proche pour y acheter les plantes nécessaires. Cela fait, à deux rue de l'herboriste se tenait une petite auberge qui serait parfaite pour les accueillir et fabriquer la décoction. Nasaq ne perdit pas de temps, cette maudite ville, elle ne la connaissait que trop bien. Rapidement revenu au près d'Allaatkasik, elle l'aida à remonter en selle puis prit le tête de file pour les mener au plus vite à l'auberge de 'L'iris d'eau'. Une fois une chambre demandée, Nasaq demanda à la tenancière une casserole d'eau chaude puis emmena Allaatkasik se coucher un peu. Quand la tenancière apporta l'eau bouillante, Nasaq, tout en respectant les doses indiquées par Othello, y mit les diverses plantes et remua lentement. Quand le breuvage eut infusé, elle le versa dans un bol et le fit lentement boire à Allaatkasik, qui déglutie avec peine la décoction. Puis, Nasaq s'assit à son chevet et attendit alors qu'Allaatkasik s'endormit d'un profond mais agité sommeil. Ce ne fut qu'en début de soirée que cette dernière se réveilla, vaseuse et hagarde. Désorienté, elle se demanda ce qu'elle faisait dans un lit, mais reprenant lentement ses esprits, la mémoire lui revint et elle se sentie confuse. Elle se confondit en remerciement pour tout ce qu'avait fait Nasaq mais cette dernière parut mal à l'aise tant elle se sentait coupable... Mais cela lui mit quand même un peu de baume au cœur, mais si elle était convaincue qu'elle ne le méritait pas...




Devant cette situation et l'heure avancée, elles convenèrent qu'elles passeraient la nuit à l'auberge, tranquillement. Demain matin, elles pourraient passer au magasin de Padbibok. Nasaq se sentie plus légère, enfin moins attristée en voyant qu'Allaatkasik se portait bien mieux. Cette affreuse crise était maintenant derrière elles, certes, mais quand la prochaine se produirait-elle ? Bientôt ou bien auraient-elles un plus long répits ? Toutes deux, avant se s'endormir prièrent avec ferveur Kesha.





snowflakes

Revenir en haut Aller en bas
:: Petite Plume ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Allaatkasik
:: Petite Plume ::
Allaatkasik
MessageSujet: Re: [Event] Opération: Sugar Grove   [Event] Opération: Sugar Grove Icon_minitimeLun 7 Sep - 10:08




Retrouvailles chez Padbibok.





Le lendemain matin, comme à son habitude, Allaatkasik fut la première à se réveiller et, agréable surprise, elle se sentait relativement bien, la fièvre de la veille ayant totalement disparut. Elle prépara ses affaires après une brève toilette de chat et réveilla à son tour Nasaq, qui comme toujours était grognon lorsque la tirait de son sommeil de plomb. Cette dernière émit un grognement de mécontentement et rabattit les couvertures sur sa tête en signe de protestation. Mais Allaatkasik ne s'en laissa pas comptée et arracha brutalement la couverture exposant Nasaq à la vive lueur blanchâtre du soleil levant et qui fut bien obligée de capituler. Toutes deux apprêtée, elles descendirent dans la salle commune afin de régler leur nuit puis allèrent à l'écurie pour y retrouver leurs montures. Une fois sellées, elles s'engagèrent dans le dédale des rues et ruelles du centre de Gaeaf qui était sinistrement désert. Nasaq se plaignit à Allaatkasik qu'elles n'avaient pas prit de petit déjeuner et que son estomac réclamait pitance. Allaatkasik lui répliqua qu'elles avaient déjà prit suffisamment de retard et qu'elles mangeraient un bout dès qu'elles auraient quitté la ville. Cette réponse ne sembla pas du tout satisfaire Nasaq qui n'eut d'autre choix que de prendre son mal en patience. La boutique de Padbibok était située dans la petite ruelle des 'Trois chandelles' et toutes deux, pour des raison différentes, en connaissaient le chemin. Elles firent le trajet sans dire un mot, baignées dans un inaccoutumé silence qui n'augurait rien de bon. Toute la ville était en proie à ce mal, tout aussi étrange qu'inconcevable. A vrai dire, ce n'était pas ce silence qui préoccupait le plus Allaatkasik, mais le fait que Nasaq se retrouve en face de Padbibok après de si nombreux mois. Pourtant elle n'aurait pas du se faire de mauvais de sang à ce sujet, car au cours de la soirée passée à Upiq, Nasaq qui c'était confiée à elle, lui avait plutôt dépeint le vieil homme comme bienveillant à son égard. Après tout, c'était lui qui lui avait donné un nom et aussi sa liberté, de surcroît avec sa bénédiction. Mais Allaatkasik, le connaissant, savait que ce n'était pas dans les habitudes de Padbibok d'agir de la sorte et de faire montre de tant de mansuétude. Il l'avait acheté, il devait donc attendre un retour sur investissement et peut-être que cet affranchissement n'était qu'une manœuvre de sa part faisant parti d'un plan plus diabolique et lucratif. Elle devait rester méfiante vis à vis de lui et surtout être vigilante pour que cette entrevue ne tourne pas au désastre. Tandis qu'elle ressassait d'obscures pensées, Nasaq elle, semblait plutôt confiante et voir même presque contente de le revoir. Mais, à bien y réfléchir, ce qui la préoccupait vraiment, c'était ce que pouvait ressentir à ce moment même Nasaq, alors qu'elles obliquèrent dans la ruelle des 'Trois chandelles'. Que pouvait-elle bien éprouver en revoyant ces lieux familiers ? Et que pourrait-elle bien ressentir lorsqu'elle se retrouverait face à son ancien patron ? Allait-elle devoir endurer et revivre son passé douloureux ? Combien de fantômes, ressurgissant de blessures à peine endormies, viendraient de nouveau tourmenter et mettre son cœur à vif ? Alors qu'elle se tourmentait à son propos, contre toute attente, Nasaq attacha la longe de son poney et frappa à la vielle porte toute dégondée avec enthousiasme. Décidément, cette petite était pleines de ressources... Allaatkasik attacha elle aussi sa monture et la rejoint, sûre que Padbibok ne répondrait pas. C'est alors que Nasaq hurla son prénom et à peine quelques secondes plus tard l'on entendit du bruit dans l'échoppe. Et de derrière la porte, une voix à la fois étouffée, enrouée et étonnée, demanda:




-"Tee Cup ? C'est bien toi ?"





Affirmant que oui, le vieil homme ouvrit la porte à la volée et se statufia au comble de la surprise, bouche bée. Certes, il était déjà très surprenant que Nasaq se tienne sur le pas de sa porte mais de plus, qu'elle soit en la compagnie d'une mystérieuse Ladrinis qu'il connaissait sous le nom de Sikuliaq, s'en était trop. Après sa stupéfaction évanouie, reprenant sa constance tout en affichant un grand sourire qu'Allaatkasik ne lui connaissait pas, il leur demanda de rentrer rapidement dans sa boutique et s'empressa de fermer à double tour la porte derrière elles. Nasaq se planta de Padbibok et le fixa en silence. Lui, posa son regard sur elle, interrogateur et bienveillant. Il était si ravi de revoir sa petite rebelle qu'il s'accroupit et d'une voix pleine d'empressement:




-"Ben alors, on vient pas dire bonjours à son vioc ?"





Et spontanément, Nasaq se jeta dans ses bras comme elle l'aurait fait avec un ours en peluche. Décidément, cette rencontre se passait d'une tout autre manière qu'Allaatkasik avait pu l'imaginer.




/* Heu... C'est vraiment Padbibok que j'ai sous les yeux là ?! Si on m'avait dit qu'un jours il deviendrait un papy-gâteau... Hallucinant! Il cache fichtrement bien son jeu le vieux roublard... Et moi qui me rongeait les sangs pour elle... N'empêche, j'ai quand même pas confiance en lui et je me demande quel genre de mauvais coup il nous prépare... Mieux vaut pas trop s'attarder... */





Voyant Allaatkasik était en train de le fixer d'un air tout aussi dubitatif qu'impatient, il se redressa promptement et feignit l'indifférence pour masquer sa gêne. Jamais il ne c'était laissé allé à une telle effusion de sentiments devant ses clients, déjà il devait le regretter. D'une voix qu'Allaatkasik lui connaissait bien, il s'adressa à elle d'un ton apprêté:




-"Miss Sikuliaq, je suppose que vous n'êtes pas venue par simple courtoisie. Alors que puis-je bien faire pour vous ?"





A l'évocation du pseudonyme d'Allaatkasik, Nasaq resta impassible et Allaatkasik l'en remercia dans son fort intérieur. La petite avait l'esprit vif et ayant été habituée à vivre par tant de combines et de magouilles, de devoir perpétuellement mentir et se cacher pour survivre que cela en faisait une partenaire efficace et très avantageuse. Cela dit, il se frotta mécaniquement les mains comme il le faisait à chaque fois qu'un client se présentait à lui. Pourtant, cette fois-ci, il arrêta son geste et plissa ses petits yeux gris clairs comme pour mieux la voir et il était visible qu'il faisait des efforts pour ne point montrer son étonnement. Il jeta un rapide coup œil à Nasaq et sembla d'avantage troublé. Il commençait à montrer les premiers signes de l'impatience mêlés à de la curiosité. Allaatkasik qui devinait sans mal l'objet de son trouble, se demandait si toutes les personnes qui partageaient ce même sentiment, avaient deviné ce que toutes deux elles ignoraient ou du moins ne pouvaient prouver. Alors, sans plus attendre et avant de se perdre comme à son habitudes dans d'impossibles conjectures, de sa voix grave et sourde elle lui fit partager le but de sa visite.




-"Pour faire bref, je suis à la recherche d'un véritable remède contre cette fichue fièvre et pour l'instant, je n'ai rien trouvée. Alors, si tu as un quelconque renseignement à me vendre, je suis acheteuse même des on-dit. Ou peut-être si t'as entendu d'autres choses, des personnes, une nation ou bien un clan ou une caste qui auraient pu inventer un tel cauchemar. Enfin, toute information à se sujet pourrait m'être d'une grande utilité. Donc, si t'as quelque chose pour moi..."





Passant ses doigts dans sa longue barbe grise, geste qu'il affectionnait lorsqu’il cherchait à évaluer le prix de son service, prenant un petit air de connivence:




-"Ce genre de renseignement vaut son pesant d'or. Tu n'es pas sans savoir que vous êtes nombreux à être à la recherche d'une telle potion et que celui qui la détiendra pourra exiger le paiement qu'il en voudra car toutes les nations sont à genoux et accepteraient n'importe quel prix pour l'obtenir. En fait, celui qui la trouvera possédera par la même un immense pouvoir sur les nations et les grands de se monde... Es-tu vraiment prête à payer le prix ?"





Nasaq, qui juste aux cotés d'Allaatkasik, n'en perdait pas une miette, perdit tout son enthousiasme et afficha une franche colère sur son visage. Mais au lieu de pousser de la voix et de laisser libre cours à son emportement, elle s'adressa à Padbibok d'un ton froidement feutré, presque menaçant:




-"Franchement t'abuses Pad ! Mon amie et dans le pétrin et toi tu viens nous parler boutique ?! J'te croyais pas comme ça, tu m'déçois grave sur ce coup-là... Et puis on n'est pas là pour le businesser ton remède ! T'es d'venu trop con..."





Padbibok tout comme Allaatkasik furent très surpris par l'intervention de Nasaq. Mais le vieil homme sembla peiné par ces paroles. Alors, posant un regard confus et honteux sur Nasaq, il lui fournit comme excuse:




-"Faut pas m'en vouloir Nasaq, c'est mon business et tu c'est bien comment fonctionne le business. Mais bon, pour être franc avec toi, je n'ai rien de concret au sujet d'un quelconque remède et en fait, c'est moi qui essayait d'en savoir plus. Parfois les clients causent, alors tu ne peux pas l'en vouloir d'avoir essayé. Et pour être totalement honnête, c'est moi qui suis prêt à payer pour de telles informations. Car il faut que tu saches que j'ai contracté cette maudite fièvre, les symptômes sont apparus il y deux jours de cela. Alors, tu penses bien que si je pouvais vous aider, je l'aurais fait."





Ces aveux laissèrent de marbre Allaatkasik alors que Nasaq prit une mine affectée et qu'elle regrettait déjà la véhémence de ces propos à l'encontre de Padbibok. Assez dépité, le vieil fouilla une nouvelle fois dans sa barbe et au bout d'un moment déclara:




-"J'ai entendu dire que les premiers cas de fièvres étaient apparus à Eridania dans le compté de Dalma. C'est vraiment tout ce que je sais."





Allaatkasik aurait bien aimée obtenir plus d'informations mais après l'intervention de Nasaq, elle savait que le vieil homme leur avait tout dit. Elle le remercia et s'apprêtait à sortir de la boutique avec Nasaq, lorsqu’elles entendirent derrière elles Padbibok qui d'un ton quelque peu confus leur demander:




-"Ça vous embêterez de prendre un thé avec moi ? Juste l'histoire de quelques minutes... Hein ?"





En entendant cela, Nasaq plongea son regard plein d'attente dans celui d'Allaatkasik qui compris de suite qu'elle voulait se faire pardonner d'avoir eu de telles paroles et qu'elle serait heureuse de lui accorder un peu de temps. Ce à quoi elle répondit d'une manière légère par un:




-"Pourquoi pas ?!"






snowflakes


Revenir en haut Aller en bas
:: Larme de plume ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Nasaq
:: Larme de plume ::
Nasaq
MessageSujet: Re: [Event] Opération: Sugar Grove   [Event] Opération: Sugar Grove Icon_minitimeVen 11 Sep - 16:18




Un thé avec Padbibok.





Nasaq, ravit par la situation, ne se fit pas prier pour suivre Padbibok dans son arrière boutique tandis qu'Allaatkasik, sans presser le pas, restait dubitative sur la suite des évènements. Passé le vieux rideau tout poussiéreux situé derrière le comptoir, elles arrivèrent dans une petite pièce tout encombrée de mille et une choses insolites, d'objets sans valeurs apparentes qui auraient pu être récupérés à même la rue, inutiles et abandonnés et dans le fond de la pièce un petit poêle à charbon sur lequel y était posée une vielle cafetière en ferraille toute rouillée. Les murs étaient intégralement recouverts d'étagères où s'empilait, pêle-mêle un véritable capharnaüm. Sur le sol qui devait être recouvert d'un tapis autrefois multicolore, des piles de vieux ouvrages menaçaient de s'effondrer à chaque instant. Au milieu de cet improbable dédale, un petit espace restait dégagé, seulement occupé par une table basse en acajou bien lustrée et qui jurait dans ce décor baroque où régnait en maître la poussière et les dépôts de suif produits par les quelques lampes à huile posées aventureusement sur ces incertains et branlants entassements de reliques. Autour de la table basse on pouvait y compter trois fauteuils crapaud dont le cuir vert des accoudoirs était complètement usé et aussi une petite banquette dont le tissus à rayures, aux couleurs passées, n'avait rien à envier à la vétusté des fauteuils. Alors que la table, elle, semblait toute neuve. Chacune prit une place dans l'un fauteuil tandis que Padbibok ravivait les braises dans le poêle pour leur servir un café très fort en goût dans de simples tasses de porcelaine blanche. Allaatkasik prit sa tasse et souffla dessus pour refroidir le noir liquide et surtout, éviter de devoir prendre la parole, ne serait-ce que pour énoncer quelques banalités. En fait, elle ne se trouvait absolument pas à sa place et essayer de détourner sa gêne par ce geste anodin. Nasaq, prenant sa tasse, lança un sourire franc au vieux receleur qui lui aussi ne semblait pas trop à son aise. Car tout comme Allaatkasik, cette proximité avec une cliente ne lui convenait pas vraiment et tout comme elle, il détestait à devoir mélanger les affaires et les distractions. Un silence lourd et embarrassant enveloppait la petite arrière salle. Que Nasaq s'en soit rendue compte ou non, c'est elle qui la première le rompit sans aucune délicatesse ni ménagement et alla, comme à son habitude, droit au but. Et avec sa voix douce de baryton s'adressa au vieux receleur, pleine de spontanéité et d’enthousiasme:




-"Tu n'as pas à être incommodé par Allaat, c'est vraiment une amie et en plus, je lui ai dit pour nous. Elle sait que tu m'as sauvée des geôles et que tu m'as laissée partir. Alors pas d'embrouille entre vous ! Tout va bien ! Par contre, quel bordel depuis que je suis partie de chez toi... Méconnaissable... A peine quelques mois et voilà le travail... Pourquoi t'as pris quelqu'un d'autre pour me remplacer ? Parce que là, t'en aurais bien besoin ! Grave..."





Ce qu'Allaatkasik pouvait détester lorsque Nasaq s’exprimait avec un langage aussi peu châtier ! Certes, toute une partie de sa non-vie, elle avait fréquenté des personnes avec ce niveau langagier, mais tout de même, un peu de retenue lui siérait mieux. Au moins en cela elles étaient radicalement différentes. Et Allaatkasik préféra rester le nez dans sa tasse, arborant un air plus triste et las qu'à son accoutumée alors que d'une voix raillée, Padbibok répondait à Nasaq.




-"C'est vrai que quand t'étais là, il n'y avait pas une seule poussière ! Mais bon, j'ai bien essayé de te remplacer mais je ne suis tombé, hélas, que sur d'incorrigibles pickpocket sans plus de scrupules pour mon commerce. Donc, pour l'instant, je me suis résigné. Mais sinon, ça toujours plaisir de te revoir !"





C'est avec une ironie amer qu'il ponctua sa dernière phrase et Nasaq sentit qu'il lui en voulait vraiment pour les propos qu'elle avait tenu à son encontre précédemment. Et elle comprit, navrée et chagrinée, à qu'elle point il devait tenir à elle. Alors, elle décida rapidement de changer de propos et d'essayer de le réconforter:




-"Comme tu le sais, nous sommes à la recherche d'un véritable remède. Pour cela nous avons traversé les contré Eridiennes sans succès mais nous avons rapporté une formule qui soulage, du moins temporairement. C'est pas grand chose..."





Hâtivement, elle chercha dans son baluchon le bout de papier sur lequel y était inscrit la formule et lui tendit avec un léger sourire avant de reprendre:




-"Sinon, si les crises devinent plus intenses, tu te plonges dans un bain rempli de glace, le froid a lui aussi des vertus apaisantes. Mais c'est tout ce que nous savons. Promis. Par contre, je me pose une question. Comme l'a suggéré Allaat, il se pourrait que cette fièvre soit une invention et peut-être même élaborée par les Nérozias. Sur ce, tu nous apprends que les premiers cas de fièvre rapporté seraient apparu dans le compté de Dalmas. Y verrais-tu un lien ?"





Padbibok se gratta le menton et prit une longue inspiration avant de poursuivre.




-"Honnêtement ? Non. A moins que l'on veuille déstabiliser l'ensemble des territoires Eridaniens. Par contre, je ne pense pas que Cimméria ai été visée directement dans cette hypothèse ci. Nous sommes protégé par une haute et longue chaîne de montagnes. Quoi qu'à bien y réfléchir... c'est limitrophe avec le col d'Aggersborg qui mène à l'intérieur de nos terres... Mais tout cela ne reste que pure spéculation. Enfin, quoi qu'il en soit, je te remercie bien pour ta recette et je vais m'empresser d'aller me procurer ces ingrédients."





Padbibok semblait maintenant tout à fait décontracté et ne se formalisait plus de la présence d'Allaatkasik qui, jusqu'à présent était restée silencieuses, attentive aux réflexions de Nasaq. D'ailleurs, une douce tristesse s'était peinte sur son visage, visiblement satisfaite de la pertinence de ses interrogations. Peut-être s'exprimait-elle comme un charretier, mais au moins elle avait l'esprit vif et se montrait curieuse, deux points qu'affectionnait particulièrement Allaatkasik. Par contre elle faillit recracher derechef son café lorsqu'elle entendit Nasaq de nouveau.




-"Dit, Pad, j'aurais une question personnelle à te poser. Voilà, comme t'as pu le voir et d'autres aussi, nous avons quelques ressemblances physiques, mais rien n'indique que nous ayons un quelconque lien de parenté. Certains jurerais que nous sommes sœurs, mais nous n'avons aucune preuve à ce sujet. Nous sommes toutes deux mortes dans le Lac Gelé, apparemment le même mois et j'aurais bien voulu savoir lequel jours précisément... Le sale type qui m'a repêché avant de me revendre s'appelait Alméagor, si tu pouvais en apprendre plus de lui. Et au cas où cela te soit utile, il m'avait revendu à cette crapule de Brok que tu connais..."





Padbibok émit un petit rire qui le fit tousser et attendit quelques instants de reprendre son souffle avant de lui répondre.




-"Quelques ressemblances physiques dis-tu ? Vous êtes juste le portrait craché de l'une et de l'autre, tu veux dire ! Et puis votre voix, enfin, bref. Mais s'il y a à savoir quoi que ce soit de cet Alméagor, je le saurais, t'inquiète pas. Mais c'est vrai qu'être repêchée toutes deux dans le même lac le même mois... ça laisse songeur tout de même, non ?."





A peine eut-il fini sa phrase qu'Allaatkasik posa, toujours silencieuse, un papier sur lequel y était dessiné un motif. Le même que celui de la tasse de Nasaq et aussi de la chemise de nuit d'Allaatkasik. Doucement et gravement, elle s'adressa, presque amicale, à Padbibok.




-"J'aimerais savoir si vous reconnaissiez ce motif décoratif, ou bien s'il vous dit quelque chose..."





Regardant droit dans les yeux Allaatkasik, de tout son sérieux, lui répondit que non. Cela ne lui disait rien. Peut-être était-il issue d'une manufacture étrangère ou bien avait-il était crée particulièrement pour une maison. Mais il lui assura qu'il effectuait des recherches à ce sujet en échange de quelques nouveaux renseignements. Nasaq et Padbibok échangèrent encore quelques anecdotes du bon vieux temps et le café, une fois fini, toutes deux prirent congés et partirent pour la cité d'Hellas.





snowflakes

Revenir en haut Aller en bas
:: Petite Plume ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Allaatkasik
:: Petite Plume ::
Allaatkasik
MessageSujet: Re: [Event] Opération: Sugar Grove   [Event] Opération: Sugar Grove Icon_minitimeDim 13 Sep - 10:08



Sur la route d'Hellas.




Jusqu'à présent, Allaatkasik s'était occupée de tout durant leur voyage, avait préparé, quoi que très sommaire, leur campement, les repas, géré les rares auberges où elles avaient dormit, enfin bref, Nasaq n'eut à se préoccuper de rien. Et le seule chose qu'elle eut à s'employer fut de s'exercer à bien monter son poney tout autant que de l'entretenir et de pouvoir à ses besoins. Mais Allaatkasik jugea qu'il serait bon de lui montrer comment se débrouiller par ses propres moyens en pleine nature surtout qu'en cette saison clémente, se serait un vrai jeu d'enfant. Nasaq qui avait vécue exclusivement en milieu urbain aurait bien des soucis s'il elle devait assurer sa survie pendant les froids et rudes mois d'hivers. La toundra, au moment des grandes glaces, était un milieu véritablement hostile et elle devrait rapidement s'y préparer. C'est donc pendant les quelques jours qui leur restaient, qu'Allaatkasik lui donna tout les conseils pour pouvoir se débrouiller dans cette nature sauvage. Bien qu'informelles, Nasaq était très réceptive à ces leçons et les mettait en pratique avec beaucoup de zèle. Elle devait se douter qu'elle ne serait pas éternellement protégé par les murs sécurisant d'une cité et qu'il lui serait sûrement un jour vitale de se rappeler de cet enseignement. De plus, Allaatkasik qui connaissait les plantes dont était faite la décoction, en profita pour lui apprendre à les reconnaître et aussi à en remplir ses sacoches. Comme cela, dès qu'elles auraient l'occasion de traverser un village, elles pourraient leur fournir un premier apport en plantes en plus de la formule élaborée par Othello. Ce qui s'averra de ne pas être un luxe. Les villages, qu'ils soient petits ou de plus grandes importances, exhibaient les même signes de désolations. Les malades s’entassaient dans les maisons ou bien regroupés dans les granges, le nombres d’infectés semblait toujours croissant et aucun remède ne pouvait les guérir. Quant à la santé d'Allaatkasik, les deux premiers jours elle échappa aux crises, mais au troisième ce ne fut pas du tout la même histoire et elles durent arrêter leur voyage momentanément. Tout l'après-midi, Allaatkasik fut incapable de tenir en selle et dut s’étendre tandis que Nasaq lui préparait de la décoction. Alors qu'en début de soirée Allaatkasik commença à montrer d'encourageants signes de rétablissement, elle décida, contre l'avis de Nasaq, de reprendre la route. Elle avait suffisamment recouvrer de force pour assumer un trajet nocturne. Ce qui pouvait apparaître comme une conduite imprudente était en fait une course contre la montre. Qui sait quand se produirait la prochaine crise et combien de temps elle l'immobiliserait ? Donc, à chaque répits, il leur faudrait reprendre leur route pour arriver au Temple avant qu'elle ne soit devenue trop souffrante et trop faible. Et puis ce serait aussi le moment idéal pour montrer à Nasaq comment se repérer sous le ciel étoilé. Tout en lui montrant les principaux astres qui servaient de point de repère pour garder leur cap, Allaatkasik fut submerger par une violente bouffée de nostalgie. Elle se rappela alors les longues soirées passée au coté de Sifdérik qui lui avait transmit ce savoir tout comme elle le faisait aujourd'hui avec Nasaq. D'agréables et tristes images lui apparurent, presque tangibles tout en lui soulignant que ces temps d'insouciances et bien heureux étaient définitivement révolus. Elle étaient devenue une Ladrinis et avait abandonnée sa poupée, mais contre-coeur. Et elle trouva terriblement ironique de ne point grandir et de ne pouvoir s'attarder plus longuement dans ce qui avait été pour elle, l'enfance. Tout comme Sifdérik à son époque, c'était à elle maintenant de sortir Nasaq de l'enfance, enfin dans son cas, il était tout de même difficile de parler véritablement d'enfance. Entre ses errances dans les rue, l'horrible pensionnat et ensuite les geôles, cela n'avait rien de comparable avec la douce tiédeur dans laquelle Allaatkasik avait passé les premières années de sa non-vie. Mais bon, le moment n'était point celui de vagabonder de souvenirs en souvenir qui devenaient de plus en plus douloureux et s'armant de tout son courage, elle lui expliqua le ciel. Nasaq, regardait les étoiles, fascinée tout en buvant les paroles de son aînée. C'était là, l'un des traits de caractères qu'avait immédiatement remarqué Allaatkasik et aussi l'une des qualité qu'elle estimait grandement. Au petit matin, Allaatkasik leur proposa de se reposer quelques heures avant de reprendre leur route. Exténuée, Nasaq s’endormit sans plus demander son reste. Aux environs de midi, alors qu'Allaatkasik leur avait préparée une petite collation, d'un ton doux et grave:




-"As-tu déjà réfléchit à ce que tu voulais faire au sein de l'ordre ?"





Et le plus naturellement du monde, Nasaq lui répondit:




-"Ben soigner les gens et aider les personnes qui sont dans le besoin !"





-"Tu veux devenir médecin alors ?"





A la question d'Allaatkasik, Nasaq resta perplexe et leva les yeux au ciel comme pour mieux réfléchir car en définitive, elle n'avait pas poussée plus avant l'idée de ce qu'elle pourrait faire concrètement une fois prêtresse. Jusque là tout lui était apparut aussi limpide que simple, ignorante de la complexité de l'existence. Pourtant, tout au fond d'elle se trouvait cachée une envie qu'elle avait honte d'exprimer clairement à Allaatkasik. De plus, ce désir qu'elle trouvait inavouable, lui serait de toute manière inaccessible. Il était né lors des lectures que lui faisait Othello ou bien l'une des prêtresses sur l'histoire de leur ordre mais aussi de sombres guerres qui avait menacées le royaume tout entier. Assidue à ces lectures, elle en avait nourrit le fantasme d'être un guerrière combattante pour la gloire de Kesha. C'était là aussi un sentiment qui lui posait un dilemme car il rentrait en contradiction même avec son élan spontané de vouloir sauver les gens et de faire le bien autour d'elle. Quelque peu honteuse et peinée qu'elle lui révéla finalement son secret:




-"En fait, j'aurais aimé devenir une valeureuse guerrière pour protéger mon ordre et Cimméria... Mais je suis condamnée dans un corps bien trop petit, bien trop faible et je sais que jamais je ne pourrais devenir une de ces légendaires combattantes... Alors bon, je sais pas trop ce que je vais pouvoir choisir... Mais comme me l'a dit Othello, Kesha a un dessein pour chacune de nous, alors je suis rassurée en fin de compte."






snowflakes


Revenir en haut Aller en bas
:: Petite Plume ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Allaatkasik
:: Petite Plume ::
Allaatkasik
MessageSujet: Re: [Event] Opération: Sugar Grove   [Event] Opération: Sugar Grove Icon_minitimeLun 14 Sep - 8:13





Une joie triste qu'Allaatkasik ne lui avait jamais vue s'affichait sur le visage de Nasaq et elle s'en affligea. Nasaq détestait profondément ce déchirement entre son envie de faire le bien et celui de protéger à tout prix son ordre qu'elle savait parfois compromis dans des actions dangereuses et bien peu louable. Mais elle venait surtout d'éprouver pour la première fois, à la lumière du jours, un fait tout aussi indéniable qu'immuable, son corps avait cessé toute évolution et elle s'y trouvait être enfermée et condamnée jusqu'à une morte totale et définitive. Même si elle n'éprouvait pas vraiment de regrets d'avoir vécue une enfance détestable, elle aurait au moins appréciée de devenir une adulte accomplie. Mais jamais cette demi-vie ne pourrait lui offrir et la résignation n'était toujours pas de rigueur. Alors elle sut instinctivement qu'elle allait grandement en souffrir et que ses tourments ne faisaient que commencer. Elle posa un regard lourd de tristesse sur Allaatkasik mais aussi plein de respect et de déférence. Elle se demandait comment Allaatkasik pouvait surmonter chaque jours l'épreuve que leur imposait ce corps, sans avoir perdu l'esprit. Peut-être était-ce à cause de cela qu'elle ne souriait jamais, pas plus qu'elle ne riait ? Peut être qu'à cause de cela, elle avait définitivement sombré dans une tristesse infinie, une mélancolie insondable ? Et d'un coup d'un seul, elle prit peur de sa condition de Gorgoroth. Pas une simple peur, non, une peur profonde, ancestrale, atavique. Sa race était-elle condamnée à vivre dans un éternel désespoir ? Mais heureusement, elle entendit la voix réconfortante d'Allaatkasik qui la tira de sa torpeur.




-"Après, si tu veux protéger ton ordre, ce qui est légitime ma foi, le combat n'est pas le seul moyen, à moins que tu ne recherches que les lauriers de la gloire. Il existe d'autres moyens que je qualifierais même de bien plus efficaces. Partir pour brandir son glaive sur le champ de bataille est bien la dernière des options dans un conflit. D'ailleurs, à ce sujet, j'ai remarqué que tu possédais une certaine vivacité d'esprit lors de ta conversation avec Padbibok. En soi, dans des mains expérimentés, cette faculté peu s'avérer bien plus efficiente que la meilleur des lames. Et puis tu sembles bien aimer résoudre des énigmes aussi. Là encore, voici un avantage redoutable. Ce qu'il te faut, en définitive, c'est trouver le chemin qui te permette de les mettre à profit. C'est peut-être la route que t'offres Kesha..."





Encore un peu sous le choc de ses précédentes révélations, Nasaq eut un peu de mal à bien saisir les allusions d'Allaatkasik et d'un ton assez grognon:




-"Heu ?! Tu peux être plus clair sur ce coup-là ?"





Légèrement agacée par le ton bourru de Nasaq, Allaatkasik prit un ton docte avec juste une pointe d'ironie:




-"Et bien que tout simplement qu'en embrassant certaines carrière, tu serais à même de participer activement à la défense de ton ordre sans avoir besoin du corps d'une armoire à glace... Fait fonctionner ta matière grise plus que tes muscles... "





En entendant la dernière et assassine phrase, Nasaq lui jeta un regard noir où grondait une colère qu'elle ne cherchait même pas à dissimuler. Alors, Allaatkasik reprit un ton doux et bienveillant:




-"Non, je te taquinais un peu... Mais peut-être pourrais-tu  embrasser une carrière dans la diplomatie par exemple. Après tout, on envoie les soldats sur le champs de bataille qu'après avoir laissé batailler les diplomates. Ils ont des rôles de toutes premières importances et ils protègent les intérêts de l'ordre, mais au lieu de l'épée ils utilisent la plume. A leur manière, se sont aussi des combattants !"





La diplomatie avait tout de même une image moins épique et haute en couleur que celle des guerrières. Mais elle dut bien admettre qu'Allaatkasik n'avait pas tort et qu'elle même s'était sortie d'un mauvais pas grâce à verve et son éloquence. Bon, rien à voir avec le travail de véritables diplomates, mais l'idée lancée lui donna à réfléchir. Moins satisfaisante que ce qu'elle ambitionnait, c'était tout de même à prendre en considération. Et finalement, lui redonna un peu d'espoir quant à la continuité de son existence. De fil en aiguille, avec toute sa spontanéité retrouvée:




-"Et si je devenais un espionne comme toi ?! Après tout, tu me demande bien un coup de main pour la mission qu t'as confiée Othello... Non ?"





Bien qu'elle n'ait rien dans la bouche, Allaatkasik faillit s’étouffer et se mit à tousser en écoutant ce que lui disait Nasaq. Cette dernière eut peur que la fièvre ne s'empara de nouveau de sa compagne, mais Allaatkasik lui fit comprendre par un mouliné de la main qu'il n'en était rien. Nasaq, assez surprise se demanda si en ouvrant la bouche elle n'avait pas, par inadvertance, avalée une mouche ou bien tout autre insecte. Rien que de l'imaginer en train de gober une mouche haute perchée sur son destrier, Nasaq fut prise d'un fou rire irrépressible. Allaatkasik la maudit intérieurement mais farouchement tant et si bien qu'elle aurait adorée tordre le coup de la petite ingénue.




Finalement, en ces heures sombres, entendre le rire de Nasaq était des plus rafraîchissant et elle ne lui en voulu pas, car ce qui l'avait blessé véritablement était ces quelques mots qu'elle n'aurait jamais voulue entendre dans la bouche de Nasaq, vouloir devenir une espionne ! Ce n'était pas que cette idée soit plus ridicule qu'une autre, mais cela lui rappela à quel point Sifdérik voulue la protéger de cette profession et des Ladrinis. Bien qu'il eut échoué et qu'elle tomba dans leurs griffes, elle s'en tirait pas si mal et avait finie par accepter son sort. Alors que quelqu'un veuille embrasser volontairement cette profession, elle trouvait cela extrêmement choquant et la meurtrissait profondément, d'autant plus qu'il s'agissait de Nasaq et qu'elle avait fait la promesse à Othello de la protéger. Elle fut submergée par une puissante lame de remords, jamais elle n'aurait du lui demander son aide pas plus que de lui parler de sa profession, encore moins l'exercer devant elle. Quelle funeste erreur avait-elle donc commis là ?! Son imprudence lui avait coûtée sa promesse, sa parole. Comme Allaatkasik ne semblait pas vouloir lui répondre, elle se demanda si ses propos en quelque manière que soit, l'avait chagrinée. Mais cette hypothése lui parrut des plus abbérante.




Allaatkasik encore toute secouée de ces révélations, préféra changer de sujet. Bien entendu, elle savait que dans peu de temps Nasaq reviendrait à la charge et qu'elle devrait alors s'ouvrir à elle sur le sujet. Mais pour l'instant, elle voulait oublier. Après tout, peut-être était-ce là le destin que lui réservait Kesha et elle n'y pourrait rien. Au mieux, elle pourrait l'y préparer, peut-être était-ce là son rôle finalement... D'un ton docte et détaché:




-"Par contre, une fois arrivées à Hellas et avant de te présenter au Temple de Kesha, nous irons faire quelques emplettes et t'acheter des vêtements plus décents. Il serait du plus mauvais goût que tu te présentasses dans des habits d'hommes. Il te faut des vêtements convenables pour cette circonstance. Tu n'es plus une gosse vivant de larcins et logeant dans la rue, tu t'apprêtes à faire ton noviciat en tant que prêtresse Cimmérienne. Donc fini les frusques indécentes, tout autant que ce langage de charretier. Tu devras faire de grands efforts pour t'exprimer correctement. Cela fait aussi partie des convenances. Et puis aussi, arrête de manger avec les doigts ! Y-a des couverts diantre !"





Alors qu'Allaatkasik lui prodiguait ce qu'elle pensait être de sages conseils, mais ne se rendant nullement compte que ces propos avaient pris une tournure de reproches excédés, Nasaq la regardait froidement, sans colère, juste horriblement méchamment. La lueur mauvaise présente dans ses yeux lui fit froid dans le dos et sur le moment elle n'aurait pas juré que la petite ne lui sauta pas à la gorge pour la mordre à mort. Mais qu'avait-elle pu bien dire pour que Nasaq se mette dans des états pareils ? Quoi qu'il en soit, depuis cet accrochage, Nasaq retomba dans son mutisme et Allaatkasik ne put rien y faire pour l'en sortir. Elle venait d'un seul coup, d'abolir tout les progrès qu'avait fait Nasaq ces dernières semaines. Décidément, cette gamine était capable de la mettre en échec perpétuellement et ce, quoi qu'elle fasse. Nasaq était une énigme, sûrement insoluble. Autant elle s'en était bien sortie avec toutes les pensionnaires de son orphelinat, autant là, le goût amer de l'échec devenait omni présent. Mais déjà, l'on pouvait apercevoir au loin, les hautes murailles de la fière cité d'Hellas qui se dessinaient. Peut-être aurait-elle plus de chance dans la cité...




snowflakes


Revenir en haut Aller en bas
:: Larme de plume ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Nasaq
:: Larme de plume ::
Nasaq
MessageSujet: Re: [Event] Opération: Sugar Grove   [Event] Opération: Sugar Grove Icon_minitimeJeu 17 Sep - 13:31




Retour à Hellas.




Encore une fois, son sale caractère avait reprit le dessus et Nasaq se demandait si elle pourrait un jour s'en débarrasser. Car non contente de blesser Allaatkasik, elle-même en éprouvait par la suite d’épouvantables remords qui tourmentaient impitoyablement sa conscience. A chacun de ses emportements, elle voyait son but s'éloigner d'elle un peu plus à chaque fois ce qui la plongeait tout à la fois dans un état d'irritabilité exaspérée et de sincère componction. Et puis Allaatkasik finirait aussi par ce lasser de son intempérance, sans oublier qu'elle subissait de plus en plus souvent les assauts de la fièvre. Nasaq se sentait bien loin des préceptes de Kesha et bien peu digne d'elle. Alors, au lieu de se laisser abattre et de renoncer, elle décida qu'elle ferait des efforts et ce, dès maintenant. Peut-être aussi devrait-elle s'ouvrir sur des sujets plus personnels concernant son passé. Bien qu'elles an avaient longuement discuté lors de cette mémorable soirée passée dans la petite maison d'Allaatkasik proche du village d'Upiq, de nombreuses choses n'avaient pas été abordées, des choses qui lui pourrissaient le cœur et l'esprit. Mais le moment n'était pas à la confidence, juste celui de lui montrer qu'elle pouvait agir différemment, d'être moins égoïste. Certes, ce n'était pas son premier coup d'essai, mais persévérer était un bon moyen pour qu'elle retrouve la voie de la rédemption. Et elle n'eut pas à grand effort pour chasser cette déplorable humeur face au spectacle qui s'offrait à ses yeux. Une fois passée la porte ouest de la cité, elle découvrit l'architecture parfois raffinée, parfois rustique des constructions et se perdit vite dans leur contemplation, poussant des 'Ho' muets, les yeux tous écarquillés allant de gauche à droite, comme si elle avait eu peur de perdre le moindre détail de ce spectacle et qu'il ne s'évapore à jamais. Allaatkasik, silencieuse, avait remarquée l'intérêt que portait Nasaq qui découvrait pour la première fois la cité d'Hellas et sans savoir vraiment pourquoi, cela la rasséréna. Nasaq ne semblait, et c'était mieux comme cela, pas remarquer les rues vidées de leurs habitants. Mais une fois les faubourgs franchit, le tableau se fit plus sombre, plus sinistre. Dans les grandes artères menant au centre de la capitale, Nasaq aperçu les premières charrettes à bras charriant les malades et les moribonds. D'un coups, enchantement et euphorie disparurent pour laisser place à la froide réalité de la misère humaine face à la maladie et une grande tristesse se peint sur son petit minois. Elle ressentait intimement le désarroi des habitants, leur détresse mais aussi leur confusion face à cette calamité qu'ils ne comprenaient pas. Et le plus terrible, c'est qu'elle était totalement démunie face à leurs malheurs, impuissante et inutile. C'est alors, que peu à peu sa tristesse s'effaça devant une profonde colère, souterraine et imperceptible. Finalement, Nasaq se rendit compte qu'elle était complètement désemparée devant toute cette souffrance et cette désolation, d'un poids bien trop considérable pour de si petites épaules. Allaatkasik sentit bien que Nasaq se trouvait sérieusement indisposée par toute cette détresse et qu'elle devait être soit découragée, soit encore une fois redevenue acrimonieuse et détestable, d'être ainsi désarmée. Alors, elle prit les devants et de sa voix grave mais sans prendre un ton compatissant, ce qui aurait eut l'effet inverse escompté:




-"Nous allons nous rendre au dispensaire situé au nord de la ville, je voudrais prendre des nouvelles d'une amie. C'est une des prêtresses qui y travaille. Ça ne te dérange pas ?"





Sans conviction et presque apathique, de sa voix sourde et douce de baryton:




-"Non, bien sûr que non..."





Remontant vers le nord de la ville où se situait l’entrepôt transformé en dispensaire de fortune, Nasaq ce demandait avec inquiétude ce qu'elle allait y découvrir. Serait-ce comme au Haut Monastère ? Ou bien pire ? Plus elles se rapprochaient et plus son courage s'émoussait devant l'incessante valse des charrettes à bras. Arrivées sur l'esplanade devant le dispensaire, toutes deux descendirent de leurs montures pour se frayer un chemin au travers des brancards et atteindre le poste de fortune où l'on répartissait les malades. En descendant la rue à leur gauche, elles virent que plusieurs autres entrepôts avaient été transformés eux aussi en dispensaires. A n'en point douter, la cité venait d'être, elle aussi, durement touchée et si personne ne trouvait rapidement de remède à ce fléau, bientôt ce serait toute la ville qui serait contaminée. Allaatkasik passa devant et se dirigea vers la sœur grande et sèche qu'elle reconnue de suite, c'était elle qui gérait déjà ce lieux, il y a déjà plusieurs mois de cela quand elle était venue leur prêter un petit coup de main. Attendant dans la longue file d'attente accompagnée de Nasaq, Allaatkasik se sentie de nouveau prise de tremblements. Ce n'était pas une de ces crises violentes, mais cela n'inquiéta pas moins Nasaq qui sortit de son baluchon la gourde contenant la décoction et la tendit à Allaatkasik. Cette dernière en but quelques gorgées puis la remercia quand ce fut à leur tour. La sœur intendante ne reconnut pas Allaatkasik de suite épuisée par de si longues journées de travail et puis elle voyait tant de visages chaque jours mais par contre elle reconnu l'amauti aux riches fourrures et fit rapidement le rapprochement. De sa voix haut perché et avec amabilité:




-"Excusez-moi jeune fille, ne serait-pas vous qui êtes venues nous aider il y quelques mois de cela ? Si je me rappel bien, vous étiez venue à la recherche d'un remède et vous aviez même prit des notes sur la fièvre et ses symptômes, non ?"






-"C'est bien cela ma sœur..."





-"Je suis bien heureuse de vous revoir, même dans ces circonstances. Comme vous pouvez le constater, la situation n'a fait qu'empirer depuis votre dernière visite et le nombre de malades s’accroît de manière inquiétante. Et si vous êtes venu pour voir si nous avions élaborer un remède efficace, je crains de vous décevoir. Rien à ce jour n'a pu arriver à mettre un terme à cette fièvre. Mais, vous-même n'avais pas l'air d'aller bien ?"





-"En fait, je ne suis pas là pour un remède, je reviens du Haut-Monastère pour accompagner cette jeune personne au Temple de Kesha. Alors, je voulais en profiter pour vous présenter mes salutations ainsi qu'à sœur Anselme, si elle travaille toujours ici. Mais, ne vous inquiété pas pour moi, je ne suis qu'au premier stade de la maladie. Ça va encore. Par contre, même si moi-même je ne possède de solutions miracle, j'ai quelques informations qui pourraient vous intéresser. Voici une liste d'herbe composant la formule élaborée par la Haute-Prêtresse Othello Lehoia et elle m'a aussi apprit que pour les crises les plus aiguës, immerger le corps du malade dans un bain d'eau glacé permettait de le soulager. Mais ce sont bien là les seules informations utiles que je possède..."





La Sœur intendante mit ses lorgnons sur le bout de son nez et lu la liste. Puis, elle ordonna à une de ses assistantes d'aller se procurer les herbes nécessaires et de préparer le plus rapidement possible cette décoction. A une autre, elle lui ordonna de consigner dans le registre la possibilité d'utiliser des bains glacés. Toutes les informations furent dûment consignées et la sœur remercia très chaleureusement Allaatkasik. Nasaq ressentie sur le coup une piqûre de jalousie. Puis la sœur intendante se pencha vers Nasaq et d'un ton réjoui:




-"Alors, tu vas au Temple de Kesha ? C'est que tu vas rendre visite à un membre de ta famille ?"





Tout d'abords décontenancé par la question, comme s'il devait être clair pour tout le monde qu'elle allait rentrer dans l'Ordre de Kesha, elle se rappela la réflexion d'Allaatkasik sur sa tenue vestimentaire. Il est vrai que déguisée de la sorte, on aurait plus dit un petit garçon manqué qu'une jeune fille se désignant pour le noviciat. D'un autre coté, elle s'en fichait et n'éprouva aucun ressentiment à l'égard de la sœur intendante. Tout au contraire. Alors, essayant de s'éclaircir la voix, elle affirma fièrement:




-"En fait, si je m'y rends, c'est pour y faire mon noviciat. Je veux devenir prêtresse moi aussi !"





Très impressionné par cet aplomb, la sœur eut un large sourire et d'un ton enjoué:




-"Et bien jeune fille, nous seront fière de te compter parmi nous !"





Puis, avec une certaine tristesse lui voilant sa voix:




-"Il est dommage que tu doives le faire dans de tels conditions... ça va être un bien dur apprentissage."





Et c'est avec spontanéité et enthousiasme que sa voix douce se fit entendre:




-"D'ailleurs, j'aimerais vous donner un petit coup de main pendant deux ou trois jours, je vois que vous êtes débordées et je connais assez bien la ville. Et puis je n'ai pas de date fixée pour me rendre au Temple, alors comme ça Allaatkasik pourra profiter de la présence de Sœur Anselme et si elle est fatiguée, elle pourra toujours se reposer à l'auberge. Ça change rien finalement ?"





Se tournant vers Allaatkasik avec son regard de chien battu elle l'implora:




-"Allez dit oui, s'te plaît !!"







snowflakes

Revenir en haut Aller en bas
:: Larme de plume ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Nasaq
:: Larme de plume ::
Nasaq
MessageSujet: Re: [Event] Opération: Sugar Grove   [Event] Opération: Sugar Grove Icon_minitimeSam 19 Sep - 16:52





Ce n'était pas que Nasaq ne soit point empressée d'entrer au Temple de Kesha mais elle était poussée par un désir impérieux d'aider là, tout de suite et maintenant. Nasaq toujours mue par son impétuosité, Allaatkasik n'eut pas le cœur à lui refuser cet intermède et lui accorda donc deux jours pour travailler au dispensaire. Après tout, maintenant qu'elles étaient arrivées à destination, plier à son exigence n'avait rien de réellement contraignant, de plus cela lui permettrait aussi de revoir sœur Anselme et peut-être d'en savoir d'avantage sur ce qui se disait au sujet de la futur élection de la Grande Prêtresse. Quand à elle, Nasaq fut ravi de pouvoir partager un moment de l'existence des prêtresses sur le terrain et demanda à la sœur intendante en quoi elle pouvait les aider. La jaugeant, elle lui assigna un poste aux cuisines pour y seconder les sœurs et aussi apporter les repas aux malades. Nasaq fut enchantée par sa nouvelle charge et se dirigea immédiatement vers le fond du hangar où avaient été aménagées les cuisines de fortune. Derrière deux grands fourneaux s'activaient deux sœurs tandis que trois autres s'occupaient à éplucher divers légumes et à les émincer alors qu'encore deux autres disposaient des bols sur une grande table afin qu'ils soient servi. Arrivée devant les trois sœurs qui s'occupaient des légumes, Nasaq se présenta et à brûle-pourpoint demanda un couteau pour se joindre à elles. Devant cet empressement, sœur Anselme fit de grands yeux tous ronds et poussa un rire franc qui détonait dans cette atmosphère sinistre. D'un ton bienveillant et d'une voix énergique:




-"Voilà une jeunesse motivée ! Bon, tu sais peler des légumes j'espère et sans te couper... Allez passe derrière et viens avec nous."





Une fois à la table, les deux autres sœurs l'accueillir par un sourire quelque peu amusé et elles lui tendirent un couteau avec une lame bien effilée. Le prenant, elle voulue saisir un des légumes disposé au centre de la table, mais elle n'y parvint pas, son bras était trop court. Alors, elle se hissa sur la pointe des pieds et réussi finalement à le saisir, mais la planche qui servait de table de travail était posée sur de hauts tréteaux et éplucher son légume devint une véritable  gageure. Devant cette scène tout autant rocambolesque qu’inattendue, les sœurs se mirent à rire de bon cœur, spontanément, mais sans aucune moquerie. Nasaq ne le vit pas de cette manière et y vit une certaine défiance. Mais au lieu de bouder ou de s'adonner à un élan de colère, elle préféra les snober et s'en alla fièrement chercher une caisse de légume qui avait été vidée. Puis elle la posa, renversé, devant la table et monta dessus, dignement, pour reprendre son ouvrage comme si de rien n'était. Sœur Anselme ajouta avec retenue comme si elle se parlait à elle-même:

         


-"Et bien en voilà une qui s'en laisse pas compter ! Le cœur à l'ouvrage et en plus futée, on aurait bien besoin de recrues comme toi par les temps qui courent..."





Nasaq entendit les paroles de sœur Anselme et en ressentie une petite pointe de fierté mais n'en montra rien, cela put être pris pour de la vanité. A ce propos, elle se demanda si tout au fond d'elle même, elle ne serait pas encline à la vanité et s'adonna à un rapide examen de conscience. Avait-elle voulue montrer à Allaatkasik qu'elle n'était pas uniquement repliée sur elle-même et d'une nature profondément égoïste ? Ou bien avait-elle voulue se convaincre qu'elle ne l'était pas ? Avait-elle le désir de montrer qu'elle serait capable de devenir une prêtresse ? Son intention d'aider les autres n'était-il qu'une façade pour dissimuler une nature individualiste et narcissique ? Pourtant, en y réfléchissant le plus honnêtement possible, elle n'avait ressentie qu'un élan spontané et altruiste, une volonté de bien faire, mais en aucun cas pour impressionner pour les autres, ni pour elle-même. Non, elle n'avait eu que la volonté désintéressée de venir en aide à son prochain. De toute façon elle savait qu'il serait inutile qu'elle se mente à elle-même car Kesha savait lire dans les cœurs.




Alors qu'elle mettait toute son énergie dans son ouvrage, sœur Anselme commença à lui poser quelques questions sur sa venue ici, d'où elle venait et aussi sur ses parents qui devaient sûrement l'avoir accompagnée jusque là, enfin rien que de banales et simples questions. Mais quand Nasaq lui répondit, sœur Anselme arrêta son ouvrage, stupéfaite. Elle était à mille lieues de s'attendre à ce que Nasaq veuille devenir elle aussi une prêtresse et qu'elle était ici justement pour cela. Mais quand elle apprit par dessus le marché qu'elle arrivait tout droit du Haut-Monastère et que de surcroît, celle qui l'avait accompagnée n'était autre qu'Allaatkasik, cette dernière en lâcha son couteau. Surprise et quelque peu décontenancé qu'Allaatkasik ne soit pas venue la saluer, elle la chercha vivement du regard où se trouvait la sœur intendante, mais ne la vit point. Ni elle, ni sa monture. Quelque peu dépité, elle se dit doucement:




-"Elle a eut un empêchement et elle viendra me voir quand elle le pourra."





Brutalement, Nasaq se rendit compte qu'elle avait abandonnée Allaatkasik qui avait du gérer leurs montures, toutes leurs affaires et en plus trouver une auberge. Encore une fois elle n'avait en rien maîtriser ses élans et c'était encore Allaatkasik qui subissait les conséquences de ses caprices. Finalement, même l’altruisme la menait irrémédiablement sur la voie de l’égoïsme. Avec douceur et pleine de contrition, doucement Nasaq avoua:




-"En fait, c'est de ma faute... Comme d'hab, j'm'embalé et c'est à Allaat de devoir s'occuper de tout. J'ai vraiment honte, elle a prit soin de moi durant les semaines qu'ont duré tout le trajet et moi je l'abandonne encore alors qu'elle est grave malade. Elle aussi a été contaminée par cette fichue fièvre ! Elle doit vraiment m'en vouloir, faut dire que je me suis bien mal comportée avec elle... Maintenant, je ne sais plus comment je pourrais bien me racheter à ses yeux..."





D'un ton rassurant:




-"Ne t'inquiète pas trop pour ça, de ce que je connais d'Allaatkasik, c'est une bonne personne. Je suis certaine qu'elle ne t'en voudra absolument pas d'être venue nous aider et de l'avoir laissée un peu en plan comme disent les jeunes. Je suis sûre qu'elle doit être à l'auberge maintenant et qu'elle se repose. Pauvre petite, je suis quand même attristée d'apprendre qu'elle soit atteinte par ce mal et je comprends pourquoi elle n'est pas venue me voir. Alors c'est moi qui irait à elle. Ce soir, quand nous auront fini notre journée de travail, je te raccompagnerais à l'auberge. Et si je ne me trompe, elle doit être descendue au 'Crocus Lunaire' comme la dernière fois. Comme cala je pourrais prendre de ses nouvelles si elle n'est pas trop épuisée."





Nasaq ne vit pas le temps passer tant il y avait à faire. Elle courut toute l'après-midi de lit en lit, sans ménager ses efforts et quand arriva le soir, épuisée, elle ne fut pas mécontente de laisser sa place. Moulue elle aussi, sœur Anselme mit dans une terrine des légumes et quelques morceaux de viandes pour Allaatkasik qu'elle compléta avec du pain noir. Puis, enjoignant Nasaq à la suivre, elles prirent la direction de l'auberge. Juste avant de sortir de hangar, la sœur intendante, qui veillait toujours au grain, leur confirma l'adresse à laquelle sœur Anselme avait pensé. Toute deux firent la route silencieusement tant l'épuisement envahissait petit à petit leurs corps. Au détour d'une rue, une forme blanche fusa devant elles et s’évapora dans une ruelle adjacente. Toutes deux se demandèrent quel pouvait bien être cet étrange animal. Trop petit pour être un chat, trop long pour être un rat. Mais elles n'y prêtèrent pas plus attention et débouchèrent sur la façade de l'auberge. Enfin, elles allaient pouvoir s’asseoir et souffler un peu.

 



snowflakes

Revenir en haut Aller en bas
:: Petite Plume ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Allaatkasik
:: Petite Plume ::
Allaatkasik
MessageSujet: Re: [Event] Opération: Sugar Grove   [Event] Opération: Sugar Grove Icon_minitimeDim 11 Oct - 13:54




En entrant dans la petite auberge, la salle commune était vide comme dans beaucoup d'établissement et Alban, l'aubergiste, les accueilli avec un sourire fatigué. Leur souhaitant la bienvenue, il leur demanda ce qu'elle désiraient et un soulagement certain put se lire sur son visage. Il vrai qu'Allaatkasik n'était pas une de ses vielles connaissances, ni une habituée non plus, mais elle était venue il y avait quelques mois de cela et lui avait apporté une formule de décoction afin d'endiguer les crises de fièvres qu'avait contracté sa femme. Et même si le remède ne l'avait pas sauvée et que la fièvre s’aggravait de semaine en semaine, au moins la potion parvenait à la soulager un peu. Sans compter qu'il avait apprit qu'Allaatkasik s'était portée bénévole dans le premier des dispensaires organisé par les prêtresses de Kesha. Alors, Alban la tenait en estime et il fut bien peiné de la revoir en ce début de journée toute tremblante. En voyant un prêtresse de Kesha qui venait lui rendre visite, il se sentit apaisé et proposa à sœur Anselme tout autant qu'à Nasaq si elles désiraient manger un petit quelque chose mais sœur Anselme lui fit gentiment remarquer qu'il serait inutile qu'il se donne cette peine car elle avait emmené à cette effet des restes provenant du dispensaire. Mais elle ne refusa pas un bol avec un cuillère. Après ces échanges courtois et aimables, toutes deux montèrent au premier étage rejoindre Allaatkasik dans sa chambre. Là, elles constatèrent qu'Allaatkasik était étendue sur son lit, le visage tourné vers la fenêtre, le regard perdu dans les étoiles du ciel. La chambre était plongée dans un clair-obscure lugubre. Seule une petite bougie qui se consumait mal apportait une faible lumière, éclairant de dos Allaatkasik. Cette dernière ne se retourna pas quand la porte de sa chambre s'ouvrit tant elle était plongée dans ses sombres réflexions. Et de plus, la crise qu'elle avait subi dans l'après-midi l'avait passablement éthérisée. Nasaq connaissait bien ce comportement, elle savait qu'Allaatkasik était perdue dans son monde alors elle s'approcha lentement d'elle et lui parla doucement, sans la brusquer:




-"Coucou Allaat, je suis revenue. Et je t'apporte une surprise."





Allaatkasik se retourna et vit sœur Anselme lui sourire affectueusement qu'elle invita à s’asseoir. Sœur Anselme lui servit et bol de bouillon bien chaud qu'Allaatkasik dégusta en silence. Une fois rassasier, sœur Anselme s'enquit de sa santé puis toutes deux conversairent sur la fièvre et sa progression, mais aussi sur l’absence d'un véritable remède qui mettait le royaume de Cimméria en de fâcheuses postures. Car si cette affection devait perdurer encore quelques mois, les récoltes allaient pourrir sur pieds faute de main d’œuvre, sans oublier la déstabilisation politique qui s'en suivrait. Allaatkasik lui fit part de tous les détails ainsi que des rumeurs courants au sujet de ce mal, de sa propagation et de cette indicible possibilité qu'il fut répandu volontairement. Mais Allaatkasik souligna tout de même une incohérence dans cette théorie, aurait-on intentionnellement répandue cette maladie sans en avoir le remède ? Et les faits démontraient qu'à l'heure actuelle touts les royaumes et toutes les nations subissaient indifféremment cette fièvre. Ce à quoi sœur Anselme lui objecta qu'il ne s'agissait pas forcement d'une attaque fomentée par une nation, mais peut-être plus probablement par un groupuscule ou une caste, ce qui parut à Allaatkasik la théorie la plus concevable. Donc, il existait peut-être un remède mais connu uniquement d'un petit groupe, ce qui expliquerait l’absence de fuite sur son existence. Contrôler l'information à l'échelle d'une nation était certes possible, mais sur une période aussi importante, il y avait peu de chance qu'aucune indiscrétion ne soit commise... Bref, toutes deux conclurent que la situation devenait de plus en plus dramatique et que sans remède, la situation dans les prochaines semaines deviendrait critique. Et aucune des deux ne voyaient poindre à l'horizon la moindre lueur d'espoir...

   


Et un silence oppressant s'installa dans la chambre après cette amère constatation. Mais sœur Anselme d'une nature toute aussi confiante que pugnace balaya cet accablement ambiant en portant la conversation sur la petite Nasaq et le travail qu'elle avait effectuée lors de cette journée au dispensaire. Nasaq affichait sur son minois un sourire comblé.




-"Je dois dire que la petiote m'a épatée aujourd'hui. C'est vrai qu'à la voir comme ça on pourrait douter que cette petite crevette puisse être efficace pour ce type de travail, mais au contraire ! C'est une jeune fille bien débrouillarde, pleine de ressources et qui ne ménage pas sa peine. Mais avant tout, elle fait preuve d'une grande empathie vis à vis des malades mais aussi de douceur. Cette jeune recrue est pleines de promesses et j'avoue que j'ai quelque fierté à ce qu'elle rentre dans notre ordre. Je suis absolument certaine qu'elle fera honneur à notre ordre, tout autant que de dévouement. C'est une bonne petite !"





Allaatkasik fut ravi d'entendre de tels propos sur Nasaq. Elle avait enfin trouvée sa voie et peut-être connaîtrait-elle un bonheur dont avait toujours été exclu Allaatkasik. Peut-être qu'être une Gorgoroth n'était pas nécessairement une malédiction en soi et que finalement certaines pouvaient quand même s'épanouir. Puis Allaatkasik se tourna vers sœur Anselme et d'une voix grave et douce lui demanda:




-"J'avoue nourrir quelques inquiétudes au sujet de l'ordre des prêtresses de Cimméria. Cela fait un certain temps déjà qu'il se trouve dépourvu de Grande Prêtresse à sa tête et j'aurais aimé savoir si de prochaines élections étaient prévues... D'ailleurs à ce sujet, avez-vous eu vent de quelconques prétendantes en lices ?"





snowflakes




Dernière édition par Allaatkasik le Lun 25 Jan - 14:03, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
:: The Boss ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Le Messager
:: The Boss ::
Le Messager
MessageSujet: Re: [Event] Opération: Sugar Grove   [Event] Opération: Sugar Grove Icon_minitimeLun 16 Nov - 11:16

Sœur Anselme semble plutôt surprise par ta question, mais partage visiblement ton inquiétude. Même si elle lève un sourcil intrigué, elle soupire profondément, laissant son souffle se dessiner devant vous sous la forme d’un grand nuage de brume. Silencieusement, elle hausse les épaules, et prend le temps de bien choisir ses mots avant de te répondre.

« - Les élections seraient toutes proches. A dire vrai, elles auraient déjà dû être faites si il n’y avait pas eu cette foutue fièvre. Les sœurs se crèvent à la tâche pour arriver à guérir les malades, et on ne pourra rien faire tant que le temple regorge de fiévreux. »

Elle soupire encore plus et semble particulièrement abattu. La situation lui pèse visiblement autant qu’à toi, et cette absence de meneuse semble l’inquiéter particulièrement. La situation dure depuis bien longtemps, et aucune n’a encore réussi à instaurer un compromis. Mais tu sens que sœur Anselme n’est pas au bout de ses confidences, et elle te donne rapidement raison en poursuivant sur sa lancée.

« - Mais les choses s’annoncent plutôt bien pour l’avenir. Cette fois-ci, nous avons des noms… Et plusieurs. » Un sourire se dessine sur ses lèvres sèches. « Trois camps se sont dessinés parmi les sœurs. Le premier nomme Kennocha. Elle est là depuis si longtemps qu’elle fait presque partie du décor, et sa dévotion pour Kesha n’a jamais cessé. Il semble qu’elle se soit attiré les faveurs de celles qui souhaitent un ordre plus dévot. »

En prononçant ces mots, elle se signe respectueusement. Kennocha ne serait pas une mauvaise prétendante, mais ses airs mystiques et sa discrétion n’en ferait pas une dirigeante maladroite ? Tu n’as pas le temps de t’appesantir sur la question qu’elle poursuit.

« La deuxième, c’est la dernière fille des Sverkaïa, Klowe. » Le nom te dit quelque chose. Ne serait-ce pas une famille noble cimmérienne ? « Il faut dire qu’elle en a du charisme et une jolie tête. Et des suivantes fidèles et dévouées. Mais on lui prête de sales rumeurs sur les raisons de sa montée dans la hiérarchie. Enfin, c’est la petite favorite de la mairie, et elle s’est constituée une vraie petite cour parmi les sœurs, des nostalgiques d’Elerinna et de ses manigances qui voudraient bien revoir la caste dans toute sa splendeur. » Elle te regarde d’un air complice. « Une vraie petite reine, si vous voulez mon avis. »

Une élue de la mairie et d’une partie des sœurs, donc… Un choix plutôt régressif, mais qui en dit long sur l’aura de la demoiselle. Un choix comme elle ne risquerait pas de replonger la caste dans une ère de manipulations et d’intrigues ?

« Finalement, la troisième prétendante sonne comme une bouffée d’air frais. Même si je ne suis pas sûre qu’elle soit très motivée à endosser cette charge. » Tu t’interroges, de qui cela peut-il bien être ?  « Yemoja est argyréenne. Ça serait sans doute une grande nouveauté pour l’ordre d’avoir une Grande Prêtresse venue de l’étranger. Mais elle est sage, et courageuse. Elle a deux petites, vous savez. C’est elle qui se charge de l’école de Kesha. Je crois que sa bienveillance a touché les autres sœurs qui l’ont nommée, et qui recherchent un ordre plus mûre et réfléchi. Mais ce n’est pas certain qu’elle aspire vraiment au poste. »

Une mère sage, mais peut-être pas une dirigeante. La situation semble assez complexe, et dessiner pour l’ordre trois scénarios très différent. Sœur Anselme cache de nouveau son sourire.

« C’est tout ce que je sais. Malheureusement, si la fièvre ne trouve pas de fin, il sera difficile d’organiser la cérémonie correctement. Et inutile de souligner que c’est une sacrée épreuve qui attend la nouvelle venue. »
Revenir en haut Aller en bas
:: Petite Plume ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Allaatkasik
:: Petite Plume ::
Allaatkasik
MessageSujet: Re: [Event] Opération: Sugar Grove   [Event] Opération: Sugar Grove Icon_minitimeSam 23 Jan - 10:10




Tout en écoutant attentivement Sœur Anselme, Allaatkasik se demandait bien qu'elle serait la Sœur la plus apte à prendre le commandement de l'Ordre. Un seul nom lui parut vraiment embarrassant, celui de Klowe... Une intrigante favorite de la mairie... L'Ordre ne pourrait plus faire son office de contre pouvoir et de surcroît le plongerait dans d’interminables conflits d’intérêts. Ce choix ne serait en rien judicieux. Par contre les deux autres prétendantes présentaient chacune des qualités très différentes mais toutes deux avaient un trait de caractère commun, aucune n'avaient jouée dans le jeu politique afin d'obtenir le poste de grande prêtresses. L’expérience qu'avait pu acquérir Kennocha au sein de l'Ordre ainsi que sa connaissance des rouages politiques était un avantage indéniable pour une future dirigeante, sans oublier son extrême dévotion. Quant à Yemoja, elle semblait déborder d'humanité et de bonté comme bon nombres de Sœurs qu'Allaatkasik avait rencontrées jusqu’à présent. Et puis même si certaines questions de politique lui étaient encore inconnues, elle ne serait pas seule pour diriger et prendre des décisions. Après tout, le conseil serait là pour l'épauler, enfin normalement. Par contre, Allaatkasik remarqua l'air sombre que prit le visage de Nasaq lorsque Sœur Anselme signifia que Yemoja était argyéenne. A n'en pas douter, Nasaq voyait cela comme une trahison faite à l'Ordre et sa nation, ce qu'Allaatkasik avait du mal à concevoir. Après tout, aucune des deux ne connaissaient ses véritables origines et puis Nasaq avait du fuir Cimméria pour trouver refuge auprès d'Othello Lehoia au Haut Monastère dans les contrées d'Eridania. Il était vrai qu'elle vouait une loyauté indéfectible envers sa nation tout autant qu'un amour inconditionnel à ses vastes étendues glacées, mais Nasaq avait mystérieusement ce sentiment bien plus exacerbé tout comme son attachement aux traditions. Et Allaatkasik ne put s'empêcher de se demander quelle genre de prêtresse allait devenir sa petite protégée. Pourtant au contact d'Othello Lehoia, une personne si altruiste et pleine de mansuétude, comment avait-elle fait pour devenir une horrible petite réactionnaire... Mais bon, il était inutile de se perdre en de vaines conjectures et sûrement qu'avec le temps, Nasaq gagnerait en sagesse, du moins l'espérait-elle. Sœur Anselme put entendre la fatigue dans le ton de sa voix lorsqu'Allaatkasik lui répondit doucement:




-"Merci bien ma sœur. Ce qu'il y de positif c'est que nous avons plusieurs prétendantes qui sont éligibles... J'avais envisagée de biens pires situations... Mais je me vois au regret de vous enlever Nasaq. Tôt demain matin nous partirons pour le Temple de Kesha. Il est temps qu'elle commence son noviciat même si c'est dans de difficiles et douloureuses conditions. J'ai bien peur de revoir ce même sombre et terrible tableau qu'au Haut Monastère... Mais je tiens à vous remercier pour votre visite et ce délicieux potage. J'ai toujours plaisir à vous revoir."





Sœur Anselme se leva et lui adressa, bien que les circonstances ne s'y prêtent point, un sourire affable et prit congé sans oublier de passer une main chaleureuse sur la tignasse raide et noire de Nasaq en guise d'adieu. Uns fois seules, Allaatkasik prit sa plume et son encrier pour faire part à Othello Lehoia de ce qu'elle venait d'apprendre. Mais en prenant une feuille de parchemin, sa main se mit à trembler, légèrement mais suffisamment pour que Nasaq le remarqua. Et, l'air de rien de cette voix étrangement douce:




-"Donne. Je vais écrire, t'auras qu'à me dicter et puis comme ça je pourrais aussi écrire quelques mots pour Dame Lehoia."





Sur le coup, Allaatkasik n'en revint pas. Enfin elle s'était décidée à parler et de surcroît faisait preuve d'une attention qu'elle ne lui connaissait pas. Elle y vit un progrès notoire qui la soulagea profondément. Enfin la petite s'ouvrait à elle, certes ce n'était pas grand chose, mais elle voyait cela comme un début prometteur. Rien ne lui avait fait de mal que son silence pendant toutes ces semaines et où les seuls mots qu'elle lui avait adressé n'étaient que reproches et amertume. Elle avait si peur de devoir la laisser au Temple sans qu'elle ne lui adressa la parole, se sentie comme libérée d'un terrible fardeau. De plus, c'était une bonne idée de la faire écrire, elle pourrait, si elle le voulait, se confier à Othello Lehoia. D'ailleurs elle lui déclara qu'elle ne relirait pas la lettre une fois écrite et qu'elle devrait donc apporter un soin particulièrement attentif à son orthographe. Nasaq prit l'écritoire pliable et le posa sur ses genoux, y installa l'encrier et y trempa la plume. Elle s'appliqua à écrire soigneusement chacune des lettres attentive à la dictée d'Allaatkasik qui prononçait lentement chacun de ses mots et lui épelant parfois certains dont l'orthographe pouvait poser quelques difficultés à Nasaq. Cela fait, la petite continua à écrire quelques phrases dans un silence méditatif. Allaatkasik posait sur elle un regard bienveillant et une fois qu'elle eut finit, elle lui fit plier le parchemin en lui tendant la cire à sceau afin de sceller le document. Là encore, Nasaq s'appliqua, toute concentrée sur sa tâche. Demain matin elle déposerait le plis à la malle-poste.








Rapport #01 Othello.


logo


Dame Lehoia.



Voici ce que j'ai pu apprendre des prétendantes en lices pour le poste de grande prêtresse. Il y en aurait trois, Kennocha, une ancienne de l'Ordre qui ne doit pas vous être inconnue, Yemoja, originaire d'Argyrei et Klowe issue de la famille Sverkaïa. Apparemment, ce serait la favorite de la mairie ce qui sera pas sans poser des problèmes comme vous pouvez vous en douter. Par contre, il ne m'a pas été porté à ma connaissance quels étaient les rapports de forces ni si l'une d'elle avait une place prépondérante ou plus avantageuse pour l'emporter sur les futures élections. Par contre, ces élections ne se feront pas avant que le fléau qui nous afflige depuis tant de mois ne soit disparu. Dès que de nouveaux faits me seront connus, je ne manquerais pas de vous les faire savoir.

Que la bénédiction de Kesha vous accompagne au travers de ces terribles épreuves.





snowflakes



Dame Othello, Haute prêtresse de Kesha,



Je voulais vous remercier pour tout, de m'avoir accueillie et d'une certaine manière sauvée de mon ancienne vie même si j'y ai perdu un être que j'aimais bien. Quoi qu'il en soit ces mois passés au près de vous m'ont fait comprendre que j'étais capable de faire autre chose de ma vie et de ne pas rester là comme une idiote à subir les plus forts que moi. C'est comme si vous m'aviez montré que personne n'est destiné finalement à vivre en esclavage. Et puis que l'on peut aider les autres et c'est vraiment ça que j'aime. Donc je suis heureuse de vous annoncer que demain je rentre au grand temple de Kesha afin d'y faire mon noviciat. Je sais que ce ne sera pas facile et j'ai déjà beaucoup à me faire pardonner. Je ne sais pas pourquoi, enfin si, un peu quand même, j'ai été très méchante avec Allaatkasik et je lui ai causée beaucoup de peine ce qui m'a fait autant de mal d'ailleurs. Même malade, elle fait tout pour que je sois heureuse et s'occupe de moi comme si j'avais été un membre de sa famille. Au fond de moi, je lui en suis très reconnaissante mais je n'ai pas les mots pour lui dire et encore moins le courage. Elle possède une bonté naturelle toute en générosité et en compassion. Bon, je vais devoir sérieusement revoir mon comportement mais plus encore, mettre en harmonie mes pensées et ce qu'il y a de plus profond dans mon cœur. La tâche sera pas facile mais de penser à vous me donne déjà beaucoup de force et de volonté pour changer tout ça.

Encore merci pour tout.

Nasaq.






snowflakes


Revenir en haut Aller en bas
:: Larme de plume ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Nasaq
:: Larme de plume ::
Nasaq
MessageSujet: Re: [Event] Opération: Sugar Grove   [Event] Opération: Sugar Grove Icon_minitimeLun 25 Jan - 11:57





En cette fin de mois de Tymbé, Nasaq prenait la route de sa nouvelle destinée, à la fois tant attendue que tant redoutée. Accompagnée d'Allaatkasik, toutes deux sur leurs montures, elles s'engageaient dans les rues tortueuses de la capitale sous le soleil déjà haut en cette matinée. Un vent doux et humide berçait leurs longs cheveux noirs. Cela aurait le cadre idéal d'une matinée parfaite, pleine d'espoir et prometteuse comme on pouvait en imaginer. Mais au lieu de cela, de longues files de gens au visage décatis et sombres se pressaient dans les différents dispensaires de la ville tandis que d'autres allés tenter leur chance au Temple de Kesha. Devant ce triste et si coutumier spectacle, leurs deux âmes s'assombrirent de noirs pensées. Bien que pour Nasaq une autre préoccupation venait s'ajouter à son esprit tourmenté. Toutes deux avaient prises la direction de la porte sud de la ville qui les conduirait au Temple mais Nasaq ne pouvait s'empêcher de se demander si Allaatkasik mettrait son projet à exécution, celui de lui acheter un uniforme avant qu'elle n'intègre son école. Allaatkasik n'y avait fait aucune allusion depuis leur réveille. Mais ce n'était pas pour autant qu'elle en avait oublié son projet. Et Nasaq risquait de se trouver dans une situation des plus embarrassante et même des plus déplaisante. Elle avait bien conscience de s'être mal conduite envers Allaatkasik, de l'avoir blessée mais aussi déçue. Comme elle venait la vielle, de faire la promesse par écrit à Othello de tout faire pour s'améliorer, il ne lui restait plus aucun autre choix que d'accepter la décision d'Allaatkasik et de faire bonne figure. Mais d'un autre coté, c'était aussi lui mentir, ce qui finalement n'était pas mieux. Le mensonge était-il préférable à la vérité et au refus ? Cette question l'angoissait et la déchirait tant et tant qu'elle la retournait dans son esprit. D'un autre coté, peut-être allait-elle abandonner son dessein. Mais de toute façon, entre elles et la porte sud, un nombre non négligeable de tisserands et de couturiers y tenaient des boutiques et il était vraiment peu probable qu'elle en réchappe. Ce qui fut effectivement le cas lorsqu’elles s'engagèrent dans la large rue des Cinq Soies. Il y avait encore quelques mois de cela, c'était une des rues les plus vivantes d'Hellas, encombrée de chariots regorgeant d'étoffes et de fourrures, de marchands venus négocier des laines et des soie venues d'Eridania et même de Noathis. La rue était pratiquement toujours en effervescence, accueillant des acheteurs des plus fortunés au moins nantis. Mais aujourd'hui, la rue tout comme le reste de la ville, n'offrait qu'une vision affligente de boutiques dont la majorité étaient fermées, le pavé vide et ce lourd silence qu'on les lieux déserté et envahis par la malédiction. Alors qu'elles passèrent devant une des rares échoppe encore ouverte, Allaatkasik stoppa net son cheval et en descendit pour l'attacher à l'un des anneaux de bronze pendu au mur. Sans un mot, Nasaq en fit de même et elle la suivit dans la petite boutique, l'air morose et renfrogné qu'elle abhorrait depuis son départ du Haut-Monastère.



Alors même qu'elle franchissait le seuil de la boutique, elle vit à l’extrémité de son champ de vision la même forme blanche et furtive se cacher dans la rue adjacente tout comme la dernière fois lorsqu’elle était avec sœur Anselme. Il semblait que cette étrange apparition la suivait. Pourtant, sans savoir pourquoi, Nasaq ne la ressentait pas comme hostile, mais plutôt comme quelque chose de familier. Mais elle n'eut pas le temps de s’appesantir sur la question et entra à la suite d'Allaatkasik dans l’échoppe toute illuminée de soleil. Les murs étaient couverts par de larges étagères supportant des rouleaux d’étoffes aux coloris aussi variée que les matières dont ils étaient fait. Mais nombreuses étaient les étagères vides. Depuis le début de l'épidémie, peu nombreux étaient les négociants venus avec leurs riches marchandises remplir le magasin. Sur les portes cintres, il y avait encore de nombreuses tenues mais qui prenaient maintenant la poussière. Par ailleurs, le parquet en bois était propre et fraîchement ciré donnant à la boutique un semblant de normalité. Allaatkasik déambulait devant les vêtements bien rangés sur leurs cintres pendant que Nasaq resta plantée là, au centre de l'échoppe, ne sachant quelle attitude adopter. Et après quelques instants d'attente, un homme d'âge mur, svelte et vêtus d'une ample toge de fin coton beige fit son apparition. Bien qu'il était d'une constitution assez menue, son ton de voix était grave et sonore. Il les regarda toutes deux sans trop s'approcher et les dévisagea bien plus que ne le permettait la bien séance. Mais en ces temps incertains, elles comprirent qu'il ne cherchait qu'à savoir si elles étaient infectées ou pas. Heureusement, ce matin là, Allaatkasik ne présentait aucun symptôme et sa démarche était plutôt alerte. Quand il pensa que toutes deux ne présentaient aucun des signes de cette fièvre, il leur souhaita la bienvenu mais leur fit remarquer que sa femme serait plus à même de s'occuper d'elle et d'un appel retentissant la convoqua dans la boutique. C'est alors qu'une femme du même âge, plus petite que lui mais tout aussi fluette vint les rejoindre. Elle les gratifia d'un large sourire tandis que son mari reparti à l'arrière boutique. Puis d'une voix cristalline et haut perchée:




-"Mesdemoiselles, que puis-je faire pour vous ?"




Ce fut Allaatkasik qui lui répondit de cette même voix grave et douce:




-"Et bien nous cherchons une tenue pour cette jeune personne qui entre comme novice au Temple de Kesha et je me suis dis qu'il y avait peut-être une tenue réglementaire..."





-"Tout à fait exact mademoiselle. La tenue réglementaire est constituée d'une chemise de batiste blanche, de bas blancs en soie de préférence et d'une ample aube en serge elle aussi de couleur azur. Mais je crains hélas ne pouvoir vous satisfaire. Depuis plusieurs mois déjà, nous n'avons plus ces tissus à notre dispositions et il doit en être de même pour nos autres confrères, enfin ceux qui exercent encore..."




Écoutant attentivement l'énumération de la tenue conventionnelle des novices, Nasaq sentit son sang se glacer et un masque d'effroi se peignit sur son visage. Jamais, au grand jamais elle ne pourrait porter une telle tenue ! Tenir sa promesse allait se révéler bien plus ardu qu'elle ne l'avait imaginé. Alors, elle serra fort les dents sachant son sort était définitivement scellé. Elle devait l'accepter, mais inutile de feindre un quelconque sentiment de contentement ni même de satisfaction, elle en serait totalement incapable. La soupe était mauvaise, mais elle devait faire bonne figure...



Le ton de la dernière phrase de la femme était emplie de chagrin et d'affliction. Après un très bref instant, elle se reprit tout en affichant un léger sourire et reprit légèrement plus enjouée:




-"Mais je ne pense pas que vous ayez à vous inquiéter pour cela. Les règles vestimentaires ne s'appliquent plus ou du moins sont plus souple. Les dernières novices que j'ai rencontré, s'habillaient comme elles le pouvaient et les prêtresses font rapiécer leurs vêtements... Elles se débrouillent elles aussi. Parfois même, elles achètent des vêtements plus dignes pour le travail des champs que pour des personnes de leur rang, mais pour travailler dans des conditions parfois rudes et des lieux de fortune où la boue remplace les parquets, ce type de vêtement se trouve d'être plus adaptés à leurs tâches, sans compter que ça leur économise leurs vêtements dédiés au culte."




Entendant cela, le visage de Nasaq s'illumina. Kesha l'avait prise en pitié ! Les miracles existaient, elle en avait la preuve ! Se tournant vers Allaatkasik, elle lui adressa un large sourire de franc contentement comme si elle venait de remporter une victoire décisive. Mais, contre toute attente la femme reprit et le sourire qu'elle affichait quelques instants plus tôt s'effaça pour laissait place à une grimace faite d’incompréhension et de déception.




-"Mais je crois qu'il me reste quelques tenues réglementaires portées dans certaines écoles de jeunes filles de bonnes familles. Et je pense en trouver une qui soit aux couleurs des prêtresses."




Elle s'approcha de Nasaq, qui était tétanisée par cette désillusion, sortie son mètre de couturière et lui pris ses mesures en tirant légèrement le bout de sa langue. Puis se relevant, l'air satisfaite, elle s’éclipsa d'un pas rapide en lançant derrière elle:




-"Je reviens, je n'en ai que pour quelques instants."




Ce fut au tour d'Allaatkasik de se tourner vers Nasaq et de lui afficher un presque sourire, las, mais plein de morgue et de contentement. La femme revint avec toute une tenue sur le bras et portait de son autre main une boite qui devait contenir des souliers. Posant les vêtements sur le porte cintre, elle prit chacun des habits pour voir s'ils étaient à la bonne mesure de Nasaq mais Allaatkasik lui suggéra qu'elle les essaya de suite, comme cela elle serait habillée pour pouvoir rentrer au temple. D'une pierre, deux coups. Il était évident que Nasaq était, elle, au bord de la panique et la couturière l'ayant remarqué, lui dit gentiment:




-"Ne vous inquiétez pas mademoiselle, ce sont des vêtements simples mais élégants."




Cette phrase qui se voulait rassurante ne fit qu’aggraver son angoisse. La tenue en question était composée d'une jupe plissée bleue marine avec un liserer bleu azur qui lui tombait au dessus des genoux, un chemiser blanc pourvus d'un large galon de velours du même bleu que la jupe qui se nouait en un gros nœud et dont chacune des extrémités étaient biffées par de petites bandes bleu ciel. La veste était un blazer de même couleur que la jupe, pourvus des même liserer aux bas des manches, une paire de chaussettes blanches munie de deux petits pompons bleu marine et pour finir, une paire de mocassins noir vernis. La femme poussa doucement Nasaq, complètement terrorisée cette fois, devant un grand miroir afin qu'elle puisse voir le résultat. Osant à peine lever les yeux, elle se força pourtant à jeter un rapide coup d’œil et ce qu'elle vit la surpris. Elle qui pensait devoir refouler son mécontentement ou pire réprouver une explosion de rage dont elle avait le secret, éprouva au premier abord un certain étonnement mais sans aversion, c'est de la curiosité, plutôt qu'elle ressentie. Et en détaillant de ses yeux circonspects les nouveaux vêtements, elle les adopta facilement. Finalement, elle se sentie plutôt fière de les porter et, pour la première fois de sa vie, éprouva de la coquetterie. Ravie, elle fut emporté dans élan de joie qu'Allaatkasik ne lui avait jamais vu au paravent et Nasaq se mis à tournoyer sur elle-même, riante aux éclats. Ce fut au tour d'Allaatkasik de sombrer dans une totale incrédulité et perplexité. Mais à la voir enfin rire, elle se sentie elle aussi bien plus légère. Quant à la couturière, elle aussi était ravis de voir Nasaq pleine de joie, cela faisait bien longtemps que la boutique n'avait pas résonné de tels échos joyeux.

 



snowflakes

Revenir en haut Aller en bas
:: Larme de plume ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Nasaq
:: Larme de plume ::
Nasaq
MessageSujet: Re: [Event] Opération: Sugar Grove   [Event] Opération: Sugar Grove Icon_minitimeMar 26 Jan - 17:24





Alors qu'elle rangeait dans les sacoches de son poney des steppes ses vielles fripes, elle sentit quelque chose lui gratter le mollet. Était-ce un chat ou bien rat ? Ne voulant pas effrayer l'animal qui se permettait de l'importuner, elle baissa lentement la tête et poussa un ho plein de surprise tout autant que de plaisir. Ce qui venait lui chatouiller la jambe n'était autre qu'Aunarpuq, l'hermine qui lui avait tenue compagnie et qui lui avait aussi sauvée la vie en lui apportant de la nourriture du temps de sa captivité au fort de Gaeaf. De suite Nasaq l'avait reconnue tandis que l'animal tendait son cou vers elle, l'hermine portait une petite pierre de sphène. Mais depuis bien longtemps, Aunarpuq avait perdu son petit galon en tissus rouge que Nasaq lui avait noué autour du coup. Nasaq s’exclama:




-"Aunarpuq ! Tu es toujours vivante ! Viens là !"





Devant cette exclamation de joie, l'hermine lui grimpa le long de la jambe, escalada son blazer et vint se poser sur son épaule en poussant de petit cris aigus de contentement. Nasaq lui flatta la tête de douces caresses tandis qu'Allaatkasik qui se demandait ce qui pouvait bien encore lui arriver, vit l'animal blotti sur l'épaule de Nasaq. Elle semblait douce et calme ce qui contredisait largement le nom qu'avait prononcé Nasaq pour la nommer. Et d'une voix douce légèrement ironique:




-"Heu... C'est pas un peu violent comme nom pour une petite hermine ? Non, parce que 'saigner à blanc' comme patronyme, on s'attendrait à autre chose comme race d'animal..."





Nasaq lui jeta un regard noir comme elle savait si bien les faire mais préféra ignorer la remarque d'Allaatkasik et monta en selle sur son poney, indifférente et fière. C'est une fois sur la selle qu'elle se rendit compte de l'inconfort de porter une jupe et elle se mit à pester avec un vocabulaire des plus imagé:




-"Ha bravo ! Faut être bien habillée pour ci pour ça et patati et patata ! Et voilà le résultat ! J'ai l'air fine maintenant !"





Sans plus s'occuper d'elle, Allaatkasik monta sur son majestueux shire et repris le chemin menant à la porte sud en lui jetant négligemment:




-"T'as qu'à monter comme toute jeune fille de bonne famille qui se respecte."





Mais Nasaq ne compris pas l'allusion et la suivit tout en bougonnant. Quelques minutes plus tard elles débouchèrent dans une large avenue pavée, mais elle était si déserte qu'un sentiment d'inquiétude ne manqua pas de nouer l'estomac de Nasaq. Après plusieurs centaines de mètre, elles purent voir la majestueuse porte qu'elles franchirent pour continuer sur une importante route flanquée de grandes fermes mais dont les champs se révélèrent eux aussi abandonnés de la moindre âme qui vive. D'ici une demi lieu, elles atteindraient leur destination mais à chaque foulée faite par leurs montures, la route s'encombrait peu à peu d'habitants de la capitale, emmenant femmes et enfants au temple afin d'y trouver soulagement et soins. Certains présentaient des signes précurseurs de la maladie, tandis que d'autres, ayant atteint un stade bien plus avancé, étaient allongés sur des charrettes ou bien mis sur des brancards portés par quelques hommes restés valides. Partout en Isthéria le même tableau, sordide et déprimant, partout des malades, de la souffrance à perte de vue et toujours pas le moindre remède à l'horizon. D'ici peu, c'était leur dernier espoir que les hommes perdraient...



Le Temple de Kesha.




Le temple, qui était assez proche de la cité d'Hellas, découpait dans l'horizon bleu acier sa majestueuse silhouette, l’immense nef toute de pierre blanche et qui de sa hauteur, semblait défier les nuages, reflétait la lumière aveuglante du soleil en cette fin de matinée. De chaque coté de la nef, deux imposants bâtiments, eux aussi de cette même pierre, ressemblaient à deux vénérables gardiens protégeant ces lieux sanctifiés. Devant une telle magnificence et une telle grandeur, Nasaq était comme hypnotisée, subjugué par l'éclat de cette architecture aussi délicate que fastueuse. Cette onirique vision lui fit oublier le cortège de douleurs et de peines. Les yeux toujours rivés sur les bâtiments, elles pénétrèrent dans une vaste cours où elles purent découvrir les vastes et nombreux vitraux qui enrichissaient la grandiose nef. Alors que le cortège était dirigé sur l'aile est, une des sœur vint les accueillir et les orienta vers l'aile opposée, celle réservée aux prêtresses. L'aile à proprement parler, n'était pas composée d'un simple parallélépipède rectangle mais d'une imbrication complexe de corps de bâtiments de différentes hauteurs comme de taille qui donnait de loin, l’apparence d'un seul et uniforme bloc rectangulaire. Il y avait là de nombreuses portes d'accès mais une retint leur attention, celle qui était la plus grande donnant sur un parvis. Elles descendirent de leurs montures respectives et se dirigèrent à pied vers cette entrée. Partout l'on pouvait voir des prêtresses s'affairaient ça et là et même dans cette immensité quelque peu labyrinthique, il y régnait une grande agitation et une foule étonnement dense. Toutes deux attachèrent leurs chevaux et gravirent le perron et franchirent une modeste porte découpée dans l'imposant double battant fait de chêne plusieurs fois centenaires. Elles venaient d'arriver dans une vaste salle qui devait être le hall d'entré principal. Le sol était recouvert de marbre blanc décoré de motifs géométrique fait du schiste noir aux reflets d'un bleu profond qui était caractéristique des montagnes du sud de Cimméria. Le plafond haut d'une quinzaine de mètre sous son faîtage, laissait apparaître ses belles poutres en cèdre rouge auxquelles étaient suspendues plusieurs imposant lustres en laiton supportant de centaines de petites lampes à huile. Le plafond avait été peint d'un bleu de cobalt sombre et profond. En levant les yeux vers les lustres, cette myriade de lampe semblaient briller comme des milliers d'étoiles dans un ciel nocturne. Nasaq, tout autant qu'Allaatkasik en eurent le souffle coupé. Et tandis qu'elles se perdaient en contemplation, elles ne remarquèrent pas qu'une sœur était venue à leur rencontre et toutes deux sursautèrent lorsque cette dernière leur demanda le but de leur visite. Allaatkasik, prise au dépourvu, bredouilla d'une voix si sourde qu’aucun son intelligible n'en sortis et ce fut Nasaq qui répondit de sa voix de baryton, toujours sous le charme des lieux.




-"Désolée de vous déranger... Nous sommes venues ici pour savoir si je peux être admise comme novice... Et c'est sur les conseils de Dame Othello Lehoia que j'ai choisi ce temple."





Entendant le nom de la Haute-Prêtresse, la sœur écarquilla les yeux et se demanda si cette gamine n'était pas en train de se jouer d'elle. D'un autre coté, connaissant l'altruisme et la bienveillance dont pouvait faire preuve la Haute-Prêtresse, cela était tout à fait concevable. Et, à tout hasard, la sœur se risqua à lui poser tout de même une question.




-"Juste comme ça, dans quelles circonstances l'avait vous rencontrée ?"





Et le plus naturellement du monde, sans fausses pudeurs ni honte, Nasaq lui répondit:




-"Ben, en fait on m'a repêchée dans le Grand Lac Gelé et je fus vendue à un maître qui m'obliger à voler contre un peu de nourriture. Mais un jour, alors qu'il délestait un bourgeois, mon ami c'est fait tué et c'est moi qu'on a accusée. J'ai donc fini dans les geôles du fort de Gaeaf où je fus de nouveau revendue à autre maître. Mais celui-ci m'a laissé partir et m'a conseiller de fuir Cimméria et de rejoindre le Haut-Monastère. C'est là que Dame Othello c'est occupée de moi. Et c'est aussi elle qui révéla la vocation et la foi qui m'anime aujourd'hui. Voilà pourquoi je suis ici aujourd'hui."





Après ce court mais intense récit, la sœur semblait tout de même affligée par cette histoire bien qu'elle avait entendu tant d'autres similaires et même bien pire. Changeant son air attristé par un autre plus enjoué, elle reprit en lui adressant un franc sourire:




-"Et bien je te souhaite donc la bienvenu dans notre temple, jeune novice ! Mais au fait comment t'appelles-tu ?"





-"Nasaq et elle, c'est Allaatkasik. C'est elle qui m'a accompagnée sur le trajet depuis le Haut-Monastère."





-"Bien. Je suis sœur Adriana et je vais vous accompagner jusqu'au bureau des inscriptions. Veuillez me suivre, s'il vous plaît"





Le bureau des inscriptions se situait pas trop loin et en à peine une minute, elles se retrouvèrent devant une petite porte de bois sur laquelle sœur Adriana frappa et entra sans attendre de réponse. Les dimensions de la pièce était assez modestes, coupée en deux par un comptoir presque vide si ce n'est un épais registre, un encrier et une plume qui y avaient pris place. Derrière le comptoir se tenait une prêtresse assez âgée et de forte corpulence qui les accueillie avec un large sourire. D'une voix grave et profonde:




-"Soyez les bienvenues ! Ça fait du bien de voir quelqu'un enfin, c'est à mourir d'ennui par ici ! Faut dire que les derniers mois n'ont pas été propice aux dévotions... Bref, je suis heureuse de vous accueillir parmi nous."





S'adressant à sœur Adriana:




-"Vous pouvez disposer..."





Et cette dernière sortie sans demander son reste. Et la sœur âgée reprit comme si de rien n'était:




-"Moi, c'est sœur Gabi et je suppose que vous êtes venues pour faire votre noviciat parmi nous. Et c'est tant mieux. Bien, je vais donc vous inscrire et il va donc me falloir vos noms et prénoms, votre nationalité, votre age et qui se porte garant de vous ainsi que de la donation. Par qui je commence ?"





Allaatkasik, légèrement gênée par cette méprise, d'une voix presque inaudible:




-"Heu... excusez-moi, mais je crois que nous nous somme mal comprise. En fait, il n'y que la petite qui s’inscrit..."





Sœur Gabi poussa un ha de déception tout en prenant son lourd registre qu'elle ouvrit dépitée. Une fois sa plume trempée dans son encrier, elle rechaussa ses lunettes et pointa son regard sur Nasaq qui n'attendit aucune question.




-"En fait, comme je suis orpheline et que je ne sais pas qui sont mes parents, je ne connais donc pas mon véritable nom. Le dernier que je me suis vu attribuer était 'Nasaq'. Sinon, je pense avoir dix neuf ans et être native de Cimméria."





A peine eut-elle finie, qu'Allaatkasik prit elle aussi la parole et ce qu'elle s'apprêtait à dire, allait profondemment bouleverser la petite.





snowflakes

Revenir en haut Aller en bas
:: Petite Plume ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Allaatkasik
:: Petite Plume ::
Allaatkasik
MessageSujet: Re: [Event] Opération: Sugar Grove   [Event] Opération: Sugar Grove Icon_minitimeMer 27 Jan - 5:06





Plongeant son regard dans celui de sœur Gabi, Allaatkasik n'attendit pas que la prêtresse eu le temps de notifier quoi que ce soit sur son registre et lentement, de sa voix grave et sourde:




-"En ce qui concerne le patronyme de Nasaq, veuillez je vous prie, prendre en notification celui de Aappilattutke. C'est celui que je porte et qui a été officialisé par maître Amaraq il y a une dizaine d'années de cela, notaire au village d'Upiq. Tout comme elle, je suis orpheline et n'ai aucune connaissance de mes parents ou de la moindre origine."





Puis se tournant vers Nasaq, elle reprit:




-"Nasaq, si tu le veux, je peux légalement faire de toi ma sœur cadette. Et en ma qualité de clerc de notaire, j'avais préparé les papiers nécessaires à ce changement d’identité que je peux envoyer dès aujourd’hui à maître Amaraq. J'avoue que j'aurais bien aimé t'en parler avant ou bien dans d'autres circonstances mais le destin semble en avoir décidé autrement. C'est le moment pour toi de faire un choix. Que décides-tu ?"





Nasaq n'en revenait pas pas et ses deux grands yeux sombres n'était le reflet que de l'incertitude, de la stupéfaction et bientôt celui de l'effondrement. Cette presque inconnue qui c'était montrée généreuse, patiente et qui ne lui avait pas tenue rigueur de son exécrable comportement, venait tout de de go de lui offrir son propre nom. Gamine déracinée, n'ayant jamais d'attache et dont le seul ami était mort dans ces bras, venait de se voir offrir un véritable nom, et à défaut d'une famille de sang, une famille d'adoption. Sans fut trop pour Nasaq qui se jeta sur Allaatkasik et la prise dans ses bras tout en sanglotant. Entre le hoquêtement de ses pleurs elle s'aventura à lui demander:




-"C'est pour de vrai ?"





Tant de fois trompée et abusée, elle voulait savoir si ce rêve était bien réel, si elle n'allait pas encore tombé de Charybde en Scylla. Alors, Allaatkasik se leva et la pris fermement par les épaules. Elle fixa sur elle les même grands yeux noirs et d'un voix pleine de douceur:




-"Il n'y a nul tromperie. Ma maison sera la tienne. Et je m’occuperai de toi comme ma véritable petite sœur. Reste juste à savoir si tu le désire ou pas..."





Les yeux larmoyants, Nasaq lui répondit dans un sanglot étouffé:




-"Oui, je le veux."





Allaatkasik réinstalla gentiment Nasaq sur sa chaise et se rassie elle-même. S'adressant de nouveau à sœur Gabi:




-"Bien, l'affaire est donc faite, j'envoie les papiers dans la journée."





Sœur Gabi, déconcertée par cette scène des plus rocambolesque resta muette un instant. Alors que partout dans le monde raisonnait un terrible cri de souffrance, elle venait d’assister à un miracle en quelque sorte. Allaatkasik et Nasaq venaient de lui apporter un miracle. Rien ne pouvait balayer de cette terre l'amour et la compassion, deux valeurs fondamentales qu'elle avait crue être disparut depuis quelques temps. Elle aussi avait les larmes au bord des yeux, mais ces larmes là, était celle de la joie et de l'espoir. C'est avec quelque difficultés qu'elle s'adressa au deux jeunes filles:




-"C'est merveilleux ! Et je vais donc mettre le patronyme que vous m'avez dit. De toute façon, en ce moment, les formalités administratives ne sont pas non plus notre priorité. Et vous me voyez très heureuse pour vous deux. Par contre, si je puis me permettre, vous êtes toutes deux orphelines et de parents inconnus... Mais ne vous a-t-on jamais dis que vous avez une certaine ressemblance physique ? Vos grands yeux sombres et votre nez sont pratiquement identiques, c'est à s'y méprendre. Peut-être que Kesha vous à réunie pour une bonne raison, peut-être êtes vous véritablement parente. Quoi qu'il en soit, c'est une journée bénie, pleine de bonté et d'humanité. Je rends grâce à Kesha en cet instant."





Puis, elle notifia tous les renseignements dont elle avait besoin pour son registre et l'admission de Nasaq en tant que novice.Alors que sœur Gabi s’apprêtait à lui poser quelques dernières questions, elle regarda Nasaq et constat que les larmes avaient fait coulé son maquillage et qu'il lui faisait un horrible masque particulièrement déplaisant à voir. Elle sut de suite de quoi il en retournait et sans dire un mot, farfouilla derrière son comptoir pour en sortie un mouchoir de coton qu'elle lui tendit. Tendrement elle lui dit:




-"Séchez vos larmes, jeune demoiselle. Ici vous n'aurez pas besoin de dissimuler votre véritable nature. Nous nous devons d'accepter nos sœur telles qu'elles sont et ne devons porter aucun jugement. Maintenant vous êtes en sécurité."





Tandis que Nasaq s'essuyait le visage, sœur Gabi reprit un ton plus formel et s'adressa à Allaatkasik.




-"Je vous ai précédemment signifié que les admission pour les novices se faisaient moyennant une donation. Mais en ces temps de tourmente, les novices sont aussi réquisitionnées pour aider les sœurs dans leurs tâches et subvenir aux malades. De plus, comme vous vous occupez seule de votre sœur maintenant, je ne vais pas vous ennuyer avec cela. Vous êtes déjà une personne généreuse, alors n'en parlons plus."





Puis s'adressant cette fois à Nasaq avec sérieux presque inquisiteur:




-"qu’est-ce qui vous a amené ici et qu'est-ce qui vous a motivée pour devenir une de nos sœurs ?"





snowflakes

Revenir en haut Aller en bas
:: Larme de plume ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Nasaq
:: Larme de plume ::
Nasaq
MessageSujet: Re: [Event] Opération: Sugar Grove   [Event] Opération: Sugar Grove Icon_minitimeJeu 28 Jan - 18:25





Nasaq regarda droit dans les yeux sœur Gabi et de sa voix un peu basse de baryton lui avoua en toute sincérité:




-"Avant je ne connaissais que la survie et je faisais le nécessaire pour rester en vie. Je ne connaissais que cela. Parfois, lorsque je regardais les gens dans la rue ou au travers d'une fenêtre où brillait une lumière dans la nuit, je me prenais à imaginer ce que pouvait être leurs vies, derrière les luxueuses façades ou les riches habits. Je me disais qu'ils menaient un existence de rêve, une existence qui me serait à jamais inaccessible. Moi, je n'étais rien, j'étais seulement invisible aux yeux de tous. Quand mon seul ami est mort dans cette ruelle sordide et que j'ai du l'abandonner, c'est à ce moment que j'ai réalisé que mon existence n'avait aucune valeur, que j'étais vouée à disparaître et que mon cadavre serait la proie des chiens errants sans personne pour se soucier de moi. Au mieux, les gens penseraient quel bon débarra. Je trouvais le monde injuste. Pourquoi certaines personnes pouvaient profiter pleinement de la vie tandis que d'autres en étaient réduites à demeurer dans la forfaiture juste pour un quignon de pain rassi. Cela ne me rendais aucunement jalouse, juste extrêmement déçue par le monde tel qu'il était. Pourquoi les plus riches ne tendaient-ils pas la main aux plus nécessiteux ? Un violent sentiment d'injustice me rongeait peu à peu, jusqu'au jour où j'ai fait la rencontre de Dame Othello et là, j'ai entre aperçu un autre mode d'existence fait de compassion, de partage et d'altruisme. C'est à ce moment que j'ai décidée de devenir prêtresse de Kesha. Si je pouvais aider ne serait-ce qu'une seule personne, alors ma vie aurait enfin un sens. Avant, je ne priais pas. C'était à ce que je pensais un luxe réserver aux bourgeois, aujourd'hui je me rend compte qu'ils ont bien besoin que l'on prie pour eux. voilà pourquoi je veux dévouer ma vie à Kesha."





Sœur Gabi semblait totalement absorbée par le récit de Nasaq et une fois que cette dernière eut finie, elle resta là silencieuse, comme si elle s'était perdue dans le passé de Nasaq. L'air songeur de la sœur disparut de son visage pour laisser place à un léger et triste sourire. Elle poussa involontairement un soupir et d'une voix teinté de nostalgie aux reflets résignés:




-"Je suis heureuse de voir en toi une telle vocation, franche, authentique et spontané. Ce qui n'est pas toujours le cas..."





Mais sœur Gabi ne termina pas sa phrase et la laissa en suspend. Elle fronça les sourcils comme agitée par quelques contrariétés. Sûrement qu'elle devait revoir tous les visages des prétendantes au noviciat issues de riches ou d'aristocratiques familles qui n'avait que peu ou pas du tout de foi, mais dont la position social exigeait d'elles qu'elles deviennent prêtresses. Parfois, de ce placement forcé pouvait naître une vocation et même une véritable ferveur, mais bien souvent, ces jeunes filles n'ayant d'autre échappatoire, finissaient rongées par l'arrivisme, l'avidité, la course aux privilèges et finalement se consumaient dans leur propre vanité. C'était là une réalité assez sinistre dont sœur Gabi voulait protéger Nasaq. Elle découvrirait d'elle même bien assez tôt. Puis, de nouveau affichant un franc sourire:




-"Bien bien. Je vois que vous n'avez pas de bagages ? Mais cela n'a pas d'importance. Le Temple te fournira tout ce dont tu as besoin et pour tout ce qui concerne la vie au Temple, c'est sœur Adriana qui va se charger de t'expliquer tout ça. Par contre, je préfère t'avertir quand même que les autres novices qui occupent le dortoir sont en majorité plus jeunes que toi. Mais ça devrait bien se passer. Et de toute façon si tu as un problème, n'hésites pas à venir m'en parler. Je ne suis pas débordée par le travail ces derniers temps et de toute façon, je trouve toujours un moment à accorder à celles qui en ont besoin. Avez-vous d'autres questions ?





-"Heu oui. J'ai un poney et je voudrais savoir s'il est possible de le garde au Temple et j'ai aussi un petit animal, c'est une hermine. Mais elle est très propre et ça fait longtemps qu'elle m'accompagne. Elle est très discrète en plus."





-"Jeune demoiselle, pour votre monture, nous avons à disposition nos propres écuries et il aura donc droit à un box. En revanche, les animaux de compagnies sont interdits au novices, quels qu'ils soient. Mais bon, disons que pas vu pas pris. Et en ces temps difficiles, il devrait être possible d'obtenir une dérogation, mais cela reste à voir. Donc à vous de décider."





Sœur Gabi plaisait bien à Nasaq, son coté conciliant et pas trop regardante sur le règlement faisait d'elle un personnage plutôt sympathique. Et en retour, Nasaq lui fit un sourire de remerciement. La sœur reprit:




-"Bon, votre inscription est validé et tout me semble en bon et du forme. Je vous en remets à sœur Adriana qui va vous conduire à votre dortoir, elle ne doit pas être très loin. Veillez à prendre vos effets personnels, si vous en avez avant de la rejoindre. Sur-ce, je te souhaites de bien d'intégrer parmi nous. Et comme je te l'ai déjà dit, en cas de soucis, viens me voir."





C'est en remerciant chaleureusement sœur Gabi que Nasaq et Allaatkasik prirent congé. Allaatkasik demanda à Nasaq de l'attendre dans le hall tandis qu'elle se chargerait de récupérer les sacoches du poney. Quelques minutes plus tard, Allaatkasik vit sœur Adriana aux coté de Nasaq à laquelle elle remit son paquetage. Et d'un ton triste et sourd:




-"Nasaq, c'est ici que nos routes vont se séparer. Mais, ne t'inquiètes pas, je viendrais te voir régulièrement, je ne serais pas loin car je dois rester quelques temps à Hellas. Et puis demain, on se revoit, je t'apporterai tout ce dont tu pourrais avoir besoin comme un nécessaire d'écriture et aussi certaines petites choses du quotidien. Ne soit pas triste, tu vas réaliser le vœux qui te tenais tellement à cœur. Et puis comme te l'as dit sœur Gabi, tu pourras compter sur elle. Cette prêtresse me plaît bien ! Et je vais aussi te donner mon adresse où je résiderai, on ne sait jamais."





Nasaq réprima, avec de grandes difficultés, ses sanglots. Elle ne voulait lui rajouter pas plus de peine qu'elle ne lui en avait déjà faite. Elle devait se montrer forte, digne à ses yeux, pour toutes les attentions prodiguées par Allaatkasik tout autant que la promesse faite à Dame Othello. Et dans un sourire forcé, de sa voix de baryton:




-"Merci pour tout grande sœur. Maintenant, c'est toi ma famille"





Allaatkasik plongea son grand regard triste et noir dans celui tout aussi sombre de Nasaq qui peinait à retenir ses larmes. Toutes deux se firent une chaleureuse embrassade avant que Nasaq ne rejoigne sœur Adriana. Alors qu'elle quittait le bâtiment, Allaatkasik sentit son cœur se briser. Jamais elle n'aurait cru autant s'attacher à cette petite Gorgoroth qui depuis presque trois mois, lui avait menée la vie dur. Une fois sur son shire, elle se rendit compte qu'elle ne pensait plus qu'à une chose, retrouver Nasaq le lendemain.





snowflakes

Revenir en haut Aller en bas
:: Larme de plume ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Nasaq
:: Larme de plume ::
Nasaq
MessageSujet: Re: [Event] Opération: Sugar Grove   [Event] Opération: Sugar Grove Icon_minitimeVen 29 Jan - 23:22




S<œur Adriana ne s'était pas émue devant la séparation d'Allaatkasik et de Nasaq et semblait même être assez excédée par ce genre de d'effusion sentimentale. Une fois qu'Allaatkasik eut remis les sacoches à sa sœur, froidement, elle commanda à Nasaq de la suivre sans plus attendre. Elle la conduisait dans les quartiers des novices et plus précisément à leurs dortoirs qui se situaient au premier étage, le rez-de chaussé étant destiné aux divers bureaux de l'administration. Mais pour rejoindre le dortoir, il fallait passer par des couloirs et des escaliers qui reflétaient l'architecture complexe des corps de bâtiments imbriqués les uns dans les autres, visible depuis l’extérieur et Nasaq prit soin de prendre régulièrement des repères pour ne pas s'y perdre une fois seule. C'est au bout de quelques minutes qu'elles arrivèrent dans un large couloir aux murs lambrissés percé de droite et de gauche par de petites portes en bois de cèdre pourvus d'une petite plaque de cuivre indiquant des numéros. Curieuse, Nasaq se demandait ce qu'elles pouvaient bien receler. C'est alors que d'une voix légèrement péremptoire, sœur Adriana lui expliqua qu'il s'agissait des appartements pour les novices issues de la noblesse et donc les plus méritantes. Le dortoir quand à lui, était seulement pour les plus démunies des novices ou pour celles qui n'avaient pas de particules dans leur patronyme. Nasaq ne releva pas ces réflexions désobligeantes, elle en y avait été si coutumière que cela ne la froissa absolument pas. C'était dans l'ordre naturel des choses.




Sœur Adriana ouvrit la double porte en cèdre et Nasaq découvrit le dortoir. Elle s'attendait à un espace plutôt monacale et modeste, au contraire, le dortoir était vaste, propre et luxueux à ses yeux. Chacun de lits était surmonté d'une fenêtre étroite mais haute dans le style gothique à lancette, à coté de chacun des lits une armoire aux dimensions pour contenir les vêtements et un tout petit espace pour les effets personnels. La pièce en elle-même était suffisamment vaste pour contenir une quarantaine de lits. Les trois murs pourvus de fenêtres donnaient sur le vaste paysage alentour. A gauche l'on voyait les hautes tourelles de la cité d'Hellas tandis que sur les trois autres cotés, l'on pouvait admirer les vastes plaines encore verdoyantes sous le soleil de Tymbé. En face d'elle, le mur était percé d'une porte épaisse donnant accès à une vaste terrasse mais qu'elle n'eut pas le temps d'explorer. Sœur Adriana lui demanda de choisir un lit et lui intima de rapidement ranger ses affaires personnelles. Sur la quarantaine de lits, seuls une dizaine semblaient occupés. Là encore, les ravages de la fièvre pouvaient se faire sentir. Nasaq pria fort Kesha lorsqu’elle mit dans son armoire ses sacoches. En effet, elle redoutait que son hermine ne gémisse ou pire, en sorte. Alors, doucement elle les y déposa sans que l'animal ne se manifeste à son grand soulagement. Prenant soin de ne pas bien fermer la porte, elle suivit sœur Adriana qui lui expliqua, avec un ton de reproche, que si personne n'était ici, c'était que les novices étaient encore à l'étude. Mais Nasaq était bien ailleurs, elle pensait que cette terrasse serait parfaite pour dissimuler Aunarpuq aux yeux des autres internes.




Mais Nasaq n'eut pas le temps de s'attarder que déjà sœur Adriana sortait du dortoir et s'acheminait vers les sous-sols. Après de nombreux couloirs et escalier, elles débouchèrent dans une vaste salle voûtée où en son centre coulait un ruisseau dans un canal fait de granit. Munis de petits gradin et d'un système d'écoulement, la pièce était un vaste lavoir. Et d'un ton péremptoire:




-"C'est ici que les novices font leur lessive hebdomadaire. L'eau coulant dans ce sol ne gèle pas, même en plein hivers. Et pour les ablutions, c'est juste après la porte au fond de la salle. Le Temple ne te fournira qu'un bout de savon noir et une serviette. Si tu veux autre chose ou bien en quantité supérieur, ce sera à toi de te les procurer. Mais bon, nous n'avons pas toute la journée, les cours vont toucher à leur fin et je dois te montrer nos écuries qui sont normalement réservées à nos novices de premier rang. J'ai l'impression que tu as du jouir de privilèges qui ne sont pas de ta condition. Mais bon."





Par le lavoir en passant par de nombreux détours elles arrivèrent sur le coté nord-est du bâtiment et quelques centaines de mètres plus loin furent devant un longue bâtisse qui étaient les écuries. Nasaq y mit son poney dans un box tandis que sœur Adriana lui expliqua sèchement:




-"Ce sera à toi de t'occuper du box tout les jours. Et cela devra être fait avant les cours du matin. Seules les novices destinées à être du premier rang bénéficie des services de nos palefreniers. Bien allons rejoindre tes camarades au réfectoire. Je vais te les présenter."




Le réfectoire.




Nasaq appréhendait cette rencontre. Sans son maquillage, elle craignait les réactions de ses futur camarades car de toute évidence l'atmosphère de Temple n'était pas vraiment semblable à celle qu'elle avait connue au Haut-Monastère. Au bout d'un couloir aux dimensions imposantes se trouvait une porte à double battant tout sculptée de motifs floraux et pourvu d'une impressionnante serrure encadrée par deux lourds anneaux de bronze poli. Sans aucune difficulté, sœur Adriana tira l'un des battants et Nasaq put découvrir une vaste salle qui lui  fit grande impression. De hautes et majestueuses colonnes délimitées les rangées de tables et de bancs. Il y avait là suffisamment de place pour recevoir plus d'une centaine de personnes. Mais le seul espace qui était occupé se trouvait sur sa droite, à une vingtaine de mètres. Autour d'une longue table en chêne se tenait attablés deux groupes de jeunes filles et d'un simple coup d’œil Nasaq put les identifier. Le premier groupe de jeunes filles portait des uniformes dépareillés ou bien de simples vêtements mais qui dénotaient tout de même une volonté de vouloir faire un effort vestimentaire. Ce groupe était constitué de neuf jeunes filles dont les ages étaient situés entre sept et treize ans. Quant au second groupe, celui-ci comprenait seulement quatre jeunes filles dont trois étaient des adolescentes et seule une semblait être encore une enfant. Toutes quatre portaient la tenue réglementaire qui était normalement exigée. Mais à y regarder de plus près, bien que ces jeunes filles soient sans aucun doute issues de l'aristocratie, l'une d'elle portait une robe de seconde main dont le rapiéçage aux coudes était visible. D'ailleurs, c'est la seule jeune fille de cette assemblée de privilégiée à ne pas poser sur Nasaq un regard de dédain doublé d'un dégoût non dissimulé. Prenant Nasaq par les épaules, elle la poussa au bout de la rangée et d'une voix neutre et qui résonna dans la salle silencieuse:




-"Mes demoiselles, je vous présente votre nouvelle consœur, Nasaq Aappilattutke."


   


Comme elle s'y attendait, sœur Adriana butta sur son patronyme et l'écorcha. A cet instant, une colère et une férocité qu'elle avait bien connue au paravent, l’envahie et elle réprima avec difficulté cette pensée pécheresse de vouloir écraser violemment le visage de la sœur sur la table et de lui planter une fourchette dans l'oreille. Mais cette pensée était mauvaise et elle l'écarta bien que l'image de la sœur au visage ensanglanté fit naître sur son minois, un léger sourire de satisfaction malsain tandis que sœur Adriana continuait:




-"Et je vous demande de lui l'accueil qu'elle mérite."





Cette dernière phrase semblait remplie de sous entendus et Nasaq se demanda bien ce qu'elle pouvait suggérer. Devant chacune des novices, les couverts avaient été mis, mais le repas n'avait pas été encore servis. Sœur Adriana enjoint Nasaq à prendre place à la suite de la tablée sous le regard presque malveillant du petit groupe de bourgeoises. Une fois assise avec les moins favorisée, elle put entendre une réflexion assassine qui aurait bien mérité une correction.




-"Au moins le cadavre ambulant sait où se trouve sa place ! Vous imaginez si elle avait osée s’installer à notre table !"





-"Et puis les animaux savent se reconnaître, c'est l'instinct grégaire comme on dit."





Petits rires étouffés.




Timidement, Nasaq s’assit à la droite de celle qui semblait être la plus âgée des novices du groupe et adressa à l'assemblée un sourire embarrassé. Mais de suite, sa voisine de tablée prit d'un ton enjoué la parole.




-"Bienvenue dans le clan des monstres ! C'est comme ça que les mijorées-coincées-de-la-particule nous appellent !"





Elle pouffa d'un rire sans retenue et reprit.




-"Bon, moi c'est Hermeline et j'ai bientôt quinze ans ans. Dans quelques semaines, j'aurai fini mon noviciat et j'irai au front avec les prêtresses. Comme tu peux le constater, je suis une Yorka, miaou-miaou !"





Hermeline avait prit un soin particulier à énoncer bien haut le nom de son espèce et dans la foulée, Nasaq sentie une chose douce venant de derrière venir lui caresser le visage. C'était la queue de chat d'Hermeline qui assumait complètement sa différence et la jetait à la figure des quatre autres Terrans qui se voulaient supérieures. Hermeline exaltait la bonne humeur et la joie de vivre. Nasaq comprit rapidement le pourquoi du sobriquet dont la petite troupe était affublée. Il y avait à la table deux autres Yorka. Après avoir jouée de sa queue sure le visage de Nasaq, Hermeline reprit avec un ton faussement sérieux.




-"Alors, à ma gauche nous avons Marion, treize ans et dont le noviciat touche aussi à sa fin, à ses cotés Clémence qui nous à rejoint depuis peu, puis Adèle et Louise."





Deux jeunes novices qui devaient avoir respectivement entre sept et neuf ans. Tout comme Hermeline, Louise portait des signes distinctifs de son espèce. De petites plumes pointaient de derrière ses oreilles.




-"En face de toi, il y a Aubérie et Fleuriane, à coté Anathalie qui est aussi de mon espèce et tout au bout, notre petite mascotte, Lucette."





En entendant cela, la petite semblait être d'un naturel plutôt réservé, rougie et plongea son regard gêné dans son assiette vide. Mais de suite, Hermeline avec plein de douceur:




-"Allons Lucette, tu sais bien que tu es notre petite favorite ! Et nous, on t'aime."





Ces paroles n'eurent sûrement pas l'effet escompté, car le petite baissa encore plus les épaules. Alors, avec son espièglerie naturelle, elle continua en adressant à Nasaq un clin d’œil:




-"T'inquiètes, c'est la plus timide. Mais elle est adorable."





Et après un rire sonore et désinvolte, elle poursuivit faisant mine de chuchoter et porta un regard maliceiux vers la tablée des quatre.




-"Alors, dans le clan des prout-prout-sang-bleu nous avons la chef, comprend par là, la plus vielle, miss Izaline et sa compagne qui n'est autre que son faire-valoir, miss Solange. Et puis vient cette petite peste de Constance qui suit scrupuleusement le chemin de la garce-en-chef. Et la dernière du clan, parce que la plus jeune, Léonie."





Contre toute attente, lorsqu'Hermeline prononça le nom de la cadette du groupe, il y avait dans le ton de sa voix une tristesse retenue mêlée à de la compassion. Quelque peu amer, elle ajouta:




-"Franchement je plains vraiment cette pauvre petite. Elle a rien demandée et la voilà jetée dans la fausse aux lions. Ces parents sont des imbéciles finis ! Ne lui en veux pas, elle est obligé de suivre cette charogne tout ça à cause de sa naissance... Je la plaints de tout mon cœur et prie chaque jour pour elle..."






snowflakes

Revenir en haut Aller en bas
:: Larme de plume ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Nasaq
:: Larme de plume ::
Nasaq
MessageSujet: Re: [Event] Opération: Sugar Grove   [Event] Opération: Sugar Grove Icon_minitimeSam 30 Jan - 17:29





Les dernières paroles d'Hermeline avaient laissée Nasaq quelque peu songeuse mais comme tous les regards se portaient maintenant sur elle, après un bref silence et timidement de sa voix douce:




-"Bon ben moi c'est Nasaq comme vous le savez déjà et j'ai dix neuf ans."





Hormis Hermeline, Marion et Lucette, toutes les autres poussèrent à l'unisson un ho de surprise tant elles la croyaient beaucoup plus jeune. Mais les trois autres avaient sûrement déjà entendu parler de la race des Gorgoroth et pas seulement dans les contes pour effrayer les enfants. Par contre, Nasaq avait remarqué un fait tout aussi singulier qu'inattendu, aucune des novices n'avaient manifesté envers elle de l'hostilité ni même un quelconque dégoût. En fait, la majorité des jeunes filles se montraient plutôt curieuses et intriguées par son physique et seules Adèle et Aubérie semblaient légèrement mal à l'aise ou intimidée. Les seules qui lui lancèrent des regards écœurés et pleins d'aversion, étaient les trois fille-au-sang-bleu, comme les avait appelé Hermeline. Léonie restait le regard fixé sur son assiette alors qu'il était manifeste qu'elle brûlait d'observer l'étrangeté de cette créature. Mais elle se retint et poussa un soupir las. Nasaq posa son regard malicieux sur Adèle et Aubérie et d'une voix désinvolte leur lança:




-"Ne vous inquiétez pas, j'ai arrêtée de manger de la viande humaine !"





Les deux novices la regardèrent leurs yeux tous ronds, stupéfaits et inquiets. Nasaq vit qu'elles avaient pris ses propos au premier degrés alors que le rire cristallin d'Hermeline trancha le silence et ajouta le plus sérieusement du monde:




-"Vous voyez les filles, si vous êtes pas sage, la nuit Nasaq viendra vous grignoter les doigts de pieds !"





Mais loin de rassurer les deux jeunes novices, elles se demandèrent si on s'amusait d'elle ou bien s'il y avait un fond de vérité, ce qui amusa grandement cette farceuse d'Hermeline. Alors, Nasaq préféra quand même dissiper leurs doutes et d'un ton sérieux:




-"Mais non, tout ça c'est pour vous faire marcher, je n'ai jamais mangé d'être humain. C'était juste une boutade, vous n'avez rien à craindre de moi. Promis."





Elle put voir à leurs regards qu'elles étaient enfin rassurées. Ce premier contact c'était plutôt bien passé et elle ne voulait en aucun cas abuser de la naïveté des plus jeunes et se faire, dès le premier jour, une réputation de croque-mitaine. Les derniers rires d'Hermeline envolés, le repas fut servit et la doyenne de chaque tablée invita ses consœur à une prière. Ce fut au tour de Nasaq d'être intimidé et en voyant cela, Hermeline lui indiqua qu'avant chacun des repas, chacune des novices devaient à son tour dire une prière. Soit elle pouvait l'improviser, soit en réciter une tiré du livre de prière. Et ce fut au tour de Clémence de la dire. Cela fait, elles commencèrent à engloutir leur soupe agrémentée de pain noir. Nasaq fut surprise que les novices puissent discuter pendant le repas, elle s'attendait à ce qu'elles durent garder le silence, enfin c'était ce qu'elle s'était imaginée lorsque Marion lui adressa la parole et gentiment commença à lui expliquer deux trois choses. Et d'une voix pleine de maturité:




-"Je suppose que tu as eu droit à une rapide visite des endroits réservés aux novices et que sœur Adriana ne t'as pas expliquée grand chose. T'inquiète, elle fait cela avec toutes les nouvelles, histoire de les intimider. Bon, je vais commencer par le plus important, les repas ! Alors, trois nous en sont servis. Le premier juste avant l'aube, le deuxième à midi et le troisième vers le soleil couchant, tous sont servis dans cette salle. Normalement, nous sommes plus nombreuses mais avec ces longs mois de fièvres, la plus part d'entre nous sont reparties dans leurs familles alors que d'autres sont malades et ont été placé dans notre infirmerie. Et en temps normal, des sœurs de rangs supérieures prennent place avec nous à la table qui leur est réservée."





Et Marion pointa de doigts une longue table mise à la transversal des autres. Puis se retournant vers Nasaq, elle reprit:




-"Habituellement il y a sœur Adriana, sœur Gabi que tu as du rencontrer lors de ton inscription et puis sœur Anselme, notre cuisinière. Mais elle s'est absenté pour aider dans un dispensaire à Hellas. Ensuite, nous avons nos enseignantes qui sont au nombre de quatre mais tu feras bien vite leurs connaissances."





Quand Marion eut mentionné le nom de sœur Anselme, Nasaq eut une bouffée de tendre nostalgie en se revoyant l'aider au dispensaire la veille encore à Hellas.




-"Maintenant, pour ce qui est des tâches, nous n'avons pas les même que la bande de pimbêches embourgeoisées. C'est à nous de faire leurs corvées et ce avant les cours du matin et donc avant le petit déjeuner. On doit s'occuper du blanchiment du linge, de faire les palefreniers et s'occuper du box des quelques chevaux restants, nettoyer le parvis de notre bâtiment et veiller à ce qu'il reste propre, ranger les livres de classe et remmener ceux qui doivent être à la bibliothèque, laver et ranger la vaisselle à chaque repas, en bref toutes les corvées sont pour nous... Après faut dire que nombres de sœurs ne sont plus disponibles en ce qui concerne la cuisine, c'est pour ça qu'on doit s'occuper de la vaisselle. En temps normal, on est dispensée de cette corvée. Et donc après tout ça, on mange et on va en cours pour toute la matinée. Ensuite retour au réfectoire et l'après-midi nous allons aider les sœur qui s'occupent des arrivants, malade ou pas dans l'aille est. Le soir venu, dernier repas, une à deux heures d'études puis direction le dortoir. Je peux te dire que ça fait de sacrées journées. Voilà pour l'essentiel. Mais si tu veux, on mange rapidement et j'aurais le temps de te montrer plus en détails les différents lieux qui nous sont affectés pendant que les autres feront la vaisselle ?"





-"Oui, je veux bien."





Et Hermeline, d'ajouter d'un ton enjouée:




-"Resquilleuses !"





Pendant le repas, toutes affairée à engloutir goulûment leur soupe, la petite voix fluette de Lucette perça le silence:




-"Dit Nasaq, si t'es morte pourquoi tu manges ?"





Toutes les novices se stoppèrent net et levèrent leurs regards embarrassés sur Nasaq qui aimablement lui adressa un franc sourire.




-"Et bien Lucette, normalement les Gorgoroth n'ont pas vraiment besoin de manger pour survivre. Mais comme tout le monde après un long labeur, ils se fatiguent et manger leur permet de récupérer des forces. Il en va de même lorsque nous nous blessons. Par contre, je ne sais pas du tout comment ça fonctionne... Il est vrai que nous sommes en partie morts mais pourtant nous vivons. Ça doit être la même chose avec la nourriture je pense. Mais je dois t'avouer que je ne sais pas grand chose sur mon espèce."





Toutes s'étaient demandées avec une certaine angoisse comme allait réagir Nasaq à cette question quelque peu indiscrète, voir même assez déplacée. Mais toutes furent rassurées en l'entendant lui répondre avec franchise, comme s'il s'agissait d'une question des plus badine. En cela, les novices l'apprécièrent tant pour son ouverture d'esprit que pour son indulgence. Mais Nasaq avait remarqué d'une certaine manière que la petite Lucette avait une sorte d'étrangeté dans son comportement. Pas quelque chose de flagrant ou de déplacé, plutôt comme si elle portait un obscur secret qu'elle même cherchait à comprendre.




Perdue dans ses pensées, Nasaq mit un certain temps à sentir dans son dos qu'Hermeline jouait avec sa queue et se détournant vers elle, avec un ton légèrement blasé:




-"Oui Hermeline, qui y a t-il ?"





La Yorka lui sourit et sans plus attendre:




-"En fait, je me posais une question sur ton patronyme et ton prénom. On les dirait issus de l'ancienne langue cimmérienne que les nomades du nord utilisaient il y a bien longtemps. Je me trompe ?"





-"Tu as tout à fait raison. Mon patronyme Aappilattutke est le nom d'une algue rouge répandue dans la péninsule du Lac Gelé et Nasaq signifie chapeau."





Mais elle n'en dit pas plus et se dépêcha de finir sa soupe. Hermeline n'insista pas. Une fois leur gamelle finie, Marion emmena Nasaq faire le tour des lieux.





snowflakes

Revenir en haut Aller en bas
:: Larme de plume ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Nasaq
:: Larme de plume ::
Nasaq
MessageSujet: Re: [Event] Opération: Sugar Grove   [Event] Opération: Sugar Grove Icon_minitimeLun 1 Fév - 9:47




Visite guidée de l'aile ouest par Marion.




Une fois sorties du réfectoire, les deux jeunes filles, Marion en tête, prirent un long couloir sur leur gauche dont les murs étaient tout de granit et rythmé à intervalle régulier pas des colonnes torsadées aux chapiteaux sculptés de montres mythologiques et effrayants. Quelque dizaines de mètres plus loin, elles obliquèrent à droite et débouchèrent sur un long couloir lambrissé que Nasaq reconnu de suite, celui des chambres et du dortoir pour les novices. Au bout de ce long couloir deux escaliers, l'un large de type tournant qui ne faisait que monter et un autre plus étroit en colimaçon qui desservait l'étage inférieur et supérieur. D'un ton docte, Marion lui expliqua de l'escalier en colimaçon desservait le rez-de-chaussé et donc la section administrative alors qu'en le montant on arrivait aux salles de cours. Quant à l'autre, il desservait uniquement un demi-étage qui menait à la bibliothèque. Marion s'engagea dans l’escalier à colimaçon et Nasaq put découvrir un couloir étroit dont les murs étaient recouverts de bois peints. Au sol, un parquet ciré et grinçant. Le couloir en lui même était relativement court, une dizaine de mètre tout au plus et finissait une une petite porte de cèdre rouge sculptée de motifs géométriques. Marion s'arrêta et frappa mais nul ne répondit et toujours du même ton assuré:




-"A cette heure-ci, la bibliothécaire n'est pas là mais elle ne ferme jamais la porte. On est tranquille, t'inquiètes."





Sans plus attendre, elle tourna le loquet de laiton et ouvrit la porte sur une pièce d'une soixante mètres au carré, toute en longueur. A droite, quatre rangée de tables avec leurs bancs pouvaient accueillir un peu plus d'une vingtaine d'étudiantes. Sur chaque table étaient disposés de lourds candélabres en bronze pourvus de nombreuses bougies. A gauche, un bureau surélevé sur une petite estrade, celui de la bibliothécaire. Il était rangé avec soin, les parchemins biens mis, l'encrier et la plume nettoyée, prête à servir. Derrière les tables se trouvait la bibliothèque à proprement parler, des meubles pleins d'ouvrages reliée sentant le vieux parchemin et la poussière. D'une profondeur de trois mètres, l'on pouvait aisément voir les larges vitraux au camaïeu d'ocre presque blanc et de céruse. Et en ce début de presque après-midi, ils diffusaient une lumière feutrée mais intense. Sous leurs pas, le parquet impeccablement ciré couinait de temps à autre. Les rangées de livres traitaient des connaissances qui étaient inculquées aux novices. Il y avait là des ouvrages de théologie et de philosophie, mais aussi d'autres traitant de la botanique, de la médecine et même des ouvrages de cuisine, de couture et aussi incongrus que l'hygiène dans le lavage des linges utilisés par des malades. Il y avait là un vaste savoir et Nasaq se sentit submergée par toutes ces connaissances, à tel point qu'elle se demanda si un jours elle serait à même de les posséder. Autant Allaatkasik aimait les livres, autant Nasaq les craignait. Impressionnée, elle resta muette lorsqu’en s'enfonçant dans les rayonnages, elle remarqua que tout le fond de la pièce était rendu inaccessible par une fine grille en fer forgé qui protégeait une toute petite bibliothèque ne contenant pas plus d'une centaine d'ouvrages. Intriguée, elle s’arrêta devant la grille et contempla les manuscrits. Marion qui l'avait rejointe lui dit en chuchotant:




-"C'est ici que sont gardés les ouvrages rares et précieux. Enfin pour les novices, car il y a une autre bibliothèque bien plus importante accessibles aux prêtresses. On dit même qu'une troisième contenant des livres interdits serait cachée dans l'aile sud. Mais bon, personne que je connais ne l'a jamais vue. Bon, faut pas trop s'attarder ici, sœur Marthe ne va pas tarder à revenir. "





Sans crier gare, Marion prit la froide main de Nasaq pour l’emmener hors de la bibliothèque. Cette dernière ferma la porte derrière elles puis lui tenant toujours la main, se mit à courir dans le couloir pour reprendre l'escalier en colimaçon et montèrent au deuxième étage, là où se trouvaient les salles de classes. Nasaq fut assez surprise que Marion ne lâcha pas sa main froide. Généralement, avant même un contact physique, elle n'engendrait que le dégoût ou au moins une certaine répugnance. Pourtant Marion ne manifesta ni l'un ni l'autre. Puis tout en étouffant de petits rires, elle lui montra le couloir où elle prendrait, dès le lendemain matin, ses cours. Puis, reprenant tout son sérieux mais avec une pointe d'indignation:




-"En ce qui concerne les cours, c'est sœur Adriana qui va t'évaluer et ce ne va  pas être une partie de plaisir. Elle n'a d'yeux que pour les sang-bleu si tu vois ce que je veux dire. Et elle risque de t'en faire baver, sévère la garce. J'espère que tu sais bien lire et écrire au moins, sinon galère... Et si t'as quelques notions de géographie et d'histoire, ce serait pas mal non plus... Ah oui, j'avais oubliée de te dire que sœur Adriana s'occupe des cours de lecture et d'écriture mais c'est aussi notre principale et aussi celle qui s'occupe de la répartition des corvées. Autant te dire que si elle t'a dans le nez, tu morfle grave. Je peux te dire qu'elle en fait baver un maximum à cette pauvre petite Lucette. C'est pourquoi si l'une d'entre nous ne peux faire sa tache qui lui est dévolue, on se grouille et on vient l'aider. C'est pas rose tous les jours pour nous. Alors que ces coincées-pêtées-de-thunes ne sont pas astreintes aux corvées. C'est comme ça pour celles qui ne seront jamais à devenir des prêtresses de premier rang. Bon, faut retourner au réfectoire avant que sœur Adriana ne se pointe pour la distribution des corvées."





Les corvées de l'après-midi.




Marion et Nasaq se réinstallèrent à table alors que Louise et Adèle étaient aux cuisines pour laver la vaisselle. Ce n'est que quelques minutes plus tard que sœur Adriana fit son entrée et toutes les novices se levèrent. Avec une voix claire qui résonna dans le réfectoire, elle assigna à chacune d'elles les tâches à accomplir. Les deux novices actuellement en cuisine y resterait et seraient accompagnée par Léonie pour la préparation du souper et devraient aussi s'assurer que le garde manger soit approvisionné correctement. S'il venait que des produits fassent défaut, qu'elles le déclare à l’intendance. Clémence et Lucette s'occuperaient du ramassage du linge et de son lavage. Aubérie et Anathalie iraient s'occuper des chevaux, les nourrir, les brosser et nettoyer leur box. Quant à Fleuriane, Marion, Hermeline, Constence, Solange, Izaline et Nasaq, elles iraient aider les sœurs accueillant les malades dans l'aile est. Sans ajouter un mot, sœur Adriana sortie du réfectoire laissant les novices. Nasaq se risqua à une réflexion:




-"Heu, c'est pas un peu rude pour ces deux jeunes gamines de devoir s'occuper seules des chevaux non ? Manier la fourche à leur âge..."





Hermeline répliqua sur le ton de la plaisanterie:




-"C'est tout les jours la même chose, Adriana nous assigne invariablement aux mêmes tâches journalières mais derrière son apparente froideur, elle fait de son mieux pour nous préserver ou du moins les plus jeunes d'entre nous. Elle n'envoie aucune de nous s'occuper des malades dans l'aile est si nous n'avons pas au moins une douzaine d'années. Et puis il ne reste que très peu de chevaux dans notre écurie, moins d'une dizaine, alors même en se ménageant, les petites ont le temps de tout faire avant l'heure du souper. Par contre, ce qui me fiche en rogne depuis le début de cette épidémie, c'est que les trois-moi-je-me-la-pête sont toujours assignées à des postes privilégiés à faire de la paperasse à l'arrière du front ! Tandis que nous, on galère grave..."





Puis sur un ton plus sérieux:




-"Par contre, il y des règles bien particulières lorsque l'on travaille dans l'aile est et jusqu'à présent, elles semblent nous protéger de cette infection. La première chose est que le seul vêtement autorisé à être porté est une simple aube blanche et une fois la journée de travail finie, tu la mettras à nettoyer. Chaque jour tu devras en porter une qui soit propre pour éviter toute contamination, il nous est formellement interdit, et pour n'importe quelle raison de nous rendre dans cette aile habillées de nos vêtements, sous aucun prétexte ! Et une fois ton aube mise à laver, tu devras aussi prendre un bain avec du savon, ça aussi c'est obligatoire mais c'est loin d'être déplaisant. Après le travail, ça fait du bien, crois-moi. On va laisser les autres partir devant et toi tu me suis, nous allons au rez-de-chaussé te chercher de quoi t'habiller à la blanchisserie et tu mettras tes vêtements dans l'armoire de ton dortoir. On en profitera pour t'en prendre une de plus pour demain, ça sera fait comme ça. Allez zou, suis-moi !"





Une fois habillée de son aube, Hermeline suivit de Nasaq se dirigèrent d'un pas rapide vers l'aile est. Autant Nasaq avait apprécié son uniforme, autant elle détestait porter cette aube. Ce vêtement n'était en rien pratique et en regardant Hermeline, elle devina qu'elle devait être ridicule là dedans. Enfin, toutes les novices seraient affublées de la même chose moche, ce qui, dans une certaine mesure atténua son embarras.





snowflakes

Revenir en haut Aller en bas
:: Larme de plume ::

|| Informations ||
Fonction:
Pouvoirs, spécialités & Don:
Relations & Contacts:
Nasaq
:: Larme de plume ::
Nasaq
MessageSujet: Re: [Event] Opération: Sugar Grove   [Event] Opération: Sugar Grove Icon_minitimeMar 2 Fév - 15:26



L'aile est.




Alors qu'elles se dirigeaient d'un bon pas vers le bâtiment est et que le soleil inondait l'immense parvis central, Hermeline lui demanda avec une pointe d'inquiétude si elle avait déjà eu l'occasion de se rendre dans un dispensaire depuis le début de l'épidémie. Et Nasaq lui répondit avec enthousiasme:




-"Ho oui ! J'ai eu la chance de travailler dans l'un situé près de la zone portuaire à Hellas et d'y faire la rencontre d'une prêtresse formidable, elle s'appelle sœur Anselme. Et je l'ai aidé tant à la préparation des repas qu'à leur distribution. C'était un travail dur mais qui m'a permis de côtoyer des personnes tout autant dévouées que désintéressées. En fait, c'est ma sœur qui connaissait déjà le dispensaire et sœur Anselme est son amie de longue date. Alors, avant que je ne vienne au Temple, elle a voulue que nous fassions connaissance et voilà."





Surprise mais aussi ravie, Hermeline ajouta:


-"Ah tu connais donc sœur Anselme ! C'est notre chef cuisinière, enfin c'était avant l'épidémie de fièvre. Quoi qu'il en soit, j'en toucherais deux mots à la sœur qui gère le personnel chargé de l'accueil et de la répartition des malades. Ton expérience sera d'une grande utilité à n'en pas douter. Et au moins, tu ne seras pas impressionnée par ce bien triste spectacle"





Arrivées en vue de l'aile est, le portail d'accès était déjà encombré par toute une foule compacte que les prêtresses essayait de diriger, de trier et de répartir en fonction de plusieurs secteurs. C'était la cohue et ne nombre de prêtresses était largement insuffisant pour endiguer ce flot ininterrompu d'être humains. Elles prirent une petite porte à l'arrière du bâtiment qui donnait sur de petits bureaux dont toutes les portes étaient ouvertes, laissant naviguer les prêtresses qui s'activaient, portant des papiers avec des ordres de missions, des listes sur la répartition des malades, d'autres comportant les besoins en nourriture, fournitures et matériels divers. Hermeline emmena Nasaq dans le bureau de l'intendante. Petit, il était garnie de simples meubles à tiroir sur lesquels s'accumulaient d'épaisses couches de parchemins et de volumineux registres. Et c'était à peu près la même chose pour le bureau derrière lequel se tenait, assise, l'intendante. Une marée de papier avait envahie la petite surface du bureau. Plusieurs plumes et encriers jonchaient des feuilles noircies, certaines étaient empilées et formaient déjà de respectables colonnes. Nasaq repensa aux trois-sang-bleu, comme se plaisait à les nommer Hermeline, qui finalement même si elles étaient à l'arrière du front, n'avaient pas forcement un sort plus enviable. Nasaq eut une vision cauchemardesque où elle se noyait sous cet amoncellement de feuilles qui venaient se coller à elle, l'empêchant de bouger, de respirer et qui finalement la dévorait ne laissant d'elle qu'un courant d'air. Et lorsque la sœur intendante leva la tête vers les deux novices, elle vit sur le visage de Nasaq, un effroi absolu. La sœur se dit qu'elle n'avait jamais vue rien de semblable au paravent et qu'elle venait d'hériter d'une recrue qui serait bien inutile pendant pas mal de temps alors qu'elle avait besoin au plus vite de personnes opérationnelles. Elle jeta un regard blasée sur Nasaq et d'un ton las, lui demanda de quoi elle était capable et en quoi elle pouvait leur être utile. Nasaq, toujours sous le choc, bredouilla. Mais de suite, ce fut Hermeline qui enchaîna d'un ton des plus enthousiaste et raconta brièvement l’expérience de Nasaq dans le domaine. Interloquée par le récit qu'elle venait d'entendre, l'intendante écarquilla les yeux tout en fronçant son sourcil gauche, lui donnant ainsi un aspect assez comique mais qui angoissa encore plus Nasaq. Et d'une voix haut perchée lui dit:




-"Ben, faut pas tirer une mine de six pieds de long comme ça ma petite ! Pour une fois que je tombe pas sur une qui a ses deux pieds dans le même sabot. Bien, jeune fille, tu m'as l'air robuste et pleine de vie."





Nasaq se demanda si la sœur intendante faisait de l'ironie ou bien se moquait d'elle et ne put s'empêcher de fulminer intérieurement.




-"Donc, je vais te mettre au poste du portage de glace. En gros, tu devras descendre à la glacière du sous-sol où nous entreposons la glace qui nous est livrée journellement et qui est brisée par nos consœur. Ton rôle sera de les rapporter dans la salle servant de dispensaire. C'est physique, il y a quarante marches à descendre et les même à remonter chargé de glace. Je t'affecte à ce poste trois heures durant et pour te laisser le temps de te reposer un peu, tu prendra la place d'une des sœur au concassage de la glace pendant deux heures. Après, tu remontes et tu seras à la distribution des repas la dernière heure durant. Si tu penses que j'ai donné les tâches les plus ingrates, sache qu'ici nous sommes toutes à la même enseigne. A tous les postes nous manquons cruellement d'effectif alors que le nombre de malades ne fait qu'acroître. Mais bon, t'as déjà vu ça non ?"





Nasaq, embarrassée ne sut trop quoi répondre et timidement avança:




-"Je suis ici pour aider mon prochain comme toutes les autres sœurs le font... Ma dévotion est toute entière, ma foi en Kesha tout autant."





-"Bien dit. Hermeline va te montrer les lieux. En cas de besoin, dans chaque secteur il y une chef de section, adresse toi à elle. Sur ce, jeune novice, bienvenue à bord. Allez, vous pouvez disposer."





Hermeline suivit de Nasaq, arrivèrent dans la grande et vaste nef du Temple réservée aux pèlerins. Nef immenses, d'un plafond touchant le ciel et aux multiples colonnades de style gothique flamboyantes, le tout avait été transformé en un gigantesque lieu d'accueil pour les malades où des lits par rangés se succédaient sans fin. Devant tant de souffrance, Nasaq eut son cœur noué. Comment sa déesse avait-elle pu laissé faire cela ? Suivant Hermeline ua fond de la nef, elle vit un escalier en colimaçon descendre à la glacière et quarante marches plus bas, entra dans la pièce où s'affairaient ne nombreuse prêtresse avec de petits maillet de bois à briser les blocs de glace. Entrant dans la pièce souterraine, personne ne les remarqua. Les bris de glace étaient récupérés dans des sceau puis remonté au rez-de-chaussé. Une des sœurs lui porta un regard amicale et lui dit:




-"Là sont les bris de glace, prend un sceau et remonte le. Vas-y à ton rythme jeune novice. Après ce sera à notre tour de monter la glace."





Ici, pas de sang-bleu-qui-se-la-pête, juste des sœurs unifiées dans l'amour de Kesha. Nasaq se redit compte que tout cet amour ne pourrait venir en aide à tout le monde. Il y avait trop de malades, trop de travail pour sauver tous ces gens, mais pourtant, Nasaq n'oublia sa promesse à Othello, et forte de cette pensée, commença par monter les quarante marches, fourbis de deux sceau. Les trois heures futures s'annonçaient difficiles, mais Nasaq serra les dents, toutes ici se dévouent corps et âme à ces malheureux. Elle avait fait une promesse à Othello et s'y tiendrait.





snowflakes

Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé

MessageSujet: Re: [Event] Opération: Sugar Grove   [Event] Opération: Sugar Grove Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
[Event] Opération: Sugar Grove
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant
 Sujets similaires
-
» EVENT 01/08/10
» EVENT : Le Réveil
» EVENT : La convergence
» [Event] Au nom de la rose
» EVENT : La convergence

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Istheria, le monde oublié :: Cimmeria, la nation des glacesTitre :: La Cité de Hellas :: • Le Temple de Kesha-
Sauter vers:  

(c) ISTHERIA LE MONDE OUBLIE | Reproduction Interdite !