Introduction d'Akina Hyunseg

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 Introduction d'Akina Hyunseg

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Anonymous Invité
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MessageSujet: Introduction d'Akina Hyunseg   Introduction d'Akina Hyunseg Icon_minitimeDim 17 Avr - 0:48

Contrairement à ce que l'on pense souvent et quand bien même jamais ce n'en fût une spécialité, l'information était l'une des fonctions de tout ladrini. Aussi, un dossier était rédigé avec passion pour chaque nouveau compagnon et cette fois Akina ne fit pas exception.
Toutefois, chose étrange ! Les détails étaient
trop précis, et voulant en éclaircir les raisons Enteri avait demandé la source des renseignements. Chef d'oeuvre en la matière ou tentative présomptueuse d'attirer l'attention ? Ni l'un ni l'autre car apparemment le fichier venait d'une connaissance qui avait présenté la recrue dans son.... Testament. Souvent, certains membres en rédigeaient un pour que leurs effets personnels soient envoyés à quelqu'un ou dans l'espoir que soient répandus les cendres à tel ou tel endroit, mais cette fois il s'agissait d'une demande, une ultime supplique.

Perché au sommet d'un bâtiment religieux, le Prince posait un regard vitreux et las sur la foule en contrebas. Silencieusement, il faisait le deuil d'un ami qu'il n'avait pas eu le temps d'avoir et rechercha un visage dans son esprit. Puis lorsque le vent le poussa, il se laissa tomber et pivota afin d'effectuer plusieurs tonneaux dans le vide ; il utilisa l'élan d'une vrille afin de saisir une charpente saillante et d'amortir sa chute, pour rebondir sur une corniche et tourbillonner jusqu'à une motte de foin. Il émit un soupir de plaisir.
Mais il n'était pas là pour s'amuser et très vite il commença à arpenter les ruelles jusqu'à parvenir au lieu du rendez-vous. Pour le coup, ce fut son ventre qui s'exprima car il n'avait rien avalé depuis la veille. Prenant la table convenue - au fond à gauche - , Enteri patienta en se rappelant la première fois qu'il était venu ici. Que le temps était fluctuant...
Coupant court à sa nostalgie, un serveur vint lui offrir un vin de seconde zone, trouble, totalement imbuvable. Un fluide dénommé Péril, un message du patron qui signifiait qu'un individu n'était pas venu ici que pour goûter aux spécialités À travers Minuit, son bandeau, flou, qui couvrait ses yeux, il observa minutieusement chaque personne ; grâce aux pierres de sphène qui y était associées, il leur était impossible de le remarquer scruter chacun de leurs gestes alors que lui les voyait très distinctement. Faisant face à l'entrée, il attendait impatiemment de voir la réaction de sa camarade mais aussi la façon dont l'élément perturbateur qui lui fut signalé se trahirait.
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Introduction d'Akina Hyunseg   Introduction d'Akina Hyunseg Icon_minitimeDim 17 Avr - 18:41

Spoiler:

Après avoir passé tant de temps dans le corps d’un oiseau, Akina avait l’impression que ses vêtements la grattaient et la gênaient dans ses mouvements. Elle avançait pourtant d’un bon pas dans les rues bondées de Tyrhénium en cette fin de matinée. Le soleil, bientôt à son zénith, n’éclairait que faiblement la ville frontière, dissimulé derrière le gris des nuages qui s’étaient installés pendant la nuit.

Marcher au milieu de la foule, à visage découvert et parfaitement visible, perturbait un peu la jeune yorka. Malgré son allure peu remarquable, elle n’aimait pas ce manque de discrétion qu’il lui semblait présenter. Pourtant, à part quelques hommes avides de chaire fraîche et innocente, personne ne faisaient vraiment attention à elle. Il y avait ici tant de monde que l’anonymat de chacun était facilement préservé.

Mais plus encore que la crainte d’être repérée, c’était une sorte d’excitation mêlée de crainte qui emplissait le cœur de Akina. Car elle avait rendez-vous avec celui qui déterminerait sa capacité, ou non, à intégrer officiellement la caste des Ladrinis. Angoisse d’échouer, peur de décevoir son défunt père et de rester à jamais seule et isolée, les raisons de ce stress étaient fortes et nombreuses. La boule au ventre, elle approchait peu à peu de l’Auberge Pourpre, où elle devait rencontrer un certain Enteri. Elle n’avait pas la moindre idée de ce à quoi ressemblait ce personnage. Tout ce qu’elle savait c’est qu’il était parmi les plus renommés et ceux qui ont le plus de responsabilité au sein de la célèbre guilde.

Elle arriva finalement devant la porte de l’auberge. Son cœur frappait contre ses côtes et ses tripes semblaient s’être nouées irrémédiablement. Elle prit une profonde inspiration et ferma les yeux un moment, tentant de retrouver sa sérénité. Expirant longuement, elle constata que ce petit exercice n’avait pas eu l'effet relaxant escompté. Mais il fallait bien se lancer, oser esquisser un mouvement, dans l’espoir qu’il ne soit pas trop maladroit. Elle se mordit l'intérieur de la joue et entra.

La luminosité baissa d’un coup et elle resta un instant sur le seuil, juste assez loin de la porte pour permettre aux autres clients de circuler. Elle examinait les lieux, qui lui rappelait vaguement des souvenirs de son enfance. Cependant elle ne reconnaissait pas vraiment l’endroit et en redécouvrait le décor, le bruit, l’odeur… Puis vint le moment d’observer discrètement les personnages ici présent. A la table la plus proche, un groupe d’amis fêtait dans l’ivresse de l’alcool une victoire quelconque. A côté, un couple sirotait des boissons rafraîchissantes en se fixant droit dans les yeux. Un peu plus loin, quatre hommes parlaient à voix basse, absorbant de temps à autre une petite gorgée de café.

Le regard de la yorka défilait sur toutes ces têtes et quelques autres, se promenant d'une table à l'autre jusqu'à poser son regard dans le fond de la pièce. Elle crut un instant n’y voir personne et pourtant, il y avait bien là un homme à l’allure étrange. Ses cheveux sombres tombaient en désordre sur un regard… étrangement impalpable. Si le doute la saisit un instant, elle se persuada bien vite qu’il s’agissait du fameux Enteri. Alors elle s’approcha, glissant entre les tables, évitant de croiser les regards qui se poseraient éventuellement sur elle. Ses intestins ne lui avaient jamais parut aussi douloureux et la moiteur de l’angoisse commençait à se ressentir sur sa peau.

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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Introduction d'Akina Hyunseg   Introduction d'Akina Hyunseg Icon_minitimeDim 17 Avr - 22:19

Il n'y avait apparemment aucun trouble dans la salle, seulement le bruit régulier des choppes, des chaises et des chuchotements. Le perturbateur n'était pas encore arrivé et s'il ne se dépêchait pas, le ladrini ne pourrait quitter l'auberge l'esprit tranquille et il espérait ne pas avoir à mêler sa future camarade. Elle avait été la protégée de l'un d'entre eux, et fort heureusement il ne s'agissait pas, contrairement à la dernière fois, d'un simple voleur incapable de comprendre leurs ambitions pacifiques. Et dire qu'il y en avait encore, pour ne pas dire la majorité, qui pensait que les ladrinis étaient des êtres infâmes dont le seul but est de s'enrichir. Qu'ils le croient après tout, cela facilitait bien des choses...
Un rayon pénétra ; c'était Akina. Hésitante mais agitée, elle prenait la chose très à coeur ce qui était déjà un excellent signe : le dernier qui avait montré un abus de confiance avait... Trêve d'anecdotes, il devait accueillir comme il se doit sa nouvelle soeur et tâcher de calmer ses craintes, leurs craintes. Préservant son bandeau par mesure de précaution (et bien que l'effet se fût estompé), il se leva, lui sourit chaleureusement et attendit qu'elle s'asseye en face de lui. Les mains de la jeune fille tremblait mais aucun signe ne trahissait un faux-semblant : on ne lui avait pas envoyé un espion.

«Oui, c'est bien moi, mais décontracte-toi ! Nous sommes aussi ici pour nous amuser. N'hésite pas à commander ce que tu veux car tu auras besoin de forces mais avant...»

Enteri sortit une pièce d'or de sa poche, en tout point semblable à n'importe quelle autre à un très léger détail près, mais cela importait finalement peu. Du moins pour celle qui lui faisait face.

«Commençons par jouer à pile ou face. Si la pièce tombe sur face tu seras sous mon égide pour la journée mais si c'est pile, tu devras faire deux fois plus d'effort. Relaxes-toi, ce n'est jamais qu'une formalité.»

Pour tout rassurante qu'était sa voix, il était parfaitement sérieux mais voulait surtout observer la réaction de son amie. Après plusieurs secondes, il plaça le petit morceau de Destin sur son ongle, eut un infime sourire, et le lança. Les vrilles s'enchaînaient indistinctement cependant l'objet sembla suspendu pendant plusieurs minutes, et lorsqu'il retomba entre les yeux des deux "joueurs", Enteri remarqua la pupille d'Akina se dilater tant l'adrénaline devait fluctuer. Avant que la pièce ne touche la table, l'homme la rattrapa puis présenta son poing tendu dans lequel elle était cachée. Finalement, il retourna sa main et l'ouvrit.
Au milieu de la paume gisait le petit bout métallique, côté face.

«Je suis incapable de t'offrir autant d'or que tu le souhaites, mais ce sentiment qui t'a parcouru, tu le connaîtras à chaque fois que tu t'envoleras comme cette pièce ; et jamais ta chute ne sera fatale. Bon, reprit-il pour faire baisser la pression, tu as sûrement aussi faim que moi ! Il est temps de commander et ne t'inquiète pas pour la note, je m'en charge.»

Toujours aucun signe n'était venu les perturber et il semblait que tout était parfaitement normal. Le calme avant la tempête ? Peut-être, en tout cas il fallait en profiter. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il ne commanda que cette boisson énergisante dont il avait oublié le nom... Du café, lui rappela la femme qui prit en note. C'était au tour d'Akina lorsque trois personnes de l'apparence la plus banale qui soit entrèrent pour se poser à la table située juste à côté de celle où quelques hommes jouaient aux cartes. Rien n'aurait d'ailleurs trompé la vigilance d'Enteri si l'un d'entre eux n'avait pas abattu son jeu : comment avait-il pu le dévoiler d'une manière parfaitement neutre, sans provoquer le moindre étonnement de ses congénères, alors qu'il possédait une quinte flush royale ? Passivement, le groupe mélangea de nouveau les cartes ; tout s'était passé rapidement mais un autre élément était dissonant : en reprenant son jeu, le seul homme qu'Enteri pouvait nettement voir se gratta la cheville. Il était sur le point de se lever et bientôt le groupe agirait peut-être. Avec un peu de chance, cela lui laisserait quand même le temps de finir son café...
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Introduction d'Akina Hyunseg   Introduction d'Akina Hyunseg Icon_minitimeMer 20 Avr - 21:45

L’homme se leva quand Akina fut arrivée à son niveau. Il l’invita à s’asseoir d’un sourire qui rassura un peu la jeune yorka. Elle s’installa sur la chaise la plus proche, en face de Enteri. Ce dernier l’encouragea à commander quelque chose, mais elle n’avait sur elle que quelques pièces qu’elle préférait conserver pour acheter une nourriture à un prix plus abordable que dans l’auberge. Elle n’eut cependant pas le temps de s’exprimer à ce sujet car il était déjà occupé par autre chose. Il sortit de sa poche une pièce et expliqua :

- Commençons par jouer à pile ou face. Si la pièce tombe sur face tu seras sous mon égide pour la journée mais si c'est pile, tu devras faire deux fois plus d'effort. Relaxes-toi, ce n'est jamais qu'une formalité.
- Euh… d’accord.

Se relaxer ? alors qu’elle allait jouer son avenir proche dans un jeu de hasard ? C’était quelque chose de le dire, autre chose de le faire. Une formalité ? Cela ressemblait plutôt à une fantaisie de sa part, mais qu’importe cela revenait au même. Akina acquiesça d’un léger hochement de tête, ayant l’impression qu’elle n’avait guère le choix. Ses yeux restèrent alors rivés sur la pièce qu’il lança sans plus tarder.

Elle monta en l’air et sembla rester suspendue en hauteur. Le cœur de la jeune yorka battait fort dans l’attente. Elle avait toujours eu l’impression d’avoir peu de chance dans sa vie et se demandait si cette règle allait s’avérer vraie aujourd’hui encore. Finalement, le petit disque d’or entama sa redescente et Enteri la rattrapa au vol. Le suspence dura encore un instant, puis il finit par ouvrir sa main. La pièce se présentait côté face. Ouf… l’effort allait donc être deux fois moindre qu’il aurait pu être. Akina sourit et à ce moment une partie de la pression qui pesait sur ses épaules s’évanouit comme par magie. Elle n’y pensa pas mais cela aurait pu être fait exprès.

- Je suis incapable de t'offrir autant d'or que tu le souhaites, mais ce sentiment qui t'a parcouru, tu le connaîtras à chaque fois que tu t'envoleras comme cette pièce ; et jamais ta chute ne sera fatale...

Cela sonnait comme une première leçon et la yorka en imprima chaque mot dans sa mémoire. Mais il se trompait sur un point : Akina n'était pas là pour l'argent, elle savait se contenter du peu qu'elle volait déjà. Dans la suite, dite sur un ton plus léger, il l’invitait à commander ce qu’elle voulait, il payait. C’était un peu gênant, mais elle n’allait pas cracher dessus. Et puis, cela faisait peut-être partie du rituel. Y avait-il des commandes « pièges » ? Dans le doute, elle choisit un café tout comme lui, mais demanda aussi un verre d’eau car le stress et l’exitation lui avait donné chaud et soif.

Un détail frappa alors l’esprit de la jeune yorka. Ni l’un ni l’autre ne s’était vraiment présenté. Elle allait ouvrir la bouche et donner son nom de manière officielle mais elle se ravisa. Après tout, la discrétion était une règle d’or des ladrinis, son père le lui avait assez rabâché. Cependant, même sans compter cette absence de présentation Akina n’avait pas beaucoup parlé. Pourtant elle en avait des questions, concernant la guilde, les devoirs qu’elle aurait si elle la rejoignait, et ses droits aussi. Mais pour l’instant ce qui lui occupait le plus l’esprit était ce qu’avait voulu dire Enteri par « sous mon égide pour la journée ».

- Et il va se passer quoi concrètement aujourd’hui ? Je peux vous apporter mon aide de quelle façon ?...
- Voila pour vous !

La serveuse était revenue vers eux, portant sur un plateau deux boissons encore fumante et un verre d’eau qu’elle disposa sur la table autour de laquelle ils étaient installés.

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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Introduction d'Akina Hyunseg   Introduction d'Akina Hyunseg Icon_minitimeVen 13 Mai - 0:06

C'est à l'instant même ou furent servies leurs boisson qu'Akina posa la question récurrente, inévitable. Enteri se souvint d'une question semblable posée par Erelda lorsqu'il avait présenté son projet ; il avait alors répondu, de manière très flou : "Tout. Mais faites-le bien." Cela ne voulait bien évidemment rien dire mais l'incompréhension de son interlocuteur était tout bonnement alléchante. En réalité, il n'y avait pas de programme et chacun devait régler l'affaire à sa guise, de sorte à pouvoir rendre un compte-rendu décent. Lui aimait varier les plaisirs et improviser c'est pourquoi il aurait dû répondre n'en rien savoir. Seulement, il aimait aussi jouer avec les nerfs et s'il ne voulait pas brusquer la jeune candidate il craignait que par la suite elle n'en soit que plus tiraillée, happée dans des dangers trop périlleux pour de si probes yeux. Il se devait donc d'être rude quand bien même il n'aimait pas cette sévérité.

«Tu vas affronter de multiples dangers et je ferai une estimation de tes réactions pour savoir quelle sera ta voie.»

À cet instant seulement, Enteri pensa avoir oublié un détail, quelque chose qu'il aurait peut-être dû mentionner. Ce que préparait la journée ? Non surtout pas ! Quelque chose de bien plus... Évident. Qui lui revint subitement. Il fit pivoter son gobelet (et oui, l'auberge n'était pas la plus luxueuse) et reprit d'un ton calme.

«Quel manque d'éloquence, j'ai oublié de me présenter ! Je me prénomme Enteri mais ne crois pas ce que l'on dit : je ne suis ni chef ni empereur des voleurs, tout juste un meneur. Si tu aussi tu fais preuve de valeur, tu remplaceras tes supérieurs.»

Enfin le groupe commençait à s'agiter, cependant ils quittaient simplement les lieux... Plusieurs idées traversèrent l'esprit d'Enteri ; il souriait aux probables perspectives. Sereinement, il demanda l'addition en proposant à Akina de terminer son... Comment déjà ? Peu importait, car après tout, le temps pressait.

Une minute et trente secondes, c'est le temps exact qui séparait la sortie du groupe de la leur. Après une brève halte pour s'habituer à la lumière, Enteri indiqua l'évidence : ils allaient les suivre pour les espionner. C'était une tâche banale, mais les choses ne pouvaient se passer aussi facilement que d'habitude ; le ladrini s'en fit la promesse malsaine. C'était, de toutes les possibilités auxquelles il avait pensé, le plan C (notons que le plan A était de passer la journée à l'auberge, mais rapidement l'avait-il oublié) .
L'important n'était pas uniquement de se fondre dans la masse, cela n'aurait pas été véritablement difficile. Mais tout le défi consistait en l'anticipation et l'improvisation, du moins tant qu'il ne s'amusait pas à passer entre les mailles vigilantes des gardes sur les toits, ce qui arriverait sûrement en son temps. Non, pour l'instant, il leur fallait profitait de l'allure lente de leur cible et agir comme s'ils ne faisaient que se balader.
Pendant ce temps, le ladrini observa la démarche des individus qui était de loin la plus révélatrice. Par exemple en regardant les épaules de l'un d'eux, Enteri vit qu'il marchait en faisant tomber son poids successivement sur sa jambe droite puis sur la gauche, pas typique de celui qui n'a pas la maîtrise de son harmonie et à la personnalité fade. Un autre à la posture plus pondérée plaçait sa main droite dans son dos, geste plutôt rare que le ladrini identifia comme une crainte de perdre le contrôle de la situation. Plus communément voyait-il des domestiques placer le gauche hors de la vue de leur maître, c'est-à-dire dans leur dos : clairement montraient-ils alors la crainte de perdre le contrôle de leurs émotions. Dans le cas présent, une mission avait probablement été attribuée à l'individu en question qui craignait de ne pas être à la hauteur... Mais le plus important restait de paraître, et même d'être naturel, aussi Enteri engagea-t-il la discussion pour éviter que l'ambiance ne soit trop tendue.


«Alors dis-moi, quelles activités est-ce que tu aimes ? Fais-tu du sport ou de la musique peut-être ? Ou bien la religion ? Les jeunes semblent aimer ça étrangement, ces temps-ci... Personnellement, j'aime la musique - non pas celle de ces bourgeois hystériques mais celle jouée avec passion.»

Il parla également de son goût pour à peu près tout les sport mais bien qu'il excellât dans tout ce qui était un tant soit peu technique et dynamique - ce qu'il se garda bien d'avancer dans un élan d'humilité - , il se révélait véritablement mauvais, si ce n'est catastrophique, dans certains sports demandant patience et vigilance : il appréciait le jeu de paume - alors avec raquettes - mais diantre, au diable le jeu de mail chicane ! Encore un plaisir bourgeois...
Il continuèrent à discuter jusqu'à ce que le groupe tournent dans une allée. Cela faisait quelques temps déjà qu'ils marchaient mais la poursuite tenait plus d'une épreuve de patience que de réelle vigilance : cela semblait trop simple... Enteri avertit alors Akina : c'était très probablement un piège. Mais il omit de lui prédire qu'ils auraient bientôt à s'enfuir... Après tout, la surprise était la plus belle des adrénalines et, pour lui, l'adrénaline, la plus belle des surprises.
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MessageSujet: Re: Introduction d'Akina Hyunseg   Introduction d'Akina Hyunseg Icon_minitimeSam 14 Mai - 14:41

La café était brulant, imbuvable avant un long moment. L’eau en revanche était des plus fraîches et Akina se délecta du liquide qui lui éclaircit l’esprit et la ravigota. L’homme paraissait un peu absent, plongé dans des pensées et des interrogations dont la jeune yorka n’avait pas idée. Il finit par répondre à sa question… Ou plutôt à ne pas y répondre car il resta si flou que pas un seul indice sur les évènements à venir ne fut offert à Akina. En revanche, il soulignait bien le fait qu’elle serait jugée en fonction de ses réactions. Mais comment savoir comment réagir quand on n’avait aucune idée de ce qu’il se tramait ? La jeune yorka choisit comme stratégie de garder le silence au maximum, histoire de ne pas dire d’ânerie. Pour le reste, ses mouvements et ses attitudes, elle était sereine car elle avait l’habitude de tout faire pour passer inaperçue et agir dans l’ombre. Il semblait chercher quelque chose, qu’il trouva alors qu’il jouait avec son godet. Enfin il se présentait. Elle sourit à l’idée qu’elle puisse monter dans la hiérarchie des Ladrinis.

- Je suis Akina, ravie de vous rencontrer.

C’était sincère, même si un peu tardif étant donné qu’ils étaient déjà installés dans l’auberge, leur boissons devant eux. La jeune yorka n’avait pas encore gouté la café qui refroidissait doucement que Enteri demanda l’addition. Alors Akina en conclut quelque chose d’intéressant : il ne voulait pas commettre le délit de grivèlerie. Pour un ladrini cela ne pouvait signifier qu’une chose : ils ne devaient pas se faire remarquer car leur mission avait d’ores et déjà commencée. Cela surprit un peu la yorka qui regarda autour d’elle cherchant un indice sur ce qu’il pouvait bien préparer. S’agissait-il d’obtenir la confiance du gérant pour un coup futur de plus grande importance ? trompait-il la vigilance d’un autre client en se comportant si naturellement ?...

Elle n’eut pas le temps de réfléchir plus longtemps car il bondit vers la sortie. Elle lui emboita le pas, déçue de n’avoir pas même pu profiter de sa boisson, mais contente qu’enfin ils passent à l’action et surtout qu’ils sortent de cet endroit trop confiné à son gout. La lumière du soleil atténuée par la traversée des nuages fit tout de même plisser les paupières à la jeune yorka, le temps qu’elle s’habitue. Enteri lui montra discrètement un groupe d’hommes qui venaient de quitter le bar et lui fit comprendre qu’ils allaient les suivre. Déjà il se mit en marche et elle du ravaler la phrase qui allait sortir de sa bouche car il avait plongé au milieu de la foule où bien trop d’oreilles indiscrètes trainaient sans cesse. Pourtant s’il s’agissait à présent de filer au train de la petite bande, Akina pouvait s’en charger d’une bien meilleure manière que celle qu’il avait choisit. Cela incluait bien sur un petit détour, mais elle était assez rapide pour que cela soit jouable.

Cependant elle n’eut pas l’occasion de lui parler de cette idée de suite car il se lança dans un discours concernant ses passions. Une seconde interloquée, elle comprit son petit jeu… Et tenta de le jouer en répondant la vérité, afin que sa voix ne trésaille d’aucune fausse note.

- Je n’écoute pas vraiment la musique et je n’y connais rien en religion. Ce que j’aime par-dessus tout, c’est observer les animaux, et les gens aussi parfois, sans qu’ils s’en rendent compte.

Elle pensait qu’il s’arrêterait là, mais non : il poursuivit en parlant de sports en des termes que Akina ne comprenait pas du tout. Même les noms des disciplines qu’il évoqua étaient inconnus de la jeune yorka. Avec son passé d’esclave et son enfance misérable, c’était des plus logique. Mais elle ne souhaitait pas évoquer cela avec Enteri, avec personne d’ailleurs.

Bientôt ils empruntèrent une allée et l’homme lui souffla qu’il s’agissait probablement d’un piège. Pourquoi diable plongeaient-ils dedans alors ? Mais c’était lui qui décidait, de ce qui allait suivre et de l’accueil auquel aurait droit Akina. La foule était nombreuse et bruyante aussi la jeune yorka se permit de glisser quelques mots à l’homme, dans un murmure qui feignait par son ton la confidence amicale, pour ne pas paraître trop suspect.

- Si le but est de les suivre discrètement, je peux faire mieux que ça… D’ailleurs ne devrait-on pas établir un plan ?

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MessageSujet: Re: Introduction d'Akina Hyunseg   Introduction d'Akina Hyunseg Icon_minitimeSam 14 Mai - 16:23

En réalité, ils avaient très vite été remarqués : leur filature avait été particulièrement mauvaise mais ce n'était pas important puisque l'intérêt viendrait après. Et puis, s'ils avaient été trop discret, ils auraient peut-être finis au coeur du repaire ennemi, ce qui aurait été plus malsain que ces quelques malandrins... Utiliser des raccourcis sans savoir où ils allaient aurait pu s'avérer certes plus fatiguant mais au moins plus efficace, seulement pourquoi ne pas tout simplement utiliser le piège à notre avantage ? Telle fut la réponse du voleur, qui pour rappel souhaitait commencer en douceur.


«Toutefois tu as raison, je n'aurais pas dû te forcer la main. Après tout, nous ne sommes pas là uniquement pour nous amuser, n'est-ce pas ? Quant au plan, il nous faut des renseignements alors nous allons les diviser jusqu'à ce qu'ils parlent, n'hésite pas à intervenir. Puis les choses intéressantes commenceront quand ils nous pourchasseront ; interdiction de tuer.»

Car en premier lieu, il comptait observer la capacité de la jeune yorka à s'enfuir... Ou à poursuivre si elle parvenait à renverser les choses. Qu'elle soit la proie ou le prédateur importait finalement peu tant qu'il la voyait courir à travers la ville, ce qu'il avait présumé être l'une de ses qualités majeures, à tort ou à raison. Mais avant cela, il fallait rencontrer la joyeuse troupe de brigands.
Son entrée fut, comme à son habitude, plutôt originale : avant même qu'il n'apparaisse à leur vue, il avait commencée une blague qui avait pour unique but de les jauger. Mais dont le ridicule ne pouvait que les faire rire, trop certains de leur supériorité étaient-ils.


«C'est un homme qui rentre dans une auberge et demande si quelqu'un n'aurait pas perdu une grande bourse. Un autre, plus sobre et les yeux brillants de malice affirme que c'est la sienne et tout aussi joyeux, l'homme lui dit en avoir retrouvé la ficelle.»

Une seconde de temps de flottement. Puis des rires, presque simultanés, d'incompréhension ou d'amusement.


«Toi qui en premier a ri et vers qui deux de tes amis ont tourné leur regard, tu dois être le chef de ces pendards ; celui qui s'est forcé à sourire connaissait déjà la plaisanterie car il n'y avait pas de fossette sous ses yeux ; mais l'un de vous semblait révolté : je suppose que c'est lui notre associé ? Non, ne répond pas, il ne faut pas qu'ils te voient.»

Bien sûr, en disant cela, il avait regardé l'homme le plus mal à l'aise qui dès l'auberge ressortait du lot. C'était le nouveau, le plus suspicieux et vers lui se tournèrent tous les yeux, avides de vengeance, qui pourtant lui laissèrent une chance : ils lui demandèrent de prouver son innocence.
Dans un murmure, Enteri s'adressa à sa protégée :


«Maintenant, fais porter le son de ta voix. Son destin est entre tes mains et je m'occuperai des autres malandrins.»

Que ce devait être insupportable de devoir improviser, pourtant c'était le meilleur moyen de répondre de manière parfaitement spontanée, et raisonnée. Elle n'avait rien à craindre, mais la simple pensée que si elle ne disait rien alors l'homme lui courrait après pour la tuer, cette dangereuse prescience devait agiter son sang en effervescence.
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Anonymous Invité
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MessageSujet: Re: Introduction d'Akina Hyunseg   Introduction d'Akina Hyunseg Icon_minitimeMer 18 Mai - 0:55

Akina apprit, un peu tard à son gout, qu’elle et Enteri était à la recherche d’informations et que cela impliquait que leurs cibles parlent. Mais comment savoir quelles questions poser sans savoir quelles réponses étaient attendues ? Décidément, tout ce test s’avérait de plus en plus compliqué. Cependant la jeune yorka savait maintenant qu’ils devaient scinder le groupe, certainement pour tourner la situation à leur avantage. Une chose lui plut particulièrement dans les propos du leader ladrini : l’interdiction de tuer. Ce respect pour la vie était très cher aux yeux de Akina.

Ce que fit Enteri après s’être vaguement expliqué surprit un peu la jeune fille. Car il s’adressa directement au groupe, débarquant vers eux comme un cheveu tombant sur la soupe, pour… raconter une blague ? Et plutôt pas drôle en plus de ça. Mais cela semblait être tout calculé, car les différentes réactions lisibles sur les visages de leurs cibles en disaient long sur leurs relations hiérarchiques. Le ladrini tira ses conclusions à haute voix, déstabilisant d’autant plus le groupe qui leur faisait face. Il restait cependant mystérieux sur la désignation de chaque individu en fonction de la réaction qu’il avait eu, hormis pour leur chef qui avait rit le premier. Akina compris son petit jeu : il voulait monter les hommes les uns contre les autres. Brillant, mais risqué, car s’ils étaient suffisamment soudés, ils n’auraient cure de ce qu’un étranger pouvait bien raconter. Ce ne fut pas le cas, et des regards accusateurs se tournèrent vers le moins à l’aise d’entre eux. Une donnée manquait encore à la jeune yorka : les mots « notre associé » semblait être un coup de bluff, mais rien ne le prouvait.

A ce moment là, Enteri souffla quelques mots à Akina. Elle avait espéré une indication sur la complicité ou non de l’homme qui s’était trouvé mal à l’aise, mais rien. Son instinct conclut pour elle que le personnage en question n’avait rien à voir avec les ladrinis. Elle pouvait donc se permettre plus de choses pour l’éloigner des autres.

- Lui, l’un des nôtres ? Avec sa face de rat et son air de bon à rien ?
Elle pointait son doigt en direction de sa cible, dont le visage déconfit tourna au rouge colérique.
- Haha, elle est bien bonne celle-là ! Un fils de putain dans nos rangs, autant dire tout se suite adieu à la réussite. C’est ça que vous avez fait les gars ? Haha !

Ca y était, la situation avait atteint un point de non-retour. Le groupe s’entendit rapidement et l’homme qui venait d’essuyer l’affront de Akina s’approchait, un sourire des plus mauvais imprimé sur ses lèvres. Elle fit un pas en arrière, se mordant la lèvre inférieur, puis un second, un troisième… Demi-tour : course ! Il était juste derrière elle et probablement plus rapide. Mais sa carrure imposante, comparée à la finesse de la jeune fille, représentait un gros handicap pour traverser une foule dense et agitée.

Akina glissait entre les passants, bondissant avec agilité et souplesse. L’adrénaline courait dans ses artères, accélérant les battements de son cœur et augmentant ses performances physiques. Ses sens étaient tout entiers à la fuite. Sa vue attrapait au passage chaque détail du décor pour qu’à aucun moment elle ne s’entrave ou heurte quoi que ce soit qui l’aurait ralentie. Sous chacun de ses pas, elle ressentait le sol et adaptait sa foulée, la rendant tantôt longue pour faire grandir la distance, tantôt vrillée pour changer de direction subitement. Sans se retourner, elle suivait les déplacements de l’homme à l’oreille. La lourdeur et la précipitation des pas dans son dos, le souffle rauque et saccadé de l’effort : aucun doute, il était toujours à sa poursuite.

Elle croyait s’en sortir comme elle parvenait à le maintenir à distance. Cependant la peur d’être rattrapée qui la quitta fut remplacée dans la seconde par une angoisse plus grande. Elle avait réussi à éloigner celui-là des autres, et préservait pour l’instant sa vie en fuyant de toute son énergie. Mais où pouvait-elle bien aller à présent ? Le semer totalement était envisageable, seulement ce n’était certainement pas ce qu’attendait d’elle Enteri. Il fallait trouver quelque chose, un moyen de reprendre l’avantage. Clarifiant son esprit, elle en chassa peu à peu les idées folles qui lui venait en tête : non elle n’allait pas crier à l’aide, non elle n’allait pas se faire oiseau d’un coup et s’envoler loin de là, non elle n’allait pas se retourner et l’attaquer de front, non elle n’allait pas retourner vers leur point de départ…

Elle quitta la rue fréquentée, épargnant ainsi à la foule les bousculades que la course-poursuite provoquait. Elle n’avait plus aucune chance de disparaitre de sa vue, mais c’était là son but. Il devait surement penser qu’elle se rendait, désespérée, dans un endroit où elle pourrait trouver protection. Il n’y avait pourtant nul endroit de ce genre et nul ami pour l’aider. Les pas derrière elle se firent plus rapide, le sprint final était lancé. Le bruit de ses souliers résonnait sur les pavés ou la terres des ruelles de Thyrénium, c’était le dernier problème à résoudre.

Ses muscles se faisaient de plus en plus douloureux, elle ne pourrait pas tenir ce rythme bien longtemps encore. Elle renversa des poubelles sur son passage, ce qui ralenti un peu son poursuivant et lui laissa le temps de bondir par-dessus le mur d’un petit jardin. Ses pieds trouvèrent une herbe verte et molle qui étouffait à la perfection le bruit qu’ils faisaient au contact du sol. Elle ne perdit pas une seconde, se rendant invisible sur le champ et coupant sa respiration malgré son besoin indéniable d’oxygène. Alors elle se tint immobile, attendant qu’il bondisse à son tour par-dessus le mur pour se trouver dans le jardin vide. Il restait son odeur bien sur… Elle ne comptait que sur la puanteur de la ville et la forte odeur de l’homme lui-même, suant probablement suite à l’effort intense, pour camoufler sa position exacte.

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MessageSujet: Re: Introduction d'Akina Hyunseg   Introduction d'Akina Hyunseg Icon_minitimeMer 18 Mai - 20:01

Diviser pour mieux régner, c'était tellement simple toutefois, cela ne serait pas suffisant. Provoquant leur nouveau camarade, Akina eut rapidement à s'enfuir et lorsque le brigand passa à côté de lui, Enteri lui fit un chaleureux sourire. Une confrontation orale pouvait ainsi s'amorcer.

«Normalement, voici le moment où il vous semble avoir l'ascendant. Votre ami rattrape la fille pendant que du nombre vous profitez et froidement m'abattez. Actuellement, deux éléments vous empêchent d'exploiter cette brèche.»

Une esclaffade s'échappa de la bouche charnue du prétendu chef. De plaisir de voir sa proie résister, le ladrini s'humecta les lèvres tandis que l'autre homme déjà le menaçait ; il était réellement prêt à passer à l'action, mais les autres doutaient encore.

«Vous croyez sérieusement qu'une enfant, certaine de se faire rattraper et beaucoup moins musclée, oserais provoquer un être que nullement elle ne connaîtrait ?»

Il se tut le temps d'installer le doute, tout en inclinant la tête vers la droite et dirigeant une main qui dessinait des gestes flous vers l'un de ses copains...

«Vous voyez ces... ondulations sur le front de votre compagnon ? Ces plissements sont dus à l'affolement car on ouvre les yeux en grand pour mieux observer le danger.
Peu importe, nous allons te régler ton compte !
Il y a un deuxième problème.
Lequel, encore ? !
Les renforts. Ceux que votre allié est aller chercher.»

Aussitôt, l'un des trois hommes s'élança à la poursuite de son ancien compagnon dans l'espoir qu'il ne soit pas trop tard ; c'était parfait. Plus que deux hommes, l'un dépassé par les évènements, l'autre effrayé de constater que sans même les avoir affrontés, les deux ladrinis les avaient vaincus. Tout comme les mercenaires, les brigands qui attaquaient en groupe ne le faisaient pas par volonté, mais par nécessité : en leur laissant la possibilité de fuir et une fois convaincu de leur faiblesse, ils préfèrent simplement abandonner plutôt que de donner leur vie pour des actions en lesquelles ils ne croient pas véritablement. C'est pour cette raison que le dernier sous-fifre du brigand s'échappa courageusement de cette délicate situation, avec la ferme attention d'expliquer aux autres la lutte titanesque qu'il venait de mener...

«As-tu le sens de l'honneur, ou as-tu déjà perdu de ta splendeur, demanda Enteri en s'avançant lentement vers lui.»

De façon totalement inattendue, le bandit éclata d'un rire, étrangement sûr de lui. Droit dans les yeux, il fixait son ennemi.

«Vous vous en êtes bien sortis, messire... Mais le temps joue en notre faveur ! D'autres sont déjà à l'auberge, profitant de sa... Gratuité !»

Prestement, la lame du ladrini vint caresser le cou du filou cependant qu'il lui arracha une bourse prise aux hasards des draps laminés de la vermine. En approchant son visage à celui de son adversaire, Enteri avait également noté une odeur peu flatteuse...

«Tu comptes me... Tuer ?
Seulement si tu ne parviens pas à me dire combien il y a de pièces dans cette bourse. C'est la tienne après tout, ce doit être facile.
Je... hésita le voleur.
COMBIEN ?»

Sous la pression, il énonça un chiffre au hasard. Huit. Puis tandis qu'Enteri en vida le contenu par terre, neuf petites pièces d'or tombèrent. Il leva l'épée, frappa. Avec le dos de son poing.

«Nous autres ladrinis ne tuons pas, ni ne volons les pauvres. Tu peux donc garder tes misérables pièces, cracha-t-il en rengainant. Mais saches ceci : nous acceptons même les vermines dès lors qu'elles sont capables de se trouver un but honorable.»

Le Prince s'éloigna en laissant sa victime dans le doute. Pourquoi l'avoir laissé vivre, et pourquoi même lui proposer de le rejoindre ? Pourquoi lui montrait-il une certaine sympathie alors que jamais son chef n'avait eu d'autres égards ? Pourquoi ne pas l'avoir violemment battu comme il l'avait fait à la personne qui détenait auparavant les pièces d'or, désormais symbole de sa pauvreté ? Plongé dans cette déferlante de questions, il soupira et attendit. Il venait de tout perdre, et pourtant il sentait avoir gagné quelque chose.
Les évènements s'étaient enchaînés rapidement si bien qu'il espérait toujours trouver la trace de sa collègue. Offrant une pièce d'or à un mendiant, il obtint sa réponse assez facilement, jusqu'à trouver une poubelle renversée et après avoir tourné quelques secondes, la patience n'étant pas son fort, il demanda à quelques gens dans les environs : tel un ourang-outan, l'agresseur aurait escaladé les murs d'un jardin pour pénétrer. Mais il y a combien de temps ? Que s'y était-il passé ? Dans l'attente de ces réponses, Enteri décida de flâner dans les alentours. Une fois qu'il eût perdu patience, c'est à dire quelques secondes plus tard, il décida d'entrer à son tour. La porte principale lui conviendrait mieux...
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MessageSujet: Re: Introduction d'Akina Hyunseg   Introduction d'Akina Hyunseg Icon_minitimeVen 20 Mai - 16:48

Une goutte de sueur perla sur le front invisible de la jeune yorka, accroupie au pied du mur. Elle s’autorisa à reprendre une grande inspiration, la dernière… Des bruits de pas lourds résonnaient depuis la rue, suivit par des grognements de colère alors que l’homme tentait de passer par-dessus le mur. Un dernier effort et il tomba de l’autre côté, juste devant Akina. Il se redressa doucement, son regard paniqué scrutant chaque parcelle du petit jardin, en vain. Dans sa main droite, une dague en argent menaçait de trancher le corps frêle de sa victime.

Akina bondit, et assena une coup de poing dans l’épaule osseuse de celui qui la cherchait désespérément. Mais ce n’était pas un simple coup. Car de sa peur elle avait fait naître une puissance électrique qui traversa le corps de l’homme au contact entre les deux peaux. Il recula sous le choc, tout en se tournant vers l’endroit d’un provenait le coup sans que ses yeux ne puisse en trouver le coupable. Le courant qui frappa chacun de ses muscles le fit convulser douloureusement et lui interdit tout mouvement ordonné. Il tomba à terre. Il n’était pas tout à fait paralysé, car son corps remuait, tiquant sous l’impulsion foudroyante. Cependant il était bien incapable de lutter.

Toujours invisible, la jeune yorka s’autorisa à respirer pour effectuer son prochain mouvement. Elle n’aurait pas l’avantage longtemps. Déjà parce qu’il allait vite recouvrir de cette magie qu’elle maîtrisait peu, ensuite parce qu’elle ne pouvait pas rester invisible longtemps, d’autant qu’elle devait envelopper ses affaires et ses vêtements dans le sortilège d’illusion. Elle s’empressa de donner un coup de pied dans la main qui tenait encore son arme fermement, par réflexe sans doute. L’homme lâcha un cri de douleur et ses doigts se desserrèrent. Akina écarta d’un nouveau coup de pied la lame affûtée.

- Je sais que tu es là, sale petit enfluaAAAAH !

La jeune yorka avait encore frappé de sa foudre, mais voila que ses réserves s’épuisaient. Elle se fit apparente, car en voyant l’homme se tordre de douleur, allongé sur le dos devant elle, elle sentait qu’elle avait suffisamment prit le dessus... pour l'instant tout du moins. Elle ramassa alors la dague qu’elle lui avait prise et la pointa dans la direction du brigand.

- Quel manque de jugement… Poursuivre une cible sans connaitre ses ressources. En fait, j’en reviens pas que vous m’ayez suivit pour de bon… Si vous aviez été plus malin, vous auriez juste fait semblant, pour que vos petits copains vous croient toujours des leurs, et vous auriez juste disparu.

L’homme se recroquevillait se lui-même, serrait les dents de douleur, contenait la rage qui l’emplissait en tentant de garder son sang-froid. Akina ne se laissa pas surprendre : elle voyait la main tremblante de son adversaire glisser le long de son mollet pour aller récupérer quelque chose dans sa botte droite. Elle donna un coup de pied dans son avant-bras et ressenti les reste d’un courant électrique traverser sa chaussure. Il était toujours sous l’influence de la magie élémentaire, mais l’énergie était en train de se dissiper. Pour éviter que l’homme ne recommence sa petite manœuvre, Akina se pencha au-dessus de lui, pointant le bout de sa lame juste au niveau de la jugulaire de l’autre et prit le couteau glissé dans sa botte. Elle tenait à présent une arme dans chaque main et le visage tombant en déconfiture de sa cible montrait qu’il n’en avait plus à sa disposition.

Regain de confiance, regain de courage et imperceptiblement regain de magie. Seulement la jeune yorka n’avait pas considéré que son adversaire puisse lui aussi utiliser les éléments. Elle n’avait pas fait attention à la main de l’homme qui s’était saisie d’une poignée d’herbe et enfonçait doucement ses doigts dans la terre meuble. Il afficha un sourire mauvais qui ne présageait rien de bon. Alors Akina voulut faire un pas en arrière mais… Ses pieds étaient prit dans des embranchements végétaux que l’homme avait fait sortir de terre pour l’immobiliser. Elle eut du mal à contenir sa panique. Le temps qu’elle tranche les racines piégeuses, il s’était relevé et avait retrouvé sa liberté de mouvements. Elle se redressa à son tour et vit fondre sur elle le poing lourd de l’homme, qui frappa le creux de son ventre. Elle n’eut le temps d’effectuer qu’un geste d’auto-défense peu précis et la dague qu’elle projeta en avant n’entailla que peu profondément la chaire de son agresseur. Elle le toucha à l’arcade et la blessure avait beau ne pas être conséquente, le sang se répandit rapidement et abondamment sur le visage de l’homme.

- D’accord, d’accord... Attends… Je… je voulais pas… toi et moi on est pareil…
C’était d’autant plus vrai qu’à présent elle souffrait horriblement, sentant ses entrailles se le point d’exploser. Juste retour des choses, après qu’elle l’ai frappé de sa foudre et de ses coups de pieds.
- On bosse pour quelqu’un d’autre… on a aucune raison de se battre sinon…
Il essuyait tant bien que mal le sang qui dégoulinait de sa plaie. Akina, repliée sur son estomac, tenait toujours les lames braquées sur lui. Mais elle sentait qu’elle perdait l’avantage. Ses forces diminuaient dangereusement et une envie de vomir l’empêchait de parler clairement.
- Tu vas… rester là, sinon…

Sinon quoi ? Elle-même n’en savait rien. Ils restèrent un moment face à face, silencieux, se jaugeant du regard comme deux chiens prêt à fondre l’un sur l’autre. L’instant semblait durer de longues minutes et Akina n’avait toujours pas idée de comment s’en sortir. Elle se rappela qu’elle devait sans doute l’interroger, mais sur quoi ? Elle tenta :
- Où est-il ?...
- … Qui ?
- Fait pas l’abruti !
- Bordel mais je… j’ai bien aucune de ce que tu veux fillette…
Elle s’approcha doucement de lui, haletante et furieuse pour des raisons qui lui échappaient.
- Tu ferais mieux de parler !

Il ne dit rien, la fixant en essayant de comprendre la situation, autant qu’elle-même tentait de trouver la question qui lui ferait répondre quelque chose de concret. Un autre moment interminable s’écoula, ils retrouvaient tous deux leurs forces et leurs esprits, mais aucun ne semblait vouloir reprendre le combat. Ils attendaient simplement, sans savoir quoi.

Un grincement de métal rouillé résonna dans le jardin. Enteri venait de les rejoindre. Un soulagement sans nom emplit le cœur de la jeune yorka. Sans baisser sa garde, les lames toujours pointées vers le brigand, elle chercha dans le regard du ladrini des indices, des critiques ou des félicitations, son cœur battant d’angoisse et de crainte d’avoir mal accomplit sa mission.

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MessageSujet: Re: Introduction d'Akina Hyunseg   Introduction d'Akina Hyunseg Icon_minitimeJeu 26 Mai - 19:11

Il s'agissait d'une belle maison, quoiqu'un peu petite. De nombreux vases et plantes se mariaient délicieusement avec les verdoyantes nuances qui paraient l'intérieur : ces gens-là étaient certainement fous... Du vert (la couleur que le ladrini aimait le moins) et une prolifique flore (que l'homme appréciait un peu plus) coloraient entièrement la pièce principale, et sûrement toutes les autres... Par endroits, certaines sculptures étaient vêtues de lierre et des tableaux contenaient même quelques fleurs, certains étant ainsi en relief. Enteri avait en effet entendu parler d'un couple un peu extravagant (ou complètement atteints, déséquilibrés selon certains) qui avaient cette pratique quelque peu... Originale, mais avoir directement à faire à eux... Cela ne faciliterait pas la tâche.
L'homme qui lui ouvrit la porte le salua timidement.

«Buon journo ! J'ai entendu parler de vos oeuvres et, ma foi, je souhaitais m'entretenir avec vous pour me faire une idée de cette sublimissime audace qui est de lier, d'unir les créations de l'homme avec celle de la nature, aussi comme j'en avais le temps et puisque je passais par ici je pensais à vous rendre une petite visite !»

Sa longue tirade d'introduction fut suivie d'un très succincte présentation, sur laquelle il resta évasive en espérant que les effets de Minuit empêcheraient son interlocuteur de se souvenir de lui. Malgré tout il n'avait pas vraiment le choix, c'est pourquoi il continua son discours en avançant que si l'opinion des autres était trop sévère, lui savait que cette originalité serait un jour reconnue... Prétendait-il.

«J'aimerais beaucoup défendre, répandre votre conviction, vos idées et surtout votre talent, mais vous comprenez, il me faut des arguments, il me faut pouvoir changer la vision, trop simpliste, de la plupart des gens qui vous pense idiot, écervelé, ou primitif au point de vivre en communion avec la nature ! Il nous faut changer les pré-jugés, combattre cette opinion, vaincre ces stupides idées reçues, nous nous devons d'éclairer ces illuminés, enfermés dans un conservationnisme désuet et bien plus primitif qu'il ne vous prétende l'être, mais il nous faut aussi et surtout avancer vers un lendemain plus moderne, plus ouvert, ainsi que plus... Beau, finit-il en soupirant d'extase à la vision d'un tableau véritablement "naturel"...
- Je savais qu'un jour l'on me comprendrait ! Vous voulez peut-être du thé ? Du vin ? Dites-moi ce que vous êtes venu voir ?
- J'aimerais commencer par votre jardin ; on le dit moins sain qu'une catin, murmura-t-il, conséquence de mille extravagances.»

Quelque chose dans sa voix avait changé, si bien que l'on eût cru entendre un ordre bien plus qu'une demande. Porté par de dangereuses ailes joyeuses, l'homme ne s'en formalisa pas et avança promptement dans la pièce suivante. Là, une gigantesque fenêtre donnait sur le jardin où... Un homme attaquait une jeune enfant ? !

«Qui sont-ce donc ?»

En réponse à la fausse surprise de son invité, l'homme paniqua plus encore ce qui lui fit casser la poignée artisanale de son originale fenêtre. Enteri voulut prendre une chaise pour briser la vitre mais celle qu'il prit en premier ne lui convint pas, c'est pourquoi il choisit soigneusement une autre qui lui paraissait plus appropriée à la situation... Avec un air tout aussi théâtral et précieux, il demanda à son hôte d'aller "quérir de l'aide". Pendant ce temps, il règlerait rapidement l'affaire. Brusquement, il jeta la chaise qui traversa la grande fenêtre, néanmoins il se promit de s'en faire construire une semblable à l'avenir...

Dès que l'homme fut parti, Enteri se hâta vers l'agresseur ; peut-être que s'il se dépêchait suffisamment, il pourrait revenir à l'auberge et... À un mètre et demi de sa cible, de puissantes racines l'entravèrent alors que déjà approchait son adversaire. Comme si son intention avait été de rester à distance, il n'essaya pas même de se libérer mais dans un mouvement uni et fluide, sa main gauche vint chercher une épine fixée à sa cheville droite et la lança sur son opposant ; sa position demandait une certaine agilité, mais elle permettait surtout au soleil de se refléter sur la chaise qu'il avait déplacée en premier de sorte à éblouir son ennemi. Dans un dernier mouvement, il prit tranquillement une seconde épine placée dans sa botte droite, sans même craindre le coup de lame qu'il para en abattant son coude sur le poignet hostile, afin d'ensuite placer l'objet pointu dans la seconde oreille du brigand. La scène n'avait duré que quelques secondes avant que les deux aiguilles n'atteignissent leur cible.
Ces fines pointes étaient enduites de sève et entourée d'orties si bien que dans un premier temps, elles irritaient l'orifice qu'elles étaient destinées à obstruer. En effet, grâce à la sève et aux orties, l'oreille était très rapidement bouchée or c'est à cet endroit que réside le sens de l'équilibre. L'homme qui ne faisait que se débattre tomberait bientôt, incapable de se tenir debout.
Enteri tourna enfin les yeux vers Akina, grandement soulagé de la voir en forme et fier qu'elle ait pu ainsi affaiblir un homme qui avait l'expérience des années, mais qui lui ne semblait pas être une âme bien née. Il sourit donc à sa protégée mais ne parla pas encore, car si sa victime reconnaissait sa voix, cela pourrait avoir de funestes conséquences. Passant son index sur ses lèvres, il désigna le mur par lequel ils pourraient simplement s'échapper. Plusieurs minutes s'écoulèrent avant que les gardes ne retrouvèrent son pathétique adversaire.

«Tu t'es très bien débrouillée, même si je pensais que tu l'aurais semé. Veux-tu un peu de repos avant de continuer ?»

Les rues les plus sombres étaient parfois les plus tranquilles et dans ce quartier tout du moins, les ladrinis étaient en surnombre c'est pourquoi il n'y avait pas de réel brigandage. Ils étaient en sûreté pourtant Enteri ne s'était pas arrêté : suivant le choix d'Akina, ils passeraient par l'auberge, histoire de voir dans quel état elle pouvait être, ou avanceraient jusqu'à une tour où ils pourraient continuer les exercices.

«Pendant qu'ils nous attiraient dans un piège, ils ont attaqué l'auberge. Mais nous pouvons utiliser cela à notre avantage, rajouta-t-il dans un sourire. Il faudrait les pousser à s'allier avec ces bandits pour qu'ils nous tendent une embuscade, de cette façon les brigands ne les attaqueront plus et nous pourrions les éliminer une fois pour toute. Car désormais, nous avons un espion dans leurs rangs... La seule chose qu'il te faudra faire, c'est rentrer, seule, et les persuader que leurs agresseurs m'ont blessé. Rester évasive sur les détails et te concentrer sur d'autres éléments que tu pourras prouver, telles sont les clefs de la tromperie. Mais n'oublie pas, nous trompons pour protéger, pas pour répandre la confusion ; si cette mission ne te convient pas, on pourrait passer directement à la suivante si tu préfères ? Il s'agit d'un peu d'escalade et quelques foulées sur les toits. Toutefois si tu commences par l'auberge, nous pourrions ensuite profiter du coucher de soleil !»

Si en effet commencer par l'épreuve du leurre était plus approprié, cela supposait que la jeune fille y aille seule, néanmoins qu'elle que put être son tempérament, ce serait chose aisée : qu'elle paraisse anxieuse, énervée, catastrophée ou n'importe quoi d'autre n'était pas important tant qu'elle parvenait à utiliser ces sentiments comme une arme, ce qui était malheureusement devenu indispensable pour les ladrinis. De la tromperie ? Plus que cela, il fallait forcer certaines personnes à penser ce que l'on voudrait, mais cela demandait une certaine tempérance de la part du ladrini : jamais Enteri, Artémius ni Erelda n'admettrait une utilisation abusive de cette capacité qu'ils enseignaient néanmoins à leurs frères et soeurs. Ainsi, il arrivait que certains d'entre eux ne passe pas ce test, alors même qu'il demeurait particulièrement intéressant : de cette façon il était beaucoup plus simple de dresser un portrait psychologique du nouveau membre et de l'orienter vers son idéal.
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MessageSujet: Re: Introduction d'Akina Hyunseg   Introduction d'Akina Hyunseg Icon_minitimeVen 27 Mai - 15:39

Enteri passa devant elle en coup de vent, se jetant déjà sur l’adversaire de Akina. Seulement il se fit prendre au piège des racines et dut rester immobile, quoique cela ne semblât pas le gêner. La jeune yorka observait la scène avec attention, sachant qu’elle ne pouvait qu’apprendre au contact d’un ladrini si renommé. En jouant habilement sur la nature des ronces bloquant ses jambes, il parvint à tendre un piège à la brute qui se jeta sur lui. L’homme, touché aux oreilles, organes les plus importants au combat, perdit l’équilibre et s’effondra à plusieurs reprise, ne parvenant pas à tenir debout. Akina se tourna vers Enteri et parvint à articuler :

- M… merci…

Il répondit en posant l’index sur ses lèvres. Akina acquiesça, comprenant qu’il lui faille peut-être garder le silence. Il n’avait rien dit en effet, et cela parut un peu étrange à la jeune yorka. Mais elle n’eut pas le temps de réfléchir, car il lui fit signe de repasser par-dessus le mur. Ils prirent donc la fuite ensemble, se fondant par la suite dans le décor du quartier dans lequel ils se retrouvaient. Dans leur silence, elle repensa à son agresseur, se demandant comment le combat se serait finit sans l’intervention de Enteri. Il s’adressa enfin à elle, la félicitant tout d’abord et notant qu’elle l’avait en quelque sorte surprise en décidant d'affronter son poursuivant. Quand il demanda si elle souhaitait se reposer elle répondit :

- Ça ira, je vais me remettre en marchant.

Elle allait déjà foncièrement mieux. Elle sentait toujours le coup dans son ventre, mais la douleur finirait vite de se dissiper. Son souffle et son rythme cardiaque était normaux, elle pouvait continuer. Elle réalisa tout à coup que par sa phrase le ladrini avait aussi implicitement rouvert le dialogue. Son « chut » silencieux n’était plus de mise. Tant mieux car Akina avait à lui parler, à commencer par savoir pourquoi il n’avait pas cherché à en savoir plus du brigand ?... Seulement elle n’eut pas le temps d’ouvrir la bouche qu’il s’était lancé dans un long monologue.

Fronçant les sourcils dès la troisième phrase, qui expliquait le début de leur plan, Akina se sentit perdue. Pousser qui à s’allier avec qui ? Les brigands et les gens de l’auberge ?... Et en quoi les pousser à leur tendre une embuscade… Une seconde, quel était le but des opérations ? Il se fit un peu plus clair quand il expliqua à la jeune yorka ce qu’elle devrait faire. Celle-ci ouvrit des yeux tout ronds. Il lui demandait de convaincre des gens, de mentir mais de « tromper pour protéger ». Alors d’une, protéger était bien le cadet des soucis de Akina, elle avait assez de se protéger elle-même et de deux, elle était parfaitement incapable d’une éloquence qui aurait pu tromper à ce point des hommes expérimentés. Une dernière solution s’offrait à elle, ne pas passer cette épreuve. Mais Akina comprenait que ce choix la ferait passer pour une lâche indigne de la guilde. Elle ne manquait pas de courage et mentir ne lui posait pas de problème de conscience, alors à y réfléchir elle pouvait tenter la mission, cependant…

- C’est quoi au final le but de tout ça ? Protéger qui ?... Et les brigands après qui vous semblez en avoir, ne sont-ils pas des gens comme nous, voleurs, trompeurs et profiteurs ?
Elle sentait qu’elle outrepassait peut-être ses droits en remettant en cause les dires du ladrini. Cependant elle poursuivit, hésitant un peu :
- Je ne suis pas de ceux qui prétendent agir au nom d’une justice et mettent leur vie en danger pour… rien probablement. Parce que, qu’a-t-on à tirer comme profit ici ? Et vous parliez d’éliminer des gens… si par là vous entendez les tuer…

Elle se tut un moment, mordant sa lèvre inférieure furieusement, alors qu’ils traversaient un groupe de passants. Une goutte de sueur perla sur son front, elle craignait d’en avoir trop dit, d’avoir parlé trop fort et sans retenir ses mots. D’ailleurs, il était étrange que lui soit si libre dans ses propos. On ne savait pas quelles oreilles pouvaient bien entendre leur discussion. Il venait d’évoquer un espion... qui leur disait qu’il n’y en avait pas un qui les surveillait discrètement ? A la fois amusée et inquiète d’avoir eu cette pensée, elle jeta des coups d’œil aux gens éparpillés et surtout aux animaux. Dans un autre contexte, elle aurait pu être celle qui les écoute sans qu’ils n’aient rien remarqués. Quand la foule se fut suffisamment éloignée, elle conclut d’un ton plus déterminé, et à voix basse.

- Je ne tuerais personne sur l’ordre d’un autre, désolée.

Peut-être avait-elle mal comprit après tout… Les directives de Enteri n’étaient pas claires en soit, alors ce mot « éliminer » qu’il avait employé était peut-être mal choisit. Quoiqu’il en fût, Akina commençait à douter concernant son envie de rejoindre la guilde. Elle s’était apparemment fourvoyée sur les objectifs des ladrinis et tenter d’en faire parti n’apparaissait plus comme un si bonne idée.

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MessageSujet: Re: Introduction d'Akina Hyunseg   Introduction d'Akina Hyunseg Icon_minitimeVen 27 Mai - 18:23

[loin des oreilles anonymes, nous sommes dans une ruelle, désolé de ne pas l'avoir assez précisé ! Au passage, n'hésite pas à prendre la parole pendant les transitions, car il est possible de revenir sur des faits antérieurs par la suite. Sinon, je ne pourrais pas faire avancer les choses et t'écouter et on ne peut pas non plus faire trois réponses entre chaque "parties".]

"Voleurs, trompeurs et profiteurs". Les trois mots firent instantanément se raidirent le ladrini, les valeurs qu'il respectait et sa vision des choses. Peut-être aurait-il dû laisser Erelda s'en charger, car les ladrinis n'étaient en rien une organisation criminelle. Une chose était désormais sûre, son résumé n'avait pas été assez claire toutefois il commença par enlever son bandeau afin de plonger ses yeux clairs dans ceux de la jeune fille. Profondément, il voulait vérifier si elle n'était pas le genre de personne à reposer sur quelqu'un d'autre, ou au contraire à écraser la liberté des autres. Elle ne voudrait pas tuer, mais il y aurait bien une épreuve de meurtre car c'est un talent nécessaire à la survie ; les cibles étaient toutefois rares et à l'instar de la tromperie, il arrivait que cette mission saute, cependant...

«Si tous les criminels étaient emprisonnés, quelle prison pourrait les accueillir ? Fort heureusement, chaque groupuscule comme ceux que nous avons affrontés possède des soutiens et ils ignorent la loi. Nous devons les dissoudre afin qu'ils comparaissent, individuellement, devant la balance des gardes mais tous ne se rendront pas sans une large effusion de sang. Pour éviter que la ville ne soit mise à feu et à sang, nous devons tuer certains d'entre eux, ceux qui vivent dans cette immunité. Car ces brigands, que tu dis être comme nous, ne tuent que pour le pouvoir, violent pour se satisfaire et usent de la force sur les plus faibles. Jamais, murmura-t-il les yeux illuminés d'espoir, jamais je ne les laisserai semer le chaos pour leur petite personne. Tu parles de profit ? Je ne t'ai promis aucune richesse, simplement la survie, mieux encore la Vie. À cause de ces brigands, nous sommes parfois traités comme des vermines, mais nous nous battons contre ce barbarisme et si nous les laissons faire, si la ville entière est contre nous, nous mourrons en même temps que les libertés que nous espérons leur offrir, c'est-à-dire la garantie de ne pas être des victimes dès que les gardes s'éloignent.»

Enteri avait parlé d'un ton calme, sans s'énerver ni se montrer impavide. Cependant il était pour lui très risqué de se montrer si humain car l'image d'un meneur infaillible, à laquelle nombre de ladrinis qui ne l'avaient pas rencontrés espéraient, n'était pas celle qu'il cultivait. Au contraire, il se clamait mortel mais également hérault des principes qu'il disait fondateurs de leur groupe, principes qui eux ne mourraient jamais. Derrière l'image criminelle des ladrinis, pour lui résonnait celle des libertés et si la jeune fille les voyait encore comme des voleurs, des trompeurs ou des profiteurs sans nul autre but que de rivaliser avec les lois qui s'imposaient à eux... Il reprit sa tirade, la face voilée d'une douleur visiblement retenue.

«Parfois, des criminels se rassemblent dans une auberge et le temps que les gardes se réunissent pour les en déloger, ils ont le temps de partir. Nous devions éviter qu'ils ne sèment la pagaille ici, toutefois on ne m'avait évoqué qu'un groupe de quelques bandits or ils étaient bien plus nombreux. Tu dis que ces brigands sont comme nous ? En rentrant dans l'auberge, tu pourras considérer l'ampleur des dégâts, peut-être même auront-ils emmené la serveuse avec eux, supposa-t-il en serrant la mâchoire. Ces gens-là ne s'arrêteront pas une fois avoir visité les geôles de la ville et le seul moyen est de dissoudre le groupe, l'éliminer. L'embuscade a pour but de les mette hors d'état de nuire, pas de les tuer tous, mais si nous laissons vivre ceux qui sont à leur tête, ils recommenceront leurs crimes.»

Pendant qu'il continuait à se justifier, Enteri pensa à la vision des choses de la jeune fille, légèrement trop optimiste. Si les gens étaient naturellement bons et respectaient l'autorité, le meurtre aurait certes été inacceptable, mais tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser et ces gens-là, en l'absence des gardes, n'hésitaient pas à violer les lois. D'autres préfèrent simplement voler plutôt que de travailler ou tuer pour gagner leur vie, n'ayant aucune crainte à briser l'honnêteté. Peut-être qu'en vivant à son tour l'extrême violence que cela pouvait engendrer, Akina comprendrait mieux l'importance des ladrinis ? Dans cet espoir, Enteri lui tendit Minuit.

«Nous devons éviter que certains truands ne parlent en notre nom et ne se développent, mais nous devons aussi protéger leurs victimes pour garder des contacts à plusieurs endroits de la ville. Nous avons aujourd'hui l'occasion de faire les deux en même temps et si tu as peur de ne pas être assez convaincante, prends le bandeau avec toi. Ils auront déjà des doutes s'ils ne me voient pas, plus encore si tu les dis que j'ai été blessé. La crainte d'être de nouveau attaqués les obligera à passer un accord avec leurs bourreaux.»

Si la proposition de passer directement à la suite était toujours d'actualité, Enteri ne pouvait que s'interroger sur ce que voulait la jeune Akina. En lieu d'une vie d'exploitée, où une misère récompenserait des journées aussi dures physiquement que psychologiquement, l'homme voulait lui faire connaître les passions que lui-même vivait chaque jour avec intensité. Mais si elle ne voulait pas de cette vie ? Devrait-elle vivre comme les gamins des quartiers, risquant chaque jour leur vie pour un morceau de pain ? Il pourrait sûrement lui trouver quelque chose pour lui éviter cela mais à long terme, cela lui serait également problématique. Heureusement qu'elle n'était pas tombée sur un instructeur plus sévère car son optimisme était un défaut que le ladrini nota ; au moins n'était-elle pas un meurtrier sanguinaire sans foi ni loi.
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MessageSujet: Re: Introduction d'Akina Hyunseg   Introduction d'Akina Hyunseg Icon_minitimeSam 28 Mai - 19:09

[ya bien au moins quelques pigeons qui traînent (possibles yorkas dans l'esprit de Akina), et la possibilité de croiser des gens même dans les endroits les plus reculés non ? Et désolée de faire traîner les choses, mais c'est tellement plaisant ^^ (et plus réaliste aussi sans doute). Je te laisse poser la situation pour la suite, mettre en place l'épreuve pour que je fasse pas nawak]

Il était clair que Akina avait heurté le ladrini dans ses propos, aussi elle se tut à partir de ce moment, attendant ses réponses. Il sembla réfléchir un moment… Puis il ôta son bandeau et posa son regard sur les yeux de la jeune yorka. Intriguant… les pupilles de l’homme se faisait plus précises et enfin elle avait l’impression de vraiment le voir. Elle n’en fut que plus attentive au nouveau monologue qui suivit. De ce qu’elle comprit, il y avait trop de criminel et certains méritaient plus que d’autres, comme les ladrinis, de payer leurs crimes par la mort. Dans ce cas, pensa Akina, beaucoup trop de monde devrait périr. Elle laissa tomber son regard sur le sol, ne lâchant plus des yeux les pavés qui défilaient sous ses pieds. Perdue dans ses pensées, elle attrapa au vol « ne tuent que pour le pouvoir, violent pour se satisfaire et usent de la force sur les plus faibles » et alors son regard se fit plus dur, plus déterminé, plus haineux. Un souvenir remonta dans ses entrailles qu’elle sentait brûler tout à coup ne sachant si c’était encore le coup qui faisait effet où le dégout des images qu’elle revoyait dans sa mémoire. Ces brigands étaient donc ce genre… rien à voir avec elle, rien qui ne mérite l’honneur d’être nommé ladrini. Sa rage la rendit sourde à la fin du discours de Enteri et quand il fit une pause le silence soudain la ramena à la réalité.

- Oui…

Elle se contenta d’acquiescer, n’ayant de toute façon pas vraiment entendues les dernières paroles de Enteri. Elle serrait les dents, tentant de chasser la sensation désagréable qui s’était emparée d’elle. Quand il reprit la parole, car il n’en avait pas encore finit de convaincre la yorka, elle consentit à jeter un coup d'œil dans sa direction. Le visage de Enteri était fermé, l’homme tentait de contenir une émotion négative et cela transparaissait d’autant qu’il n’avait plus son bandeau enchanté. Il s’étalait en longueur pour s’expliquer, se justifier. Son éloquence était grande et Akina comprenait que cela devait lui servir bien des fois. Lui n’aurait aucun mal à accomplir la tâche qu’il lui demandait d’effectuer. Une pointe de jalousie tiqua dans l’esprit de la yorka. Enteri en revint à la possibilité d’un viol, imaginant la serveuse de l’auberge pour victime. La colère dissipa toute autre émotion et Akina ne put retenir un « ksssssh » haineux. Son regard fixait loin devant elle, attendant de voir l’auberge se dessiner au coin d’une prochaine rue. Elle pensait toujours qu’elle n’était pas la mieux placée pour faire régner la justice du point de vue de l’autre, mais il l’avait persuadée, au moins pour ce jour, de donner la mort à certains pour que cesse leur barbarie.

- Je suis d’accord… si ceux-là sont si mauvais, ils le méritent sans doute…

Comme il lui tendait son bandeau, elle marqua sa surprise et chercha dans le regard de l’homme la raison qui pouvait le pousser à lui faire tant confiance. Elle prit l’objet délicatement, ses mains tremblant légèrement… Son caractère de voleuse la fit penser un instant qu’elle aurait pu fuir subitement et garder le bandeau pour elle. Mais il en était hors de question, déjà parce qu’il l’aurait sans doute retrouvée rapidement et surtout parce qu’ils feraient bientôt parti du même clan. On ne vole pas ses semblables, voila une leçon que son père lui avait enseignée, il y avait bien longtemps, mais qui restait gravée à jamais dans sa mémoire.

Dans sa dernière tirade, Enteri évoqua une chose à laquelle Akina n’avait pas pensé et qui finit de la convaincre : en aidant les populations locales, ils se feraient des alliés importants : indicateurs, complices et surtout silencieux face aux questions des gardes… enfin s’ils avaient suffisamment de reconnaissance et d’honneur. Il la rassura ensuite quelque peu, ce qu’il lui demandait n’était pas infaisable, il suffirait de jouer un moment la comédie. Ca ne serait pas naturel pour Akina, mais elle s'en sentait capable. Elle serra le bandeau dans sa main, attendant le dernier moment pour le mettre. Quand l’homme eut finit de parler, elle prit le temps de parler à son tour.

- Merci pour ça… dit-elle en montrant ce qu’elle tenait dans sa main. Je ferais ce que vous me demandez, du mieux que je peux.
Elle ravala sa salive et choisit ses mots suivants. Il lui fallait décidément plus de temps que lui pour formuler à haute voix ses pensées. Surement parce qu’elle n’avait pas eu l’occasion de dialoguer normalement depuis des années…
- Je voulais vous dire aussi, vous avez du mal me comprendre… Je ne suis naïve au point de ne vouloir tuer personne, je l’ai déjà fait pour défendre ma vie mais… L’idée de le faire sur l’ordre d’un autre, sans connaitre les raisons, en se contentant d’obéir… je ne veux pas, c’est tout.

Ses anciens bourreaux, eux, ne souciaient pas de ces choses. Et ils avaient tués sans regrets, pour une poignée d’or ou même pour passer le temps, ne se souciant pas une seule seconde de savoir qui étaient leurs victimes. Elle ne voulait jamais leur ressembler, approcher de près ou de loin leur comportements infâmes. Et aujourd’hui, l’occasion de pourfendre de gens comme eux se présentait. Elle n’allait pas tourner le dos, elle poursuivrait sa vengeance. La justice lui importait peu, seule sa haine et son ressentit guidaient sa détermination.

Ils poursuivirent leur marche, assez calmement. Akina se motivait intérieurement, cherchant du courage dans sa colère et les souvenirs glauques qui hantaient son esprit. Elle commençait à reconnaître les rues, elle était passée par là plus tôt dans la journée, angoissée et stressée à l’idée de rencontrer un membre important de la guilde qu’elle voulait rejoindre. Elle était maintenant bien plus en confiance, et le tissu tenu dans sa main y avait grandement participé. A quelque distance de l’auberge, encore invisible à leurs yeux, elle avait trouvé le sang-froid nécessaire à ce qui allait suivre.

- Une seconde… Elle s’arrêta. Redites-moi ce que je dois faire concrètement… Et surtout, quelle est la suite du plan cette fois. Que je ne sois pas surprise ou que je réagisse mal.

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MessageSujet: Re: Introduction d'Akina Hyunseg   Introduction d'Akina Hyunseg Icon_minitimeMer 29 Juin - 15:27

De nouveau, Enteri tiqua aux paroles de sa protégée lorsqu'elle confessa avoir déjà tuer pour sauver sa vie. La façon dont elle l'avait avoué lui fit imaginer soit qu'elle n'avait pas ressenti la culpabilité du crime premier, soit qu'elle avait dû le faire à de bien nombreuses reprises mais le ladrini ne préféra pas revenir dessus. Il n'était jamais bon de rouvrir les plaies du passé, surtout dans leur ordre parfois malfamé.
Mais il réagit surtout lorsqu'il entendit la jeune fille continuer en se disant incapable de tuer sans raison valable.
L'auberge se profila finalement à l'horizon tandis que le Soleil décroissant indiquait entre seize et dix-sept heures. Les traces de lutte apparaissaient à peine : le bâtiment étaient intact mais à l'intérieur, une table s'était cassée sous le poids d'un homme maltraité et plusieurs débris de bouteilles vides constellaient les flaques éparses. Tout le personnel semblait s'être attelé à la tâche de reconstruction et une humeur maussade régnait à laquelle s'ajoutaient des odeurs d'alcool et de sang. La réparation coûterait chère et certains clients n'étaient sûrement pas près de revenir...
L'auberge était toutefois encore loin et ces détails leur étaient encore invisible, pourtant un homme semblait attendre à l'entrée que reviennent les deux voleurs. Enteri pivota dans l'allée la plus proche pour sortir de son champ de vision et reprit la conversation.
«Bon, nous y voilà... Si quelqu'un garde l'entrée, c'est sûrement qu'ils nous attendent, ou plutôt qu'ils m'attendent pour me faire payer de ne pas les avoir protéger. Nous sommes donc dans une mauvaise posture et ça tombe bien : plus les choses semblent s'être gâtées, plus la victoire sera éclatante. Ils veulent se venger de moi, mais pas de toi donc tu n'as rien à craindre même s'ils ne seront pas très amicaux avec toi... Ton objectif, c'est d'attirer ceux qui ont attaqué les lieux et qui veulent ma mort, en utilisant le personnel de l'auberge. Le mien, c'est de voir de quelle façon tu vas t'y prendre mais n'oublie pas que tant que Minuit est avec toi, tu ne risques rien. Veux-tu encore un peu de temps pour te préparer ?»
Il ne pouvait s'empêcher d'être nerveux car la liberté qu'il offrait à Akina pouvait se montrer étouffante ; si elle pouvait s'autoriser n'importe quel moyen pour parvenir à sa fin, élaborer un plan pour faire sortir un brigand aussi prudent que celui qui avait pu s'attaquer à eux n'était pas chose aisée. Cependant, l'estimation, la planification et l'action étaient trois composantes essentielles et il était impensable qu'il ne jugeât pas la deuxième qui pour lui était la plus intéressante. Peut-être allait-elle se révéler être un stratège bien plus efficace que la plupart des ladrinis qui préféraient l'action ? Dans tous les cas, la pression et l'inconnu devaient se dilater sur sa pupille en une douce adrénaline et Enteri imaginait sans grand-peine la confusion qui devait étreindre sa jeune recrue.
«Une seconde… Redites-moi ce que je dois faire concrètement… Et surtout, quelle est la suite du plan cette fois. Que je ne sois pas surprise ou que je réagisse mal.
-Le plan, c'est à toi de le tisser ! Il faut simplement attirer les lâches qui nous ont attaqués, je compte sur toi. Improvise mais n'oublie pas que tu as Minuit avec toi !»
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MessageSujet: Re: Introduction d'Akina Hyunseg   Introduction d'Akina Hyunseg Icon_minitimeMar 12 Juil - 23:46

Alors que Enteri donnait à Akina les derniers détails de la mission, la jeune yorka sentait son cœur battre de plus en plus vite. L’angoisse montait, des vagues de chaleur et frissons faisaient la course sur sa peau, la laissant dans un état tremblottant incontrôlable. Le chef des ladrinis se voulut finalement rassurant et quand il évoqua le bandeau, elle le serra un peu plus fort dans sa main. Comme elle fixait son supérieur en lui posant sa dernière question, celui-ci répondit qu’elle avait le choix, qu’elle était totalement libre.

Il répéta le nom de « Miniut » et la jeune yorka esquissa un demi-sourire en comprenant qu’il s’agissait du tissu qu’elle tenait fermement. Qu’il l’ait nommé montrait son attachement à l’objet et Akina n’en était que plus fière qu’il le lui confie. Elle prit une grande inspiration et se tourna vers l’entrée de l’auberge, détachant son regard de l’homme qui se tenait à ses côtés.
- J’y vais… à toute à l’heure, j’espère.

Un instant elle crut que ses jambes n’obéiraient pas mais elle fit un pas, un autre… Machinalement, elle s’était mise en marche. Ses mains tremblaient doucement et eurent un peu de mal à nouer Minuit autour de sa tête, couvrant ses yeux. Elle voyait le monde dans un flou inhabituel, qui ne la dérangeait que par son étrangeté. En observant l’entrée de l’établissement approcher, ses entrailles se nouèrent. Elle n’avait aucune idée de ce qu’elle allait y découvrir et savait encore moins comment agir pour combler les attentes de Enteri.

Elle passa le seuil de l’auberge, un perle de sueur brillant sur son front, et fit quelques pas à l’intérieur, découvrant peu à peu les traces de lutte, dévisageant les hommes affairés au rangement. Les sourcils froncés, ceux-ci semblaient de fort mauvaise humeur. Il n’y avait plus aucun client assis aux tables ou au comptoir et elle se sentit bien seule au milieu de l’agitation. Grâce au bandeau sans doute, les hommes ne la remarquèrent qu’après une petite minute. L’un d’entre eux, gros bras et visage barbouillé d’une barbe mal rasée, vint vers elle, un chiffon censé nettoyer les taches d’alcool dans la main.
- N’est fermé, p’tite, va voir ailleurs !
- Qui a fait ça ?

L’homme grimaça, se demandant sans doute quelle audace pouvait bien autoriser la jeune fille à lui poser telle question. Il tenta de la dévisager, cherchant des indices dans son expression. Cependant, Miniut semblait fonctionner à merveille, aussi l’homme ne put lire aucun sentiment sur le visage de Akina. Heureusement, car celui-ci n’affichait qu’une crainte hésitante.
- Pas tes affaires. Dégage !
- Vous ne savez pas ? Moi oui… Un ennemi que nous avons en commun.

Un second employé approcha. Dans son regard une lueur malicieuse. Il fit mine de frapper l’épaule de son collègue, mais sa main ne toucha l’autre que mollement et il lui lança un regard complice que la jeune yorka remarqua.
- Soit pas si méchant avec les enfants, Gren, elle a sans doute soif la petite… tu veux un verre d’eau ?
Cette attitude était des plus douteuses et Akina ne crut pas la gentillesse de l’homme qui était arrivé. Celui-ci, mince, les cheveux longs et blond, avait une allure soignée.
- Pas vraiment, je veux savoir qui a fait ça.
D’un geste de la main elle désigna le carnage autour d’elle. Le blond sourit.
- Je suppose que tu en as une petite idée… jeune ladrini.

A ces mots, l’autre réagit et saisit les bras de la yorka, les bloquant dans son dos. Les doutes de Akina étaient confirmés, il l’avait reconnue. A ses vêtements sans doute, car son visage restait inaccessible.
- Vous avez tort de faire ça, je suis venue pour vous aider. Je veux vous venger.
- Toi ? Ha ! ha ! haha ! Tu vas nous aider, ça oui. Mais nous venger… hahaha ! laisse moi rire ! tu t’es vu ? à peine arrivée déjà immobilisée.

Comme elle avait envie d’exploser. Libérer sa foudre, projeter ses hommes aux mains sales loin d’elle, puis prendre la forme de l’oiseau ou se faire invisible et fuir… Dire qu’elle était là, sincèrement prête à leur rendre service au nom de sa caste, eux déjà se faisaient mauvais avec elle.
- Pourquoi ?
- A cause de vos conneries, c’est nous qui trinquons. Alors vos guéguerres entres malfrats, vous irez les faire ailleurs la prochaine fois !
- Mais…
- Heureusement que vos ennemis nous ont laissé une chance de récupérer notre caisse. Ils vous veulent, toi et ton chef, et voila que tu débarque ici haha ! La moitié du travail de fait !

Akina baissa la tête et garda le silence un instant… Il fallait jouer finement à présent.
- C’est votre argent que vous souhaitez à ce point récupérer ? Et votre honneur ? Vous me remettriez à ces monstres pour quelques pièces ?
Ils ne surent que répondre, prit au dépourvu. L’assurance de la jeune fille semblait les décontenancer. Mais pas moins qu’elle-même, qui se demandait bien où elle avait puisé le courage de prononcer ces mots. L’adrénaline courait dans ses veines, son cœur frappait sa poitrine avec violence. Elle se mordit la lèvre inférieure et reprit, sentant qu’elle ne devait surtout pas laisser filer cette force qu’elle se découvrait.
- Si ce n’est que l’or, mon maître et moi saurons vous remboursez largement. En plus, on vous propose de vous débarrasser de ceux qui ont ravagé votre auberge. Qu’avez-vous à perdre ?

- Tu crois qu’on va t’faire confiance, gamine ?
Gren, le baraqué, lui plia le bras dans le dos, ce qui imprima sur son visage un rictus douloureux. Mais l’autre posa une main sur l’épaule du malabar, lui intimant de cesser.
- Attends une minute. On la tient, et elle nous propose mieux que ces loubards qui attendent qu’on la leur livre.
Le blond, apparemment supérieur de Gren, se pencha ensuite vers elle.
- Il nous faut seulement une garantie, tu comprends bien ?
« Vous m’avez » avait-elle envie de répondre. Seulement elle chérissait sa liberté et souhaitait plus que tout la retrouver au plus vite.
- Vous me dites où trouver les autres, vous avez tout mon or. Je reviendrais plus tard vous donner le reste de votre du.

Le blond fouilla à sa ceinture et en arracha la petite bourse de tissu qui s’y trouvait. Il la secoua et en évalua le tintement avant de l’ouvrir. Ce n’était pas la panacée, juste le fruit de quelques larcins. Il fouilla ensuite ses poches et en extirpa le couteau de la yorka, dont il admira la finesse. Comme elle se renfrognait et s’agitait à le voir manipuler sa lame, il comprit qu’elle tenait à l’objet plus qu’à son or. C’était faux, mais feindre l’attachement au couteau leur ferait croire qu’ils avaient là une bonne garantie.
- Je garde ça. Gren, tu vas chercher les autres…
- Je la laisse partir alors ?
- Oui.

Il lâcha Akina qui délia ses muscles noués de mouvements amples. Le blond la saisit presque immédiatement par le col.
- J’ai du mal à croire que tu puisses seule tendre une embuscade à ces gars, alors je te laisse cinq minutes pour te préparer, aller chercher du renfort ou ce que tu veux. Mais gare à toi, si tu disparait, non seulement tu reverras pas tes affaires de si tôt, mais t’en fais pas que j’ai des gars à moi qui sauront de retrouver et tu paiera ton mensonge !
- C’est entendu.

Elle n’en dit pas plus et marcha d’un pas vif vers la sortie, toute étourdie d’avoir réussi. Enfin, le plus dur restait à venir… Et elle doutait elle-même que tendre une embuscade était à leur portée, à elle et à Enteri. Elle ne gardait d’espoir que grâce à la confiance qu’elle avait en ce Prince qui lui avait accordé la sienne. Elle regagna rapidement l’endroit où ils s’étaient séparés et, encore haletante, ôta le bandeau pour le lui remettre.
- Ils vont revenir à l’auberge, vite !
Elle retrouva un peu son souffle et se souvint d’une promesse faite aux tenanciers.
- Oh et… j’ai promit aux gens de là-bas de les rembourser…

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MessageSujet: Re: Introduction d'Akina Hyunseg   Introduction d'Akina Hyunseg Icon_minitimeLun 18 Juil - 17:52

Il y avait, au coin de la rue, un homme poussant un chariot de quincaillerie. Il y avait, au coin d'une cage, un petit oiseau picorant dans un tas de graine. Le malheureux ne vendait pas grand chose, hélas : seules quelques pièces étaient tombées quand il avait commencé à jouer d'un petit instrument, une flûte de pan. Son talent lui avait en effet permis de récolter de l'argent mais il avait alors dû promettre de ne plus jouer de la journée ; cruelle monde tel que celui où l'on sait nos aptitudes non reconnues ! Mais lorsqu'il avait vu une jeune fille, seule, se diriger vers une auberge qui avait récemment été saccagée, son visage triste s'était illuminé d'un sourire étrangement saint. Il ouvrit la cage qui laissa sortir le petit oiseau puis courut derrière lui comme pour le rattraper.
Lorsqu'Enteri regardait sa protégée partir vers l'auberge, il ne peut s'empêcher de craindre pour elle. Il se sermonna intérieurement d'une peur aussi paternelle car il se devait d'être dur toutefois une autre partie de lui-même n'aimait pas ce genre de risques, c'est pourquoi il emprunta l'artère principale. Flint, son petit colibri, se posa rapidement sur son épaule accompagné d'un mendiant ; un mendiant qu'il avait payé pour surveiller l'auberge et il ne s'était pas trompé, puisque l'homme avait obtenu certains éléments. Quatre - seulement quatre - hommes, soit un archer, un épéiste, une armoire à glace à la hache et... Une femme ? Une simple femme, armée d'une petite dague ? Non, une femme qui gouvernait les quelques hommes qui étaient passés à l'action. Une femme acariâtre, armée d'un fouet, qui avaient surgit la première comme une louve !

«Bien. Reste à ton poste. Ce doit être une embuscade alors prépare-toi. As-tu de quoi écrire ?»

Arrivé près du chariot - qui, à y bien regarder, n'était pas aussi banal - l'homme laissa Enteri écrire quelque chose sur un bout de papier qu'il enroula autour de Flint : «Direction : repaire» souffla-t-il au petit volatile. Déjà l'oiseau s'était-il envolé, usant des pouvoirs de sa pierre de sphène. Dans un dernier regard de gratitude à l'homme au chariot, Enteri retourna là où il avait laissée Akina. Tout était en place, il n'y avait plus qu'à espérer qu'elle s'en était tiré ; le ladrini lui avait fait confiance.
Plusieurs secondes passèrent, peut-être même une minute ou deux. Avant qu'Akina ne revienne. Son expression timide s'était changée en une crainte pressée mais la peur l'avait quittée ; le Prince en était certain, en les affrontant la jeune ladrini avait grandi ! Il préféra cependant ne pas jouer avec ses nerfs et l'écouta en reprenant Minuit.

«Ils vont revenir à l’auberge, vite ! Oh et… j’ai promis aux gens de là-bas de les rembourser…»

Une expression de douleur remplaça la surprise qu'il avait arborée. Rembourser ? Non mais non, non non, y 'faut pas ! Oh, tant pis, il trouverait bien un moyen pour épargner les maigres caisses de la caste. Il faudrait ruser et maintenant que ses pions avaient été placés... Le ladrini prit appui sur le rebord d'une fenêtre afin de sauter puis se hisser sur une poutre ; là, il attacha le bandeau et répondit, agenouillé sur son perchoir, à Akina.

«Les renforts vont arriver, il nous faudra gagner un peu de temps. Il y a également un chariot rempli d'explosif qui leur évitera de fuir et... Je pense qu'il nous assurera le soutien des gens de l'auberge, d'une façon ou d'une autre. Reste sereine, en dépit des apparences, nous avons l'avantage du nombre. Et de la force, reprit-il en faisant un clin d'oeil.»

Il redescendit ensuite de sa poutre puis sortit de la petite allée avec Akina pour rejoindre l'artère principale, tranquillement.

«Je suis fier que tu t'en sois sortie, ajouta-t-il sincèrement soulagé. S'il te plaît, laisse-moi juste organiser notre rencontre, je m'occupe de tout.»

D'un pas nonchalant, le ladrini entra dans la taverne et garda la bouche entr'ouverte. Il avança en faisant un tour sur lui-même de façon tout à fait décontractée, pour observer les dégâts d'une manière très détachée. Il regarda ensuite le plafond puis ses lèvres s'étirèrent encore plus... Dans un bâillement qu'il étouffa quand même de sa main, puis il se laissa tomber sur une chaise qui faillit tomber par terre sous son poids. Avachi, son bras droit passant par-dessus le dossier et sa jambe posé sur un bras de la chaise lui donnait une apparence négligée, une apparence de véritable ahuri. Il n'avait d'ailleurs pas encore commencé à se balancer qu'un homme lui avait adressé la parole avec furie.

«Que fait cet abruti ici ? C'est qui ?
- Oh, je prendrais une tisane. La journée n'a pas été de tout repos, voyez-vous ?
- Alors c'est toi, le messager ? Tu as transmis le message à ton chef ?
- Oui, une décoction de queue de cerise, comme d'habitude. Oh, le message ? Non. Enfin je veux dire, si. La réponse est non.
- Ce crétin se moque de nous, hurla Gren en malaxant son poings comme s'il le démangeait.
- Non attends. Nous pouvons bien lui offrir... Une tisane.
- Une décoction de queue de cerise, reprit le ladrini dans un sourire éclatant comme s'il ne comprenait pas la situation.»

Il y eut du mouvement. D'abord Gren s'éloigna vers la cuisine, puis le blondinet s'approcha de l'homme assis tout en tirant un sabre vulgaire d'un fourreau artisanale. Le message était clair : pas bouger. Puis les yeux du blond trouvèrent ceux d'Akina en déformant ses lèvres d'un rictus de victoire. À cet instant, Enteri se leva prestement et sa chevelure effaça la vision de l'homme qu'elle pouvait avoir. Et inversement, l'homme ne voyait plus la jeune fille. À droite, ce qu'il lui avait pris attendait sur une armoire : lui n'avait donc qu'à attirer l'attention du tavernier de l'autre côté.

«J'étais également venu vous offrir quelque chose. Un moyen de refaire resplendir cet endroit. Car c'est pour cela que vous êtes passés... De l'autre côté, n'est-ce pas ? L'argent vous manque, la concurrence vous pèse... Regardez, ce vase par exemple reflète bien l'essoufflement que connaît cet établissement...»

D'un geste brusque, il fit tournoyer le vase au moment où l'autre homme allait se retourner ; le blondinet parvint cependant à rattraper l'antiquité juste avant qu'elle ne tombe et regarda pendant quelques secondes le vase : il n'apportait en effet pas une décoration des plus remarquable. Il voulut reprendre la parole mais Enteri fut plus rapide.

«Maintenant vous vous doutez bien que nous pouvons donner cette recette à n'importe qui et...»

Le ladrini se figea. La seconde suivante, la porte s'ouvrit avec fracas. Il n'avait pas eu le temps de complètement gagner sa confiance mais il espérait au moins qu'Akina avait récupéré ses effets. Les nouveaux arrivants n'étaient sûrement pas arrivés pour boire un coup... L'homme qui rugit d'une façon bestiale semblait être à leur tête mais ce n'était pas possible : on lui avait affirmé qu'une femme avait pris les commandes. Elle devait attendre le bon moment pour apparaître, cela ne faisait aucun doute... Quand une lame vint caresser les vêtements sombres du ladrini, il comprit qu'il se trouvait en mauvaise posture... Mais il remarqua aussi l'homme avec lequel il avait eu affaire dans une sombre ruelle, homme qui avait subi quelques molestations au vu d'une traînée rouge qui barrait l'une de ses joues. Il trahirait sûrement mais entouré de l'épéiste et de l'armoire à glace, il devait pour l'instant se tenir à carreaux. Ils étaient donc cinq, si l'on comptait Gren qui allait débouler - une tisane à la main...
L'homme massif à la hache avait ordonné au tavernier qu'on lui livre l'enfant et l'autre voleur ; dans un murmure, Enteri s'était adressé au tavernier : «N'oublie pas, nous pouvons les vaincre. Et restaurer cet endroit.» Il balaya ensuite la salle pour chercher Akina des y eux mais il n'eut pas le temps de la trouver, surpris par la froide sensation au niveau de son cou. Rester calme, il fallait rester calme. Son bourreau s'adressa au nouveau groupe en demande de garanties ; peut-être n'avait-il pas fait cela pour son auberge en fin de compte... Son interlocuteur eut un rire, signe que finalement, il n'était pas si disposé à remplir sa part d'un éventuel contrat que prévu et le blondinet parut décontenancé lorsque l'autre tira son épée. C'était le moment. Enteri pressa l'artère brachiale du coude qui tenait la dague de damoclès, provoquant des fourmis dans le bras de son porteur. Il lui saisit le poignet, donna un coup de coude sur ses côtes et se retourna pour se retrouver face au corps, plié sous la pression de la clé de main, de l'homme qu'il frappa d'un violent coup de coude au sommet de la tête tout en la retenant avec son genoux. Lorsque l'apparent chef de groupe vint vers lui, il vit son second se diriger vers Akina suivi du traître infiltré.
Enteri avait encore en main le bras de son agresseur à moitié évanoui, bras qui tenait toujours la tranchante. Il para ainsi la première attaque du colosse mais l'impact fit lâcher à la main inanimée son arme si bien qu'il la lâcha mollement pour attirer son ennemi plus loin. Gren arriva à cet instant précis, tirant son épée mais lâchant la tisane. Il était encerclé. Désarmé. Il se précipita sur Gren, invoqua le vent pour bloquer son épée, l'utilisa comme marchepied pour monter sur une poutre et utilisa de nouveau ses pouvoirs pour attirer l'arme du blondinet. Il redescendit prestement loin de ses deux ennemis mais très vite ceux-ci le rattrapèrent et il n'avait alors plus d'autre chois que de leur faire face. Il était désormais armé. L'adrénaline parcourait chacun de ses membres tel un maelstrom de bravoure qui l'inspirait. Son sourire surprenait les deux brutes mais ils s'apprêtèrent à avancer malgré tout, certains de leur victoire. Le ladrini les arrêta toutefois d'un seul mot. Stop ! Il avait vu son colibri, Flint, revenir c'est pourquoi les renforts devaient arriver d'une seconde à l'autre. Les deux gaillards, après un temps d'hésitation, décidèrent d'attaquer mais l'un fut agressé par un petit oiseau bien plus dangereux qu'il n'y paraissait. En un contre un, l'autre n'avait plus l'ombre d'une chance : Enteri bloqua le bras, chercha le biceps et l'entailla profondément en tournant sur lui-même pour projeter son pied sur l'oreille de Gren. Celui-ci perdit l'équilibre et s'effondra plusieurs secondes plus tard, le temps que le ladrini saute sur le second homme qui lui tournait le dos et plantant son arme dans son cou. Pendant quelques secondes le colosse luta mais son regard s'effaça en voyant effectivement les renforts arriver. Sa maîtresse ainsi qu'un nouvel épéiste et un archer, sûrement des mercenaires...
Ses yeux horrifiés balayèrent la salle lorsqu'une explosion surgit soudain, juste derrière elle. Elle avait évité les dégâts mais la sortie serait désormais bouchée... Et l'auberge commençait à brûler ! L'archer avait été pris dans le choc et la situation semblait beaucoup plus favorable : si Akina et le traître avaient survécus, ils étaient à trois contre deux.
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MessageSujet: Re: Introduction d'Akina Hyunseg   Introduction d'Akina Hyunseg Icon_minitimeLun 1 Aoû - 20:57

Le souffle encore un peu rapide, Akina s’étonnait que le ladrini ne pipe mot, tandis qu’il reprenait son bandeau et se lançait dans l’escalade du bâtiment à côté d’eux. Une fois là-haut seulement, chat perché regardant son petit monde, il lança quelques mots à la jeune yorka. Et chaque phrase qu’il prononça surprenait un peu plus Akina. Des renforts ? Des explosifs ? L’avantage du nombre ? Elle n’aurait pu s’en douter, elle qui les imaginait seule pour ce « test » d’entrée. Cela changeait pas mal les choses et sa façon d’appréhender la suite. Il se voulait rassurant et… complice ? que signifiait ce clin d’œil ?

La yorka n’eut guère le temps d’y réfléchir puisque déjà il se laissait couler à nouveau au sol, son bandeau installé sur son regard à présent flou. Il l’entraîna à sa suite dans la rue qui menait à l’auberge, la félicitant puis lui enjoignant de le laisser gérer la suite des évènements. Cela convenait parfaitement à Akina qui n’avait vraiment pas envie d’adresser de nouveau la parole aux tenanciers et qui espérait, en plus, apprendre du ladrini ses méthodes de persuasion. Ce fut donc tous yeux et toutes oreilles qu’elle l’observa franchir le seuil de l’établissement et débuter ses opérations.

Mais à quoi jouait-il exactement ? Ce ton désinvolte, cette façon de parler si détaché de tout, ces propos tellement, quoique censés, hors contexte. Etait-ce sa méthode pour amadouer les hommes grognons qui venaient à lui ? Akina restait debout, un peu en retrait, feignant l’attitude la plus neutre possible. Mais plus le temps passait et plus la moue dubitative qu’imprimait son visage sans qu’elle ne puisse rien y changer était flagrante. C’est d’ailleurs le spectacle que durent trouver les yeux du blond quand ils se posèrent sur elle…

Enteri se leva alors brusquement pour s’interposer entre l’homme et la jeune yorka. Il ne voulait apparemment pas que Akina puisse faire échouer son plan, ou alors il tentait de la protéger, elle n’aurait su deviner. Elle ne voyait plus de son chef que sa chevelure sombre et elle se garda bien de faire un pas de côté, même si elle brulait d’envie de pouvoir discerner mieux ce qu’il se passait entre eux deux. Elle ne put qu’entendre Enteri, dont le ton changea brusquement et dont les propos retrouvèrent de leur sérieux. De sa distraction avec le vase, Akina ne comprit pas bien le sens et se contenta de le regarder faire, un sourcil levé, interloquée.

Un grand « vlam !» sec vint mettre fin à la tranquillité relative de l’endroit. Trois hommes déboulèrent, et Akina comprit en un instant que ce n’était pas pour leur vendre des lentilles. Alors qu’une lame glissait vers Enteri, la jeune yorka choisit de disparaître pour un moment. Après tout, le ladrini lui avait bien dit qu’il s’occupait de tout. Elle devenait donc inutile et pourrait même jouer en la défaveur de son chef si d’aventure les bandits la prenait en otage en menaçant de luit trancher la gorge. Elle disparut dans l’illusion de son sortilège d’invisibilité et retira rapidement ses chaussures pour que ses pas restent silencieux. Elle se glissa ensuite le long du mur, eut la lucidité de prendre au passage son couteau et son or laissés en garantie, et se terra dans un coin en surveillant ce qu’il se passait sous ses yeux.

Car quoique Enteri ai pu la convaincre précédemment, elle n’avait toujours pas l’envie ni de se battre ni de tuer. Insensible à la violence après ses années d’esclavage, elle exécrait pourtant à la pratiquer elle-même en dehors des fois où elle devait défendre sa vie. Les affaires des autres, elle n’en avait cure !... A cette pensée elle se demanda si sa place était réellement au sein de la caste, si elle pouvait se sentir suffisamment concernée par le sort de cette nouvelle famille et défendre leurs intérêts. Oh, bien sur, voler à leur compte, espionner ou rendre des services lui convenait. Mais se salir les mains et risquer sa vie était une autre histoire.

Perdant de sa concentration au fil de ses pensées, la jeune yorka redevint visible et l’un des sbires de la bande se dirigea vers elle. Un sourire mauvais barrait son visage bourru et tanné par le soleil. Son intention était claire : se saisir d’elle, et pas pour lui faire du bien. Elle recula de quelques pas et il se mit à marcher plus vite. Alors elle se jeta derrière le comptoir et dans un effort de concentration retrouvée elle disparut à nouveau. Il jaillit à l’angle du bar au bois poli et quand il ne vit rien, son sourire se dissipa tandis que ses sourcils se fronçaient en ridant disgracieusement le haut de son nez. Akina était pourtant à ses pieds, roulée le long des étagères où de multiples bouteilles se trouvaient rangées. Elle avait coupé sa respiration et tout doucement, elle tendait sa main armée du couteau vers le pied de son agresseur. Il allait pivoter pour revenir sur ses pas, mais juste à cet instant la lame de la jeune yorka tailla dans le tendon arrière de sa cheville, précipitant sa chute et lui arrachant un cri de douleur rauque. Respirant à nouveau et retrouvant son apparence visible, elle courut à l’autre bout de la pièce.

- Stop !

La voix de Enteri. Mais stop à qui ? à quoi ? Que trop habituée à obéir, Akina avait marqué l’arrêt un instant. Cependant son agresseur, dans un grognement sourd, se relevait tant bien que mal, claudicant et sautillant sur sa cheville valide. L’écume aux lèvres, il serrait les dents en une grimace des plus menaçantes à l’intention de la jeune yorka. Celle-ci s’était écartée et, serait-ce sa petite taille ou son apparence inoffensive, n’attirait guère l’attention, si ce n’était celle de celui à qui elle avait tranché le tendon. Il se traînait cahin-caha vers elle alors qu’entrait dans l’auberge de nouveaux bandits. Voir parmi eux une femme étonna une seconde la jeune yorka, mais pas plus, car bientôt une explosion formidable retentit.

La déflagration coucha Akina et envoya valser une table contre le crâne de son poursuivant, qui s’affala de tout son long sur le sol poussiéreux. Le sang coulait de sa fracture et formait une flaque visqueuse sous lui, imprégnant peu à peu ses vêtements. Spectacle navrant… voila à quelles extrémités on en arrivait pour une histoire d’argent et de pouvoirs. Les hommes étaient-ils tous si primitifs ? Akina regardait tout autour d’un air désolé et quand le nuage de poussière fut retombé sur les débris épars, elle put voir quelle était exactement sa situation. Enteri vivait, faisant face à la femme brigand. Un archer crachait sur le sol souillé, fixant d’un regard rageur le ladrini. Un incendie prenait peu à peu, léchant de ses flammes les bancs, tabourets et tables de l’établissement. Au comble de tout, ils semblaient coincés à l’intérieur…

L’estomac de Akina était tout à fait noué, en partie à cause du piège qui se refermait sur elle et aussi à cause de l’odeur de brûlé, de chair et de mort qui empestait. Pour voir qu’ils devaient sauver l’auberge… Mais trêve de divagation. D’autant que si la femme menaçait Enteri, l’archer venait de pointer vers Akina une flèche à la pointe brillante, encochée sur la corde tendue de son arme. La jeune yorka n’osait pas bouger, l’autre semblait à l’affut du moindre de ses mouvements pour tirer. Il fit un pas en sa direction, puis un second… Souhaitait-il la prendre vivante ou était-ce une ruse ? Elle se retint de jeter un coup d’œil interrogateur et suppliant à Enteri, et choisit d’utiliser ses dernières forces pour sauver sa propre vie.

Un clignement d’yeux et la voila à nouveau si fondue au décor, si imperceptible que l’archer fut abasourdit. Du moins suffisamment longtemps pour qu’elle ne s’écarte, avant qu’il ne se décide à décocher sa flèche à l’endroit où elle était supposée être. Le projectile manqua la yorka de peu et elle ravala difficilement sa salive en voyant la pointe se ficher dans le tableau derrière elle, bancal depuis l’explosion.

L’incendie avait cela de mauvais que la fumée qu’il dégageait brûlait les pupilles et faisait tousser. Une seule façon de s’en protéger, au moins temporairement : se baisser au niveau du sol. Ce que fit Akina. L’incendie avait aussi cela de bon qu’il crépitait, faisait craquer et siffler le bois en le consumant, dans un vrombissement léger mais permanent. Ainsi lorsque la yorka se déplaçait, accroupie, ses pieds nus ne provoquaient aucun bruit plus haut que les autres en avançant sur le sol. Elle s’appliqua à éviter la flaque de sang, qui aurait trahit sa présence, ainsi que les braises de plus en plus nombreuses. L’archer avait dégainée une épée courte et brassait l’air devant lui, comprenant bien que sa victime, quoiqu’invisible, ne pouvait être bien loin.

Sans rien savoir de ce qu’il advenait de Enteri, Akina progressait en arc de cercle autour de l’archer, cherchant à se mettre le plus possible dans son dos. Cependant il tournait régulièrement d’un quart de tour et sa lame fendait l’air à vive allure. La main de la jeune yorka trouva alors un morceau de pied de chaise à l’extrémité rougie. Elle se mordit la lèvre inférieure et, dans une seconde où il avait le regard vers la gauche, jeta le bâton incandescent sur la droite. D’un mouvement vif, l’archer se retourna pour battre d’un geste ample son épée devant lui. Mais déjà Akina était sur son flanc, celui qu’il n’avait pu protéger lors de ce mouvement. Il ne réalisa que trop tard son erreur : le couteau de la yorka était venue se glisser entre ses côtes depuis le dos, jusqu’à perforer le poumon. En se dégageant, laissant la lame plantée dans la chair, Akina ne put esquiver totalement la contre-attaque réflexe de l’archer, et le métal vint creuser une entaille horizontale sous sa gorge, débordant sur son bras gauche.

- Comment on sort de là ?

Elle avait fait son travail, accomplit sa tâche, et maintenant elle ne désirait qu’une chose : respirer l’air frais, quitter ce brasier de plus en plus chaud, ce fourneau brûlant comme la neige fond au soleil. Car les flammes s’étaient emparées de l’endroit, régnant en maîtresse sur les lieux. Y avait-il encore une issue franchissable, une porte de derrière ou une fenêtre épargnée ? Rien n’était moins sur, mais quelque chose soufflait à l’oreille de la yorka que Enteri n’aurait pas échafaudé ce plan sans issue de secours…


[Assez long pour au final pas faire bien avancer les choses... Pour le temps de réponse, je bosse toujours autant et ça sera surement pareil jusqu'à la fin de l'été, donc patience :) ]

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MessageSujet: Re: Introduction d'Akina Hyunseg   Introduction d'Akina Hyunseg Icon_minitimeMar 9 Aoû - 12:23

Des morceaux de braise flottaient dans l'auberge ; en cet instant, suspendu dans le temps, Enteri analysa les différents aléas. Il mit un morceau de son vêtements devant la visage et attendit, une seconde ou deux, tandis que s'agitaient ses yeux. L'archer, la maîtresse, l'épéiste... Traîtresse l'absence de celui qu'il avait laissée en vie, était-il même parti ? Non, il avait simplement fui l'affrontement, tout comme Akina. L'entrée était bouchée alors il n'irait pas bien loin et sous les feux de la pression il n'aurait d'autre choix que de rejoindre le combat. Ses deux camarades ayant abandonné Enteri et son colibri, ils demeuraient seuls contre deux adversaires ; face à cette misère il eut un sourire amer.

L'homme lentement s'avançait quand la femme restait en retrait. Sous son masque de fragilité, elle voulait très probablement observer et ne pas trop se fatiguer, certaine de sa victoire. Les renforts pouvaient encore arriver n'importe quand, il suffisait de faire durer l'affrontement. Les deux opposants se fixaient du regard sous les craquements du feu encore faible. Aucun geste brusque, chacun pensant avoir l'avantage du temps. Puis l'épéiste changea de garde, tenant l'épée d'une main - au niveau de son épaule - pointée vers son adversaire. Allait-il faire un coup d'estoc ? Pourquoi faire une erreur aussi grossière ? Une seule possibilité : il contrôlait la magie ou avait une autre capacité. Exempt de garde, la ladrini se tenait droit ; qu'importe qu'il ait une stratégie ou non. Leurs yeux s'étaient rencontrés et ce que l'épéiste voyait était une image rémanente, une tromperie, comme si ses yeux devaient souffrir d'une seconde de latence ; une seconde semblable à la différence entre un corps et un cadavre.
L'homme s'élança avec une inhabituelle rapidité et porta effectivement un coup d'estoc néanmoins la lame qui perfora la chair n'était pas la sienne. Il repoussa le ladrini d'une onde de choc - c'est donc le vent qu'il maîtrisait - mais ne put retirer l'arme enfoncée au milieu de son dos. En se concentrant il parvint à utiliser le vent pour l'extraire mais il était trop fatigué pour continuer. Pourtant, son sourire prouvait le contraire car il savait que son adversaire l'était tout autant : pis encore, le ladrini était sans arme... Derrière lui, la Dame semblait perdre patience et fit claquer son fouet pour rejoindre la danse. Avec autant de fierté, leur ennemi commun se dressait avec prestance. Car c'est lorsque les choses semblent le plus difficile qu'il est important de paraître suffisamment sûr de soi pour déstabiliser les inconvenance et en l'occurrence les deux qui s'opposaient à lui ne pouvait considérait cela que comme
«Pure folie» .

«Tu es épuisé, désarmé et encerclé... Combien de temps penses-tu survivre ?»

Aucune réponse. Au lieu de ça, il s'accroupit avec lenteur jusqu'à pouvoir apercevoir son arme. Profitant du léger silence, il se concentra sur le morceau de métal et dès que l'épéiste se remit en garde il le projeta sur son mollet faisant tomber l'épéiste. Grâce à sa posture, il franchit la distance d'une seule enjambée, retira la dague et la planta dans l'épaule du guerrier à plat ventre. Encore une fois, il avait évité les artères bien qu'un coup de poing coupa la respiration de sa victime : il ne se relèverait pas tout de suite. Ainsi, le ladrini n'était plus désarmé ni encerclé, mais bel et bien épuisé. Et pourtant... Son couteau n'était pas non plus adapté à combattre un fouet même si ce n'était pas une arme létale. L'ombre d'un homme vint l'épauler - il ne s'était donc pas enfui - contre cette harpie : le traître, le fuyard, était revenu. Sans leur laisser le temps de se coordonner l'ennemie se retrouva presque aussitôt sur eux si bien qu'Enteri repoussa son nouvel allié tout en lui subtilisant son épée, en utilisant l'onde de choc qu'il avait reçue précédemment. Ils esquivèrent ainsi l'éclair qui aurait dû les foudroyer : la demoiselle était donc une allumeuse, au sens le plus vigoureux du terme. Son fouet était bel et bien fatal.

L'épée dans la main gauche et la dague dans la droite, le ladrini comptait en finir le plus vite possible car il avait déjà dépensé beaucoup d'énergie à cause de la magie. son poignard fendit l'air vers la droite mais tout son corps bascula de l'autre côté afin que son épée s'abatte dans un puissant coup vertical que la femme bloqua, à son plus grand étonnement, avec son fouet. Celui-ci ne se brisa pas et pire encore il fit passer une décharge qui l'électrocuta. Profitant de l'occasion, son coéquipier utilisa un coutelas pour menacer la Dame qui dut reculer avant qu'Enteri ne soit gravement atteint. Grâce à sa rapidité, la femme parvenait à rivaliser avec le ladrini éreinté ainsi que celui qui avait osé la trahir et qui était gêné par les mouvements du premier. Finalement, le traître eut son châtiment car le fouet s'enroula autour de son cou, lui infligeant une décharge meurtrière. La femme lui préserva toutefois une étincelle de vie suffisante pour qu'il serve de bouclier humain et le plaça entre elle et le ladrini. Au même moment, la voix d'Akina s'éleva : «Comment on sort de là ?»... L'homme ne put s'empêcher d'en sourire cependant que commençait à se relever le laquais de la femme au fouet. Flint picora sa blessure à l'épaule afin de le maintenir hors de combat encore un peu mais il risquait de bien finir par soulever son corps meurtri. L'otage, le mourant, la jeune fille, la maîtresse... Autant de variables à prendre en compte. Mais il y avait aussi le feu ! Comptant une dernière fois sur ses pouvoirs, il provoqua un vent assez fort pour éloigner la brume de cendre de son passage. La fumée autour de la fouetteuse s'intensifia, celle autour d'Akina diminua, mais l'oxygène vint surtout alimenter les flammes au-dessus de l'épéiste et non loin de sa compagne, ce qui provoqua une mini explosion. Des débris touchèrent le corps qui alors s'évanouit et la femme relâcha son otage qui défaillit. Telle était-il son dernier assaut ?

Brusquement, le colibri s'abattit sur la femme comme un éclair et n'ayant eu que le temps de se protéger de ses bras, elle fut touchée à l'épaule. Sans remarquer que derrière elle se trouvait la cuisine, là où se dirigeait le volatile. Son regard haineux envers le ladrini précéda un violent coup de fouet qu'il était trop fatigué pour éviter, traçant une ligne d'un rouge vif sur son avant-bras. Au moment où elle voulut attaquer derechef, une flèche vint transpercer sa gorge. De la cuisine se tenait une femme, sublime sindarine, qui portait un regard à la fois irrité et peiné de voir qu'elle arrivait au bon moment. Erelda disparut tout aussi soudainement tandis qu'Enteri se releva prestement.

«Il y a un passage dans la cuisine ! Je te rejoins tout de suite...»

Enteri n'en avait pas encore fini. Il siffla pour son colibri et lui intima de sortir avant de se diriger vers l'aubergiste qu'il savait s'être réveillé depuis longtemps. L'homme n'avait cependant pas pu choisir dans quel camp se ranger et s'était fait oublier - avec brio - mais il n'était plus l'heure de dormir.

«Prends ton cuisinier, je m'occupe des deux autres ! Oh et une tisane... Euh, plus tard.»

Le ladrini se précipita vers l'homme à qui il avait profondément entaillé un bras en premier afin de le réveiller ; une gifle fit l'affaire mais l'homme mit quelques instant avant de comprendre la situation. Quand son bourreau lui cria d'aller «vers la cuisine», il s'exécuta. Une poutre lâcha un peu plus loin mais l'auberge pourrait sûrement tenir encore quelques minutes. L'épéiste commençait à retrouver ses esprit et peu à peu la sensation d'être tiré lui paraissait de plus en plus réaliste. En ouvrant les yeux, il ne vit rien que du feu. Un bandage de fortune l'empêchait de se gratter pour soulager sa blessure et... Comment ? Il s'agita brusquement, au moment précis ou la douceur tranchante d'une lame vint requérir son calme, ou son âme. Perdu dans la confusion, il était incapable de dire s'il était sauvé, ou désespéré. Mais afin de ne pas choisir immédiatement, il retomba dans un sommeil de mi-mort : les choses étaient toujours plus simple en rêve...
Une fois que tous se retrouvèrent en lieu sûr, le ladrini préféra ne pas s'attarder mais son départ fut néanmoins retardé par l'aubergiste.

«[color=Cyan]Vous m'aviez promis de me donner une recette pour améliorer cet endroit et à cause de vous, il est en ruine !
- Oui, dit simplement le jeune homme en se retournant. Ajoutez un café au menu principal...»

Bien sûr, le noble s'arrangerait pour que l'auberge, ce cimetière de débris, retrouve son apparence d'antan et l'aubergiste en était bien au courant. Mais la blague ne le fit pas rire quoiqu'il n'eut pas le temps de réagir. Après tout, il avait été débarrassé des éléments perturbateurs et l'état des lieux résonnait comme une punition pour sa traîtrise, il l'avait bien compris. Aussi était-il encore partagé entre rancœur et reconnaissance envers celui qui était devenu, en dépit de son originalité, un de ses amis. L'aubergiste grommela néanmoins et attendit le réveil de son cuisinier. Il avait faim...
Plus loin se trouvaient Akina et Enteri, ce-dernier ayant apparemment reprit son bandeau.

«Bien ! Il ne reste plus qu'une chose à observer : l'escalade.»

La fatigue le tenaillait encore et cette épreuve lui permettrait de se reposer. Mais la façon dont Akina avait préféré fuir le combat l'ennuyait : aurait-elle fait pareil avec un autre membre ? L'aurait-elle laissé combattre - et mourir - ? De plus, pour tout meurtrier qu'était l'archer qu'elle avait combattu, il était mort ! Heureusement que ce genre de troubles n'étaient pas fréquents mais dans le danger, le risque pouvait planer.
Enteri avait tout simplement cherché une échelle pour monter sur le toit plat d'une maison plutôt basse. Elle offrait néanmoins une vue ouverte sur l'allée qui leur faisait face et on voyait un peu plus loin, à une centaine de mètres, un monument plus grand. Voilà quel serait leur dernier objectif. Bien sûr pour y accéder, il fallait évoluer en sautant de toit en toit. Le ladrini grimpa sur un balcon, sauta contre le mur d'une maison plus haute et utilisa quelques appuis pour se hisser lentement sur un nouveau toit qui donnait cette fois sur les lumières crépusculaires. Dans quelques minutes il pourrait enfin dresser son compte-rendu mais à ses yeux, Akina ne serait probablement pas sur le terrain.

«Dis-moi, pourquoi as-tu fui le combat tout à l'heure ?»
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MessageSujet: Re: Introduction d'Akina Hyunseg   Introduction d'Akina Hyunseg Icon_minitimeMer 24 Aoû - 16:16

Sa chemise était éventrée, et sous elle la peau ouverte, plaie béante dégoulinant de sang et de lymphe. Le tissu s’imprégnait du rouge répandu sur toute sa largeur, à peine plus bas que la gorge. Il s’en était fallut de tellement peu qu’elle n’y reste que Akina avait du mal à penser clairement. Son cœur frappait dans sa poitrine, la douleur la lançait dans toute sa violence, hurlant sans bruit, réclamant l’apaisement.

La sueur perlait sur le front de la jeune yorka. Ses cheveux étaient tout ébouriffés à présent, collant contre sa peau ou imprimant des boucles improbables. Au coin de ses yeux sombre naissaient les larmes de la douleur. La lèvre inférieure serrée entre ses dents, Akina calmait ses pensées. Elle était épuisée, à cause de cette course dans la ville, de l’usage de sa magie à répétions et de toute cette fumée qui brûlait la rétine et faisait tousser. Elle ne regardait que vaguement ce qu’il se passait devant elle, économisant sa force et sa concentration.

L’ouïe aux aguets, puisque la vue était troublée, elle attendait, avançant à tâtons vers le fond de l’auberge. « Il y a un passage dans la cuisine !... » La cuisine, c’était logique. D’ailleurs ses pas l’y conduisaient déjà. Elle en poussa la porte quelques secondes après, traversa la pièce et franchit une seconde porte qui donnait sur l’extérieur. Il y avait là des gens, dont elle se moquait et qu’elle ignora royalement, leur passant devant sans un signe. Leurs yeux en tombant sur ce corps si jeune couvert de sang, la mine renfrognée et souffreteuse, brillaient d’étonnement et d’une certaine peur. Aussi aucun ne vint jusqu’à Akina qui s’assis le plus loin possible d’eux en ayant toujours un œil sur la porte que franchirait bientôt Enteri.

Elle les détestait, eux qui la lorgnaient avec crainte et pitié. Elle ne supportait pas l’idée d’avoir prit part à ce déchainement mortel à l’intérieur. Elle en haïssait chacun des protagonistes et se haïssait plus encore elle-même. La colère brouillait son esprit et si elle en avait la force sans doute aurait-elle disparut pour ne plus jamais revenir ici. Quelle folie, quelle idée stupide que de vouloir entrer dans cette guilde. Elle était devenue en moins d’une journée tout ce qu’elle détestait, meurtrière, menteuse, se mêlant des affaires des autres et prenant parti sans connaître les causes.

Le chef des ladrinis sortit alors qu’elle n’en avait pas finit de remuer ces pensées maussades, elle grommelait toujours en son fort intérieur. Elle vit alors la chaîne qui d’une certaine sorte l’avait liée à Enteri. Lourde et froide, elle serrait son cœur et détruisait sa liberté si chère. Pourtant elle courba l’échine, chienne docile et silencieuse, et se releva quand son maître passa devant elle, le suivant à quelques pas. Ses mains tenaient le tissu de son haut contre sa plaie, retenant le sang qui ne cessait de couler.

Elle pensa alors qu’elle avait faim et soif surtout. Elle ragea de penser qu’elle aurait pu dérober tout ce qu’elle voulait en cuisine, dans son état, qui le lui aurait reproché ? Elle se rappela aussi avoir laissé son couteau là-bas, dans les flammes du brasier, planté dans le dos d’un homme. Ce qui la fit pester d’avantage.

- Bien ! Il ne reste plus qu'une chose à observer : l'escalade.

Cause, cause ! oui je vais bien grimper partout dans mon état ! Je dois répondre « oui, chef » ? Heureusement Akina retint ces mots. Mais elle les avait pensé tellement fort qu’elle les entendit presque et en réalisa la brutalité. Elle hocha imperceptiblement la tête mais ne pipa mot, de peur d’avoir des propos plus que déplacés. Il ne le mérite pas ! C’est moi qui me suis embarquée dans cette histoire… Pourquoi était la question. Peut-être pour se trouver une famille, la même que celle de ses parents. Papa... c’est ce que tu voulais que je devienne ?

Alors qu’ils arrivaient au début de ce qui s’annonçait comme leur parcours d’escalade, Akina marchait tête baissée, dissimulant son visage où se mêlaient rage et peine. Elle laissa Enteri prendre de l’avance, s’assit un instant et fit un effort immense pour se vider l’esprit. Ne penser à rien, tuer la haine, tuer la honte, tuer le chagrin. Les paupières closes elle respira plus lentement. Sur sa poitrine la plaie avait cessé de suinter. Doucement, cellule par cellule, la chair se reconstituait. Les vaisseaux se formaient sur leurs restes, la peau se refermait peu à peu et la brûlure criante se fit chaleur chuchotant.

La jeune yorka rouvrit les yeux et vit au-dessus d’elle, sur un toit à la pente douce, Enteri qui observait le soleil se diluer à petit feu sur l’horizon. Prenant une grande inspiration, Akina sentit qu’elle allait mieux. Toujours épuisée, surtout après avoir une fois de plus utilisé la magie, son corps allait bien mieux. La douleur était supportable et son esprit plus clair. Les yeux bruns glissèrent le long du trajet qu’avait du emprunter le ladrini, le balcon juste devant, le premier toit plus bas et sans doute avait-il trouvé des prises contre le mur qui portait le second toit.

Akina retrouva le sourire devant la facilité déconcertante que représentait cette épreuve comparée aux autres. Les yeux fermés s’il le faut. Grimper était un jeu pour elle. Il lui fallait bien monter chaque soir, son sac sur le dos, dans le nid qu’elle se faisait aux sommets de la ville. Petite déjà, elle grimpait chaque relief de ses terrains de jeu. Une certaine bonne humeur dans le cœur, elle jeta des regards alentours vérifiant qu’il n’y aurait aucun garde pour s’offusquer et se lança à l’assaut. Un bond, ses mains saisirent la moindre irrégularité pour la hisser le long des murs. Un autre bond, tout en longueur celui-là, et elle était à mi-parcours. Elle courut contre la paroi suivante et posa ses mains directement sur le toit où elle rejoint Enteri. Elle avait les yeux plissés en direction de l’astre mourant quand il trancha le silence :

- Dis-moi, pourquoi as-tu fui le combat tout à l'heure ?

Pour pas mourir ! Le sourire qu’elle avait eu en grimpant se dissipa tout d’un coup. Elle lui aurait bien montré la plaie sur sa poitrine, peut-être aurait-comprit à quel point elle n’était pas en état de se battre. Et de toute façon, elle faisait une piètre guerrière qui ne survivait que grâce aux pièges magiques qu’elle avait la force de tendre. Mais elle avait effacé cette plaie, n’en faisait qu’un trait de peau pâlotte et lisse, qu’elle se garda bien de lui montrer. Alors que répondre ?

- Vous avez dit vous occuper de tout. Pas que je devrais me battre.

L’insolence avait-elle filtrée dans son ton ? Ses joues virèrent au rouge mais ses sourcils légèrement froncés laissaient bien entendre qu’elle ne retirerait pas ses mots.

- Ecoutez… Je ne suis pas si sûre de vouloir devenir ladrini après ce que j’ai vu… après ce que j’ai fait. Cet homme que j’ai frappé dans le dos est surement mort, l’auberge ravagée et si vous n’avez pas tué les autres ils doivent être dans un sal état.

Elle ravala sa salive et fit quelques pas, le regard toujours tourné vers le soleil couchant.

- Je suis une voleuse, et plutôt douée je pense. Personne ne me vois si je le souhaite. Mais devenir une meurtrière… je veux pas devenir comme ces zelos ! Que les gens soient fous, s’entretuent pour l’or et le pouvoir, je m’en moque. Je n’ai juste pas ma place dans les combats. Vous l’avez vu, je ne sers à rien. Et j’ai faillit y passer aussi, qu’aurait-il fait si la lame avait frappé à peine plus haut, à peine plus profond ?

Elle resta silencieuse un moment. Tout la conduisait à penser qu’elle ferait mieux de déguerpir, d’oublier cette idée de rejoindre les rangs des ladrinis et de vivre d’elle-même. Seulement seule face à la ville, face au monde, quelles chances avait-elle ? Comment s’assurer de garder un semblant de morale si personne ne l’entourait ? La guilde pouvait lui apporter des limites, des repères, et un clan auquel se fier en cas de problème. Elle plongea son regard dans celui de Enteri.

- Si, je souhaite toujours être l’une des vôtres, simplement… Pas de cette façon. Je ne peux pas vous promettre une obéissance aveugle, seulement ma loyauté et mes talents de voleuse et d’espionne.

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MessageSujet: Re: Introduction d'Akina Hyunseg   Introduction d'Akina Hyunseg Icon_minitimeMar 6 Sep - 14:58

Sans quitter la jeune femme des yeux, l'homme écoutait ses remarques sans l'interrompre. Mentalement, il revit l'intégralité de la journée comme un spectateur perdu dans le temps. Il remarqua également les yeux mi-clos de fatigue, les âpres rides sur son front et l'état dans lequel Akina se trouvait. Lui-même avait perdu de sa superbe et s'était assis sûrement plus par nécessité que pour le confort ; ses vêtements, sales, n'avaient toutefois pas trop pris et les plaies étaient minimes. Il imaginait que ce n'était pas le cas d'Akina et peut-être que son approche avait été dangereusement sévère. Néanmoins, même dans les affres de ces épreuves, sa volonté n'avait pas cillé et elle avait attendu le dernier moment pour exprimer ce qu'elle avait gardé tel un fardeau.
Lorsqu'elle eut terminé, Enteri avait commencé à jouer avec la pièce qu'il avait sortit au tout début de la journée. Son éclat ne s'était pas terni et la brillance du soleil semblait même se concentrer sur le petit cercle d'or.

«Tout comme le meurtre, le vol est un crime ; et non des moindres. Autant que possible, nous nous devons de l'éviter, car si nous perdions l'assurance que nos acquis le resteraient, pourquoi donc travaillerions-nous plus que nécessaire ? Même si, bien sûr, nous pouvons voler aux voleurs, rajouta-t-il dans un soupir. C'était devenu tellement fréquent...Toujours est-il qu'on ne tue et ne vole que par extrême nécessité, puisqu'ici même la vie, ou la bourse, d'un tueur ou d'un voleur ne doit pas être prise à la légère. Pour ce qui est de l'auberge, on ne pardonne pas les traîtres, et puis je n'ai tué personne !»

Enteri marqua une pause, laissant à son interlocutrice le soin de répondre. Il eut ensuite une courte hésitation : devait-il lui dire que les épreuves devaient se dérouler sur plusieurs jours ?

«Je suis désolé que cette journée ait été aussi... Précipitée. Cependant, j'ai eu l'occasion d'observer chacun de tes domaines de compétences. Encore navré de t'avoir faite combattre, néanmoins c'est un passage obligé et à ce propos si tu le souhaites tu pourras toujours t'entraîner au corps-à-corps mais bien sûr, tu n'auras pas de contrat aussi violent. En revanche je te le répète, le vol est un crime et nous ne vivons pas de nos larcins. Même si je suis sûr que nous pourrons mettre au défi tes compétences en la matière, nous ne le faisons pas par simple plaisir.»

En réalité, il n'y avait pas tant de voleurs que ça au sein de la guilde et nombre de contrats semblaient trop insignifiants pour être menés à bien. Sans compter les innombrables demandes pour récupérer des pièces parfois très rares, la liste pouvait être vertigineuse mais l'intérêt était trop faible pour ceux qui, la plupart du temps, s'occupaient de problèmes différents.

«Dans tous les cas, tu es entièrement libre de partir.»

La réaction de la voleuse exalta le ladrini.

«Tout comme, évidemment, tu es libre de rester maintenant. Et puisque tu n'as mis qu'un seul jour pour tout faire, après tout, il te reste une semaine entière pendant laquelle tu pourras profiter de notre maison. Et pour ce qui est de ce que tu appelles une obéissance aveugle, je ne pense pas que tu aies à t'en faire. Après tout, dès lors que tu accepteras un contrat ce sera à toi de le diriger. Il n'y a pas vraiment de rang ici, ou du moins pas de subordination.»

Tandis qu'il repensait au repaire, Enteri se rappela d'une source thermale servant habituellement de bain. La sensation de cette chaleur apaisante lui donnait une irrépressible envie de rejoindre immédiatement les lieux toutefois il lui semblait avoir oublié quelque chose. Il allait devoir faire des heures supplémentaires pour l'aubergiste, c'était évident, mais pour l'instant... Il tira de sa poche plusieurs étoffes finement travaillées portant toutes une couleur différente. Enfin, il en prit une violette et la tendit à Akina.

«Oh, je pense que c'est à toi désormais. Tu l'auras bien mérité, même si ce n'est rien de plus qu'un ruban. Il faudrait que tu le portes toujours sur toi car c'est un peu comme une médaille... Et en parlant de ça, je crois que tu as besoin d'un nouveau couteau. Je connais un forgeron que tu pourras aller voir dès demain et si tu lui dis venir de la part d'Artémius, il acceptera sûrement de t'en forger une. Bien sûr, je règlerai la commande, à moins que tu ne souhaites une autre arme ?»

Ce qu'il s'abstint de dire, c'est qu'il n'était pas très apprécié par ledit forgeron... Mais tant qu'elle irait de la part d'Artémius, cela ne changerait rien. Il suffisait de le payer correctement et il pourrait faire une lame damasquinée sur mesure, à condition de se montrer généreux, bien sûr...
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MessageSujet: Re: Introduction d'Akina Hyunseg   Introduction d'Akina Hyunseg Icon_minitimeLun 12 Sep - 0:41

Enteri n’avait visiblement pas l’intention de se relever, du moins pas tout de suite. Aussi Akina s’assit-elle à côté de lui. Les tuiles inclinées n’avaient rien de confortable mais c’était plaisant de ne plus sentir le poids de son être, aussi léger soit-il, peser sur ses genoux et ses chevilles. Face à l’astre déclinant, la yorka plissait les paupières, portant sa main sur son front pour protéger ses yeux des rayons lumineux.

Les paroles qu’eut alors Enteri tirèrent Akina de sa contemplation à faire brûler la rétine. Pour l’avoir suivit toute la journée, elle commençait à le connaître. Il avait l’éloquence et tendance à s’étaler en longueur. La yorka écoutait sagement, cependant dès les premières phrases du ladrini elle ne put masquer l’expression de déconfiture qui envahissait son visage. Le vol est un crime ? l’éviter ?... voler aux voleurs ? j’espère qu’il ne parle pas des membres de la guilde au moins… et c’est quoi « extrême nécessité » ?... mais bordel sans le vol et le meurtre les ladrinis sont quoi ?... Il conclut par un fait qui la troubla au point de lui faire ravaler les questions qui grouillaient jusque là dans sa cervelle. C’était elle qui avait ôté la vie d’un homme ce jour.

- C’est vrai… J’aurais du trouver un autre moyen que de tuer ce gars… j’ai eu tort, j’ai merdé. Désolée…

Comme pour faire écho à ces excuses, il en présenta à son tour. Akina ne comprit pas si il s’excusait pour le programme qu’il avait lui-même choisit ou pour la tournure qu’avaient pris les évènements – ce qui n’était pas vraiment de sa faute. Il insista ensuite sur sa vision du vol… « nous ne vivons pas de nos larcins » mais de quoi alors ? de contrats d’assassinat ? Serrant les dents, la yorka ne disait rien. Sa jambe gauche remuait nerveusement. Elle avait l’impression de s’être totalement trompée sur les ladrinis. De ce que lui disait son père à leur propos, elle n’avait que des souvenirs épars. Et surement qu’elles les avaient assemblés de la mauvaise manière, faussant leur sens général. Pourtant je me souviens très bien : « voler, piller, assassiner, tel est notre métier », voila ce qu’il disait !

« Dans tous les cas, tu es entièrement libre de partir. » D’un bond la jeune yorka se dressa sur ses pieds, manquant d’arracher une tuile par ses gestes un peu brusques. L’air dégouté, elle avait presque les larmes aux yeux. Ainsi elle avait échouée. Du moins c’est ainsi qu’elle interprétait la remarque de Enteri : il la voulait partie. Penser que c’était surement plus à cause de ses opinions que de ses capacités, Akina rageait. J’aurais du la fermer, voila tout. Pour obtenir quelque chose de quelqu’un, il faut donc se soumettre… Et bien tant mieux s’il ne veut pas de moi, je ne veux pas devenir son chien ! Alors que l’amertume des souvenirs d’esclavage remontait, que les pensées de la yorka s’emballaient, le ladrini poursuivit à pour le plus grand étonnement de son auditrice « Tout comme, évidemment, tu es libre de rester maintenant. »

Vraiment ? Sa mâchoire n’était pas loin de se décrocher et elle resta là, immobile et silencieuse, les bras ballant, tandis qu’il continuait à la surprendre. Non, il ne lui en voulait pas. Il ne la chassait pas non plus de sa guilde. Mieux encore, il lui proposait un toit – même si ce n’est que pour quelques jours, ça me changera de la rue. Au comble de l’incrédulité, Akina du faire un effort immense pour entendre la suite. Elle ne s’engagerait à rien, serait libre de choisir ses contrats et n’aurait pas de supérieur. Même pas lui ?

Un silence s’installa, pendant lequel la yorka n’entendit ni le chant des oiseaux, ni le brouhaha de la ville, ni même ses propres pensées. S’il y avait un son que son cerveau enregistrait, ce n’était qu’une note aigue et continue, couvrant tout le reste. Alors la tension se relâcha tout d’un coup et la fatigue vint prendre sa place brusquement. Délestée de sa crainte de n’être pas ou mal acceptée, Akina sentait le poids de l’effort physique et mental qu’elle avait du maintenir tout au long de la journée. Elle le sentait dans chaque muscle et dans chaque os, douleur sournoise qui ne pouvait être guérie par son don magique. Le visage dénué de toute expression, elle se laissa tomber en douceur et s’assit à nouveau, posant ses fesses sur la rangée de tuiles au sommet du toit.

Elle mit quelques secondes à réagir : il lui tendait un bout de tissu. Elle le saisit et cet échange la ramena sur terre. Elle l’écoutait toujours, les yeux d’abord rivé sur le ruban qu’elle se devrait de porter, puis sur lui lorsqu’il lui parla de son couteau perdu. Il s’inquiétait pour elle, pour ce bout de métal qu’elle avait abandonné, et cela la fit sourire. Elle le laissa terminer mais bien vite ferma les yeux, hocha la tête de gauche à droite et répondit :

- Merci pour tout. Je me débrouillerai seule pour le couteau…

Elle avait de quoi en acheter un autre elle-même – ce qu’elle se garda de mentionner car son argent venait bien entendu de larcins.

- Je n’ai pas besoin d’une autre arme, je ne saurais pas m’en servir de toute façon. Et c’est trop encombrant, pas assez discret.

Elle avait retrouvé sourire et sérénité. Prenant une profonde inspiration elle se releva, pour de bon cette fois. Elle observait le soleil baigner dans l’horizon et l’ombre s’étirer sur la ville. Bientôt la nuit, le calme et la tranquillité. Même un vrai toit apparemment… Son regard se tourna vers Enteri, sondant ce personnage si peu ordinaire. Il l’avait aujourd’hui fait passer par tant d’états émotionnels qu’elle n’aurait su dire si elle l’appréciait ou non au final.

- Puisque vous m’acceptez parmi les votres, et si vous laissez faire vos membres comme vous le dites, ce sera un honneur d’être appelée ladrini. Je vous servirai à ma mesure et ne vous trahirai pas.

C’était dit, et même si cela n’était pas très formel, elle sentait qu’elle se liait par la présente à la guilde de manière officielle. Ses mots contre l’étoffe qu’il lui avait remise, le pacte était scellé. En y pensant elle noua devant lui le morceau de tissu violet à sa ceinture, sur sa droite, bien en évidence. Quand elle leva à nouveau les yeux, les paupières plissées pas la lumière du crépuscule, elle hésita avant de demander :

- Il n’y a donc rien que vous attendiez réellement de moi ? Pas de préceptes, de règles ou de codes que vous demandez à vos ladrinis de suivre ? S’il y en avait, il aurait du les mentionner avant… non ?

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MessageSujet: Re: Introduction d'Akina Hyunseg   Introduction d'Akina Hyunseg Icon_minitimeJeu 6 Oct - 19:51

Sa mascarade était un plaisir honteux mais il ne cherchait plus à se divertir, ou du moins pas autant qu'il n'espérait trouver des réponses. Passée la confusion, il savait que sous l'impulsivité les sentiments gagnaient en intensité. Quand il comprit la tristesse de son amie, il s'en voulut de sa bassesse impromptue ; quand il sentit dans ses prunelles de la colère, il se demanda ce qu'elle allait faire./i]

[i]Il songeait à cette parenthèse en attendant qu'elle réponde et à cet instant il ne pouvait pas dire s'il avait bien fait. L'envie de le lui dire le titillait mais elle était encore jeune à ses yeux : elle évoluerait sûrement, même s'il ne savait pas dans quelle direction. Serait-elle une voleuse qui déroberait pour le simple plaisir d'avoir une victime ? Ce genre de plaisir prenait pourtant un goût fade très rapidement et le risque était plutôt qu'elle devienne un assassin. Ou bien peut-être qu'elle avait agi par frustration et que, si elle s'accoutumait au confort - humble - qu'il pouvait lui offrir, peut-être qu'alors elle se stabiliserait et chercherait à partager sa joie de vivre. Presque trop optimiste, la seconde option était celle que l'ancien maître du ladrini l'avait contraint à choisir c'est pourquoi elle ne relevait pas d'un rêve stupidement altruiste.
Mais il n'était pas homme à contraindre, quoiqu'on en dise. Il n'était pas là pour la mettre sur une voie sans qu'elle ne le demande, il n'était ni un guide ni un père. Tout comme elle, il se voyait tout juste comme un orphelin et ces missions paternelles, il ne pouvait pas les mener à bien pour chaque ladrini. Voilà pourquoi, après une pause qu'il avait rarement l'occasion de s'accorder dans une discussion, il répondit :

«Il y a deux modèles de règles, car existent deux types d'individus. Éviter de tuer, autant que possible, ta cible ; ne jamais faire couler le sang d'un innocent... Le premier type, tu l'as compris, est altruiste. Le deuxième modèle est plus extrême : Tuer ou empêcher de parler, frapper avant d'être blessé... Dérober avant d'être dépossédé... Tout dépend de ta personnalité, sonda-t-il avec intérêt, les deux voies sont aussi nobles tant que l'on garde le contrôle. Ce choix t'appartient et si je ne peux remplacer ton père ni te rendre des années perdues, je peux t'offrir cette liberté. On attend de toi que tu choisisses ta voie.»

Dans ce genre de harangue, certes un peu trop grandiloquente mais motivée par son enthousiasme réel, il se demandait toujours s'il restait bien à sa place. "Voler, piller, assassiner, tel est notre métier"... Pour toute pessimiste qu'était sa vision de la justice, elle était bien trop présente pour qu'il s'adonne jamais à un pillage, ses vols ne concernaient que des biens indus et l'assassinat était réservé à un cas de force majeur. Mais cette vision, désintéressée et presque généreuse, il ne l'imposait à personne et il savait qu'il logeait des meurtriers. Néanmoins ! il n'avait jamais laissé quiconque agir dans un but hostile à la société qui pourtant ne les révéraient pas. Sa conviction que tout le monde avait assez de bonté pour comprendre le Bien Commun et agir pour lui était certes ridicule, mais jamais ne l'avait-elle trompé.
Calmant ses pensées dans une simple expiration, il reprit avec un léger sourire :

«Les règles internes tiennent quant à elle de quelques notions très simples comme ne pas s'immiscer dans un contrat en cours sans l'accord de celui qui le réalise... Le principe reste une liberté aussi grande que possible mais il est aussi très facile de se lier d'amitié avec les autres !»

Enteri regarda une dernière fois l'horizon sachant qu'il n'y assisterait pas aux côté d'Akina avant longtemps. Ensuite, il termina avec un peu plus de sérieux.

«Mais tu devrais quand même accepter mon offre pour t'acheter au moins un coutelas ou bien une autre arme. Nous avons un partenariat et... Non, c'est surtout pour que tu puisses t'adapter à différentes situations, pour t'ouvrir de nouveaux horizons.»

S'il était sérieux, cela ne demeurait rien de plus qu'un conseil. S'il ne la revoyait pas avant longtemps, il préférait ne rien oublier tant et si bien qu'il se sermonna intérieurement d'avoir autant parlé.
L'homme n'attendait que la réponse de sa semblable - car désormais il était son égal, pensa-t-il avec humilité - pour se relever et effectuer quelques étirements. La fatigue pesait sur son corps comme un lourd fardeau, mais cette stimulation était trop proche de la médaille pour le faire souffrir et trop loin du supplice pour ne pas lui faire plaisir. Bientôt, le soleil disparaîtrait ; alors sa journée s'achèverait.
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MessageSujet: Re: Introduction d'Akina Hyunseg   Introduction d'Akina Hyunseg Icon_minitimeDim 16 Oct - 16:53

« Il y a deux modèles de règles… » Un peu tard pour en parler, non ? Akina ne trouvait pas très fair-play que Enteri n’aborde le sujet que maintenant et à sa demande. Maintenant qu’elle se sentait engagée, elle n’envisageait pas de revenir en arrière et craignait d’entendre les devoirs auxquels elle devrait se plier pour appartenir à la guilde. Elle écouta donc avec attention et une certaine appréhension la réponse de son supérieur, tout en s’efforçant de garder un visage de marbre pour ne pas trahir des arrière-pensées.

La première règle, ne pas tuer, elle l’avait déjà bafouée au cours de la mission du jour. A regret, car elle avait vécu jusque là avec cette conviction que le meurtre n’était jamais une solution et devait être évité à tout prix. La vie avait trop de valeur. Son père lui avait apprit cette leçon alors qu’elle était toute jeune et elle l’avait entendu. Oter la vie était un acte immonde, impardonnable, répugnant et seuls les dieux, si tant est qu’ils existent, devaient avoir le droit de juger qui devait ou non mourir. La jeune yorka baissa les yeux et hocha doucement la tête. Cette règle-là lui convenait parfaitement, même si la respecter était plus difficile qu’il n’y paraissait.

La seconde règle venait quelque peu contrecarrer la première, mais dans la réalité d’un monde brutal et peu enclin à la paix, elle donnait surtout les raisons et les voies pour contourner la difficulté de ne pas tuer. Et c’était une bonne chose car par là-même, le meurtre qu’elle avait commis ce jour devenait plus acceptable au sein de la guilde, bien qu’y penser la chamboule encore. « Frapper avant d’être blessé », était-ce pour elle-même qu’un cas de légitime défense que celui qu’elle avait commis ?

Ce que dit ensuite Enteri laissa Akina quelque peu perplexe : « remplacer ton père ni te rendre tes années perdues ». Que savait-il au juste de son père ? L’avait-il connu ? Son âge n’étant pas inscrit sur sa figure, il était difficile de savoir si leur rencontre avait seulement été possible. Avait-il alors entendu parler de lui ? Si oui, en quels termes ? la question brûlait ses lèvres et la yorka mordilla sa langue pour la retenir. Mais plus encore que la rencontre entre Enteri et Noïm Huynseg semblait inconcevable le fait qu’il soit au courant de ses années de captivité. Les ladrinis avaient-ils des yeux et des oreilles partout ? Et quand bien même, comment et pourquoi diable auraient-ils surveillé Akina ? Il y avait aussi la possibilité qu’ils aient enquêté sur elle après qu’elle se soit présentée pour le recrutement. Pourtant elle avait beau se torturer les méninges, elle ne voyait pas de quelles manières ils s’y seraient pris pour remonter sa trace. Ses maîtres étaient morts et ils n’avaient jamais prononcé son nom, devant personne – sans doute même ils l’ignoraient d’ailleurs, se satisfaisant de sobriquets dégradants pour l’interpeler. Son physique n’était pas vraiment remarquable et sa condition d’esclave, jamais mise en avant, réduisait fortement les possibilités que quiconque se soit soucié à un moment ou à un autre de son existence. Restait une seule explication : l’expression « années perdues » ne désignait pas son esclavage et n’était qu’une façon de parler du temps qu’elle avait vécu avant de rejoindre la guilde. Mais pourquoi « perdues » alors ? Sa façon de dire que j’aurais du les rejoindre plus tôt ?... Non, il veut définitivement dire autre chose… Que sait-il sur moi au juste ?

De la seconde intervention de Enteri, elle n’entendit que vaguement les mots liberté et amitié. Le second lui fit lever un sourcil, quel est le rapport avec la guilde ? mais elle restait bien plus perturbée par l’idée qu’il en savait d’avantage sur elle qu’il ne le laissait paraître. Elle leva les yeux vers lui alors qu’il se tournait vers l’horizon. Sur son visage au regard déterminé, coiffé de cheveux en bataille aux relents de sueur, elle crut lire un instant une pointe de tristesse, ou de nostalgie. Elle dirigea alors son regard vers le couchant, se demandant si ce spectacle ravissant du jour qui se meurt inspirait naturellement ce genre d’émotions.

Aussi incongru que cela puisse paraître, il revint sur l’achat du couteau qu’il avait conseillé à Akina. Avec cette fois plus de fermeté, insistant sur la bienvenue d’un tel acte de sa part. Quitte à racheter une lame, pourquoi pas là où il m’indique, pensa-t-elle en haussant les épaules. Elle ne dit rien cependant car elle ne pouvait lui promettre de se rendre… où ça au fait ? il n’avait donné ni le nom de l’échoppe ni son adresse, comment je suis censée me débrouiller sans ? Cette maladresse, de la part d’un leader, souleva au coin de ses lèvres un rictus rieur. Elle jeta un coup d’œil vers lui, toujours rivé vers l’astre déclinant, et effaça son sourire en se relevant. Ce n’était que camouflage, car le pari qu’elle était en train de prendre avec elle-même l’amusait presque au point de lui faire oublier les plus sombres passages de la journée. S’il oublie de me dire où aller, je demande pas et n’y vais pas, s’il pense enfin à me donner un nom ou une adresse… ben ma foi, j’irais !

- Je suivrais vos règles. J’éviterais toujours d’ôter la vie. Je n’entraverai pas les autres dans leurs contrats et ne volerai pas mes frères et sœurs.

Tout était-il dit ? Il semblait à la jeune yorka que oui, aussi quand elle le vit s’étirer elle comprit qu’il était sur le point de partir. Sans qu’elle craigne la compagnie de Enteri, elle se sentait à présent l’envie de se retrouver seule. Et être sur les hauteurs de la sorte lui faisait fourmiller dans les bras l’envie encore plus pressante de revêtir un corps de plume pour s’élancer dans un vol sur le crépuscule mourant. Que ne pouvait-elle pas décoller d’ici, pouf ! devenir corbeau et s’éviter de traîner ses affaires dans un endroit plus sûr. Elle eut alors l’éclair de penser que pour autant qu’il en savait sur elle, le ladrini n’avait fait aucune remarque qui laisse croire qu’il connaissait sa condition de yorka. Serait-il surpris ? dans le bon ou le mauvais sens ? Peut-être était-il déjà au courant, mais si ce n’était pas le cas, il ne l’apprendrait pas de sa bouche. Pas pour l’instant en tout cas, il en savait déjà trop à son gout. Une sorte de pudeur sans doute et de méfiance tenace. Enfin s’il connaissait père, il doit savoir…

- Si nous en avons finit, je vais vous laisser. Je pense venir m’installer dans vos locaux, comme vous l’avez proposé, mais pas avant demain. Je dois récupérer mes affaires de toutes façons et quand j’aurais atteint la planque j’aurais plus envie de voler que de tout déménager au repaire.

Elle alla alors pour descendre de leur perchoir, empruntant le chemin inverse qu’ils avaient suivit pour monter, avec tout autant d’aisance et d’habilité. Il prendrait sans doute le même chemin qu’elle au moins jusqu’au niveau des toits de maison. Une fois sur ce palier, elle attendit qu’il y soit parvenu et courba l’échine devant lui, un sourire aux lèvres, s’inclinant légèrement en signe de respect.

- Merci d’avoir prit le temps de vous occuper de moi, Enteri. On se croisera sans doute très bientôt - et j'apprendrais ce que tu sais de moi.Au revoir.

Elle le laissa répondre et, son sourire ne l’ayant pas quitté, bondit sur un toit à sa portée, puis sur un autre, courut quelques foulées légères et disparut au détour d’une bâtisse plus haute que ses consœurs.

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