Entre Foi et sciences, en quête de vérité.

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 Entre Foi et sciences, en quête de vérité.

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Pandora Vanes
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Pandora Vanes
MessageSujet: Entre Foi et sciences, en quête de vérité.   Entre Foi et sciences, en quête de vérité. Icon_minitimeJeu 27 Avr - 18:42

C'est une armure argentée qui se présente aux portes, une tête de lion en épaulière ne laisse aucun doute sur sa provenance. Le heaume de fer retiré dévoile la chevelure blonde d'une jeune femme aux yeux bleus et à l'allure tout à fait martiale. Elle demande audience à la maîtresse des lieux afin de lui remettre en personne une lettre cachetée et un petit carnet à la reliure de cuir.

La lettre est scellée par le sceau personnel de Pandora, une rose cerclée de ronces, quant au carnet, il contient des explications précises sur différentes expériences, aucun nom ni de lieu ni de personne n'y est jamais mentionné.  

         Chère Dame Lehoia,

J’espère que cette lettre vous trouvera en bonne santé, vous ainsi que vos proches. Voilà plusieurs mois que je souhaite vous écrire sans trouver l’occasion propice. J’espère que vous ne verrez aucun affront dans la présence de ma coursière, certaines de mes missives ayant été détournées de leur destinataire originel, j’ai préféré confier mon pli à une personne de confiance. Mademoiselle Delarte a toute ma considération, je ne doute pas que vous lui ferez bon accueil et j’espère que vous accepterez de la garder auprès de vous un certain temps. Je souhaiterai, si vous le voulez bien, que vous lui confiez votre réponse, si vous jugez adéquat de poursuivre notre échange épistolaire.

Vous trouverez certainement étrange la prudence excessive dont je fais preuve et je vous présente mes sincères excuses pour cette méfiance déplacée mais j’ose espérer que vous la comprendrez une fois votre lecture terminée. Je souhaite aborder de nombreux sujets que je juge sensibles dans cette lettre et je vous en prie, détruisez-là une fois que vous l’aurez parcouru. Je crains qu’elle ne puisse devenir un fléau si elle devait tomber entre d’autres mains que les vôtres.

Pour commencer, je voudrais revenir avec vous sur la discussion que nous avons eu à Heldor, à la suite du Bal. Se pourrait-il que votre expérience au Haut Monastère ou sur votre domaine vous ait apporté quelques connaissances supplémentaires sur la question des immunisés ? Je crains ne pas avoir approfondi autant le sujet que je l’aurai voulu. Quand bien même le fait de poursuivre une telle théorie trouble ma foi, je ne peux m’empêcher d’y réfléchir. Je pense aux Isthars et mille questions m’assaillent.

S’ils ont existé, s’ils sont nos ancêtres, que sont-ils devenus ? Pourquoi n’avons-nous aucune relique de leur existence ? Aucun texte, aucun artefact ? Je voudrais me rendre dans la bibliothèque du Haut Monastère, j’aimerai consulter les écrits interdits mais je crains autant d’y trouver des réponses que de ne rien y découvrir. L’église aurait-elle sciemment effacé l’histoire de nos racines pour consolider sa genèse ? Outre le scandale politique et idéologique que cela serait, je me demande si la caste des gélovigiens possède vraiment l’influence nécessaire à une telle falsification de l’histoire. Je suis désolée de parler ainsi de votre caste et devoir mettre en doute vos confrères auprès de vous, m’est douloureux. Je ne souhaite en rien vous blesser mais j’ai peur que la recherche de la vérité ne puisse se poursuivre qu’à ce coût.

Je dois vous confesser avoir causé de la souffrance à vos homologues du culte de Délil. Duscisio Balibe s’est rendu sur mon duché, il y a de cela trois mois, accompagné de sa suite, il souhaitait aider à la distribution et à l’élaboration du remède à Deux Moulins. L'hôpital est désormais fini et, en un autre temps, je souhaiterai vous le présenter à nouveau. Le Haut Prêtre de Délil m’a confié qu’il était atteint d’une certaine forme de maladie, un parasitage par une plante particulière qu’il nomme Pistilose. J’ignore si vous avez des connaissances sur cette dernière, il s’agit d’une fleur capable de s’introduire dans des corps vivants, elle se nourrit d’essence divine et se développe à l’intérieur des organes de l’hôte. Elle est vraisemblablement douée d’une certaine forme de conscience et nous la soupçonnons d’être capable d’avoir une influence sur les pensées de son hôte, entraînant l’apparition de comportements étranges. Elle a transformé le sang du Haut Prêtre ainsi que certaines connexions liées à la douleur. Je la soupçonne d’être à l’origine de certaines de ces décisions mais je ne peux en être certaine.

La Pistilose avait infecté le Haut Prêtre ainsi que dix de ces disciples. Ils m’informaient de sa dangerosité, elle aurait fait des centaines de morts il y a de cela plusieurs siècles. Le Haut Prêtre étant dans l’incapacité de me prouver qu’il ne représentait pas un danger pour les gens de mon duché et pour le reste d’Istheria, j’ai donc pris la décision de le mettre en quarantaine. C’est un mot un peu léger pour décrire l’enfermement forcé de sa personne ainsi que des dix disciples appelés à Deux Moulins au cours des semaines suivantes. Afin que cette effroyable expérience ne soit pas vaine, je souhaite vous transmettre mes notes. Si cette terrible plante devait revoir le jour, je souhaite sincèrement que les connaissances acquises durant ses trois mois harassants, puissent servir.

Si vous avez le temps de vous y pencher, je serai très honorée d’avoir vos retours en tant que médecin. Je me questionne à nouveau sur l’essence divine, la Pistilose y puisait ses forces aussi simplement sur un gorgoroth que sur un sindarin ou un yorka. Devons-nous continuer à appeler cette substance « essence divine » ? Ne pourrait-elle pas être elle aussi connectée aux Isthars ? Si toutes les races sont devenues très différentes les unes des autres, il y a toujours cette chose qui les relie toutes. S’il ne s’agit pas du souffle des Dix, pourrait-il s’agir d’un héritage commun ?

Pardonnez-moi, je m’égare à nouveau en questionnements. Le propos sur la Pistilose doit aussi m’amener à vous informer de l’état actuel de Duscisio Balibe. L’extraction réussi de la plante parasite n’a pas été sans conséquence, il a subi comme d’autres de mes patients-prisonniers, des séquelles importantes. Il semble que son éther ait été altéré, affaiblit plus précisément, sans doute la symbiose dans laquelle il était entré avec la Pistilose n’est pas étrangère à cet handicap. Lorsque cette lettre vous parviendra, il sera, je l'espère, en chemin vers vos terres. Il devait se rendre au Haut Monastère avant de rejoindre son temple en Noathis, je lui ai chaudement conseillé de s’annoncer et de vous consulter mais j’ignore s’il le fera.

Si vous avez quelques connaissances dans le domaine de la restauration de l’éther, cela lui sera d’un grand secours. Je crois aussi qu'il pourrait bénéficier de votre compassion. Je crains ne pas avoir été particulièrement délicate, que cela soit avec le Haut Prêtre ou ses suivants, et je suis sans doute coupable de souffrances physiques et psychologiques. Je n’ai pas été tendre avec eux lorsque j’ai compris qu’ils avaient volontairement été contaminés et je crains ne jamais être totalement capable de leur pardonner cette erreur. Si vous le pouvez, accordez-lui la bienveillance dont j’ai été incapable.

Suite à l’extraction du parasite et à son rétablissement relatif, monsieur Balibe a tenu à se présenter devant le duc et la duchesse pour exprimer ses regrets et endosser ses responsabilités. Le duc a heureusement renoncé à l’exposer au tribunal d’Hesperia mais il l’a banni définitivement du duché de Vanes. Je préfère vous remettre cette information, ainsi je peux vous assurer qu’il ne sera pas préjudiciable que vous le receviez sur vos terres malgré le courroux de mes parents à son égard, si cela devait vous inquiéter. Je dois sans doute aussi vous écrire qu’il a interdiction de m’approcher, que vous ne soyez pas surprise ou circonspecte dans le futur. Je n’ai pas demandé cette punition, bien que je regrette les choix de l’homme, je ne l’aurai pas aidé ainsi si cela était pour l’interdire à ma vue ensuite. J’ai cependant ma part de responsabilité dans cette décision, les expériences successives m’ont hélas affecté plus que je ne le pensais et j’ai été incapable de cacher la faiblesse de mon état, entrainant la colère de mon père.

Assez parlé de ma personne, comment se porte votre duché ? Comment vous portez-vous ? J’espère que vous n’avez gardé aucune séquelle de votre maladie. J’aurai aimé vous rendre visite en personne et vous parler plus directement, je dois cependant garder ma chambre pour les six prochains mois. M’autoriseriez-vous à vous visiter en Langdum ? La saison pluvieuse est-elle plus clémente dans vos contrées ?  

Dans l’espoir de votre réponse, je vous souhaite une bonne santé et des journées aussi paisibles que possible.

Bien amicalement,
Pandora Vanes

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MessageSujet: Re: Entre Foi et sciences, en quête de vérité.   Entre Foi et sciences, en quête de vérité. Icon_minitimeLun 8 Mai - 16:52

Les flocons tombaient lourdement dans les rues, comme si le redoux n’était qu’un lointain souvenir, et qu’il n’y avait plus qu’une saison en Cimmeria: le froid. La fièvre n’avait qu’un temps réchauffé les esprits, et déjà son spectre s’affaiblissait contre la neige et le grésille qui s’abattait dans relâche sur la cité depuis maintenant trois jours. La ville n’était plus qu’une immense banquise, comme si elle ne faisait qu’un avec les déserts de glace en contrebas, comme si il n’y avait plus que du blanc au delà de la frontière avec les pins et la montagnes.
Le ciel blanc et la lumière pâle avait de quoi rendre tous les esprits moroses. Celui des gardes, celui des malades encore touchés, celui des prêtresses qui s’agitaient partout dans le temple depuis des mois de cela.

Parmi elles, des enfants et des femmes proches du trépas, mais toutes arborant l’air renfrogné et sage des vétérans. La fièvre avait porté un coup à la caste déjà instable après le départ d’Irina, et l’éternel suspens dans lequel elle s’était plongée. Un ordre sans tête, un corps sans le cerveau qui le dirige. A la place, un énorme poumon qui respirait à pleine gorge pour faire bouger tout le navire, à grand renfort de chant et de croyance, et sûrement et avant tout d'espoir. La présence de la traîtresse n’avait pas endigué la hardiesse des prêtresses de Cimmeria, qui avaient redoublé de fierté et de vigueur pour chasser une ultime fois le dragon du lieu saint, maintenant que la vipère avait quitté le nid. Elles firent front uni, commun, pour apparaître, malgré le doute et la douleur, plus unies que jamais.

A présent que le dispensaire était vidé, que dans les couloirs on ne voyait plus des corps allongés, des dizaines de malades faisant humblement pénitence, le lieu retrouvait du calme religieux qui avait jadis fait sa légende - quoiqu’on pourrait volontiers croire qu’il s’agissait là d’un calme de façade, ou plutôt de l’oeil de la tempête. A présent que la fièvre se retrouvait sous contrôle, les sœurs reprenaient des forces pour le combat qui approchait: les élections prochaines.

On vint frapper à la porte de la petite cellule au mobilier simple et usé. Partout, des fourrures et des tapisseries représentant des scènes liturgiques pour empêcher le froid de pénétrer. Et au milieu de cette scène, comme une énième coulée de neige, une petite figure silencieuse et bouclée, penchée sur un cabinet, une plume à la main, et l’air faussement serein.


Ma Dame? L’office va bientôt commencer, nous n’attendons plus que vous.

Les oreilles sur le côté du crâne sauvage se dressèrent comme celles d’une biche qui sent le chasseur - bien qu’aucunes menaces ne viennent déranger la demoiselle concentrée, seul les obligations et les responsabilités l’arrachaient à son ouvrage.

J’arrive Athema, encore une petite minute. Othello releva un visage serein orné d’un sourire sincère, plus rassurant que suppliant. La zélos acquiesça silencieusement et disparu comme elle était venue, certainement prête à retrouver toutes les sœurs pour ce moment d’unité qu’était la prière du matin.

Pendant ce temps, la Haute-Prêtresse se retourna prestement sur la lettre qu’elle écrivait, entament le dernier paragraphe avec hâte. Devant elle, la lettre de la rose d’Heldor était dépliée, et à côté d’elle un carnet sombre, discret et à tout point de vue inoffensif, si ce n’était pour le contenu barbare et morbide qu’il contenait. Quand elle agita le dernier mot, le a de son nom, ses yeux marins repassèrent une ultime fois sur le papier neuf.


“ Dame de Vanes, chère Pandora,

Je vous remercie pour la lettre que vous m’adressez aujourd’hui, je suis heureuse d’avoir de vos nouvelles et espère sincèrement que votre santé est bonne. Je suis navrée d’être restée si silencieuse ces derniers mois, de ne pas avoir trouvé le courage de vous revoir et de vous écrire après notre entrevue au Haut-Monastère. Je tiens une nouvelle fois à vous remercier, au nom des gélovigiens, comme au nom de tous, pour votre contribution au remède, et pour ce qu’il apporta au monde.
De même, soyez assurée que Madame Delarte est la bienvenue dans notre suite, bien qu’elle ait dû faire un détour plus long que prévu. J’ai dû retourner en Cimmeria peu de temps après mon rétablissement, pour retrouver mes sœurs et leur rapporter quelques forces le temps qu’une élection ne soit tenue.

D’après mes travaux, et ceux de mes confrères, il apparaît que les immunisés ne sont pas localisés ou localisables, et qu’il n’existe à ce jour pas de méthode fiable pour les distinguer du reste de la population. Rien ne permet de les voir à l'œil nu, et ils ont d’apparence la même anatomie que tout un chacun. Néanmoins, ils disposent tous d’une résistance physique extraordinaire, que ce soit aux maladies ou aux poisons, et ils sont, pour certains maux, complètement immunisés. Ce fut le cas pour la fièvre de cendre, mais je demeure persuadée que face à la Sarhnaroa, leur festin aurait été le même.
Je repense sans cesse à la lettre que vous m’aviez montrée. Et aujourd’hui, j’en suis persuadée, malgré mes croyances et mes convictions. Mais les immunisés sont porteurs de l’héritage de quelqu’un - quelque chose. Cela semble confirmé par la présence de plusieurs immunisés dans une même famille, que ce soit sur des générations suivies ou non. Comme la couleur de peau, celle des yeux, il semblerait que l’immunité coule dans le sang - et nous viendraient des premiers immunisés, les Ishtars, bien que ce mot ne m’évoque pour l’instant que des théories, et plus de doutes encore.

Je ne m’explique pourtant pas pourquoi cela touche toutes les races vivantes ou mortes, dans un corps de chair. A ce jour, je ne connais pas de races qui ne soient pas porteuses - zélos, yorka, sindarins. Seuls les sylphides semblent ne présenter aucun trait, quoique leur corps diverge complètement des nôtres. Mais cela ne m’empêche pas de m’interroger. Le temps auraient-ils façonné ces corps si différents? Et pourquoi ces pouvoirs qui nous animent dès la naissance divergent tant si nous venons tous d’un même berceau?
Vos mots sur l’essence divine résonnent d’ailleurs dans ce problème. Nous savons que l’essence divine constitue le cœur même des sylphides, qu’ils sont de l’essence pure. Je ne peux prétendre que tout serait ishtar, mais si les Dix n’en sont pas à l’origine, alors.
L’autre hypothèse qui me vient serait que l’essence divine vient du monde, et de son commencement. Mais je ne peux exclure que les Isthars ne soient pas impliqués.

Le sujet est si vaste, et pourtant si pauvre, à ce jour. Je ne pourrais vous dire pourquoi nous n’avons nul trace de cette race - ces êtres - ni pourquoi le vestige que nous avons d’eux coule dans le sang de certains. Peut-être s’agit-il là d’un temps si ancien que le monde n’en a pas gardé la trace, ces ishtars ne furent que le nom donné aux premiers d’entre nous, fussent-ils lhurgoyfs ou zélos. Mais j’aime à croire que nous n’en sommes qu’au début de ce chapitre.
Je crains néanmoins que les rayons d’ouvrages du monastère ne vous déçoivent grandement. Pour les avoir parcourus, je n’ai vu que des mots sur les Ishtars dans les livres, même les plus anciens et les plus oubliés. Mais la bibliothèque est vaste et tout ne m’est pas encore connu. Néanmoins, je serai heureuse de vous adresser un passe-droit, afin que vous puissiez mener des recherches plus poussées.

Ne vous inquiétez pas, vous ne m’avez blessée en rien. La croyance et l’esprit ont longtemps fait bande à part - et il demeure acquis qu’on ne peut être de l’un sans exclure l’autre. Mais aujourd’hui, je suis persuadée que nous ne pouvons avancer sans la science, que si nous restons dans l’obscurité, nous ne pourrons pas voir la lumière. Les Dix nous ont apporté de nombreuses choses, un esprit agile, un libre arbitre, la curiosité. Je serai sotte de vous dire qu’il faut appliquer la doctrine sans faire preuve de réflexion - et ce serait renier Kesha que de faire ainsi. Je suis persuadée que les gélovigiens ont effectivement pu faire preuve, par le passé, d’un aveuglement certain face à la science, et qu’ils ont trouvé du réconfort dans le conservatisme et les ouvrages anciens. Mais il m’apparaît clair que si nous voulons avancer et honorer nos Dieux, il est important de le faire par l’esprit, autant que par la prière.

Malgré cela, je ne les crois pas capables de falsifier quoique ce soit - mes prédécesseurs auraient peut-être choisis d’ignorer un tel savoir, mais alors que la possibilité demeure si étrange - il aurait suffit de fermer les yeux pour ne plus la voir.

Je souhaite maintenant vous remercier, en mon nom, d’avoir libéré Duscisio du mal qui le rongeait. C’est à la fois un exploit comme une lourde tâche que vous avez accomplie - je fus incampable de l’aider pendant de nombreuses années, et je suis infiniment soulagée que vous y soyez parvenue. Vous avez toute mon admiration.
Néanmoins, ce serait mentir que de prétendre que je ne suis pas surprise par vos mots - et sur cette propagation. J’ignore comment la pistilose a pu se reproduire, et plus encore contaminer des prêtres de Delil. Les pensées qui me traversent sont obscures et aussi menacées que terribles, et je remercie les Dix que vous ayez pu intervenir à temps. Je ne peux m’empêcher de m’inquiéter sur les raisons de cette infection, et si vous en savez plus, je vous serais reconnaissante si vous souhaitez m’en parler.

Pouvoir vous occuper de tant de patients n’a pas dû être facile, et je n’ose imaginer quel poids cela a dû avoir sur vous, ni quelles forces cela a dû demander. Quels que soit le traitement ou ce qu’il s’est passé, cela est derrière vous, et les résultats sont là. Effectivement, l’enfermement me surprend, mais je demeure persuadée que ce fut nécessaire et que cela a empêché bien des morts.
De même, Monsieur Balibe vous tient en haute estime, et je ne doute pas un seul instant qu’il doute des raisons que vous eusse animées, et que vous l’avez sauvé, et non torturé.

Vous avez également écrit souffrir d’une faiblesse - peut-être que c’est m’imposer là où je ne devrais pas être, mais si cela vous sied, je peux peut-être vous aider à vous remettre, quel que soit le mal qui vous ronge.

La restitution de l’essence divine n’est pas mon fort, mais mes sœurs seront certainement d’un grand renfort - Irina Dranis, ma tutrice et mentor, a longtemps souffert de cette même affliction. Il existe de nombreuses plantes et ingrédients capables de renforcer l’essence divine. Si Duscisio est en chemin, je ne manquerai pas de lui proposer ces remèdes et ces connaissances.


Merci encore pour votre honnêteté et votre transparence, je suis une nouvelle fois heureuse de vous lire. Je vous souhaite un prompt rétablissement, et soyez assurée de mon plein concours si je peux vous aider à vous remettre.
Le duché de Nivéria se porte de mieux en mieux, bien qu’il me fallut le quitter dès que je le pus. Je songe à y retourner sans cesse, bien que je reste une Cimmerienne, de naissance, mais également d’esprit. Mon cœur, lui, est Nivérien d’adoption.
Dès que vous le pourrez, je serai heureuse de vous recevoir au temple - non pas au Haut-Monastère, mais bien ici, à Hellas. Peut-être que l’air frais de notre nord saura vous faire du bien, et vous permettra de trouver le repos de l’esprit après vos dernières expériences.
Je vais maintenant étudier ce carnet plus longuement, et tâcher de le comprendre. J’ai peur de ce que je vais y trouver, mais cela peut être la clef pour éviter qu’on ne recommence à l’avenir.

Prenez soin de vous, Pandora. Puissiez-vous, par les Dix, retrouver votre force, et conserver votre bel esprit.

Amicalement vôtre,

Othello Lehoia”

La lettre fut prestement pliée, et scellée par un rond de cire, ciblé du saut des prêtresses de Cimmeria, des gélovigiens et du duché de Niveria, une narvale surmontée des trois lunes. Et immédiatement après, Othello attrapa une dernière fois la lettre de Pandora, et l’approcha de la chandelle proche. Et lentement, du bout des doigts, elle la laissa pendre au-dessus de la flamme, en la regardant se faire dévorer par le feu.
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MessageSujet: Re: Entre Foi et sciences, en quête de vérité.   Entre Foi et sciences, en quête de vérité. Icon_minitimeMar 13 Juin - 15:14

Chère Dame Lehoia,

Je suis ravie et soulagée de vous lire, vous savoir en bonne santé me rassure. La fièvre récente a dû vous coûter et je n’ose imaginer la charge qui fut la vôtre durant les laborieux mois qui se sont écoulés depuis notre dernière rencontre. Je ne me sens que maigre contributrice à la fin de cette terrible période, je vous remercie bien humblement pour vos doux mots mais votre rôle fut bien plus important et crucial. Je doute pourtant que vous attendiez les honneurs qui vous sont pourtant dévolus, nous partageons certainement un soulagement bien supérieur à notre orgueil personnel.

Je crains toujours de parler trop vite de la fin de cette horrible période tant les mystères qui l’entour restent nombreux. Je ressens une grande frustration face à toutes les questions soulevées, en particulier toutes celles portant sur le passé de ces terres et de nos peuples. Il me semble si improbable que parmi les races ayant près d’un millénaire d’espérance de vie aucune n’ait de réponse ou d’archive. Les lhurgoyfs, les sindarins, les sylphides, trois peuples comptant des milliers de familles, des centaines de milliers d’individus et aucun document, aucune mémoire transmise, qui ne puisse nous éclairer sur les siècles passés. Mon esprit est trop pragmatique pour croire à pareille amnésie collective. Les sylphides se vantent bien trop d’être des savants pour ne pas avoir garder trace des évènements passés. Peut-être alors n’ont-ils pas envie de partager leur savoir, tout comme ils ne le font pas pour tout ce qui les concerne. Les lhurgoyfs sont dispersés et même si je suis persuadée qu’ils puissent transmettre une mémoire orale je ne peux juger leur silence. Mais que dire des sindarins ?

Ils ont, eux aussi, lutté et cherché un remède et des réponses, quand bien même ils ont préféré se couper du monde. Est-il bien possible qu’ils aient perdu la mémoire de leurs ancêtres ? Il me semble si terrifiant de ne voir que l’obscurité lorsque mes yeux se portent en arrière comme si nos pas s'effacaient à mesure que nous avançons, nos traces disparaissant inéluctablement. Quel sens donner à nos vies et nos actes si tout est si simplement voué au néant. Je ne peux croire à cette fatidique amnésie, elle est plus terrifiante encore que la rétention d’information. Je ne peux que placer ma foi dans vos mots et espérer que nous sommes au début d’un chapitre de questionnement et de découvertes.

Je vous remercie de ne pas avoir condamné mes errances et mes doutes concernant votre caste ou ma propre foi. Je reconnais dans votre raisonnement la sagesse de votre position, proche de Kesha et proche des soignants. J’espère que les élections à venir pour les prêtresses de Cimmeria bénéficieront d’une telle sagesse. Il me semble essentiel que les gélovigiens et les prêtresses embrassent une vision similaire, un compromis nécessaire entre foi et sciences. Je l’appelle de tous mes voeux.

Pour ce qui concerne monsieur Balibe, j’espère qu’il trouvera sa voie jusqu’à vous. Il semble mieux vivre avec son nouveau handicap que ce à quoi je m’attendais mais je ne doute pas que cela pèse sur son humeur et probablement aussi son quotidien. Pour ce qui est de vos questions sur la propagation du parasite à son entourage, je crois qu’il est plus juste de laisser monsieur Balibe vous répondre, s’il en a l’opportunité. Il n’abordera certainement pas le sujet avec plaisir mais je crois qu’il affrontera malgré tout sa culpabilité, sans doute n’est-ce qu’à ce prix qu’il pourra faire amende honorable.

Je crains que tout ce qui s’est passé pendant ces trois mois ne soient pas tout à fait derrière nous. La Pistilose a bien été extraite et mes patients libérés du parasite mais ils garderont tous des séquelles, qu’elles soient physiques ou psychiques. Quelque part, je crois que je le leur souhaite, bien que la leçon fut rude, cruelle même, je ne peux qu’espérer qu’elle leur serve. Je ne peux que partager leur sort. Dans ce sous-sol, je me suis aussi perdue, concentrée sur l’immensité de la tâche, je n’ai pas jugé nécessaire de ménager mes efforts ou mon éther. Les deux étaient essentiels et j’en ai usé jusqu’à épuisement. Et l’épuisement venu, je n’ai point arrêté. Usant des pierres de sphène pour compenser ma faiblesse passagère, je n’ai réalisé ma dépendance que lorsqu’elle était déjà bien installée. Nous étions alors proches de trouver une solution définitive. Je ne pouvais devenir un poids à ce moment là, il me fallait encore être totalement en capacité d’être utile, du moins est-ce ainsi que m’est apparue la situation. Je n’ai pas partagé mon état de santé et je n’ai accepté d’aide que lorsque nous fûmes tous sortis de notre isolement.

Me voilà donc confinée, dans mes appartements et dans mon propre corps, ma nuque entourée du même métal que celui que j’avais imposé à mes patients. Il y a peut-être là une certaine forme de justice ou d'ironie. Je ne saurais me plaindre de ma situation, après tout j’en suis la seule responsable et elle n’est pas si terrible. Je me languis de mes pouvoirs, de cette puissance qui nous traverse et de la liberté qu’elle procure mais je me fait violence et trouve de quoi occuper mon esprit. Je crains que ma période de sevrage ne me laisse des peurs indélébiles, celle de ne plus contrôler mon éther, celle de sombrer dès qu’elle pourra à nouveau couler entre mes mains. Que faire si ce n’est attendre et prier ? Quand bien même je ne sais plus à quels dieux je devrais désormais adresser mes prières.

Le manque engendre parfois des crises, souvent violentes, toujours éreintantes, mais avec le temps je commence à les percevoir avant qu'elles adviennent, me permettant de prendre quelques dispositions avant que mon corps ne cesse de m'obéir. On ne sait comment apaiser ces crises, les médecins me conseillent la patience et la méditation. Si la première m'est imposée je crains ne pas être très douée pour la seconde. Mon esprit peine à rester concentré et le vide de la méditation est rapidement envahi par mille questions, craintes et pensées parasites. L'isolement devrait m'aider à faire le vide mais je ressens tout à l'opposé un besoin irrépressible de le combler.

J'ai heureusement de quoi écrire et des correspondants bienveillants desquels vous faites évidemment partie. Mon état est gardé secret, je ne peux que croire en votre discrétion. Monsieur Balibe avec qui je corresponds aussi est au courant bien que je préfère lui épargner les détails de mon état de santé. Je ne souhaite pas qu'il culpabilise, je suis seule responsable de mes décisions et celles qui m'ont menées à cette situation ne font pas exception. Puis, je rechigne à ce qu'il puisse percevoir ma faiblesse, je suis sans doute un peu trop orgueilleuse.

Je serai plus que enchantée de vous visiter en Cimmeria. Je ne suis jamais entrée dans le pays des glaces et cela éveille en moi un océan de curiosité. Que me conseilleriez-vous de visiter ? Quels présents devrais-je apporter pour saluer dignement vos consoeurs ? Avez-vous vous-même certaines requêtes ? Je serai heureuse de vous être utile. Bien que ce voyage ne pourra se faire que dans plusieurs longues semaines, sa préparation me permettra de tuer le temps lorsque ce dernier menace de trop s'étirer.

Dans l'attente de votre réponse, je vous souhaite de bien belles journées en Cimmeria. Prenez soin de vous.

Bien amicalement,
Pandora Vanes



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