EVENT: Conclusion - Un ancêtre commun

LA FIÈVRE DE CENDRES
EVENT - Amaryl, le coeur de la connaissance

◈ CONTEXTE ◈

Les sables voleront toujours en Argyrei, malgré une saison morte qui a rarement aussi bien porté son nom. Au-delà des dunes et des colonnes, sous les soleils éclatant du point du jour, les remparts d’Amaryl se dessinent avec sagesse, audace et orgueil sur un horizon tapissé d’or. La nuit prend à peine fin, et les esprits s’éveillent doucement.
Les rues sont encore désertes ; la faute au manque d’habitants ? Pas seulement, la fièvre de cendre, bien que largement adoucie par les températures élevées du désert et les différents calmants et solutions déjà découvertes, ne manque pas de réclamer son dût à la cité maudite. Mais loin d’être terrible, la situation serait presque au goût de certain, offrant la quiétude pour réfléchir et apprendre en toute quiétude.

Qui que vous soyez, vous avez toutes les raisons du monde de vous retrouver là, en cette journée si particulière. Même si rien ne laisse supposer qu’elle sera extraordinaire, le destin ou les dieux vous ont réunis pour assister à un morceau de l’histoire.

Mais ne comptez pas sur la quiétude pour pouvoir apprendre et réfléchir. Vous vous rendez peut-être à la masure des érudits avec une raison précise, ou peut-être cherchiez vous simplement un endroit pour réfléchir ; ou aviez-vous une visite importante à rendre à un confrère. Mais quand vous passez la porte, ce n’est pas la tranquillité d’une bibliothèque bien tenue qui vous accueil : c’est plutôt un champ de bataille, à quelques pas du carnage, qui vous saisit les oreilles. Partout, des éclats de voix et des mots d’oiseaux fusent. Mais d’où peut venir cette excès de colère ?
La masure des érudits, bien que la tanière des Eclaris depuis plusieurs dizaines d’années, fait l’objet d’une cohabitation bienveillante débutée quelques mois plus tôt sous l’impulsion conjointe des esprits curieux. La caste des intellectuels a accueilli, donc, dans une certaine discrétion et une volonté de rapprochement, les disciples de Ténéis qui avaient le droit d’étudier et de faire leurs recherches dans la masure. Seulement, cette lune de miel étrange ne devait pas durer. Et c’est bientôt un conflit d’idée qui mit un terme à ce tango ; en la personne du grand maître lui-même.

Les études de Lomion, second du grand maître, ont rapidement mis le feu à la fourmilière en soulevant, sans citer ses sources, la possibilité que les peuples d’Istheria soient les descendants d’une seule et même race. Une idée pour le moins novatrice qui est loin de faire l’unanimité dans sa propre caste ; si loin qu’elle les a même divisés jusqu’aux plus hautes sphères. Contrairement aux attentes communes, Dim, lui-même, se serait prononcé contre son ami et second en réfutant catégoriquement sa théorie. Etrange ? Le grand maître n’a pas fait d’apparition publique depuis de longues semaines, et certain commenceraient à prétendre qu’il est en bien moins bon état que ce qu’il pourrait vouloir laisser croire, et d’autres adorateurs iraient même jusqu’à dire que ses paroles ne sont pas de lui, sauf s’ils le voient en personne prononcer ces sacrilèges.

Aujourd’hui et face à vous, vous voyez un large cercle d’érudits, gélovigiens et eclaris réunis, qui encadrent deux individus plus virulents que le reste de la plèbe. Un sindarin d’une part, dont les cheveux blancs et les mains sibyllines tranche radicalement avec la colère de son regard. Face à lui, un terran d’un âge déjà avancé, chauve comme un caillou poli, mais arborant une longue barbe grise. Il semble bien moins colérique que son partenaire, même si l’on voit à la veine qui palpite sur sa tempe qu’il est dans le même état.

« Vous n’avez qu’à aller le chercher, et laisser Dim trancher ! » Vociféra le sindarin, ses longs cheveux pâles encadrant un visage rouge de rage. Sa parole claire provoque quelques soupirs dans le camp adverse, et de longues plaintes.

« Puisque nous n’arrêtons pas de vous expliquer qu’il est souffrant ! » S’agace le terran, et derrière lui tous ses compères. L’absence d’un maître se fait sentir, mais le terran tient bon, bien décidé à ne pas lâcher une miette de son terrain à ces blasphémateurs.

« C’est du propre, votre maître ne peut pas avancer d’arguments sensés… »

« Mais vous ne pouvez pas concevoir, par la Science, que les Zélos, les yorkas et les sindarins pourraient avoir un ancêtre commun ?! »

Le débat reprend de plus bel, comme si il avait jeté une marmite d’eau sur une huile bouillante. De toute part, les mots fusent : un ancêtre commun, mais comment cela serait possible ? Peut-être que Lomion a bien trouvé le chaînon manquant ? Peut-être que cette linéarité n’existe qu’au sein de la même race ? Et peut-être que ce n’est qu’un ramassis de foutaise sur le lit des espoirs d’un fou ?!
La question des immunisés et de l’immunité passe soudain au second plan, et semble n’être devenu qu’une question de fond, sans plus être la première raison de cette union fertile.

Depuis votre point de vue, la situation peut paraître tout à fait sensé, ou alors complètement saugrenue. Il vous est possible de rejoindre les débats, ou au contraire de ne pas prendre part à ces échanges musclés. Votre opinion compte, néanmoins, et vous êtes libre de la partager ou non.

Cette théorie novatrice est peut-être le symbole de l’obscurantisme, et on ne vit que rarement les eclaris eux-mêmes se diviser aussi violement autour d’une idée d’un compère. Une situation tendue qui aura besoin de doigté pour se découdre et pour se défaire… En espérant qu’il n’y ai pas de dommages collatéraux.

◈ RAPPEL DES PARTICIPANTS ◈

₪ Sont presents dans ce lieu: ₪

● Phyrra
● Viwien

◈ LES RÈGLES ◈

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EVENT: Conclusion - Un ancêtre commun 744275Sanstitre1

EVENT : Conclusion
Un ancêtre commun

P
hyrra poussa un long soupir. Ce qui se déroulait à ma Masure ne surprenait pas la haute-prêtresse des connaissances, même s’il était inédit que tout cela prenne une telle ampleur.

Cela faisait des mois maintenant qu’elle cherchait à en savoir plus sur cette immunité, qui, selon sa théorie la plus probable, détenait la clef pour comprendre et vaincre cette fièvre maudite. À cela s’était ajoutée la théorie de Lomion selon laquelle cette immunité aurait une origine bien particulière. Selon lui, tous les peuples seraient en fait originaires d’un peuple unique. Cette théorie controversée avait trouvé écho dans le puis de connaissance que possédait Phyrra, et sous son impulsion, les fidèles de Ténéis avaient entamée des recherches pour le moins prometteuses. Les jours s’étaient alors écoulés à une vitesse folle, jamais assez longs pour lui permettre de faire tout ce qu’elle voulait, de faire toutes les recherches qu’elle jugeait nécessaires. Perfectionniste, aimant régler les choses par elle-même, Phyrra avait été contrainte de déléguer une foule de tâches qu’elle aurait préféré pouvoir gérer seule. Dirigeante aguerrie, la haute-prêtresse avait surmonté ses réticences et confié des tâches à ses subordonnés qui, parfaitement apte à assumer les responsabilités qu’elle leur confiait, avaient permis au temple et aux établissements de soins de tenir le coup malgré l’avancé de la maladie, heureusement freinée par le climat argyréen.

Aujourd’hui, cependant, les choses étaient différentes. Alerté par le mouvement provenant de la masure, un prêtre était venu la prévenir de l’affrontement qui y prenait forme, sachant que la haute-prêtresse voudrait être présente. C’est d’un pas décidé que Phyrra s’était dirigée vers le QG des éclaris, flanqué d’un prêtre terran du nom de Ernold et de Leffëna, l’une des gardes sindarines qui l’accompagnait en permanence. Les rues, tranquilles comme elles l’étaient souvent depuis le début de l’épidémie, ne leur offrirent aucune résistance et c’est sans encombre que la Haute-Prêtresse des Connaissances arriva devant le haut lieu d’érudition. La sindarine fut surprise qu’on la laisse entrer sans plus d’histoire. Pourtant, rapidement, la haute-prêtresse prit conscience de ce qui se déroulait. Face à face, les membres de son église et les éclaris échangeaient des paroles dures. Si celles-ci n’avaient rien de nouveau, reprenant les arguments déjà entendus auparavant, la virulence des échanges, surtout ceux entre ce sindarin colérique et ce terran obtus, était plus surprenante. Elle les écouta un moment, saisissant rapidement les raisons de cette confrontation.

– C’est justement la science qui nous amène à croire en cette théorie.

Phyrra, portant la prestance due à son rang, s’avança vers le duo.

– Nos recherches, dit Phyrra en englobant d’un mouvement les prêtres qui étaient présents, nous ont prouvé que les pistes avancées par Lomion n’étaient pas aussi ridicules qu’elles en avaient l’air au départ.

– Mais cette théorie n’a aucun sens ! vociféra le sindarin.

– Si la théorie est aussi bancale que vous semblez le croire, vous devez donc avoir des arguments ? Après tout, même les gélovigiens ici présents sont capables de remettre en question leurs plus profondes croyances. J’imagine donc qu’après vous être remis en question, vous avez trouvé des informations discréditant la théorie ? Pourquoi donc ne pas nous les livrer ? Après tout, ne poursuivons-nous pas le même objectif ?

Elle le toisa, la tête haute et le regard dur, une pointe d’impertinence dans la voix. La sindarine était pourtant réellement prête à entendre les arguments de ceux qui ne croyaient pas en la théorie de Lomion. Toutefois, elle doutait qu’ils en aient vraiment. Peu lui importait ce que Dim pouvait en penser. S’il était aussi malade que les rumeurs le laissaient croire, il n’était alors pas en état d’étudier la question autant que celle-ci l’exigeait. Selon elle, c’est plutôt la peur qui incitait ces érudits à rejeter cette théorie. Elle-même était toutefois prête à se battre pour faire valoir ce qu’elle avait découvert.

Codage par Libella sur Graphiorum

LA FIÈVRE DE CENDRES
EVENT - Amaryl, le coeur de la connaissance

◈ CONTEXTE ◈

Comme la déesse de la connaissance qui ne connait pas de limite à ce qu’elle peut tolérer, tu semble animée d’un furieux désire d’ordre et de clairvoyance, et c’est dans l’espoir de pouvoir démêler les troubles qui saisissent tes ouailles et les érudits avec lesquels tu as jadis collaboré que tu te tiens aujourd’hui dans la masure, face à un sindarin hirsute.
Dés l’instant où il te voit t’approcher, l’homme semble se contenir, et reprendre un peu de ses esprits. L’idée de faire face à une semblable l’aide peut-être à recouvrer son calme, même si, à sa posture froide et martiale, et à son menton levé, tu devines qu’il n’a pas changé d’avis, et qu’il est prêt à en découvre.

« Eh bien, oui, ma Dame. » Il réajuste ses habits, reprend un ton plus mesuré et moins aigri qu’avec celui de son confrère. « Les dons naturels, ceux que nous semblons tous détenir depuis notre naissance, divergent de ceux des autres races. Si nos sens sont des plus affûtés, m’expliquez-vous, par votre science ou votre déesse, que le zélos partage ce même don ? Et pourquoi ne puis-je pas me transformer en chat, comme ce yorka ? » Il toise la foule alentours pour prendre la température de son argument.

Même si le silence est retombé depuis ton arrivée, tu vois les regards s’échangés silencieusement, certains approuvant déjà les paroles du sybille personnage. Des langues se délient, même, bien que personne n’ose encore le dire haut et fort.

« Et si nous venons d’un ancêtre commun, comment se fait-il qu’un lurghoyf et un yorka ne puissent enfanter ? » D’autres murmures parcourent l’assistance. « Nous partageons la même essence divine, et pourtant, nous y réagissons différemment. » Cette fois-ci, certains ne se privent pas pour répondre d’un grand « oui ! » ou « il a raison ! ».

Cette fois, le sindarin vous toise, directement, et avec arrogance.

« Nous ne sommes pas tous égaux ; mais heureusement, notre espèce, par nos rois et notre doctrine, se préserve de toute impureté. La nature nous a créé sindarin, fils de sindarins. Et il m’apparaît immonde de songer qu’un jour, un sindarin et un zélos ait pu avoir un ancêtre en commun. Foutaise, cela voudrait-il dire que nos ancêtres partageaient les mêmes couches que celles des yorkas ou des terrans ?! » Il soupire. « Dim m’appuierait. »

De nouveau, il s’emporte, et son teint devient cramoisie. Cependant, certains de ses mots semblent indiquer que le problème n’est peut-être pas tant dans l’origine des races… Que dans les races elles-mêmes. Si certains sont choqués par ses paroles scandaleuses sur les autres races, tu constates que d’autres les partagent sans pour autant le crier. Tu te dois de dire quelque chose, mais tu es interrompu dans ta course par quelqu’un.

C’est maintenant que peut se jouer votre destin. Phyrra, tu vas lancer chacun un dé « Pile ou Face » dans l’espace prévu ici. Le résultat de ton lancé déterminera la suite de ton aventure.

Si tu fais 1 :

Spoiler:

Si tu fais 2 :

Spoiler:

◈ LES RÈGLES ◈

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EVENT : Conclusion
Un ancêtre commun

Phyrra écouta avec attention les explications du sindarin, luttant pour ne pas le contredire au fur et à mesure alors qu’il énonçait ses arguments, refoulant la colère qui avait jusqu’à maintenant teinté sa voix. Les lèvres pincées, la Haute-Prêtresse écouta une partie de la foule s’exclamer en faveur des arguments de l’autre sindarin. Elle analysa ceux-ci au fur et à mesure, constatant que ses arguments demeuraient plutôt faibles. Elle le laissa malgré tout finir sans l’interrompre, même si elle brûlait de faire voir son point de vue. Elle se contenait toutefois, consciente de l’influence que pourraient avoir des paroles maladroites prononcées de sa bouche en cet endroit particulier. D’ailleurs, le mouvement en faveur du sindarin se calma doucement. Ses paroles, clamant la supériorité sindarine, firent froncer les sourcils à Phyrra, qui commençait doucement à comprendre les réticences de ceux qui se rangeaient derrière lui.

La Haute-Prêtresse retint un soupir. Raisonner un scientifique qui cherche la vérité était une chose, mais raisonner un sindarin convaincu de la supériorité de sa race en était une autre, la conseillère sindarine qu’elle était en savait quelque chose. Était-ce même vraiment raisonnable d’essayer ? Le lieu était peu propice, et Phyrra avait fréquenté assez de gens de son espèce pour savoir qu’elle ne le ferait pas changer d’avis dans le contexte actuel. Était-ce vraiment à lui qu’elle devait s’adresser, alors qu’il n’hésitait pas à prononcer des commentaires racistes qui faisaient froncer les sourcils aux terrans, yorkas et zélos qui l’entouraient et qui pourtant, l’avaient précédemment soutenu ? Les sindarins étaient un peuple raffiné, qui détenait une culture et un savoir incroyable, et cette réputation les suivait dans le monde entier. Étaient-ils supérieurs pour autant ? Phyrra avait suffisamment rencontré d’impressionnants représentants des autres races pour savoir que les individus de son peuple n’étaient en rien supérieurs aux autres. Elle s’apprêta à faire connaître son point de vue lorsqu’une voix fatiguée prit la parole, faisant cesser immédiatement les murmures.

Phyrra ne connaissait Dim que de nom, celui-ci n’étant pas né lorsqu’elle avait elle-même été éclaris, plus de cent ans auparavant. Elle le reconnut toutefois instantanément. Même si celui-ci était terran plutôt que yorka, la prêtresse ne pouvait s’empêcher de le comparer à Nestor Indaki, son ancien maître. Il semblait teinté d’une aura de sagesse, et chacun écouta ses mots avec attention, des mots qui terminèrent de discréditer le sindarin avec qui Phyrra avait tenté de discuter. Rapidement, la sindarine remarqua la peau cendrée du maître et l’éclat rougeoyant de ses veines. Elle fronça alors les sourcils, inquiète. L’état de l’éclaris était préoccupant, d’autant plus inquiétant que sa mort, dans un tel contexte, risquait de provoquer une véritable rupture au sein de la caste des éclaris. Il devenait d’autant plus important de faire éclater la vérité au grand jour et d’harmoniser les esprits de la caste. Dim, en tant qu’intendant, occupait également une place importante à Amaryl, et sa mort entrainerait certainement de grands bouleversements.

C’est alors qu’il s’adressa directement à elle, et Phyrra le salua avec respect, heureuse de constater que le grand maître ne s’était pas laissé aveuglé par des préjugés insensés.

– Maître Dim, le salua-t-elle. Sans doute en savez-vous déjà davantage que moi, étant donné que la théorie dont nous discutons provient des recherches de votre apprenti. Cependant, c’est avec plaisir que je vous partagerai ce que je sais.

Elle parcourut son auditoire des yeux, consciente que leur présence était une épreuve en elle-même. Si elle ne parvenait pas à faire valoir la théorie à laquelle elle se tenait dès maintenant, cela aurait sans doute des conséquences mystérieuses.

– Les peuples que nous connaissons aujourd’hui seraient probablement originaires des isthars, un peuple mystérieux qui serait à l’origine de la langue dans laquelle nous dialoguons aujourd’hui.

Sa mémoire lui permettant de se souvenir à la perfection de ses recherches, Phyrra exposa à son auditoire les différents ouvrages consultés ainsi que les informations qu’elle en avait retirés. Elle parla durant de longues minutes, exposant les liens qu’elle et les siens avaient découverts entre les différentes races isthériennes, retraçant les chemins sinueux qu’ils avaient découverts, reliant les informations en des explications simples et succinctes. Tout ce qu’elle avait découvert démontrait que les peuples que l’on connaissait alors sur istheria étaient, dans ce lointain passé, bien moins dissemblable qu’ils ne l’étaient aujourd’hui.

– L’origine de la différenciation des races demeure un mystère. De nombreux éléments manquent encore à l’équation...

Des murmures inquiets parcouraient l’auditoire. Beaucoup semblaient comme sonnés, n’arrivant pas à croire ce qu’ils entendaient. D’autres étaient pendus à ses lèvres, réfléchissant activement à ce que la Haute-Prêtresse des connaissances venait de dévoiler. Malgré les mines stupéfaites qui l’entouraient, Phyrra ne se laissa pas troubler et continua d’enrichir la théorie à l’aide du savoir qu’elle avait accumulé.

– Certains de mes collègues éridaniens m’ont également mené à en savoir davantage sur cette théorie.

Succinctement, sans dévoiler les noms ou donner d’indices sur ceux, ou plutôt celle, qui lui avait permis d’en savoir plus sur cette théorie, Phyrra évoqua de nouveaux indices sur les liens entre les immunisés, son caractère qui avait d’abord été considéré comme hasardeux, avant que différents liens généalogiques ne soient dévoilés, des liens qui dataient parfois de plusieurs milliers d’années.

– Je dois adresser un remerciement particulier à vos chercheurs, maître Dim. Les recherches sur la généalogie que les éclaris ont effectuées ont été d’une grande aide, conclut-elle.

Phyrra soupira, brisant le masque de froideur et de prétentieux qu’elle avait affiché jusqu’à maintenant.

– Sachez que je n’éprouve aucun plaisir à détruire ainsi ce que nous avons cru vrai pendant si longtemps, et que mon intention n’a jamais été de discréditer qui que ce soit. Cependant, nous ne pouvons ignorer tout cela, même si cela est difficile. Trop de gens dépendent de nos découvertes et de leurs répercussions.

Son regard détailla Dim, qui, visiblement souffrant, faisait de son mieux pour ne pas se laisser dominer par la maladie, qui devait pourtant le faire souffrir, vu à quel point il était atteint. Elle s’adressa à lui d’une voix douce.

– Si vous en savez davantage, je vous serais infiniment reconnaissante de le partager avec nous, dit-elle en s’inclinant respectueusement.

Son regard doré brilla de mille feux, alors que le puits infini de ses connaissances s’ouvrait pour que l’essence divine grave de feu et d’or les prochains mots du maître éclaris dans son incroyable mémoire.

Codage par Libella sur Graphiorum

- Nous sommes tous égaux devant les Dieux, sindarin, fils de sindarin, la puissance de notre race réside dans sa capacité à ouvrir son esprit autant que ses sens au monde qui l'entour.

Ainsi parla la silhouette encapuchonnée qui approchait, solidement escortée de sindarins et sindarines à la peau parfois marquée par les arabesques de tatouages enigmatiques. Les regards se retournent vers ces sindarins aux allures guerrières avant de se poser sur la silhouette mystérieuse qui, relevant ses bras eux aussi tatoués, fait tomber en arrière la capuche qui masquait son identité. D'où qu'ils proviennent, les rayons des trois soleils vinrent s'embraser dans la chevelure flamboyante ainsi libérée ornant le visage royal de la couronne qui manquait à son front. Les sindarins et membres d'autres races reconnaissant la reine s'inclinèrent respectueusement alors que Viwien s'approchait de Phyrra. Tendant ses mains pour recueillir celles de sa conseillère, attendant que cette dernière se redresse pour délicatement poser son front contre le sien, un geste significatif d'une grande amitié et d'une profonde confiance.

- Que Délil te protège, dit-elle en alfari, avant de se séparer de la sindarine d'un pas en arrière et de reprendre dans la langue commune, je suis heureuse de te trouver en bonne santé, Phyrra.

Se tournant vers l'intendant d'Amaryl et sage homme à la tête de la caste des Eclaris, la reine portait une main à sa poitrine et s'inclinait légèrement en marque de respect.

- Intendant Dim, la nation canopéenne et moi-même vous saluont et fondont de grands espoirs en vos connaissances et en l'érudition réunit en ce lieu pour nous guider au-travers des ténèbres.

Un des Astars qui formait sa suite s'approcha, une femme dont la peau d'un noir profond était striée de tatouages blanc semblant représenter une multitude de racines ou bien les veines de sèves sur les longues feuilles, elle portait entre ses bras une lourde pile de rouleaux de parchemins.

- Tout ce qui a pu être découvert et écrit à Canopée par nos groupes de travail concernant la fièvre, se trouve ici. Un savoir que nous vous avons déjà en partie transmis via missives mais dont vous trouverez les travaux plus complets dans ces lignes.

La reine se porte au côté de la haute prêtresse de Ténéis, attendant, tout comme elle, que la sagesse parle.

LA FIÈVRE DE CENDRES
EVENT - Amaryl, le coeur de la connaissance

◈ CONTEXTE ◈

Dans la chaleur insupportable des dunes, le dénouement approche. Maintenant que Dim a fait son entrée et qu’il a réfuté lui-même les ignobles propos de son élève, la situation semble s’être apaisée, te laissant la voie libre pour parler et t’exprimer sur tes pensées, Phyrra.

Pendant de longues minutes, il t’écoute attentivement, acquiesçant quand il le devait, bien qu’il eut principalement l’air très absorbé par tes paroles. Plusieurs fois, son air s’assombrit. Peut-être que sous son air léger et dur, il se cache des couloirs immenses et vastes, et d’intenses pensées crépitantes.
A la fin de ta parole, alors que tes yeux s’illuminent, il semble enfin prêt à reprendre la parole. Mais une voix vous interpelle tous les deux : dévoilant un visage raffiné, et libre, c’est toi, Viwien, qui apparaît à la vue des Eclaris, et rejoint ton amie pour la soutenir face à Dim, déjà conquis. En te voyant, il semble reprendre du poil de la bête.

« Votre altesse, c’est un cadeau que vous me faites, et encore une preuve que votre peuple a le don du bel esprit et de l'amour de la connaissance. » Dim, voûté et affaibli, souffre visiblement de son vieil âge pour s’incliner comme il se doit face à ta majesté. Mais pourtant, il baisse la tête avec une grâce toute bercée d’élégance, sa longue barbe venant caresser les grains de sable qui jalonnent le sol. « C’est un honneur et un plaisir de vous accueillir ici, et que vous ayez fait la route depuis Canopée pour visiter Amaryl. » Il sourit avec malice, abrité par son vieil âge pour couvrir son audace de jeune homme. « J’aurai aimé que ce fut pour mon charme, même si je n’ai plus cette prétention depuis longtemps. »

Il rit à gorge déployée comme un enfant, redonnant à la salle une atmosphère plus sereine. Malgré son état et sa maladie avancée, Dim garde l’aura d’un chef et d’un homme respectable, préférant ne pas se soucier de sa santé plutôt que de vous présenter un homme fatigué. En attrapant sa canne, il se lève lentement, et fait un signe de la main à son comparse qui jusqu’ici l’accompagnait.

« Mesdames, nous avons beaucoup à discuter. Si vous voulez bien, marchons un peu. »

Lentement ; le vieil homme vous entraîne à sa suite, réfléchissant encore intensément à ce que tu as pu lui dire, Phyrra, et à la promesse du concours des sindarins.

« Lomion est à notre ordre ce qu’un cheval fou est à une écurie. Il va toujours imaginer les théories les plus incroyables, les hypothèses les plus folles. Même quand tout est contre lui, il s’obstine et persévère. C’est pour cela qu’il a tout mon respect, même si vous comprenez sans peine qu’il ne fasse plus l’unanimité au sein de notre groupe. »

Au vu de l'état du hall lors de votre entrée, vous pouvez facilement le constater également.

« Pour vous avouer la vérité, quand il m’a soumis ses recherches pour la première fois, j’ai été d’abord sceptique. » Il sourit simplement, avant de rire encore, comme pour s’amuser de sa propre bêtise. « Même si j’admirais son imagination, et ses démarches, cela m’apparaissait obscure que les races soient nées d’un ancêtre commun, et non de souches uniques à chacune d’elles, comme je le pensais initialement. Mais avec ses recherches, sa persévérance… J’ai commencé à douter. »

Vous marchez tranquillement jusqu’à la place des sages, en croisant quelques eclaris surpris de voir leur maître dehors et avec un état pareil. Mais Dim semble bien insouciant des regards qu’on lui lance. Sa conscience est déjà ailleurs, bien plus intensément prit par votre discussion commune que par la curiosité de ses pairs.

« Au-delà de la linguistique, qui est une science fiable pour retracer l’histoire, d’autres éléments semblaient concorder – l’architecture, l’anatomie, la pratique de la magie… Pourquoi saignons-nous tous de la même manière, marchons-nous tous pareillement, comment nos muscles sont comparables, et que nous nous réveillons gorgoroths de la même façon quand notre heure vient. Pourquoi les femmes terrannes peuvent enfanter avec d’autres espèces. Pourquoi, malgré des siècles d’histoire notifiées, nous n’avons jamais connu le monde découpé par races, et non pas par mentalité ou par climat. Petit à petit, j’ai douté. » Il prend un air plus sérieux. « Quand Lomion est venu me voir, il m’a soutenu que sa théorie s’appuyait sur le travail d’un médecin réputé, qui a constaté la présence d’une immunité commune à plusieurs races, qui tendaient à appuyer le concept de souche commune. Et je crois bien que nous nageons en plein dedans. »

Fébrilement, le vieillard prend un profond soupir.

« J'apprécie votre dévouement et votre passion communes. Vous avez l'esprit ouvert, malgré le choix que vous avez fait de rejoindre les gélovigiens - je doute qu'ils approuvent cette pensée bien à l'encontre des dogmes qu'ils enseignent. La possibilité de l’existence des Isthars ne fait guère de doute, à présent. Même s’il est encore des mystères à élucider. » Il soupire profondément. « Nous parlons d’âges si anciens que les rares vestiges de cette ère sont pour l’instant hors de notre portée. Que les écrits lui sont depuis longtemps contemporains. Mais je garde l’espoir qu’avec de la persévérance, nous parviendrons à faire de grandes découvertes sur ce peuple qui nous a… Enfanté. »

Il hausse les épaules. « Il n’y a bien que ces roublards de Sylphides pour rester inexpliqués. J’aurai certainement dû apporter à Lomion mon entier soutien bien avant que cette fièvre me touche et que les rumeurs ont commencé à immerger. Mais je n’ai pas encore la prétention d’être infaillible : on apprend toujours. » Il marque un arrêt devant un passage dérobé. « Si vous voulez bien m’entendre encore un peu, Mesdames, il y a une dernière chose que j’aimerai partager avec vous. Si vous voulez bien me faire encore l’honneur de votre présence. »

◈ LES RÈGLES ◈

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Il s'agit de l'avant dernier poste du MJ.

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Un ancêtre commun

Phyrra aurait reconnu cette voix entre mille, son cœur palpitant de joie en voyant sa précieuse amie. Pleine de majesté, la reine imposa le respect en quelques mots, faisant taire le bourdonnement de voix qui avait pris naissance avec cette autorité naturelle qui était la sienne. Phyrra avait su qu’elle avait l’intention de venir, ne savait pas quand sa reine pourrait enfin fouler les terres amaryliennes. Sa présence était une bénédiction, et elle était heureuse de la revoir. Avec respect, la Haute-Prêtresse s’inclina. Puis, son front contre le sien, elle répondit à la prière de son amie.

– Et vous de même, mon amie, répondit-elle dans la même langue.

Elle ne la vouvoyait qu’en public, là où les oreilles étaient trop grandes pour ne pas s’offusquer d’un ton familier. Dans son regard brillait toutefois la profonde amitié qui les liait.

– J’espère que vous avez fait bon voyage, dit-elle, la main sur le cœur.

Leur échange fut bref. Dans les prunelles forestières de son amie, derrière sa majesté et sa dignité, se glissaient des inquiétudes qui trouvaient reflet dans les prunelles dorées de la représentante de Ténéis. La dirigeante sindarine fit alors déposer une pile d’élégants rouleaux, présentant sans hésitation le fruit des découvertes canopiennes à l’assemblé, apportant plus de poids aux précédentes paroles de Phyrra. Si Viwien se glissa ensuite à son côté, soutenant de ce fait ses paroles, c’est à la reine que Dim répondit en premier, soulignant la présence de la reine parmi eux. Dans le regard du vieil homme brillait une malice tout enfantine, et cet éclat rappela à Phyrra ce qui se disait sur cet homme singulier. Malgré le feu qui courrait immanquablement dans ses veines, l’homme gardait une prestance inimitable, son regard brillant témoignant de son esprit remarquable.

Elle lui emboita le pas alors qu’il les invitait, la reine et elle, à le suivre. Avec une grande attention, ses yeux brillants ne manquant pas une seconde de ce moment important, la prêtresse écouta le maître-éclaris éclairer les zones d’ombres des découvertes de Lomion. Il lui semblait normal d’avoir douté d’une telle théorie, et elle n’en voulait pas au maître pour le temps qu’il avait mis à se laisser convaincre. Après tout, son rôle l’obligeait à faire preuve de prudence. Elle l’écouta avec attention évoquer ce qui l’avait fait changer d’idée, et c’est avec une grimace que la Haute-Prêtresse accueillit les déclarations sur ce « médecin réputé ». Même si elle savait que les découvertes de ce médecin étaient à l’origine des théories de Lomion, le souvenir des écrits que Pandora lui avait rapporté brûlait en elle. Cependant, Phyrra était trop profondément érudite pour laisser ses sentiments la détourner du chemin.

La Haute-Prêtresse se raidit lorsque Dim mentionnait les croyances gélovigiennes. Cela était un sujet particulièrement délicat. Comment les gélovigiens réagiraient-ils à ces découvertes ? Le vieil homme n’avait pas tort. Composés d’érudits, bien que croyants, les prêtres du temple de Ténéis avaient su mettre de côté leurs réticences pour garder un esprit scientifique. Non pas que cela ait pu se dérouler sans heurts. Phyrra savait qu’elle devrait être prudente en rapportant ses découvertes au Haut-Monastère. Cela faisait si longtemps maintenant qu’elle ne s’était pas mêlée de près des affaires gélovigiennes... De nouveaux Hauts-prêtres avaient été élus par leur dieu, et Phyrra ignorait leurs motivations. Elle savait pourtant que les plus anciens étaient d’une grande réticence face aux remises en question. Seraient-ils prêts à accepter les horribles vérités qui s’offraient à eux, même si cela remettait en question les bases mêmes de leur dogme ?

Avant de se perdre dans les méandres de son esprit, Phyrra se recentra sur les paroles de Dim. Historienne aguerrie, la Haute-Prêtresse ne pouvait qu’être d’accord avec les propos de l’intendant, et elle acquiesça aux affirmations du terran. Elle-même s’était heurtée à la difficulté de trouver des informations provenant d’une époque aussi lointaine, comme si quelqu’un avait choisi d’effacer une partie de cette histoire. Il était effectivement étrange de trouver si peu d’information sur les isthars, alors qu’ils avaient visiblement été un peuple complet, à l’origine du leur. Serait-ce les anciens gélovigiens qui, apeurés par ce savoir qui remettait en question les pratiques de leur dogme, auraient choisi de détruire tout cela ? Les sylphides, bien entendu, étaient des êtres à part, et leur origine n’était probablement pas la même que pour les autres isthériens. Pourtant, de ce qu’elle en savait, les représentants de ce peuple n’en savaient pas plus que les autres sur leur passé, bloqué comme les autres, cherchant à tâtons sans piste véritable des fragments de ce passé morcelé.

La curiosité la dévorant, Phyrra s’engouffra sans hésiter davantage dans le passage désigné par maître Dim. Que pouvait-il vouloir leur dire, loin des oreilles indiscrètes ?

Codage par Libella sur Graphiorum

LA FIÈVRE DE CENDRES
EVENT - Amaryl, le coeur de la connaissance

◈ CONTEXTE ◈

L'heure du dénouement est arrivé. Les dernières lettres de sables et d'or vont venir ponctuer ce récit, qui sonne comme plus comme le prologue d'un récit épique, que comme un épilogue amère. En suivant Dim jusqu'à ce qui semble son bureau, ses mots vous reviennent peut-être à l'esprit. Ses propres réflexions sur l'échos de pensées plus grandes, et plus vastes, peut-être un sursaut de connaissance qu'il voudrait voir saisir tous les peuples vivants d'Istheria pour mener à sa place un combat sur la durée.

Phyrra, contrairement à ton comparse sindarin qui n'a fait qu'étalage de son xénophobisme à ses collègues, sous la bannière de sa caste et d'une connaissance profanée, tu es touchée par les mots du vieil homme. Il parle avec une sagesse et une neutralité certaine, et tu peux d'ors et déjà constaté que ses paroles sont le fruit d'une mûre réflexion, et non d'un discours spontané. Curieuse, tu décides de suivre Dim. Le chemin dérobé mène à une petite porte, habilement dissimulée sous une tourelle d'argile et de pierre.
Vous vous engagez à sa suite : le vieil homme semble peiner à grimper les marches anciennes, mais pourtant, il ne vous demandera jamais de l'aide.

« Nous allons dans un lieu un peu spécial. » Murmure-t-il. « Je ne devrais peut-être pas vous y conduire, mais j'ai l'intuition que les petites bêtises des uns, feront le bonheur des autres. »

Sur ces mots mystérieux, il pousse devant vous une lourde porte de bois vieillie et abîmée qui révèle sous une lumière tamisée un bureau vaste et dans un chaos abominable. Est-ce ainsi que le maître Dim travaille et apprend ? Un tel désordre ne semble pas naturel, et pourtant, curieusement ordonné. Les parchemins dispersés de façon chaotique partagent un même thême, les fioles renversées une même odeur. Comme si, dans cette anarchie spectaculaire, résidée un certain esprit raisonné.
Mais quelque chose peut quand même vous chiffoner : Dim n'apparaît pas comme quelqu'un capable d'une telle pagaille. Sa barbe finement taillée malgré ses veines flamboyantes, ses vêtements doucement repassés... Non, ce bureau ne devait pas être le sien. Alors, peut-être...

« Nous sommes dans l'étude de Lomion. » Il vous regarde avec l'air un peu farceur. « Oh, on ne m'apprendra plus qu'il n'est pas sage de convier des invités chez quelqu'un sans que l'ôte ne soit présent. Mais il passe rarement, et cela fait des mois que nous ne l'avons plus revu. Alors, la faute sera sur lui. »

Dim farfouille autour de lui, et fini par attraper fermement une feuille, en semblant soudain songeur.

« Lomion est un étrange spécimen. » Le grand maître semble éprit d'un profond respect pour son confrère et ami. Peut-être que mis face à sa mortalité, il prend conscience qu'apprendre avec lui et de lui n'est pas chose aisée, mais qu'il en a apprécié chaque seconde. « Il est même un peu épuisant. Une vraie bourrique qui n'en fait qu'à sa tête. Mais il faut admettre qu'il a du flair, et une logique implacable. Une vraie encyclopédie, au savoir affûté. Il pourrait vous réciter par cœur des histoires du temps ancien, des légendes locales depuis longtemps perdues. »

Il reste perdu pendant un moment.

« J'ignore ce qui l'a poussé à envisager pareille hypothèse. » Il sourit à pleine dent. « Après tout, il n'y aurait pas eu cette foutue fièvre, nous n'aurions même pas envisager la possibilité que certains d'entre nous soient unis par cette immunité miraculeuse, et nous n'aurions pas, ainsi, pu réfléchir à nos origines. Parfois, il faut un grand mal pour qu'on se souvienne d'où l'on vient. Lomion a été le plus rusé d'entre nous. »

C'est alors qu'il vous tend fermement la page. Vous pouvez constater qu'elle est recouverte d'une part à l'autre d'une écriture manuscrite élégante et noble : la plume n'y tremble pas, ni n'y bute pas non plus. Aucune ratures, aucune hésitation.

« Il n'est pas le plus habile, pourtant ! En emportant ses recherches sur les Isthars, il a oublié la dernière page. La voici, si vous parvenez à la comprendre plus que moi. »

L'aboutissement des recherches de Lomion se trouve maintenant entre vos mains.

Spoiler:

« Sans le reste de ces notes, ce sera peut-être difficile d'en faire quelque chose. Mais pourtant, je demeure persuadé qu'il y a un mystère à percer dans ce qu'il a découvert. » Son œil à demi clos est plus malicieux que jamais. « vous ne trouvez pas ? »

Le Grand Maître vous souris avec humilité et audace, amplifiant pourtant son air fatigué. Il ne sait pourtant pas qu'à plusieurs encablures de vous, à de nombreuses lieux, derrière autant de col et de montagne, on vient de trouver le remède à son mal.
Vous voilà héritière des pensées d'un savant. Et sous ses mots, un mystère demeure, les fables d'un secret plus grand que vous.

Les ishtars n'ont, semble-t-il, pas terminé de délivrer leurs secrets. Un peuple millénaire, dont les derniers vestiges sont depuis longtemps disparus ou enfoui. Mais la rime vous offre peut-être une des clefs pour les comprendre et partir sur le chemin de ces êtres trépassés.
Seul le monde pourrait vous freinez – si celui-ci n'est pas encore trop jeune pour affronter une telle vérité. Des esprits réfractaires bouillonnent et bouillonneront probablement toujours face au progrès qui les menace. Et vous aurez peut-être le plus grand des mal à imposer vos idées novatrices face à des préceptes qui relèvent de l'esprit plus que de la science.

Une tâche qui semble se perdre dans le sourire de Dim. La fièvre n'aura pas planté que de la peur : sur les germes du feu pousseront les fleurs du savoir et de l'illumination.

◈ LES RÈGLES ◈

Ceci est la dernière intervention du Messager. Le chapitre est maintenant clos, mais vous êtes libres de conclure à sa suite, ou de poursuivre.
Nous allons bientôt vous proposer une conclusion complète et générale, et nous vous révélerons vos récompenses dans ce sujet : Ici. Encore un tout petit peu de patience !
Merci infiniment pour votre participation ! Nous espérons que cet event vous a plus.

Bon jeu à tous !

EVENT : Conclusion
Un ancêtre commun

Les mains tremblantes, Phyrra releva le visage vers Dim. Ce qu’il lui confiait à l’instant, le contenu de cette simple page était si imprévisible que pendant de longues secondes, Phyrra en resta figée, oubliant ses manières. Contrairement à l’intendant, la sindarine savait qui détenait le début de ces travaux, même si elle ignorait tout de l’endroit où se trouvait le lhurgyof. Elle revit les lettres de la jeune Pandora entre ses doigts, revit sa calligraphie fine, l’inquiétude qui bouillonnait derrière chacun des mots tracés. Parmi ces extraits, certains, d’une grande importance : l’étude de Lomion sur les isthars. Une étude aussi complète que possible, à l’exception de sa conclusion. Une conclusion étrange, mystique, que la Haute-Prêtresse des Connaissances tenait à présent entre ses mains. Cette conclusion, comme souvent avec les sciences, ne lui apportait pas la réponse claire et précise qu’elle aurait souhaitée. Il n’y avait là aucune preuve formelle de l’existence des isthars, qu’une succession de faits qui, individuellement, ne voulait rien dire. Pourtant, l’idée de l’existence d’un ancêtre commun était la seule conclusion qui s’imposait après avoir consulté les sources sur lesquelles se basaient les études du Vagabond. Cela remettait toutefois en cause tellement de choses...

D’un geste lent, Phyrra tendit les notes à Viwien. Tout cela était particulièrement troublant. De plus, bien que cette théorie fût extrêmement intéressante, cela n’expliquait en rien pourquoi seulement quelques personnes étaient immunisées à la fièvre de cendre. S’ils descendaient tous d’un ancêtre commun, comment expliquer que seuls certains d’entre eux soient immunisés ? Phyrra, à ce stade, ne pouvait plus douter de l’existence de ce peuple primitif, précurseur des races actuelles. Cependant, cela n’expliquait pas tout. Dès lors qu’on admettait l’existence des isthars, davantage de questions apparaissaient. Cela avait tout pour donner le vertige. Une part de son esprit analysa ce qu’elle avait lu. Gravées par magie, les prophéties rapportées par Lomion dansèrent devant ses yeux. La source vitale, était-ce une ancienne appellation pour l’essence divine ? Si oui, la différence entre les « élus » immunisés et ceux qui ne l’étaient pas trouverait son origine dans la magie ? Qu’est-ce qui pouvait avoir causé cette différence, s’ils descendaient tous du même peuple ? On pouvait croire, si l’on accordait foi à la dernière prophétie évoquée, que leurs ancêtres avaient été punis pour leurs fautes, quel qu’elles soient, et que l’orgueil et la vanité avaient mené à l’oubli de ce pan d’histoire. Cependant, s’il fallait croire ces prophéties, de nombreux éléments restaient dans l’ombre. Par exemple, que signifiaient les six pétales mentionnés ?

Cela posait également des problèmes qui tordaient le cœur de la religieuse qu’elle était. Comment conjuguer la religion et tout ce qu’elle connaissait de l’histoire des dieux avec ces découvertes effrayantes? Selon la religion gélovigienne, les Dix étaient à l’origine de tout, Ténéis créant leur monde, les autres dieux le peuplant. Si cela était vrai, alors les dieux devaient être les créateurs des isthars. À moins que les dieux ne soient apparus que plus tard dans la création ? Ou qu'ils soient eux-même des isthars ? La science avait déjà semé le doute dans l’esprit de la prêtresse. Malgré tout, la flamme de la foi brillait toujours au fond du cœur de la prêtresse. *Ténéis, mémoire des Dix, faites que la vérité me transcende. *
Les paroles du vieil homme la sortirent de ses pensées. Elle acquiesça doucement à ses paroles, incertaine de vouloir lui en dire davantage, comme réticente à partager à quelqu’un qu’elle connaissait si peu des secrets aussi dangereux. Cependant, l’éclaris avait été d’une grande honnêteté, et leur présence ici, ensemble, dans le bureau de Lomion prouvait que l’intendant savait mettre ses émotions de côté pour prendre les bonnes décisions.

– Maître Dim, je dois vous remercier pour votre confiance. Il me parait juste de vous dire à quel point ces notes sont précieuses. En vérité, je connais l’emplacement des précédentes. On m’en a rapporté le contenu, mais s’il faut prendre en compte cette page, alors cette étude apporte plus de questions que de réponses, soupira-t-elle.

Pourtant, de cette étude ressortait une théorie qui vibrait en la Haute-Prêtresse comme une vérité. Les isthériens étaient autrefois des isthars. Cependant, et même si la Haute-Prêtresse avait l’intime conviction que cela était vrai, elle se montrerait cette fois plus prudente. Pas question de clamer devant une assemblée gélovigienne que les Dix n’avaient pas pu créer chacune de leur race. Que forcément, les écrits religieux se trompaient quelque part. Non, il lui faudrait être prudente. Patiente. Ce n’était pas sa plus grande qualité, pourtant, mais les années avaient passé, et depuis qu’elle avait atteint son quatrième siècle de vie, il lui semblait que la vie se déroulait plus lentement. Il faudrait probablement des générations entières de terrans avant que cette théorie ne soit communément admise. Ce n’était pas très grave, au fond. Elle était sindarine, elle avait tout son temps.

Codage par Libella sur Graphiorum

[Merci beaucoup pour ce super event :D]