La première Porte

Sujet: La première Porte Jeu 14 Avr - 11:42

"Ô membres des Ladrinis, soyez les bienvenus ! Prenez connaissance des lieux, de vos frères et soeurs, de l'esprit de notre caste ; habituez-vous-y et si vous ne le pouvez apprécier, soyez la personne qui le changera. Ici, nul n'est une partie d'un tout mais chacun apporte son savoir, son adresse, sa personnalité ; ici vous ne serez pas une fraction d'un élément plus grand, mais un élément indispensable à la grande famille que nous sommes. Plus qu'un bandit, un tueur ou un charlatant, vous êtes un voleur libre comme le vent, un assassin plus silencieux qu'un soupir ou un usurpateur moins vicié que l'original. Les lois profitent à ceux qui les font, c'est pourquoi la nôtre est une pure et saine Liberté.

À vous jeunes hérauts de la droite équité, à vous qui accédez à cette nouvelle réalité, s'offre une première estimation. Contactez Erelda, Artémius ou Enteri, et faites porter le son de votre voix, et faites battre le coeur de notre peuple."

[Explication optionnelle]

Enteri Klypsène observait l'affiche nouvellement posée. Il l'espérait claire et concise : toute personne souhaitant rejoindre les Ladrinis devait commencer par se présenter, c'est pourquoi cette introduction était nécessaire. Il s'agissait en réalité d'une entrée en matière plutôt simple dans laquelle Erelda, Artémius ou lui-même appréciait les compétences des nouveaux membres. Rien de très compliqué ni aucun jugement à tirer, seulement des exercices banals pour estimer le niveau global des jeunes initiés, mais aussi et surtout pour déterminer leur domaine de prédilection - tout de moins celui dans lequel ils excellent le plus - .
"L'épreuve" en elle-même était floue et peu de détails filtraient, pour la simple et bonne raison que les missions à accomplir étaient laissées au choix des arbitres et cela permettait de savoir la réaction du membre vis-à-vis de l'inconnu. À l'issue de celles-ci, un petit foulard était (gracieusement) offert, déterminant de sa couleur le domaine favoris du candidat, bien que la correspondance entre les couleurs et la qualité demeure un mystère afin de ne pas provoquer de querelles inutiles. Indispensable, ce morceau de vêtement permet d'identifier plus facilement une personne et chacun doit être capable de l'arborer c'est pourquoi il peut servir à dissimuler le visage tout comme il peut ceindre une jambe s'accrocher dans les cheveux etc...
Ils sont de couleur rouge, bleu, violet, vert, blanc et noir mais aucun ne surpasse les autres ! Il n'y a pas de formelle hiérarchisation en raison de la fraternité importante entre les membres et il est important de noter que même le plus jeune Ladrini a le droit de remettre en cause les enseignements du plus ancien. Accessibles à tous, la méritocratie n'octroie qu'une légitimité, qu'une reconnaissance au sein du groupe mais nul ne peut se prévaloir d'une particulière importance.

[HRP : Si votre fiche établit que vous êtes un Ladrini depuis longtemps, alors il faut recourir à un RP rétrospectif : vous aurez alors le choix de faire intervenir cet évènement immédiatement après avoir rejoint la caste ou bien quelques temps plus tard.
Si vous souhaitez faire partie des Ladrinis, cet examen doit intervenir dès que vous les avez rejoints.
Dans les deux cas, il est possible de ne pas effectuer immédiatement ce RP introductif, dans quel cas l'évènement doit quand même avoir eu lieu et le foulard aura alors déjà été décerné. Merci alors de respecter ce compromis en évoquant l'épreuve et ses conséquences, en restant assez flou pour qu'elle puisse avoir lieu ultérieurement.

Les demandes se font donc sous cette annonce, soit de manière romancée, soit d'une façon plus solennelle : "Invité souhaite effectuer l'Introduction".]

Sujet: Re: La première Porte Jeu 14 Avr - 18:17

- Hey toi là-bas !
Akina prit ses jambes à son cou, une tomate dans chaque main. Elle se faufila parmi la foule, bousculant au passage quelques personnes venues faire leur marché. Elle vira à angle droit et descendit le long d’une petite rue sinueuse. Filant sur les pavés, gardant une bonne allure, elle avalait la distance avec aisance. Elle était déjà loin du lieu de son larcin, mais emportée par sa course elle continuait à enchaîner les longues foulées.
D’habitude, elle volait de quoi se nourrir bien plus subtilement, en se rendant invisible bien souvent. Parfois aussi, elle restait sous la forme d’un corbeau et embarquait ses butins les plus légers à tire d’aile. Mais cette après-midi là, elle s’était contentée de piocher sur l’étale du maraicher. Elle n’aurait pas du se faire repérer. Et après réflexion, elle n’était même plus sûre que l’exclamation du marchand lui ai été destinée. Mais dans le doute, elle avait fuit.
Impression d’être à nouveau une enfant, d’avoir commis une erreur de débutante. Cela lui rappelait son apprentissage. A cette époque, son père était son mentor. Il lui avait enseigné, avec force patience et discipline, l’art et la manière de voler. Il ne serait surement pas très fier d’elle en ce moment.

Quand elle fut suffisamment loin, elle s’arrêta et s’assit sur un banc pour reprendre son souffle, croquant dans une tomate, pour se nourrir autant que pour se désaltérer. L’image de son père s’était gravée dans son esprit. Il lui manquait tellement. Comme sa mère était morte alors que Akina était bien jeune, c’était lui, Noïm, qui l’avait élevée seul. Il était sa famille, son mentor, son confident… Et aujourd’hui qu’il n’était plus, la jeune yorka se sentait bien seule au monde.

Ce sentiment l’envahi totalement et elle décida de marcher pour le chasser, ou au moins le dissiper. Elle se releva et s’interrogea lors : marcher vers où ? Il n’était pas question qu’elle revienne sur ses pas pour l’instant et elle n’avait pas chez elle où rentrer. Elle ferma les yeux un instant et le souvenir d'un dialogue du passé lui revint en mémoire, porté par la voix de son père :

- Et voila… j’espère que ça te plait !
- C’est juste une maison abandonnée…
- Oui, mais non. Car dorénavant, ça sera notre maison. Elle est très bien placée d’ailleurs. Tout est abandonné ici, mais c’est là que se réunissent les gens comme nous.
- Les ladrinis ?
- C’est ça. Pour le moment, tu es un peu jeune pour qu’ils t’acceptent comme membre à part entière. Mais ne t’en fais pas, bientôt je te les présenterais. Tu vas voir, bientôt tu connaîtras ces gens et ils seront comme une seconde famille.

Elle leva les paupières. Mais oui bien sur ! Akina n’était pas seule. Elle se maudit de ne pas y avoir pensé plus tôt et ragea intérieurement. Bien sur, elle ne connaissait aucun des ladrinis de Tyrhénium, car Noïm avait été tué avant d'avoir pu honoré sa promesse. Mais si leur repère n’avait pas changé de place depuis le temps, elle pensait pouvoir les trouver facilement.

Elle se rappelait parfaitement comment se rendre au vieux bazar abandonné. Affichant un sourire plein d’espoir, elle en prit la direction d’un pas vif et assuré. Elle marcha jusqu’à la fin de la rue, en longea une autre, traversa une petite place et serpenta entre les rangées de maisons en tous genres.

Arrivée sur place, son cœur bondissait d’excitation dans sa poitrine. Elle avait l’impression de reconnaître chaque bâtisse, chaque pavé et chaque pierre. Son ancienne maison n’était pas loin et elle se promit d’aller voir si elle tenait toujours debout malgré l’usure qui, il y avait quelques années, rongeait déjà ses murs. Elle s’arrêta quand elle fit enfin face à la porte du repère des Ladrinis, fière d’être parvenue à destination.

Ses yeux se posèrent de suite sur l’affiche qui était épinglée là. Tant de mots s’étalaient alors sur le papier. Elle avait bien du mal à lire et elle plissa les paupières dans un grand effort d’attention pour déchiffrer le contenu. Croquant machinalement dans le fruit qui lui restait, elle en saisissait peu à peu le sens.

Il y avait un passage qui la toucha beaucoup. Celui-ci parlait de liberté et Akina avait l’impression qu’il lui était presque intimement destiné. Très enthousiaste, elle était cependant un peu embêtée car les noms de Erelda, Artémius et Enteri lui étaient totalement étrangers. Alors qu’il lui était demandé de les contacter, elle n’avait bien aucune idée de comment s’y prendre. Elle engloutit le reste de son repas frugal et décida d’attendre ici un moment, espérant qu’un membre de la guilde viendrait bientôt. Sinon, elle reviendrait le lendemain.

Sujet: Re: La première Porte Ven 8 Juil - 2:56

Sytrinn regardait fixement la bougie posée sur la table. Il y eut un silence. Elle réfléchissait. Après tout, une nouvelle vie s'offrait à elle, et qui plus est auprès de la plus chère personne qui lui restait. Après tout ce qu'elle avait vécu, elle avait changé, il était temps qu'une page se tourne. Elle plongea le regard dans celui de sa sœur.
- J'accepte.
C'est ainsi qu'à à peine seize ans, sous la protection de sa sœur Rebecka, Sytrinn Sandström était en voie de devenir une Ladrini.
Rebecka était très pédagogue et Sytrinn une excellente élève. Sa "formation" s'effectua au calme, dans le parc entourant leur demeure. Elle apprit à se faire la plus discrète possible, à se battre à mains nues, à manier l'épée et la dague. Mais le plus grand talent qu'elle développa fut sa capacité à tromper, duper, charmer, s'adapter à toutes les personnalités pour gagner la confiance des gens.
Tout au long de ces deux ans d'enseignement, Rebecka donnait régulièrement rendez-vous à sa soeur, en ville, histoire de lui faire connaître les moindres recoins de Tyrhénium. Ainsi Sytrinn, alors âgée de dix-huit ans, connaissait de nombreux commerçants et taverniers, qui constituaient un réseau précieux d'informations.
Un jour, alors qu'elle allait rejoindre sa soeur au Bazar Condamné, Sytrinn remarqua une affiche disposée sur un mur. C'était à propos des Ladrinis. Elle la lu entièrement, la bouche entrouverte et le sourcil levé. Lorsqu'elle se recula, elle arborait un large sourire. Elle en était convaincue, sa place était parmi eux. Elle attendait avec impatience le moment de son Introduction. Mais Rebecka ne pouvait-elle rien faire pour provoquer les choses ? Elle lui avait pourtant parlé de ce jeune noble qu'elle connaissait bien, et qui était mentionné sur l'affiche : Enteri.