Gardiens sous l'orages [ABANDONNE]

E n selle, je tournai au carrefour du quartier commerçant. J'avais quitté mon poste à la bibliothèque pour remplir une nouvelle mission. Pas de malfaiteur à punir, ni de mercenaire à intercepter... Rien que la garde d'une jeune fille apparemment peu disciplinée. Étant moi-même une enfant, en quelque sorte, j'aimais l'idée de rencontrer une gamine provenant d'une nouvelle génération en échange de quelques dias. Il faut dire que la bibliothèque ne m'apporte pas de quoi vivre pour un humain normal. Même si je n'en ai guère besoin, j'affectionne l'idée de gagner un peu d'argent en aidant la population. C'était donc pour cette raison que je cherchais une grande femme blonde à l'élégance prononcée, accompagnée de son mari et de sa jeune fille de six ans.

J'avais envoyé une missive à Pyrée Adala concernant son offre affichée sur un mur d'annonce et sa réponse avait été positive. La mère désemparée confiait d'ailleurs sa fille à deux protecteurs. Moi et une autre personne dont je ne savais absolument rien. Cette enfant était-elle si monstrueuse lorsque ses parents la laissaient en présence d'étrangers ? Je n'arrivais pas même un instant à m'imaginer à quel type de protégée j'avais affaire. Peu importe... Je faisais le serment personnel d'accomplir à terme cette aventure dans laquelle je m'étais enrôlée.

Un éclat de lumière soudaine me fis pivoter la tête. J'entendis à nouveau le grondement sourd de l'orage puis un second éclair déchirer le ciel. Des nuages d'encre s'agglutinaient au-dessus de Tyrhénium et pourtant je gardais le sourire. Ma chevelure bleuté s'obscurcissait à vue d'oeil. De fins cheveux d'un bleu marin se collaient contre mon visage, suivaient la courbe de mon menton puis descendaient le long de mon armure ruisselante. D'un geste de la main je tassai ces derniers derrière mon dos et regardai attentivement les marchands installés sous la foudre qui m'avait tant attirée.

- Là-bas, il y a une blonde...

- Mais il y en a des dizaines !

- Pas avec une petite fille.

Le petit Suricat qui grimpait agilement sur mon épaule s'appelait Meio. Il levait le museau d'un air sérieux, prenant sa position de sentinelle bien à coeur. Je lui tapotai aimablement la tête et il ferma ses petits yeux sous l'appréciation de la caresse. Il ne m'avait pourtant pas menti. Un groupe de trois personnes, au loin, correspondait bien à la description que je lui avais plus tôt faite.

- Tu as bien raison ma parole ! Poursuivons...

Sous la pluie battante, ma monture rafraîchie nous conduisit jusqu'à Pyrée Adala. Des senteurs de parfums exquis nous chatouillèrent tous les narines tel l'odeur de l'herbe fraîche et le lilas violacé. Mon compagnon le plus petit alla se clouer entre les deux oreilles du plus grand, un spectacle plutôt amusant. Je mis pied à terre lorsque je reconnus le portrait de famille singulier. La mère embrassa son mari puis vint à ma rencontre, accompagnée de sa fille. Je m'inclinai légèrement à sa venue puis me présentai convenablement.

- Je suis Llyrannia Duir, guerrière de la paix à votre service !

L'enfant fit une mine inquiétée, un air désintéressé.

- Enchantée. Appelez-moi Pyrée. Voici ma fille Magda.

Mon sourire s'élargit lorsque je vis l'enfant à moitié dissimulée derrière sa mère.

- Hmmm...

, répondit d'un ton morne la petite fille.

- L'autre ne tardera pas à arriver j'imagine... Retrouvez-moi ici au crépuscule. Bonne journée !

La dame me tourna le dos sous son ombrelle pailletée. J'avais décidément affaire à une femme riche qui n'aimait point perdre son temps...

Gardiens sous l'orages [ABANDONNE] 773160Sanstitre2

Il y avait déjà un moment que Magda attendant près de sa mère chérie. Rho, que c’est long, pensa-elle avant de le déclarer d’un ton morne et perçant :

- Maaammmannn c’est looooonnggg ! On attend quoi ?

-Sois patiente, se contenta de répondre la mère d’un ton légèrement agacée.

L’air était de plus en plus humide et de gros nuages menacèrent le quartier. La pluie ne tardera pas à tombée. Aussitôt dit aussitôt fait, un éblouissant rayon de lumière vint traverser le triste paysage créant par le même moment, un son sourd et grommelant.

Ça y est, en plus d’être laissé avec de purs inconnus qu’elle détestait déjà, la pluie s’y mettait elle aussi. De fines gouttelettes tombèrent alors sur l’enfant déjà grincheuse. Sa longue chevelure blonde que sa mère entretenait avec soins se mouillait peu à peu. Sa mère sortit donc une ombrelle qui semblait valoir une fortune et s’y abrita elle ainsi que sa fille.

Enfin, la fillette remarqua une femme à la chevelure bleutée. Whoa, ce qu’elle était belle pensa Magda avant de se rendre compte qu’elle se dirigeait vers eux. Une fois celle-ci arrivée, elle se présenta de manière convenable à sa mère.

Magda regarda la guerrière avec indignation et désintérêt. C’est à elle que sa mère la confiait ? Une guerrière malpropre ! C’était certain, Magda allait lui faire passer une très mauvaise journée.

Rapidement, Magda sortit de ses songes et plans machiavéliques lorsque la dame posa ses yeux d’une magnifique couleur inhabituelle sur celle-ci. La femme lui fit alors un sourir des plus chaleureux. Cependant, notre petite peste se contenta de répondre par un simple murmure, presqu’un grognement, signe de sa désapprobation. Un faible sourire de politesse aux lèvres, elle posa ensuite son regard marron par terre.

Finalement, sa mère se retourna et alla rejoindre son père. Laissant ainsi la petite fille en plan, seul devant l’inconnue qui lui faisait face. Les bras liée derrière le dos, elle était un peu gênée et ne regardait pas sa gardienne. Tout ce qu’elle avait envie de faire, c’est de rentrer au plus vite chez elle et d’aller jouer. Elle ne voulait pas être avec cette femme un peu trop belle. Elle se contenta donc de rester là, muette...

(Voila j’espère que cela vous plait ! ^^ )