Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 2

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- Walter cherche de Preux chevaliers.
_ Raël veut des clients.
_ Deirdre a besoin d'employé!

Les Rumeurs

_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

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 Le Bal de la Rose - Palais ducal

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Othello Lehoia
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Othello Lehoia
MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 2 Icon_minitimeDim 22 Nov - 11:30

Alors que la générale les saluait avec sa nonchalance habituelle, Othello était rassurée de voir qu’elle restait fidèle à elle-même. La coupe aux lèvres et droite comme un i, la duchesse de Mephrit savourait son vin pétillant, et elle admirait secrètement son ton flamboyant et piquant, une honnêteté qu’elle présentait à tous même au plus proche du danger. Dans cette peinture colorée où l’on ne voyait plus des visages que les yeux, elle aurait presque craint que les dorures et les perles avaient fini par montrer à la tête même de la plus incorruptible des créatures. Mais la langue toujours aussi claquante de la générale lui confirma qu’elle demeurait la même, quelques soient les atours.
En croisant son regard, la yorka pu constater que les souvenirs lui revenaient facilement en tête, et qu’elle n’avait pas eu de peine à la reconnaître. Elle se retourna ensuite vers Walter, qu’elle eut, lui semblait-il, un peu plus de mal à retrouver dans ses souvenirs – elle se demandait d’ailleurs comment ils avaient pu faire connaissance, même si elle n’ignorait pas qu’Eridania était un bien petit pays, encore plus pour les vassaux de la couronne. Quand elle s’adressa à lui, elle admit ne pas apprécier sa présence au bal mais obéir à ses responsabilités. Une nouvelle guère surprenante : Cassandra était fondue d’un métal singulier, un alliage qui s’épanouissait sur les terrains martiaux. Cependant elle gardait la tête froide, et rappela au comte que ces réunions mondaines faisaient partie de leurs obligations. Othello s’amusait secrètement de son ton, et avait la forte impression de voir un capitaine parler à son soldat.

Une invitation à laquelle le jeune homme répondit fièrement, sans se laisser faire mais en acquiesçant tout de même. Etait-ce ses sens troublés par l’ivresse montante, ou régnait-il une certaine rivalité entre ces deux esprits cavaliers ? La sirène restait muette derrière son masque, les écoutant se répliquer verbes et paroles avec une pointe d’acidité.

En attendant qu’ils aient finis de converser, Othello retrempait de temps en temps ses lèvres dans son breuvage, en regardant distraitement autour d’elle. Elle avait beaucoup plus d’aisance, à présent, à se fondre dans la masse. Les langues commençaient à se délier de toute part, et avec l’aide de Walter à son bras et la présence de Cassandra, la sirène commençait à se sentir presque à l’aise. Quand finalement, la générale se retourna vers elle, elle lui indiqua qu’elle se sentait plutôt sceptique.


« - Il faut reconnaître que nos hôtes on mis les petits plats dans les grands. » Elle balaya à son tour la salle pleine, et s’attarda plus que de raison vers la tribune ducale où il se jouait visiblement un jeu de rivalité. Les messieurs couraient après la première danse de la benjamine, dont une tignasse blanche parée de fleurs. Une initiative cavalière surprenante de sa part, mais qu’elle trouva bienvenue et élégante. « J’ai peur que ce soit la mélasse de certains bourgeois que de se croire redevable. Mais plutôt qu’attendre de faux hommages, je préfère honorer le Duc en profitant des convives, et de la belle musique. Et j’imagine que c’est peut-être l’occasion pour vous de vous reposer, également. » Et sembla réfléchir un instant, puis poursuivit, un peu à tâtons. « C’est peut-être l’occasion pour nous de faire connaissance sous de charmantes hospices, plutôt que de simplement survivre à l’épreuve de la cour. »

En prononçant ces paroles, Othello avait mûrement réfléchi et s’était montrée foncièrement honnête. Elle savait les relations cruellement vides entre les différents domaines, et ce bal était la parfaite occasion pour eux de sympathiser. Sa place dans cet échiquier était particulièrement délicate et contestée, mais elle gardait l’espoir de pouvoir en faire un terreau fertile vers l’unité de sa nouvelle nation.
En même temps que Walter et Cassandra le soulignait, les convives ne manquaient pas d’exotisme, et elle n’en attendait pas moins d’un bal masqué. Mais quand elle regardait autour d’elle, elle trouvait ce mélange de charactères et de couleurs plutôt plaisant, un signe encourageant de la modernité de la nation. Le comte se retourna alors vers elle avec complicité, et rappela dans un trait d’esprit leur escapade de la journée. Il fallait dire qu’elle avait été d’une richesse rarement égalée, et merveilleuse d’un bout à l’autre.

« - La piste de danse y était plus boueuse, cependant. » Dit-elle avec une certaine malice. Les odeurs de jasmins et de lavandes se succédèrent dans ses narines avec une douce nostalgie, et son masque abrita heureusement une mine bien absorbée. « Mais gageons que nous serons assez entraînés pour valser avec le reste de l’assemblée. »

Si cela était vrai, rien n’était moins sûre. Si les danses de salon étaient certainement plus dans ses cordes qu’une gigue rurale, elle devait bien admettre que de rejoindre la piste de danse l’impressionnait beaucoup. Derrière eux, les prétendants s’étaient annoncés, et Pandora devait faire son choix. Walter reprit rapidement, soulignant que Cassandra trouverait sûrement un cavalier courageux dans l’assemblée. Othello reprit immédiatement à sa suite.

« - … Ou une élégante dame, bien sûr. » Un brouhaha remua alors l’assistance, et la sirène pu découvrir que l’heureuse élu qui accorderait à sa fille sa première danse serait son père, le duc en personne. Ils ouvrèrent alors le bal, irradiant de la seule lumière des lions ; Soudain, une main prit la sienne, et elle se retourna pour découvrir que Walter, souriant, voulait se joindre à eux. Se sentant ravie vers le cœur de la salle, elle s’empressa de saluer la générale, en accompagnant son geste avec quelques mots. « Je serai heureuse de revenir profiter de votre compagnie, ma dame Raikes. »

Ses mots se perdirent sans doute sous les grandes alcôves de la salle de bal, alors qu’elle remettait sur un plateau sa coupe vidée. Le goût de miel et de bulles lui chatouillait encore la langue alors qu’elle prit place dans le sillage du comte. Sa détermination à se joindre aux festivités la surprenait autant qu’elle la mortifiait, ne se connaissant pas encore assez de courage ou d’ivresse pour affronter la valse. Mais le comte brillait, irradiait d’une allégresse nouvelle – elle lui avait déjà connu cette étincelle communicative qui la rassura. Il avait cette capacité folle à transmettre sa joie, un remède qui fonctionnait sur la prêtresse incognito. En posant son premier pied dans le cercle naturellement dessiné par les convives pour laisser la place aux duos, elle se sentit apaisée et prête à rejoindre le duc et sa fille, l’homme qui libérait son enfant pour l’accueillir dans le monde des adultes.

Réprimant une fois de plus son sérieux qui se rappelait à elle, elle se remémora de la bonne posture, raidissant son dos et ouvrant ses épaules à la manière d’un cygne. Accueillant sur sa hanche la main masculine de Walter, elle vint déposer la sienne enfermée dans son gant sur son épaule, posant la seconde dans sa paume ouverte. Le jeu de la valse était simple en apparence, mais sa complexité était subtile : des pas réguliers et une posture élégante garantiraient une belle performance. Le sérieux de ses pensées se faisait plus intense comme les regards de la foule, et la pression sur sa tête.
Le regard du comte l’aida néanmoins à ne pas chavirer dans les considérations politiques. Il avait les iris azurés et pétillants, et braqués sur elle, une ancre qui l’attacha immédiatement à lui. Quand les premières notes raisonnèrent, Othello retrouva la même ardeur que dans l’après-midi, et le même cœur à la fête. Se laissant entraînée par le rythme et les autres corps tournoyants autour d’eux, elle trouva sans trop de peine les bons pas, et parvint à maintenir un enchaînement plutôt stable et maîtrisé, camouflant les faux pas par les épaisseurs de tulle. Quand ils arrivaient, elle resserrait plus fort ses mains déposées, gardant ses grimaces sous son visage de porcelaine.

Peut-être était-ce l’alcool, mais il lui semblait que le temps se figeait. Ses tensions s’étaient évanouies, son visage adoucit, ses soucis envolés. Elle avait la sensation de vivre un instant privilégié, hors de l’emprise sournoise du temps. Dans les virevoltes et les retours, elle captait parfois les autres danseurs quand ses yeux vagabondaient ; l’épaule du duc et la chevelure poudrée de Pandora, les yeux d’émeraudes de la princesse du désert, les roses blanches du prêtre. Mais son attention était captive et face à elle, sur le visage de Walter penché au-dessus de son front ; sous son masque métallique, il lui sembla découvrir du pourpre et du rouge qui lui coloraient les joues, et un sourire tendre étirait ses lèvres avec honnêteté et douceur. Jamais il ne lui coûta plus qu’à cet instant d’avoir le visage caché, et de ne pouvoir lui répondre que par ses yeux d’ébènes. Elle pria pour qu’ils s’illuminent eux aussi, pour qu’ils lui transmettent la même joie.
Elle ne se rendit pas immédiatement compte d’avoir perdu le rythme, d’avoir fait un pas de côté un peu trop zélé. Que quand elle entama un nouveau détour, son épaule allait frapper un coude délicat, que le geste élancé ferait s’entrechoquer ses nombreux bracelets d’or, et heureusement pour eux, ne ferait s’évanouir aucune coupe.

Quand elle se rendit compte de son geste, la sirène se retourna prestement, faisant face à la princesse des sables d’Argyrei.

« Madame, veuillez m’excuser. » Avoua-t-elle idiotement en priant pour n’avoir pas déclencher d’incident diplomatique. « L’ivresse de la danse m’aura trop fait tourner la tête, j’espère ne pas vous avoir blessée. »

Penaude, elle se retourna tour à tour vers Walter, qu’elle espérait de tout cœur ne pas avoir gêné, puis vers la créature des dunes, aussi impressionnante que possible. Ondulant entre de nombreux ressentis contradictoires, elle piégea son souffle dans la cage de sa poitrine, attendant le couperet qui s’apprêtait à tomber.


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Naïa Thyssen
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Naïa Thyssen
MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 2 Icon_minitimeDim 22 Nov - 16:18

Naïa regardait la salle aux côtés de Clyde. La jeune Sindarine était toujours perdue parmi les convives et préféra rester sur le côté à siroter son verre.

Le goût de son verre d’alcool était doux, fruité et légèrement sucré. À ce moment-là, la demoiselle commençait à repenser à sa terre natale. Ditham, ses chevaux, ses plaines, la beauté du paysage et son hydromel. Rien qu’une gorgée lui avait suffit pour partir vers des souvenirs plus sereins. Il était évident que Naïa avait eu beaucoup de chance d’être née là-bas et d’avoir fini éduquée par Jacob. Son père adoptif… Voilà de nombreuses années qu’il n’était plus de ce monde et pourtant, la douce Sindarine se souvenait des traits du Comte. Elle se souvenait de ses yeux mélancoliques et de ses regrets concernant la disparition de la mère de Naïa. Tout ceci se mélangeait et ses yeux regardaient dans le vide.

Clyde connaissait trop bien ce regard. La jeune femme avait toujours était rêveuse. Aussi, il s'apprêtait à la sortir de ses songes :


“Dame Thyssen.”


Naïa tourna la tête vers Clyde et lui adressa un sourire avant de répondre :

“Je vais bien, Clyde. Et ne m'appelle pas ainsi voyons. Tu es avant tout mon ami avant d’être un de mes serviteurs.”


Clyde inclina la tête et adressa un sourire tendre à sa Comtesse. Il commençait à regarder les convives et n’eut aucun mal à reconnaître certains membres de la haute noblesse. Contrairement à Naïa, il avait tout étudié dans les moindres détails et peut-être qu’aujourd’hui ça lui serait utile. Avec un peu de chance, il pousserait plus facilement Naïa dans la Haute Société. Il imaginait déjà l’oncle Claudel le féliciter. C’était presque amusant et encourageant. Il n’y avait qu’un petit bémol : qui était ce jeune blondinet accompagné du Zélos ? Ils semblaient passer pour un noble et son serviteur, mais rien ne permettait au rouquin de les identifier.

Alors qu’il pensait ça, le serviteur à la peau verte vînt à eux. Comme s’il avait entendu les pensées de Clyde et qu’il en avait profité pour se mêler de leurs affaires.

Le Zélos commençait à poser une question sur le discours de la jeune Vanes. Clyde se tourna vers le gêneur et fronça légèrement les sourcils. Toutefois, il se contenta d’être aimable :


“Ma foi, c’est un discours qu’on aimerait entendre plus souvent de la part d’autres seigneurs. Le fait qu’elle se soucie du peuple est admiratif. J’en connais peu capable d’une telle chose et puis…”


Mais alors qu’il s’apprêtait à partir dans une dissertation sur les quelques mots de la Rose, Naïa posa une main sur l’épaule de Clyde. Signe qu’il s’emballait pour pas-grand-chose. Clyde soupira et vint à simplement sortir d’un ton maussade :

“Particulier mais admiratif.”

Naïa se retenait de rire face à la réaction exaspérée de son ami. Elle regarda le Zélos qui avait son regard ailleurs. Il était grand et fort. Naïa connaissait peu de serviteurs de cette trempe. Encore moins de Zélos. C’était intriguant. Elle le regardait un peu plus et il avait… Des tatouages sur ses avants-bras ? C’était vraiment plus que surprenant et Naïa avait quelques doutes elle aussi sur sa véritable “identité”. Se faisait-il passer pour ce qu’il n’était pas ? En soi, même si elle était curieuse, ça lui importait peu.

“On dit de la jeune Vanes qu’elle est la rose d’Eridania, mais ce n’est certes pas la seule fleur que je vois en ces lieux.”


Naïa releva son regard vers celui d’Alba. Venait-il de la complimenter. Ses oreilles vinrent alors à rougir de timidité et elle baissa son regard avec un fin sourire. Au même moment, Clyde avait une toute autre réaction.

Que venait-il de dire ? Par ses aïeux, si le Comte Thyssen venait à apprendre ça… Il fit un recul et il eut le sentiment que sa mâchoire allait de décrocher toute seule. Il ne connaissait vraiment pas les bonnes manières ? C’était impossible ! Aussi, il positionna ses mains sur ses hanches avec un air outré et vint à répondre :


“Monsieur, vous parlez à l’héritière du Comte de Ditham. Je vous demanderai de…

-Ce n’est rien Clyde.”


Rien ?! Ce n’est rien. Clyde vint à eu un mouvement de recul et était encore plus choqué de la réaction de sa jeune maîtresse. Comment ? Que ? Quoi ?! Ce n’était rien ? Rien ?! Au même moment, la jeune Sindarine posa son regard vers le rouquin et vint à lui dire :

“Clyde, peut-être que tu pourrais…”


Et en plus, elle l’envoyait balader ? Malédiction. Mais en même temps, il avait lui-même dit qu’ils étaient là pour passer du bon temps. Aussi, Clyde se détendit un petit peu avant de dire :


“Je crois avoir vu une amie. Si vous permettez, je m’en vais la saluer avant de revenir au plus vite vers vous.”

Naïa hocha gentiment de la tête et regarda le rouquin s’éloigner avant de porter un nouveau regard sur le Zélos.

“Je vous remercie de votre gentillesse. Et veuillez excuser Clyde. Il n’est pas méchant. Il veille juste à ma protection.”


Au même moment, Alba vint à s’incliner. La jeune Sindarine fit alors un hochement de tête avec un tendre sourire. Même ses oreilles commençaient à reprendre une couleur plus… normale. Est-ce que c’était dû à l’alcool qu’elle cherchait à prendre de l’assurance ? Peut-être. Il fallait laisser le temps faire pour le deviner.


“Si je puis me permettre, une dame de votre rang ne devrait pas se mêler à tout ce beau monde plutôt que de rester en compagnie des simples domestiques que nous sommes ?”


Naïa vint à se retenir de se mordre la lèvre inférieure. Elle tourna alors la tête vers la salle avant de regarder à nouveau le zélos :

“Si je puis vous faire une confidence, je ne me sens pas à l’aise à cause de ma… Différence. Même si je suis née sur les terres de Ditham et que mon père était Jacob Thyssen, je reste une Sindarine. Et puis, je ne suis guère à l’aise avec toutes les conventions de la noblesse.”

Peut-être parce qu’on l’avait éloignée de sa demeure il y a longtemps en plus de s’être fait kidnapper par un fou furieux. Pour couronner le tout, elle s'était toujours faite passer pour une barde itinérante auprès du bas-peuple…

“Je m’appelle Naïa Thyssen et vous êtes ? Pardonnez-moi, mais je n’ai pas reconnu votre jeune maître, vous venez de quel comté ? Où de quel duché ?”

Au même moment, les convives vinrent petit à petit à se positionner sur la piste de danse. Même Clyde avait une belle demoiselle à son coude pour l’entrée du bal. La musique vint battre son plein et elle regardait tout cela avec émerveillement. Même la musique était douce à ses oreilles et cela lui démangeait de rejoindre les musiciens. Elle se tourna de nouveau vers Alba :

“C’est la première fois que j’assiste à un bal et je dois dire que tout ceci m’émerveille. Et vous ? Qu’en pensez-vous ?”

Elle sentait le rythme battre et l’envie de danser était là. Mais sans cavalier, elle préféra tenir son verre entre ses mains et échanger avec le Zélos. Peut-être quelqu’un finirait par l’inviter… Autrement, elle semblait contente d’être auprès du Zélos. Même ses angoisses s’étaient volatilisées après son arrivée. Il était même élégant… À cette pensée, Naïa se sentit de nouveau rougir et tourna sa tête comme pour cacher cette gêne. Seulement, ses oreilles la trahissaient de nouveau...


Pour moi la vie de chaque individu est une pile de bonnes choses, et de mauvaises choses. Les bons moments ne te font pas forcément oublier les moments difficiles mais, dis-toi bien que les mauvaises expériences, ne gâchent pas forcément les bonnes expériences.
Je voyagerai n’importe où pour répondre à votre demande...
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MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 2 Icon_minitimeVen 27 Nov - 13:17

Le bal de la RoseÉvent


Combien de règles de bienséance a-t-il outrepassé ? Alba l’ignore mais il est certain d’une chose, ce n’est pas prêt de s’arrêter.

Loin de lui l’idée de faire du grabuge, évidemment mais il est peu doué pour jouer le domestique humble et discret. Et toutes les promesses faites à ce pauvre Brigg n’y changeront sans doute rien…

Mais visiblement, les gens ici sont bien plus ouverts qu’il ne le pense. Lui qui s’attendait à se faire rabrouer, voilà que le jeune rouquin répond à son commentaire sur le discours de la jeune Vanes avec ferveur. Alba sourit. Ce jeune homme lui rappelle vaguement son cadet, Khaas. Son entrain pour ce vent de renouveau que semble vouloir faire souffler la Rose d’Eridania fait écho à celui qui anime le cadet de la fratrie Tor. Le vert se contente de sourire poliment. Parler politique n’est guère son intention première mais si cela l'empêche de rester seul dans son coin…

Heureusement, la Sindarine coupe silencieusement son compagnon. Alba sourit de plus belle, s’interrogeant mentalement sur la nature de leur relation. S’il doit se fier aux habits du jeune homme, il dirait qu’il est du même rang que lui et pourtant sa maîtresse semble le traiter avec une certaine déférence.

Est-ce que c'est cette ouverture qui l’incite à repousser un peu les limites de la bienséance et se permettre une liberté qu’aucun domestique qu’il se doit n’aurait osé dépasser ? Très certainement que non. Alba est ainsi. Lorsqu’il voit une belle dame, il la complimente. Et s’il obtient l’effet escompté et réussit à faire rougir la belle Sindarine - chose qui flatte quelque peu son égo déjà bien surdimensionné - , ce comportement n’est guère au goût du rouquin qui l’accompagne. Et ce dernier ne se cache pas de le montrer.

Alba continue de sourire. Aussi bien amusé par l’adorable timidité de l’une que du comportement offusqué de l’autre. Le vert arque un sourcil tandis que le jeune homme le réprimande. Sait-il qu’il est aussi terrifiant qu’une souris essayant de se faire lion ? Mais le Zélos ne dit rien, il est conscient d’avoir très certainement poussé le bouchon un peu trop loin, bien que cela ne semble pas le préoccuper plus que cela.

Ditham… Ce nom lui dit vaguement quelque chose. Ne sont-ils pas connus pour leurs chevaux et leur hydromel ? Il semble à Alba qu’il a déjà vaguement entendu parler de cela. Il fouille sa mémoire tandis que la jeune femme reprend la parole et congédie celui qu’Alba pensait être son cavalier. Le Corsaire fixe le rouquin avec un fin sourire. Le genre de sourire qui semble dire - lorsqu’on arrive à lire entre les lignes - “Va jouer ailleurs, morveux”. Non pas que notre cher ami verdâtre ait quelconque ressentiment envers cet inconnu mais il a déjà assez avec un dictateur de bonne conscience !

En parlant de lui d’ailleurs !

Alors que le dénommé Clyde énonce un faux prétexte pour débarrasser le plancher, Alba cherche son blondinet d’apprenti. Le gamin semble toujours affecté par sa magie et converse avec une jeune femme de l’assemblée. Voilà qui arrange bien le marchand.

Il laisse toutefois Brigg à ses activités et se reconcentre sur la demoiselle face à lui tandis qu’elle excuse le comportement du jeune homme qui l’accompagne.

- Il n’y a aucun mal, Ma Dame. Dit-il tandis qu’il s’incline une nouvelle fois, s’amusant finalement de cette petite mascarade du maître et du domestique. Vous avez là, un très bon compagnon.

Va-t-il s’excuser d’avoir outrepassé les règles de bienséance ? Évidemment que non ! Alba n’est nullement là pour s’encombrer de pareilles contraintes.

Comme le Zélos l'avait supposé, sa question ouvre la discussion. Il ne s’attendait toutefois pas à une telle réponse. Ah ces timides, il ne les comprendra jamais ! Il peut cependant comprendre en quoi la situation actuelle met la demoiselle mal à l’aise. Il n’y a ici que des Terrans, en majeure partie. Des Terrans qui s’observent et se jaugent déjà entre eux, semblant attendre le moindre de faux pas de la part de l’un ou l’autre. Ce qui ressemble à un bal de contes de fées en apparence donne l’impression à Alba d’être en réalité une fosse aux lions. Et dans cette cage aux fauves où les apparences semblent importer plus qu’autre chose, il faut bien avouer qu’ils dénotent. Alba n’est pas aveugle, il les a remarqué depuis leur entrée dans la salle de bal et même à l’entrée du palais, ces regards qui se posent sur lui, parfois intrigués, souvent outrés. Mais il a pris le parti de les ignorer. Sa confiance en lui ne risque pas de s’ébranler pour si peu. Ca ne semble malheureusement pas être le cas de cette jeune noble.

Alba croise les bras et se penche légèrement vers cette dernière nonchalamment, comme s’il avait un secret à lui souffler à l’oreille.

- Si je puis me permettre un conseil, vous devriez vous contenter de les ignorer. S’il y a bien une chose que j’ai apprise des Terrans, c’est que derrière les railleries et les remarques désobligeantes, se cache souvent de la jalousie. Il se redresse et lui offre un énième sourire. Ayez confiance en vous et soyez fière de votre héritage.

Un discours cliché, sans aucun doute. Mais Alba pense chacun de ses mots. Lui qui a grandi dans un milieu majoritairement fréquenté par des Terrans sait ce que cela fait de dénoter dans le paysage.

La suite le prend quelque peu au dépourvu. Il ne s’attendait pas à une telle question ! Bien évidemment, Brigg leur avait créé une identité de toute pièce, basée sur ses véritables origines mais jamais Alba n’aurait pensé qu’on s'inquièterait de leur identité…

- Je me nomme Harl Ock, humble domestique au service du jeune sieur Riddan. Mon maître est originaire du Comté de Dalma. Il est issu d’une famille avec peu d’influence. Le seigneur son père l’a envoyé ici en espérant pouvoir obtenir quelconque alliance commerciale qui pourrait redorer le blason de la famille. Ment-il éhontément.

Ca, ça ne fait pas partie de l’alibi fourni par Brigg mais à vrai dire le blondinet lui a raconté tant et d'autres choses que Alba en a oublié la moitié. Il aurait très bien pu se contenter de dire qu’il venait de Dalma mais il adore broder des histoires de ce genre, ajouter des détails par-ci par-là, histoire de donner plus de vraisemblances à ses mensonges. Reste à savoir si la charmante Naïa s’en contentera. Dans le pire des cas il n’aura qu’à “la persuader de le croire”.

La musique s’élève soudainement, petit à petit, attirant l’attention du duo sur la piste de danse. Le regard marron d’Alba s’attarde sur le couple qui ouvre la danse. Il y a sans  quelque chose de symbolique et émouvant à voir un père offrir la première danse du bal marquant le passage à l’âge adulte de sa fille. Bientôt les autres convives se joignent à la danse. Il a un petit sourire tandis qu’il se rend compte que le P’tit Brigg s’avance avec une cavalière au bras. Brave petit !

L’attention du Zélos est cependant bien vite ramenée vers sa compagne du moment tandis que sa douce voix s’élève.

- Vraiment ? Voilà qui est étonnant. Dit-il tandis qu’elle lui avoue qu’il s’agit de son premier bal. Un peu naïvement il avait pensé que ce genre d'événement devait être monnaie courante au sein de la noblesse. C’est également la première fois que je participe à ce type d’événement et je dois avouer qu’il y a de quoi rester rêveur. Les Vanes n’ont pas lésiné sur les moyens. Continue-t-il tandis que son regard revient vers la piste de danse.

Alba jette un regard un coin vers Naïa, une idée en tête. Il avait promis de ne pas se faire remarquer mais l’occasion est bien trop belle.
Se décalant légèrement pour faire face à la Dame, le Zélos s’incline élégamment tandis qu’il tend une main vers la Sindarine.

- M'offrirez vous le privilège de m’accorder cette première danse, Dame Thyssens ? Demande Alba d’un ton humble contrastant avec un sourire charmeur, sous-entendant qu’il sait parfaitement qu’il est en train d'outrepasser les codes. A moins que cela ne déclenche un malaise à votre ami ? Je serai fort chagriné de lui causer quelconque tort ! Ajoute-t-il pour offrir à la jeune femme l’occasion d’esquiver son invitation.

Encore une fois, son sourire est en complète dissonance avec son attitude. Ce que peut en penser le dénommé Clyde ou le reste de l’assemblé lui importe peu. Au contraire, il sait d’avance qu’il se délectera des réactions que ce geste pourra susciter. Imaginer l’air outré du rouquin ou celui complètement paniqué de Brigg l’amuse déjà au plus haut point.

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Nyx Ananké
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MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 2 Icon_minitimeSam 28 Nov - 16:49


Son nom était dévoilé par la maîtresse des lieux, un pied de nez à sa fille qui avait voulu ce bal masqué et une belle marque d'attention pour l'étrangère. Ses cadeaux avaient donc été appréciés et son nom retenu. Manat n'en attendait pas autant même si elle se doutait que l'intérêt d'Ophelia Vanes pour sa personne n'était que pécuniaire. Elle n'avait pas besoin de plus. La duchesse invite un conseiller à prendre le relais et c'est un homme aux cheveux roses qui s'avance. Son regard à aucun moment ne se pose sur l'argyréenne avec laquelle il est censé s'entretenir. Un sourire nerveux précède une rapide inclinaison du buste de l'élégant terran qui n'accordera guère d'intérêt à Manat, trop occupé à surveiller les jeunes hommes qui n'osent approcher la délicate rose sur son perchoir.

Il n'est pas difficile de comprendre ce qui tend ainsi le conseiller, un jeune homme qu'aucune alliance ne sauvait de l'attirante jouvencelle poudrée. Le joyaux rose rayonnait avec humilité mais ses prétendants ne s'y trompaient pas, il y avait, dans les jupons de la jeune Vanes, des rivières d'or et de pouvoir. Le premier qui s'avança partageait avec tous les autres cette apparence de jeune nobliard penaud. Il avait quelque chose cependant, qui étrangement attira l'attention de Manat. Une impression diffuse d'avoir déjà croisé cette silhouette gagna la créature du désert. Sans pourtant pouvoir se souvenir de ce visage qu'elle n'avait jamais pu contempler, elle percevait un parfum connu, une fragrance florale qu'elle avait déjà senti quelques heures plus tôt. Manat était sur le point de se remémorer quand son attention fut troublée par le geste du Duc de Vanes. L'homme s'était levé et, se riant bien de tous ces prétendants et de leurs ambitions, il déroba la fleur tant convoitée juste sous leur nez.

Si Manat ne put se retenir de sourire en voyant les visages défaits des laissés pour compte, elle adressa un regard sévère au conseiller qui l'avait laissé en plan. Sans laisser le temps à ce dernier de rattraper cette bien disgracieuse erreur diplomatique, la marchande des sables se détourna et, suivant à la lettre les recommandations de la duchesse, s'en alla profiter de la soirée.

Plusieurs couples rejoignaient déjà la piste de danse, entourant le père et la fille Vanes en respectant scrupuleusement une distance raisonnable. On ne pouvait imaginer qu'un danseur puisse être assez gauche pour aller se risquer à donner un coup de coude au duc de Vanes. La danseuse se riait bien des pas maladroits des jeunes danseurs un peu fébriles alors qu'elle glissait comme un serpent entre ces dunes mouvantes faites de tulles et de soieries froissées. Elle chercha un instant son blanc cavalier du regard mais c'est une toute autre colombe qui vint ravir l'émeraude.

Le pauvre oiseau avait agité ses ailes immaculées trop près d'un chat noir. La féline silhouette drapée d'ombres n'aurait pas fait grand cas de cette bien innocente maladresse si ce bref contact n'avait pas éveillé ce qui peinait à vraiment dormir. Un instinct qui bondit dans sa poitrine avec toute la violence dont était capable sa véritable nature. L'émeraude se posa sur la frêle silhouette qui s'excusait. Une perle de nacre dans un écrin carmin à laquelle s'attachait un terran à l'allure martiale. Manat n'eut cette fois besoin d'aucun parfum pour se remémorer parfaitement où et quand elle avait croisé le chevalier et sa gente dame.

Que le destin était capricieux. Et Manat entendait bien l'être aussi. Sous son masque de chat ses prunelles émeraudes s'illuminent d'un éclat mouvant. La maligne créature se tourne vers la maladroite damoiselle qui incrimine l'ivresse de la danse.

- Vous devez avoir là un bien adroit partenaire s'il parvient à vous enivrer de la sorte.

Le délicat voile qui couvre ses lèvres s'agite doucement alors que sa voix glisse autour du couple. Le minois félin sourit chaleureusement pourtant, il ne semble pas se suffire de ces belles paroles. Certains pourraient jurer voir les oreilles félines se mouvoir alors que la musique doucement cesse. La première danse est finie. Les souris cessent de danser. Le chat semble ravi. Avec toute la grâce du charmant prédateur, la féline silhouette tend sa main de velours.

- Je crains cependant que pour vous pardonner je ne doive vous voler à votre chevalier servant.

L'invitation s'envole en même temps que les premières notes d'une nouvelle danse. La main tendue attend patiemment, sans faillir, sans vraiment non plus, laisser l'opportunité à sa cible d'hésiter trop longtemps. Il serait fâcheux de refuser une danse à une princesse du désert. Dans l'émeraude qui fixe sans ciller la délicate Néréide, il n'y a pas l'ombre d'un doute, pas la trace d'une alternative. Mais, après tout, pourquoi vouloir échapper à cette invitation bien inoffensive. La main est offerte sans concession, sur la peau ambrée de sa paume se dessine les lignes d'un désert accueillant, chaleureux, envoûtant. À quoi bon résister à l'appel.

vo81.png

La porcelaine se pose au creux des dunes qui se referment avec douceur, le sable glisse entre les doigts pâles, s'emparent d'eux avec sensualité.  Sur le masque noir et blanc de la blanche colombe se pose le regard confiant de la féline créature. Un sourire bien malicieux se dessine sur les lèvres de Manat qu'aucun voile ne saurait tout à fait masquer. Sans attendre que la belle de porcelaine ne s'étonne de la chaleur de son étreinte, l'argyréenne se décale légèrement et, sans jamais relâcher cette main qui fut offerte, entraîne avec elle sa cavalière. Elle l'attire loin dans la foule qui s'écarte à leur passage, loin aussi, de son ancien cavalier, preux chevalier dépossédé de sa gente dame.

Ensemble, elles fendent en deux la mer de danseurs. La danseuse volubile entraîne la belle de rubis dans son sillage, ne lui laissant guère de repos alors que les tulles de sa volumineuse robe fuient l'attraction du sol de marbre, portées par le souffle sulfureux qui guidait la sirène dans un océan inconnu.

vo81.pngAucune âme n'oserait se mettre sur le chemin des deux charmantes créatures qui volaient l'attention d'une partie de l'assemblée. Deux femmes aussi délicieuses auraient sans doute dû se trouver des cavaliers. Des hommes. N'était-ce après tout pas le but de toute cette rutilante mascarade ? Trouver dans le sexe opposé le reflet de ses propres avarices. Pour eux, une dame au bon lignage. Pour elle, un futur seigneur à servir. Ils feraient honneur à leurs familles en trouvant dans ce chic poulailler, leur poule aux œufs d'or.

Dans la main chaude de la danseuse, la perle océane ne saurait s'échapper, elle qui avait pourtant trouvé un cavalier comme il se doit, se trouvait kidnappée par la sulfureuse créature qui par deux fois désormais, défiait les protocoles. Les voiles trop fins qui glissaient outrageusement sur ses cuisses, laissaient au hasard de sa démarche féline deviner des courbes que ces messieurs ne verraient pas de ci-tôt chez leurs petites colombes. Scandale que voilà, drapée d'irrévérence et pourtant, les regards offusqués ne se détournaient pas, eux qui pourraient jurer sur leurs précieux aïeux condamner cette impudence, restaient bien malgré eux, captifs de cette sensuelle rébellion.

Puis, cette odieuse étrangère tenait dans sa main, un rubis d'innocence. Reconnaissait-on la délicate Kesha dans les atours de sa dévouée servante ? Ceux qui ignoraient encore qui pouvait être l'inconnue au masque noir et blanc, ne pouvaient être aveugles au charme raffiné qu'elle dégageait alors même qu'elle était kidnappée par notre audacieuse danseuse.

Elles s'arrêtèrent près des grandes fenêtres qui donnaient sur le jardin désormais seulement éclairé par l'éclat lunaire. Sous les chandelles brillantes des plafonniers Manat se tourna à nouveau vers sa captive et sans se départir de ce sourire emplit de malice, l'attira doucement à elle. Sa main quitte la sienne en une caresse doucereuse pour se poser délicatement dans le creux de sa taille. Sans jamais la quitter du regard, sans dire un mot, elle l'entraîne dans la danse avec ce calme tranquille et assuré qu'ont ces personnes qui ne doutent jamais de leur choix.

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Elles virevoltent, ces robes comme des pétales sous la brise nivériale. La musique se perd dans les jupons carmins, sifflent entre les chevilles nues, s'abandonne aux pieds des deux danseuses. Manat guide sans hésitation sa partenaire, l'emporte dans son rythme sans jamais se troubler du tremblement inexplicable qui gagnait son âme. Elle se souvenait de ce sentiment, comme un pressentiment, qui l'avait touché alors que ses émeraudes se posaient sur la blanche inconnue d'un village pas si éloigné. La sensation de jouer avec le feu. D'être ce papillon gracieux et volubile qui se risque à danser avec la mort pour un instant, profiter de ces flammes envoûtantes.

Du papillon téméraire, la belle du désert avait les élytres, des ailes qui battaient la mesure d'une danse infinie. Pourtant, la belle ne s'était jamais sentit vulnérable comme l'était l'éphémère et à ce moment même, elle ne craignait pas la fournaise de braises rougeoyantes qu'elle tenait entre ses bras. La délicieuse fascination qu'elle éveillait devait pourtant venir de quelque part. La sirène était belle, splendide dans ses atours de duchesse, elle charmait ses messieurs et ses dames par la douceur de ses traits mais sa beauté n'était rien pour Nyx. À celle qui peut revêtir autant de visages et de formes qu'une reine se choisirait une toilette dans sa vaste garde-robes, la délicate plastique de sa partenaire, n'était qu'un joli ouvrage de plus.

Les discrètes écailles qui parsèment son corps, presque invisibles, cachées par l'éclat travaillé de sa parure, de son maintien, de son habitude peut-être aussi de faire valoir un autre statut au-dessus de sa nature, n'échappent pas au regard acéré de la féline. Il n'y avait pas de duchesse, pas plus de Haute Prêtresse, dans les reflets de l'émeraude. Il n'y avait qu'une flamme blanche, pure mais captive d'un corset élaboré. Dans les yeux de Manat, la Yorka était sirène, sortie de l'eau et parée des joyaux de ce monde terrestre. Quel dommage.

La panthère qui contemple le poisson-lion devenu femme, se rapproche de la fragile créature au détour d'un pas de danse. Le masque félin s'approche lentement du masque bicolore, passant à quelques centimètres de la fine porcelaine. Le voile vint caresser une gracile et pâle clavicule alors qu'il dansait sur le souffle de la belle du désert. À l'oreille de la sirène, Manat murmurait des mots qui se voulaient rassurants mais qui portaient le grondement sourd d'une houle furieuse venant se fracasser contre les rochers d'un îlot jusqu'alors paisible.

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- N'ayez crainte, Ô douce nymphe, je ne vous ferais captive que le temps d'un souffle. Je vous laisserai retourner à cet océan qui vous a choisi, si c'est dans ces eaux troubles que vous souhaitez désormais nager.

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MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 2 Icon_minitimeDim 29 Nov - 19:17

Le bal de la rose






Le 15 du mois Mirios 1306


Les festivités battaient leur plein et la plupart des invités profitaient pleinement de la soirée. Abel abandonné pour un temps par sa délicieuse cavalière s'était dirigé vers un buffet tout en surveillant du coin de l’œil ce qui se passait autour de lui. Trois femmes avaient fait leur entrée et très vite, elles s'étaient séparées.
Le Duc avait ouvert le bal avec sa fille,  au grand désespoir de beaucoup de jeunes hommes qui pensaient avoir ce privilège. D'ailleurs deux d'entre eux étaient restés sur le carreau pour le coup.

Bien vite d'autres couples s'élançaient à leur tour sur la piste, notamment une jeune femme à la robe rouge accompagnée de son cavalier. Un peu plus loin, un trio était en pleine discussion dont Abel percevait quelques mots. Le mot « poulettes » lui attira un léger haussement de sourcils avant qu'il ne se tourne discrètement dans leur direction tout en picorant quelques douceurs. Qui diable pouvait donc ainsi qualifier les dames et damoiselles présentes à cette réception de la sorte ? C'était totalement déplacé.
Il eut tôt fait de trouver la personne, un Zélos qui de toute évidence ne manquait ni d'audace, ni de verve. Voici qu'il venait à faire rougir la demoiselle à qui il s'adressait.  De toute évidence son jeune maître qui venait de s'éloigner ne lui avait pas enseigné où était sa place. Quoi qu'il en soit la demoiselle ne semblait pas prendre outrage de cet abordage et se contentait à discuter avec le Zélos.
En des temps plus reculés, un serviteur ne se serait jamais permis d'aborder de la sorte une jeune femme. Les mœurs changeaient, c'était une évidence, mais était-ce une bonne chose ? La question demeurait.

Abel fixait un instant les couples tournoyer sur la piste. Certains avaient les pieds lestes et étaient experts en danses, d'autre part contre, c'était beaucoup plus aléatoire, mais dans l'ensemble, ils ne s'en sortaient pas trop mal. Il achevait sa coupe lorsqu'il se vit soudainement entouré d'une nuée de demoiselles en recherche de cavalier qui gloussait comme des dindes, dans l'espoir d'attirer son attention.

Peine perdue, Abel avait d'autres projets et l'un d'eux, justement, achevait sa première danse. Alors que le Duc menait sa fille à l'estrade, Abel se faufilait à travers la foule, telle une anguille. Il arrivait à leur hauteur alors que le Duc de Vanes lâchait la main de sa fille.  Avant que celle-ci ne retombe, une autre main s'en emparait avec délicatesse.


"Damoiselle Pandora, permettez-moi."

Son regard gris acier plongeait dans les iris roses de sa cavalière, un charmant sourire se dessinant sur les lèvres du Sylphide, ne laissant d'autres choix à la jeune demoiselle que de le suivre sur la piste.
Déjà une autre mélodie s'élevait, invitant les convives à poursuivre les danses. Alors qu'ils prenaient position, Abel se penchait et murmurait d'un ton suave à l'oreille de Pandora.


"Puisse votre entrée à l'âge adulte vous apportez tout ce dont vous rêvez."

Elle pouvait sentir le souffle chaud du Sylphide glisser sur sa peau, telle une délicieuse caresse dans son cou alors qu'il l'entraînait dans la danse. Une danse langoureuse, aérienne, ou chaque pas, chaque effleurement était savamment dosé. En d'autres lieux, d'autres circonstances, la danse se serait révélée tout autre, mais présentement il ne fallait pas choquer l'assistance en virevoltant trop étroitement enlacés. Ils évoluaient parmi les autres danseurs tout en grâce et élégance.

Il était agréable d'avoir une partenaire expérimentée, qui ne vous marchait pas sur les pieds. Et le petit plus, c'était de sentir le regard de jeunes hommes un rien contrarié de s'être fait ravir une fois encore la star du jour. Tout à leur danse, Abel remarquait alors sa délicieuse partenaire des sables ravir la cavalière d'un autre et l'entraîner sur la piste. Voilà qui était peu conventionnel qu'une femme en invite une autre, mais ce n'était pas première fois qu'Abel assistait à pareille chose. Il adressait un regard taquin à Manat quand ils se croisaient au gré de leurs déplacements sur la piste et revenait se focaliser sur Pandora.

Son regard s'attardait sur ce joli minois. On lui avait vanté la beauté de la demoiselle et à présent il devait admettre qu'on ne lui avait pas menti. Une peau aussi blanche que la plus fine des porcelaines, des yeux aux tonalités inhabituelles, un maquillage léger, mais astucieusement travaillé pour rehausser son teint et une chevelure rose qui n'avait rien de naturel.  Pour le reste, on devinait aisément le corps gracile d'une femme et non plus d'une enfant. Un tableau fort charmant.
Il raffermissait en douceur sa prise sur la taille de Pandora. Une main odacieuse glissant un peu plus bas, aux creux des reins, la rapprochant un peu plus de lui, gardant juste l'espace conventionnel nécessaire, ses doigts se mêlant l'espace d'une minute à ceux de sa cavalière. Le Sylphide ne la lâchait pas des yeux.


" Vous êtes parmi les plus belles roses de cette soirée."

Oui, elle avait bien entendu, une des roses et pas la rose. Après il était difficile d'en vouloir à Abel vu la personne qui l'accompagnait. La belle des sables était une des créatures les plus sublimes qui soit et les regards dont elle privait la reine du jour, étaient criants de vérité.
Seulement pour le moment Abel était occupé à tout autre chose. Avait-il une idée derrière la tête ?
La danse s'achevait trop tôt à son goût et il s'attardait près de Pandora, peu enclin à vouloir la ramener près des siens. Elle s'apprêtait à le quitter et il la retenait doucement par la main. Une légère étreinte à l'allure de caresse.


"Un instant charmante Pandora. Je n'en ai pas encore fini avec vous. "

Le sylphide esquissait un léger sourire, passait dans le dos de la demoiselle tout en l'effleurant et susurrait quelques mots à son oreille.

"La reine du bal se doit d'être parée du beau des bijoux."

Abel mettait une main dans la poche de sa redingote et venait glisser un magnifique collier orné d'un diamant rose autour du cou gracile, faisait face à Pandora, la contemplant longuement. Il semblait satisfait.

" A présent, vous êtes la plus belle des roses."

Il raflait deux coupes sur un plateau qui passait à sa portée et en tendait une à sa cavalière.

"A vous très chère."

Les verres s'entrechoquaient avant qu'il ne porte la coupe à ses lèvres.



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MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 2 Icon_minitimeMer 2 Déc - 14:33

Suite à la proposition, Duscisio fut rapidement suivi par un autre homme qui semblait disputer la place de premier cavalier. Si le rosier blanc faisait ceci pour lui permettre de s'amuser sans aucune arrière pensée, l'autre homme qui semblait être une connaissance de longue date et avait l'air de son propre contraire. La couleur rose de ses cheveux qu'il avait teintés pour l'occasion comme bon nombre des Heldorins aperçus à l'extérieur, le fais de faire cette proposition juste après le haut-prêtre était bien un signe volontaire d'autorité. Comme montrer que le premier arrivé n'est pas forcement le premier servi.
Sa manière de parler montrait bien son statut au sein de la cour ducale, pourtant il ne semblait guère avoir attiré l'attention plus que le concurrent que représente le jeune albinos.
La fille des lions réagit assez vite à sa présence, une bienveillance qui se lisait sur le visage alors qu'elle tourna son regard vers le conseiller. Seulement à peine eu telle commencer à lui répondre qu'une grande main venant de la droite à la reine du bal la stoppa net.
Le duc donna sa réponse sans prononcer le moindre mot. Attirant forcement l'attention par sa stature de chef, de militaire et de père, Duscisio s'écarta naturellement de leur passage. Rien n'indiquait qu'il était déçu, bien au contraire. Si ses yeux d'or étaient bien cachés derrière le masque, son sourire bien visible exprimait sa satisfaction quand il releva la tête pour saluer le passage du duc et de sa fille en direction du centre de toutes les attentions.

Quoi de plus beau qu'un père saluant le départ de sa petite fille devenir une jeune femme, en ce jour de fête.

Gardant le sourire, cette pensée vint à lui rappeler de quelque chose d'important à ses yeux. Si Heldor avait une affaire importante à régler avec la maladie après la fête, il y avait également sa fille adoptive à retrouver. Cela faisait des mois qu'elle ne l'avait pas vu. Quel progrès avait-elle fait depuis ? Au vu qu'elle avait été laissée entre de bonnes mains avec le Père Valérian, il n'avait pas trop de soucis à se faire. Si ce n'est qu'elle devait lui manquer énormément.
Quand il aura fini à Heldor, un détour au temple va être nécessaire et qui plus ai, l'emmener avec lui au Haut-monastère.

Retrouvant la réalité présente, la vue de la jeune Othello proche du soldat Hesperien lui montait un sentiment qu'il ne s'expliquerait que plus tard par quelques réflexions. Il ne fallait pas oublier qu'il ne lui avait rien dit sur son invitation au bal. Il était donc normal qu'elle soit accompagnée de quelqu'un d'autre. S'il l'avait reconnu ? Bien entendu.
Qui ne reconnaîtrait pas la personne a qui il est le plus attaché en ce monde ? Si son masque lui cachait le visage, ses oreilles de son essence animale ne l'y trompait pas. Ainsi donc la vision de la féminité de Kesha lui obligeait à se montrer sous son plus beau jour, dans une robe d'un rouge que personne ne semblait imité.

Tirant sur l'anse de la gourde accrochée à sa ceinture sous la veste, décrochant un petit récipient accroché à cette dernière. Le verre en cuir se fit remplir d'un liquide relativement fluide d'une couleur que l'on ne saurait jugé. Le contenu dont les effets avaient été donnés au garde qui doutait de l'étrange gourde, est bu d'une traite par l'herboriste.
Ne pouvait juger du temps qu'il lui restait avant que les premiers signes de fatigue n'apparaissent, il fut sage de prendre un peu d'avance. Comme il s'agissait de sa première soirée après les couchés des soleils, Duscisio ne pouvait connaître les avantages et inconvénients à l'avance de cette première expérience. Tant que les choses tournaient bien il n'y avait pas de raison à s'inquiéter, malgré le fait de devoir se préparer au pire à tout instant.
Quel est le pire qui pouvait arriver ? Aucune idée. Néanmoins, il pourrait apparaître un état qui pourrait le pousser à se retirer à tout moment s'il en ressent les effets, ou dans un autre cas à avoir un malaise et s'évanouir sans préavis.
Le fait de voir un verre maintenant lui accordait une sécurité, même si la fleur sur son masque – comme les roses dans ses cheveux, ne lui donnait aucun signe qui la pousserait à se refermer.
Aucun signe ne se présentait pour le moment, il pouvait se concentrer sur la soirée.

L'ondine et son cavalier avait engagé la conversation avec une troisième personne, tant que ce fut à lui de se faire interpeler par deux jeunes femmes aux cheveux roses.

Les sœurs Uí Néill s'approchent du Haut Prêtre de Délil, elles ne peuvent soupçonner son identité pourtant, elles semblent bien déterminer à lui jouer une petite farce. Les deux jeunes femmes sont richement vêtues, dans la plus pure tradition heldarine, heureusement pour ces messieurs, elles ont décidé de ne pas porter exactement les mêmes robes, ni tout à fait les mêmes masques. Pourtant, même ainsi, elles jouent de leur ressemblance. Ce sont donc deux magnifiques demoiselles, dont les robes bleues et jaunes s'entremêlent alors qu'elles se pressentent devant le jeune homme aux roses blanches. Leurs masques ont la même forme, représentant un lapin dont les longues oreilles dépassent au-dessus de leurs chevelures roses. La première à prendre la parole porte un masque noir et or.

- Dépourvu mon cher vous n'êtes pas..

C'est le lapin blanc qui poursuit, sur le même ton.

- ..puisque l'une de nous à danser vous inviterez.

Les deux jeunes femmes tendent leurs mains droites, il faudra au jeune homme pris à partie choisir l'une des deux si il souhaite effectivement danser avec l'un de ces malicieux lapins. Ils pourraient lui porter chance ou lui causer plus d'ennuis. Mais qu'importe. Dans une élégante révérence et de beau compliment, il prit la main du petit lapin à la tenue de couleur chaude, sans pour autant rejeter la seconde en lui adressant un regard enjôleur.
Peut-être danserons-nous un peu plus tard, jeune demoiselle.
Un petit sourire aux lèvres, il se dirigea en bonne compagnie au centre de la pièce comme bon nombre de couples. La jumelle ne s'offusqua point et les salua pour trouver un autre cavalier, chose qu'elle n'aura aucun mal à faire par son élégance.
Faisant partie de ses débutants en danse, pour en avoir tiré que quelques leçons de très courte durée avec l'apprentie de l'herboriste local chez lequel Duscisio séjournait. La pratique lui manquait bien évidemment.
Mains gauche jointe à celle de la jeune femme, la droite sur sa hanche, ils commencèrent.
Un... deux... Trois... Un... Deux... Trois...
À son niveau, il ne pouvait que compter dans sa tête les pas de danses afin d'éviter de lui marcher sur les pieds qu'il savait pourtant sans peine placer. Un soupçon de chance peut-être, alors qu'il regardait la jumelle dans les yeux pendant que les instruments jouaient de leurs notes comme un écrivain posait leurs mots sur le parchemin.
Il y avait plus que ça. Anna semblait même l'aider. Son expérience de la danse ne fait aucun doute, alors qu'elle corrigeait les moindres faux pas. Par cette particularité, une fois dans un rythme correct, la jeune Anna le questionna :

- Vous ne me semblez pas être un habitué de la cour ducale, viendriez-vous de la grande Hesperia ?

- Nous ne pouvons le nier, fit-il avec un léger sourire. Nous avons grandis à la capitale parmi le peuple de classe moyenne. Et donc, oui en effet, très loin de la noblesse. Ce qui nous a coûté une petite leçon lors de notre première visite au palais.

Bien entendu, il ne pouvait s'empêcher de préciser que ce n'était pas la première fois qu'il se trouvait en visite en Heldor. Si la jeune Anna vivait au palais elle a dû entendre parler d'un haut-prêtre qui avait fait preuve d'impolitesse pour privilégier son temps au traitement des malades. Ce qui lui coûta malheureusement bien plus de temps qu'il ne le pensait, vu qu'il ne disposa de quelques heures uniquement avant de devoir partir. Profitant de ce laps de temps pour en faire un maximum avant de repartir, avec l'aide de Dame Pandora.
Ses yeux dégageaient une aura particulière. Bien que posé sur la jeune femme, l'impression qu'elle ne regardait pas elle telle qu'elle est réellement. Cela dit, on pourrait le croire vide. Ses pupilles dorées caché derrière le masque ne brillait point. Un éclat bien visible quand pourtant aux fils de la danse, une maladresse s'invita auprès de la haute-prêtresse de Kesha en robe rouge. Le tintement des bracelets d'or à peine audible dans ses oreilles l'invita à changer son regard de direction.

- Nous qui pension vous avoir voler demoiselle Pandora, vous semblez plus intéressé par une autre fleur...

Devant laisser la sirène à son propre destin alors qu'elle virevoltait avec l'argyréenne, Duscisio se concentra sur sa cavalière, par politesse envers elle. Perspicace, il ne pouvait nier les faits, pourtant son opinion sur les deux jeunes femmes était bien étonnante. Il baissa un peu plus la tête, toujours ce petit sourire sous le masque qui ne couvrait pourtant que ses yeux et son nez.

Une magnifique fleur. Privé de la lumière, elle s'est refermée sur elle-même. Elle n'en reste pas moins convoitée.

Quelqu'un s'était mis sur son chemin, mais il ne compte l'écarter que s'il le nuit à son bonheur personnel. Othello étant cette fleur, il s'est promis de l'aider à retrouver la lumière tout en lui déclarant tout ce qu'il ressentait.
Un jour peut-être s'ouvrira telle à nouveau. Avant cela, elle devait faire son deuil et Duscisio attendra des années s'il le faut.

Non loin d'avoir pu observer la magnifique rose d'Heldor. Les fleurs aussi belles sont rares, il faut savoir les protéger.

Qui sait peut-être, si Duscisio avait rencontré Pandora avant la haut-prêtresse de Kesha aurai eu les mêmes sentiment à son égard. Seul Delil le sait. La vie peut prendre différentes directions en fonction des événements.

Spoiler:


Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 2 Htp8
Handicap. Faculté magique grandement réduite.
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MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 2 Icon_minitimeSam 12 Déc - 12:36


Pandora s'efface un instant dans l'ombre de son père qui la mène au centre de la salle de bal. Sa main avait disparue dans celle de l'homme en même temps que s'égarait les pensées de la Rose. Autour d'elle on semblait acquiescer au geste de son père mais, elle, ne comprenait pas. Ses prunelles roses se posaient sur l'épaule du duc de Vanes sans oser fixer son visage. Combien d'années s'étaient écoulées depuis qu'ils avaient dansé ensemble ? Combien d'années depuis leur dernière vraie conversation ? La disputerait-il pour ces cheveux devenus roses ? Lui ferait-il une remarque sur ses dernières décisions ?

Allait-il seulement lui parler ? Comme une poupée mécanique savamment confectionnée, Pandora suit les pas de danses, sans vraiment avoir à y penser. La mélodie emplit l'air d'une ambiance solennelle et bienséante, les danseurs s'entremêlent avec grâce mais tous ne sont que des fantômes, des ombres lointaines, pour la jeune femme qui, enfin, trouve le courage de lever les yeux jusqu'au visage de son père. Les yeux de platine de Charles Vanes sont dors et déjà posés sur le visage de sa fille alors qu'elle l'observe comme si c'était la première fois depuis dix ans.

Sur ce visage aux traits durs, Pandora est surprise de découvrir des marques qu'elle n'avait jusqu'alors jamais vu. Sur sa peau se dessinait les traces indélébiles que laissait le temps sur les êtres mortels. Pandora ne pouvait pourtant voir son père comme un vieil homme et cela serait précipité de croire que quelques marques pouvaient affaiblir le duc de Vanes.

- On m'a reporté d'étranges phénomènes ce soir. Des gardes auraient vu un lion ailé traverser le ciel, entre deux feux d'artifices.

Aussi surprise de la prise de parole de son père que de la teneur de son propos, la jeune femme manque de peu de faire un faux pas, sa prise se raffermit sur le bras du duc. L'homme à la barbe blanche sourit discrètement et sa file ne peut rien contre le regard acéré et sans équivoque qu'il lui adresse. Il savait. Comment et dans quelle mesure, Pandora l'ignorait mais, sans aucun doute, il savait. Pourtant, ils n'avaient jamais parlé de l'évolution de ses pouvoirs ensemble, du moins, pas qu'elle ne se rappelle. Elle ne répond rien, assurée de sa culpabilité comme une enfant sans excuse, elle reste stupidement accrochée au bras de son père sans plus osé affronter son regard.

- Tu es devenu une femme, ma fille. Aussi tu connais les règles qu'il te faut désormais respecter.

Timidement, les prunelles roses reviennent rencontrer le froid du métal et la sévérité du regard paternel. Étrangement, c'est une toute autre expression que Pandora découvre sur les traits du duc. Dans l'acier de son regard elle trouve une mystérieuse lueur, bienveillante et chaleureuse.

- Quelque soit l'homme chanceux qui accompagnera tes pas à l'avenir, tu resteras une Vanes.

Le coeur de la rose bondit dans sa poitrine, de fierté, d'orgueil peut-être aussi. Le long de ses bras et de son dos remonte un profond frisson, comme une vague d'émotions qu'elle n'aurait jamais espéré ressentir. Dans le long regard qu'échangent les deux Vanes, une compréhension mutuelle s'installe. Ces mots sonneraient creux pour d'autres oreilles mais pour Pandora c'était tout autre chose. Son père venait de lui donner un bien précieux.

- Merci, père.

Lentement, la musique cesse et ramenant sa fille à l'estrade, les deux Vanes redeviennent silencieux comme s'ils venaient de signer un accord primordial. Pourtant, à peine la main de son père relâche son étreinte qu'une autre s'empare de ses doigts de porcelaine. La jeune femme tourne un regard interrogateur vers le fieffé voleur qui avait eu l'audace d'ainsi la déposséder de son libre arbitre.

Pandora reconnait rapidement l'homme dont elle avait deviné l'identité quelques minutes plus tôt et dont l'aplomb ne faisait plus aucun doute. Le conseiller royal avait, il fallait l'admettre, un certain attrait pour les jeux dangereux. Sans doute un trait hérité de ses autres activités. Tenir une maison de jeux ne devait pas être l'affaire d'hommes sans goût du risque et de la provocation.  

Alors qu'il l'entraine sur la piste de danse, il glisse à son oreille un souhait que la jeune femme peine à analyser. Le conseiller du roi souhaitait à la jeune Vanes que sa vie d'adulte lui apporte tout ce dont elle rêvait. Sans doute trop habituée aux phrases anodines porteuses de sous-entendus politiques, Pandora se demanda un instant si le sylphide faisait référence au Roi. Se pourrait-il que l'homme soit en réalité ici pour représenter sa majesté ? Cela pourrait expliquer la manière dont il avait eu une invitation.

Elle n'eut pas le temps de le questionner avant que la danse ne débute. Les premiers pas s'enchainèrent gracieusement, Abel Thorn s'avérait être un excellent danseur bien qu'il ait tendance à resserrer insidieusement son étreinte. Cela allié au regard intense qu'il adressait à sa cavalière perturbait un peu Pandora. Elle n'avait eu aucun mal à deviner l'identité du conseiller mais, elle avait bien du mal à discerner ses intentions. Elle ne doutait guère du charme de son cavalier et des facilités innées qu'il devait posséder à séduire son auditoire. Il avait su charmer le roi lui-même et nul ne doutait du nombre de conquêtes d'un homme qui employait des femmes à la vertu monnayable.

Peu encline pourtant à s'arrêter à la surface de ce tableau sulfureux, Pandora soutenait sans faillir le regard du conseiller. Si l'homme était charmeur, la jeune femme était intelligente et dans ses prunelles brillait une curiosité certainement innocente mais pas naïve. Alors que la main du sylphide s'égarait dans le creux de ses reins, une dextre délicate venait la replacer sur sa taille, dans un geste discret mais sans appel. Pandora était jeune, pas inexpérimentée. Ce n'était pas la première danse qu'elle accordait à un homme entreprenant. Elle adressait pourtant un sourire bienveillant au conseiller, comme si il avait fais une maladresse, par erreur et non pas par calcul. Il laissait trainer à son oreille qu'elle était l'une des plus belles roses de cette soirée, Pandora ne nota pas vraiment qu'elle n'était qu'une parmi d'autres, cela ne faisait pas de doute pour elle. La jeune Vanes ne s'était jamais considéré d'une beauté unique et reconnaissait sans mal la magnificence de ces dames qui avaient une toute autre aura que la sienne.

- Vous vous êtes fais très élégant aussi, messir Conseiller.

L'ingénue répond sans hésitation, aussi sûre d'elle que subtile dans sa dénonciation, il y avait après tout, tout un tas de conseillers, ainsi ne révélait-elle qu'à demi mot son identité. Lorsque finalement, la musique laisse aux danseurs le temps de se séparer et que Pandora se tourne vers l'estrade, la main du sylphide la rattrape. La jeune femme se devra plus tard d'avouer que la scène aurait pu être tiré d'un de ces trop nombreux romans à l'eau de rose qu'elle ne pouvait cacher affectionner. L'homme glissait autour de son cou le métal froid d'un collier qu'elle parcourait du bout des doigts alors qu'il l'observait.

- C'est un bien beau présent, je vous remercie.

S'inclinant légèrement, la jeune femme ne s'attarde pourtant pas tant sur le bijou que sur le visage satisfait du sylphide qui dérobe deux coupes sur un plateau avant de lui en tendre une.

- À notre magnifique pays et à notre bien aimé Roi.

Si elle porte le verre à ses lèvres, elle ne boira qu'une petite gorgée du délicieux Valédor, la nuit ne faisait que commencer. La petite princesse de Vanes s'attardait auprès du conseiller, bien heureuse d'avoir une coupe à la main, comme si c'était là une excuse pour ne pas danser. Elle ferait bien une petite pause. Ses prunelles s'attardaient sur le siège qu'occupait le duc avant de revenir sur le visage du conseiller.

- J'espère que vous appréciez Vanes et Heldor, à ma connaissance c'est la première fois que vous venez nous visiter.

Elle aurait aimé lui demander des nouvelles du Roi mais, n'osait pour l'instant pas dévier le sujet de la conversation légère qui s'installait à peine.

Spoiler:


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MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 2 Icon_minitimeSam 19 Déc - 19:49

Leur danse se déroula comme dans un rêve. Une bulle enchantée où tout leurs voisins de piste disparurent. Il n'y avait plus qu'elle et lui. Leurs mains respectives posées sur l'autre et leurs pas les entrainant dans une ronde sophistiquée. Transcendant les convenances de la haute société dans laquelle ils évoluaient, ce fut l'énergie de la matinée qui se rappela à eux. Peu importe la danse, l'allégresse était toujours là.
Se fixant chacun dans les yeux, ces regards disaient tant et plus. Des interrogations curieuses, des réponses sincères, des possibilités mutines. Le cœur battant fort, Walter réalisa que ce qu'on lui avait raconté au détour d'une conversation sur l'amour, sur ces moments de perfection, et qu'il avait moqué par une remarque cynique était vrai. Il le vivait actuellement. Et d'après ce qu'il pouvait voir de sa cavalière, il pouvait fortement espéré que cette sensation soit réciproque.

Leurs pas accélèrent et ils se laissèrent entrainés. Arrivant sur la fin de la musique, Othello bouscula malencontreusement une invitée. Retenant sa compagne pour qu'elle garde l'équilibre, cette dernière était quelque peu inquiète d'avoir provoqué des dégâts. Walter, toujours souriant haussait un sourcil. La femme se trouvait être de toute évidence en provenance d'Argyrei. Sa tenue quelque peu légère était faite pour attiré le regard. Le comte la détailla rapidement mais revint rapidement à Othello qui s'excusait pour l'avoir bousculé, mettant en avant qu'elle avait dû boire un peu trop.
Cela fit ricaner doucement Walter car il se rendit compte qu'il avait sans doute bu un peu trop vite également.
L'argyréenne répondit par une phrase habile, désamorçant la situation, tout en complimentant le couple. Le chevalier acquiesça, faussement arrogant, quand elle mentionna sa qualité de danseur.

Et la bulle enchanteresse de la danse éclata. Sans qu'il ne comprenne vraiment, ni ne puisse intervenir, ni dire quoi que ce soit. Othello était entrainée par l'argyréenne dans une nouvelle danse. Walter se retrouva planté sur la piste de danse, seul et un peu penaud.
Il fit un geste approximatif à sa cavalière, pouvant indiquer qu'il la retrouverait plus tard ou que ce n'était pas grave.
Ce moment de gêne s'interrompit quand la danse commença et qu'il dut se retirer un peu précipitamment de la piste pour ne pas gêner les danseurs.

Ronchonnant quelque peu, il se rapprocha des mets proposés. Tout en progressant, il salua des nobles se présentant à lui. Il trouva qu'il se débrouilla bien. Il répondit avec le plus d'esprit qu'il put donner à ses mots. Certains lui serrèrent la main. Il crut en reconnaitre quelques uns, déjà croisé à Hespéria. Il promit de les revoir bientôt, sans être sûr de qui ils étaient.

Arrivé au buffet, il picora dans les amuse-gueules qu'il put trouver. Pas trop à son gout, il se resservit un verre de Valédor pour passer le goût et le boire à plus petit trait que le premier.

Le comte de Béon se retourna vers la piste pour observer le ballet des nobles. Il vit qu'Othello dansait avec l'argyréenne. Ne sachant pas trop quoi en penser, il fronça les sourcils. Cela restait une vision peu commune. Et si la vision de deux jolis femmes dansant ne lui étaient pas désagréable, il avait trouvé un peu étrange la façon dont Othello lui avait été ravi pour cette danse.
Il y avait énormément de monde et maintenant que la soirée avait vraiment débutée, l'activité faisait bourdonner joyeusement toute la noblesse présente en ces lieux. Il crut apercevoir une personne ressemblant à Naia Thyssen, mais il n'en fut pas sûr à cause des masques et du mouvement autour de lui. Cassandra Raikes n'était plus en vue, aussi ne put-il pas la rejoindre pour attendre Othello.

Un petit noble des environs d'Hespéria vint le saluer, ayant reconnu les armes du Béon sur ses vêtements de bal. Il l'entretint de son projet de lancer une entreprise fluviale entre la capitale et le lac du Béon. Walter acquiesça avec intérêt, lui répondant du mieux possible malgré son désintérêt actuel. Il conclut en disant qu'il faudrait venir le voir à Béon pour mettre en branle son entreprise.
Le quittant après lui avoir donné une tape amicale sur l'épaule, il alla chercher d'autre amuse-gueules plus à son goût, attendant que la danse actuelle prenne fin pour retrouver Othello.

Il avait également prévu d'aller saluer dame Pandora quand elle serait libre.


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MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 2 Icon_minitimeDim 20 Déc - 10:53

Le temps s’était figé. Les danseurs s’étaient pétrifiés dans leurs sauvages cavalcades, lui laissant le loisir de contempler la scène comme on regarde un tableau. Silencieusement, Othello admirait déjà les yeux d’émeraudes, seuls témoins de jade à travers le masque de chat. Elle connaissait ce regard : elle l’avait déjà confronté quelques heures auparavant, dans la même musique folle, et sur un parterre bien moins marbré. Comme pour l’aider à replonger dans le souvenir, la plante de ses pieds lui rappela les granuleux caprices de la place de terre, et ses yeux qui s’envolaient vers Ifan et cette danseuse qui faisaient les leurs des airs vanésiens. L’étrange sensation de menace s’invita rapidement au creux de sa gorge, creusant entre ses côtes une tombe qu’elle tentait d’ignorer. La muse de sable et d’or était plus puissante et forte que cette arrière-pensée.

Heureusement pour eux, la sombre créature ne prit pas ombrage de cet accident douloureux, et flatta même Walter pour ses talents de danseurs. Othello approuva secrètement, ondulant ses yeux vers son cavalier, et tâcha de lui renvoyer un regard rassurant, et pour le moins désolée de les avoir ainsi interrompus avec sa maladresse. Mais l’argyréenne s’imposa facilement à leur attention, sa voix douce et ambrée venant ravir leurs oreilles avec une facilité folle. Elle se demandait d’où elle pouvait bien venir, de quelle tribu ou de quelle maison, et si son esprit d’aventure l’avait elle aussi conduite à ce petit village de campagne.

Puis avec la malice des renards et l’implacable force des lions, elle tendit son piège qui sans surprise se referma sur elle.
Pendant une poignée de seconde, alors que les premières mesures d’un nouvel air s’annonçaient bien sages, Othello contempla presque sans l’oser cette main tendue et parée d’or, qui l’attendait comme une promesse donnée ou un piège dangereux. Y glisser ses doigts était tentant… Et pourtant elle ignorait si elle tomberait dans le conte de fée ou la gueule du loup. Après tout, les fêtes n'étaient-elles pas faites pour s'égarer, pour découvrir et profiter? Les secondes s’égrainaient et avec elles la tentation se faisait plus forte, un poids qui reposait sur ses phalanges et les poussait toujours plus à franchir le vide qui les séparait, s'y sentant presque condamnée. Les questions se précipitaient sur les parois de son crâne comme des vagues téméraires, restant pourtant piégées derrières ses lèvres carmin, elles-mêmes captives d’un masque de porcelaine.

C’est alors qu’elle ferma les yeux. La musique redémarra. Elle inspira doucement. Et ses doigts franchirent l’interdit pour se poser comme une colombe sur les dunes sinueuses, vallées inconnues et sauvages.

Après tout, les fêtes invitaient à l’interdit, ces moments d’allégresse hors du temps et hors du monde, des éclats de vie qui n’appartenaient qu’aux âmes invitées. Avant de s’enfuir sur le marbre, elle jeta un regard peinée au chevalier, lui promettant silencieusement de lui revenir, captant son geste tendre et surpris comme s’il était pris au dépourvu. Les passes de cavaliers et de cavalière n’était pas rare, après tout, et elle savait qu’elle pourrait le retrouver à travers la masse, guidée par le blason azur et or qu’il arborait fièrement.
Lentement, l’argyréenne l’entraîna parmi les danseurs, brisant cet océan de corps en deux par sa simple présence. Othello la suivait, piégée par son sillage, gardant comme un repère cette main qui tenait la sienne et qu’elle ne voudrait plus lâcher, au risque de se noyer dans la masse et les profondeurs. Les yeux se tournaient vers elles par dizaine, les toisant comme deux reines, deux créatures intouchables, luisant d’une lueur frôlant le désire, la luxure et l’indignation. Mais à cet instant précis, la sirène était bien aveugle des regards qu’on leur jetait : elle ne voyait plus que la panthère qui la guidait sur la piste, comme le phare ramène à bon port les navires errants.

Un félin auréolé d’or qui les conduisit sur le rivage serein du bord des grandes fenêtre, là où les convives ne pouvaient plus que s’écarter pour les laisser flotter, et où les lunes devenaient silencieusement leurs trois témoins. Partout autour d’elles, les tintements des flûtes et les éclats de voix se mêlaient aux grincements de violons, mais l’argyréenne leur avait déjà conquis ce monde, où la sirène n’entendait plus rien. Avec l’assurance des rois, elle s’approcha d’elle, déposa sa main sur sa hanche ; et la sirène, par envie ou mimétisme, lui rendit le même geste avec la fascination des poètes. Lentement, elle se laissa entraîner dans la danse, attirée par le magnétisme hypnotique de la danseuse, qui faisait trembler les ombres par la beauté de ses voiles et la grâce de ses mouvements, chacun de ses gestes pouvant dompter jusqu’aux Dieux.

La panthère lui apparaissait comme une énigme, un être tissé d’ombre et de sable, furieux comme les volcans et touché par les charmes des étoiles et des diamants.  Elles tournoyèrent quelques battements de cils, un temps que la sirène, timide poisson, ne pu vraiment apprécier, piégée dans une danse qui effaçait les contours du temps et les limites de l’espace. Puis, sans crier gare, la créature effaça un peu plus la distance qui les séparait, s’approchant lentement d’elle sans qu’Othello ne réplique, ne respire, n’oscille d’un frisson.
Silencieusement, elle capta le souffle tendre et sentit les plis des voiles, et leur douceur insaisissable, franchir la frontière de sa gorge pour se reposer dans ses clavicules, chatouillant légèrement la naissance de son cou. Avec une audace conquérante, les fragrances de oud et de musc lui envahirent le nez jusqu’aux profondeurs de ses côtes, enrobant son esprit avec les parfums du désert.

Sa voix douce et vibrante enveloppa tout son être : ils résonnèrent en elle comme une violente étreinte. Des mots subtils, délicats, l’approche rassurante du chat noir qui chasse et surprend, sur sa branche, une proie. Mais il y avait sous ce couvert tendre une force dissimulée ; sous les paisibles palabres, elle entendit la morsure, et avec elle les braises et la rage d’un cheval fou.
Sans réfléchir, Othello glissa sa main sur la hanche dorée de la danseuse, la remontant avec une douceur infinie jusqu’au dos basané, sentant la peau lisse de la nymphe des sables défiler sous la pulpe de ses doigts. Cette même peau qui faisait chavirer les regards depuis leurs entrées, qui faisait tourner les têtes et les cœurs sur le sillage de la créature d’or et d’ombre. Mais la sirène n’avait plus l’œil à l’émeraude ; tout cela la dépassait désormais, et ce n’était plus elle qui agissait consciemment, mais des mécanismes anciens, instinctifs, qui dictaient fermement le moindre de ses gestes, lui commandant de dérober un peu plus la fière créature pour apaiser sa colère, faire taire la houle.

Avec une force et une assurance que l’on ne lui prêtait guère, la sirène, sur un pied adroit, dans un écrin d’écarlate aussi rouge que le sang, entraîna à son tour la monarque dans une longue ritournelle, oubliant presque la musique pour se concentrer sur l’enfant des dunes. Elles reprirent sauvagement leurs chorégraphies écrites sur les vagues et le sable, Othello se faisant guide pour une danseuse des ombres, aussi insaisissable qu’elles. Doucement, pas à pas, elle lutta avec toute la douceur et la force dont elle était capable pour ravir la panthère, l’extraire à l’attraction de la salle, deux astres défiant le système pour créer leur propre gravité dans le vaste de la nuit. Sans le prédire ou même le comprendre, elle traça leur chemin jusqu’au balcon ouvert, entraînant les voiles de noir et de rouge dans la brise du soir, mêlant à leurs gestes fins et fous les caprices du vent.  

La créature de la nuit se fit ombre sous la lumière des trois lunes, et dans leur valse éphémère, Othello se perdait dans le moindre de ses mouvements, redécouvrant dans son cœur une sensation de liberté depuis longtemps oubliée. Plonger dans l’émeraude de ses yeux la conduisait sous des abysses insondables, un monde infini, sans contraintes ni règles. Un monde où la muse obscure pouvait s’épanouir selon ses propres règles, et où elle définissait à loisir le jeu, devenant bien plus que la panthère agile et gracile ou le soleil lui-même. Et la sirène, captive et fascinée, restait muette devant cet avatar, et s’abandonnait à la force magnétique de la créature. Une attraction qui faisait rayonner en elle le plus fort de ce qu’elle était : dans cette danse éternelle, elle retrouvait les sensations de sa longue errance au cœur de l’océan, cette liberté intarissable et splendide qu’elle avait depuis quitté.

Cette cavalcade prit fin bien longtemps après les dernières notes de musique, alors que les regards curieux les dévoraient depuis l’intérieur de la salle sans pourtant oser les déranger. Les dames s’étaient trouvées de nouveaux partenaires pour poursuivre la soirée, tandis que la reine de la fête était maintenant au bras d’un gentilhomme, lui offrant une parure aussi délicate qu’elle.
Le cœur battant, la poitrine se soulevant au rythme d’un souffle cours et de passions téméraires et surprenantes, Othello recula de quelques pas de la princesse taillée d’onyx. Ses pensées s’enchaînaient sans former de sens, mais pourtant elle respirait la force, un visage assuré sous son atour de porcelaine. L’oiseau n’était pas encore prêt à s’enfuir de la proie du chat noir ; dans un dernier souffle, et un dernier affront, elle tendit ses mains pour attraper les siennes, les enserrant doucement avec la délicatesse d’une sœur.


« Un jour, je connaîtrai votre nom, esprit indomptable des sables d’Argyrei. » Les paroles quittaient ses lèvres avec l’aplomb des serments, ses doigts s’enroulant comme des promesses autour des phalanges d’or et de dune. « Et ce jour-là, même l’océan le plus sombre ne pourra me retenir. »

Captivée, elle desserra pourtant son emprunte pour laisser s’envoler la sulfureuse monarche, la laisser retourner à la fête, au marbre, à l’ivresse, aux mains et aux regards qui s’embrasaient autour d’elles et les possédaient, un peu, pour leurs désirs plus que pour elles. Comme elle était arrivée, rutilante et lumineuse, éclatante sous ses atours de platine et d’ombre, elle s’envolerait encore et repartirait à la foule. Dans ses côtes de verre, ce n’était plus un flot paisible et discret, mais une mer en proie aux tempêtes qui faisait battre son coeur. Elle n’aurait pu demander à la créature son nom, et n’aurait même pas pu l’oser. Mais elle voyait désormais en cet âme la liberté incarnée, et ne pourrait plus jamais se défaire de ce savoir certain : qu’elle était le verrou et comme elle était la clef. Les toiles insondables du destin étaient tissées du caprice des Dieux, et elle avait la foi aveugle que ce n’était pas leur ultime danse.

Mais la partition de la soirée s’écrivait encore ; tout comme la musique qui reprenait dans la salle derrière elle, et où les couples se remettaient déjà à danser.
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MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 2 Icon_minitimeMer 23 Déc - 10:51

L’ambiance était là et Naïa sentait quelque chose se produire en elle. Alba lui soufflait de ne point prêter attention aux autres et d’être fière. Il était vrai qu’il y avait beaucoup de choses qu’elle avait faites de sa propre volonté. Elle avait refusé un mariage forcé, réussi à prendre la fuite et mené une double identité. Ainsi, elle gérait comme elle pouvait les histoires de son Comté et elle menait cette vie simple dont elle avait toujours rêvée. Rien que pour ça, malgré la peur constante d’être démasquée, elle était contente de ce qu’elle menait.
Elle écouta avec attention l’histoire d’Alba concernant lui et son jeune maître. Enfin… Alba, c’était Harl pour le coup. Naïa n’était pas pleinement convaincue par toute cette histoire, mais elle décida qu’elle n’avait pas à s’en mêler. Elle préféra donc jouer les jeunes femmes candides et lui adressa un grand sourire :

“Eh bien Monsieur Harl Oack… Je suis ravie de faire votre connaissance. J’espère que je vais vous recroiser quand je me rendrais à Dalma prochainement. Je suis sûre que nous pourrions marchander avec votre jeune maître et le Seigneur du Comté.”

Tout ceci était probablement un coup de bluff. Naïa n’avait aucune véritable décision sur les affaires de Ditham. Même si Claudel cherchait à lui donner de plus en plus d’importance au sein de sa Comté.
Elle regardait la scène sous ses yeux et Harl semblait surpris que c’était son premier bal. Il était vrai que ça devait être surprenant pour une Sindarine de son âge. Elle avait une bonne centaine passé et n’avait jamais participé à toutes ses mondanités. Il fallait aussi dire que le destin de Naïa n’était pas aussi simple. De base, elle n’était pas destinée à devenir Comtesse de Ditham. Son père avait offert le pouvoir à son frère qui l’avait transmis à sa propre génération. Claudel était le dernier de l’héritage des Thyssens. Le vrai dont le sang de cette lignée coulait et il avait décidé qu’elle s’éteindrait avec lui afin de laisser la place à Naïa. La jeune Sindarine n’avait jamais compris cette volonté… D’ordinaire, toutes personnes nobles souhaitaient avoir une descendance pour perpétuer un héritage… Pourquoi laisser cette chance à Naïa ? Surtout qu’elle était tout simplement une fille adoptée. Enfin… Ce secret avait bien était gardé par la famille Thyssen. On racontait que la mère de Naïa était Sindarine et que son père était véritablement Jacob. La réalité était tout autre.
Alors qu’elle vagabondait dans ses pensées, Alba se positionna juste devant elle et s’inclina tout en lui tendant la main:

“M'offrirez vous le privilège de m’accorder cette première danse, Dame Thyssens ?”

Naïa était fortement surprise, elle ne s’attendait pas à être invité à danser et encore moins par un roturier. L’idée l’amusait un peu. Elle qui se sentait issue du peuple plus que de la noblesse. Toutefois, une crainte l’envahissait. Souhait-il vraiment danser avec elle où bien était-ce par simple bravade envers la haute société ? Elle n’avait aucune envie d’être un instrument de provocation.

“Je…”

Naïa en perdait ses mots et bientôt ses oreilles devinrent de nouveau rouge de timidité et son regard se faisait fuyant.

“A moins que cela ne déclenche un malaise à votre ami ? Je serai fort chagriné de lui causer quelconque tort !”

Face à ses paroles, Naïa le regarda dans les yeux et éclata doucement de rire. Elle posa sa main sur celle que lui tendait le Zélos:

“Clyde sert ma famille depuis qu’il est enfant. Il est vrai que c’est également un bon ami à moi. Pourtant, je ne pense pas que vous vous souciez de le choquer.”

Doucement, elle s’inclina gracieusement tout en tenant la main du Zélos.

“J’accepte avec plaisir votre invitation. Harl Ock.”

Et sans attendre, ils vinrent à se positionner sur la piste de danse. La musique battait son plein et elle était tellement douce aux oreilles de Naïa. Son corps se rapprocha de celui de son cavalier tout en gardant une petite distance entre eux. Elle fut également prise d’une audace en prenant l’autre main du Zélos pour la positionner au creux de son dos. Doucement, les pas s’enchaînèrent et Naïa n’eut aucun mal à deviner que le fameux Harl connaissait seulement les bases de la danse. Ce n’était pas un problème pour elle et elle s’en amusait.

Elle se laissait guider comme le voulait la coutume par son cavalier. Ses yeux étaient plantés dans ceux du Zélos. On pouvait y lire dans l’assurance dans ce regard et une certaine aisance. Un sourire charmeur vint même à se poser sur ses fines lèvres alors que ses pieds suivaient le rythme de la musique. Elle avait le sentiment d’être dans une bulle et que le temps s'était figé. Cet effet, elle le ressentait quand elle jouait de la musique et cette fois, elle le percevait en la présence de son cavalier. Parfois, son regard tournait vers la direction où ils allaient avant de retourner vers le visage d’Alba. Tout ce qui se passait autour d’elle: le vol de la cavalière de Walter, la danse entre Othello et la dame d’Argyrei, l’invitation d’Abel envers Pandora… Tout ceci passait inaperçue pour elle.

Naïa devenait une autre personne. Elle n’était plus la petite chose fragile qu’on pouvait voir jusque-là. Elle avait l’assurance et la grâce de son rang. Les regards qu’on leur posait ne l'intéressaient guère et cela pouvait peut-être surprendre Alba. Elle espérait secrètement que la musique dure suffisamment longtemps pour profiter jusqu’au bout de ce moment. Doucement, elle rapprocha son visage vers l’oreille d’Alba. Peut-être finirait-elle aussi par outrer les autres et sûrement Clyde aussi. Mais pour le coup, elle s’en amusait presque. Comment avait-elle fait pour prendre autant d’assurance ? Était-ce l’alcool qui commençait à monter ? Sans doute.

“Dîtes-moi, vous servez la famille de Dalma depuis longtemps ? N’avez-vous jamais rêvé à une vie simple ? Une vie où vous êtes votre propre maître et que vous n’avez aucun compte à rendre à quiconque ?”

Elle ignorait qu’en réalité, Alba n’avait pas tous ses soucis… Mais elle jouait sur l’idée qu’il lui avait dit la vérité.

“Après tout, vous allez contre les règles de bienséance et cela ne semble nullement vous gêner.”



Pour moi la vie de chaque individu est une pile de bonnes choses, et de mauvaises choses. Les bons moments ne te font pas forcément oublier les moments difficiles mais, dis-toi bien que les mauvaises expériences, ne gâchent pas forcément les bonnes expériences.
Je voyagerai n’importe où pour répondre à votre demande...
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MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 2 Icon_minitimeSam 2 Jan - 16:50

Le bal de la RoseÉvent


Le zélos rit de bon cœur tandis que la belle Naïa affirme espérer le revoir lors d’un prochain passage à Dalma. Alba rit légèrement amusé par la déclaration. A-t-elle deviner le subterfuge ou s’agit-il juste là d’une remarque innocente ? Il ne le sait pas mais cela l’amuse au plus haut point. Alba a toujours aimé fricoter avec le risque et le danger.

- C'est avec grand plaisir que je vous accueillerai et vous servirai, alors. Répondit-il en s’inclinant légèrement, toujours le sourire au lèvre.

S’amusant de cette situation et voulant pousser le vice un peu plus loin, Alba invite donc Dame Thyssens à danser. La demande semble la prendre de court et pendant un instant, le Corsaire craint de voir son invitation rejetée. Ce n’est guère une chose fort grave en soi. Après tout, il a laissé l’opportunité à la jeune femme de refuser. Toujours légèrement incliné, Alba reste silencieux, son regard bienveillant bien qu’un brin amusé observant Naïa avec attention. La pauvre semble prendre des couleurs encore plus facilement que son apprenti !

Heureusement, la pointe d’humour d’Alba semble lui faire oublier sa timidité. Et à la plus grande joie d’Alba, Naïa pose sa main dans la sienne.

- Voilà qui me comble de joie ! Souffle-t-il alors que Naïa accepte de vive voix son invitation.

Emprisonnant délicatement la main de sa cavalière dans la sienne, Alba mène cette dernière sur la piste de danse. Une fois à l’intérieur de la zone de danse, il se fige un bref instant, tentant de se remémorer ce que Brigg lui a appris. Si Alba est relativement bon en ce qui concerne les danses populaires, c’est un néophyte en ce qui concerne ce type de festivités.

*Bon… Une légère distance. Bien droit. La main de ma cavalière dans la main droite et…* Liste-t-il mentalement tout en tentant de ne pas laisser deviner son manque d’expérience en matière de danse de salon.

Mais alors qu’il avance sa main gauche pour la poser sur la taille de la Sindarine, voilà que cette dernière s’en empare et la pose dans le creux de son dos. L’espace d’un instant, la surprise est visible sur le visage du vert. Au vu de la timidité dont elle avait fait preuve jusqu’ici, Alba ne s’attendait certainement pas à ce que sa cavalière fasse preuve d’audace. Il sourit pour toute réponse, se retenant tout commentaire dont il a le secret. Il n’est pas réellement dans les meilleures conditions pour s'adonner à la taquinerie. Il préfère faire cela lorsqu’il est complètement maître de la situation.

Ayant à présent adopté la bonne posture, son attention est dirigée vers la musique. Il attend le bon temp pour entraîner sa cavalier dans la danse. Manquant de peu de rater le bon tempo, Alba se met finalement en mouvement. Les premiers pas sont peu sûrs et durant les premières secondes, ses yeux ne cessent de faire des allers et retours entre ses pieds et sa cavalière. Heureusement, il arrive rapidement à suivre le rythme. Ses pas restent simples et basiques cependant. Accordant enfin toute son attention à sa cavalière, il plante son regard dans le sien, lui offrant l’un de ses sourires dont il a le secret.

Il n’ose cependant pas regarder ce qu’il se passe autour d’eux, de peur de marcher sur les pieds de Naïa. Mais du coin de l'œil, il arrive tout de même à les apercevoir, ces regards indignés qui leur sont adressés. Il s’en amuse. Il aime provoquer ce genre de réactions. Toutefois, il se dit que cela ne doit guère être au goût de sa timide cavalière. Mais heureusement, l’attention semble se détourner du couple atypique pour se porter sur un autre couple encore plus audacieux et improbable.

Toujours concentré sur Naïa et leur danse, Alba ne fait guère attention à ce qu’il se passe. La curiosité le dévore tandis que les chuchotements se sont plus forts, évidemment, mais il craint de faire un faux pas s’il détourne son attention ne serait-ce qu’une seconde. Mais le passage fugace, juste à côté d’eux, de voiles vermeils et ébènes lui laisse vaguement deviner ce qu’il se passe.

Notre cher Zélos semble avoir trouvé son maître en matière de provoque en la personne de la délicieuse Manat.

Laissant volontiers la belle Argyréenne et sa cavalière sous les feux de la rampe, Alba se déporte légèrement sur le côté avec autant d’adresse que ses compétences de danseur débutant lui permettent. A présent dans un coin de la piste bien plus calme, il reporte de nouveau son attention sur sa cavalière. En l’espace de quelques secondes, la belle Sindarine semblait avoir complètement changé d’attitude. La petit oisillon timide avait à présent laisser place à une jeune Dame pleine d’assurance. Alba prend soudainement conscience de la chance qu’il a de se retrouver ici. Lui, le petit orphelin des quais de Mavro Limani était en train de danser à l’un des soirées les plus en vue de l’année - si pas du siècle - en compagnie avec une magnifique jeune femme de haute naissance.

Il est vraiment né sous une bonne étoile !

Tandis que Naïa s’avance vers lui, Alba se penche, devinant son intention. Le souffle de la sindarine lui chatouille agréablement l’oreille tandis qu’elle le questionne sur sa vie de domestique. La dernière phrase de la belle blonde le fait sourire.

A-t-elle deviné ?

Imperturbable, Alba reste silencieux et s'écarte. Juste assez pour faire délicatement tournoyer Naïa. Il la ramène délicatement à lui et, tandis qu’ils sont désormais plus proches qu’au début de la danse, il l’imite et se penche à son tour vers son oreille, comme s’il ce qu’il allait lui dire était un secret.

- Cela n’a pas l’air de vous gêner non plus… Souffle-t-il avec amusement au creux de l’oreille de la sindarine, toujours avec ce sourire amusé accroché aux lèvres. Alba se redresse ensuite, sans pour autant briser cette proximité nouvelle qu’il a instauré. Je sers le jeune maître Riddan depuis deux ou trois années, seulement. Le Zélos reste silencieux un instant, réfléchissant à la réponse qu’il va donner ensuite. Pour ce qui est de votre autre question. Et bien… Dans la mesure où j’ai moi-même choisi la vie que je mène, je considère être mon propre maître. Aujourd’hui je sers un jeune seigneur, mais peut-être que demain je sillonerai les mers ou explorerai de lointaines contrées. J’ai pour philosophie de me laisser porter par mes envies et de ne faire que ce qu’il me plaît. Je ne crois pas qu’une vie simple me convienne vraiment. Il n’est guère aisé tous les jours de devoir veiller au bien-être et à la sécurité d'une noble personne mais j’y trouve mon compte pour l’instant. Grâce à cela, j’ai pu assister à l’un des événements les plus en vue d’Eridania et j’ai l’immense honneur de danser avec l’une des plus belles Dames du royaume. Je n’aurais pas pu faire tout cela si je m’étais contenté de simplicité. Ment-il éhontément avant de faire une nouvelle fois tournoyer Naïa. Mais je suppose qu’il est facile de parler ainsi quand aucun devoir ne nous retient. Condède-t-il, finalement.

Le faux laquais reste silencieux un instant. Cette question a piqué sa curiosité. Elle est assez inhabituelle et les raisons qui la motivent ne lui échappent pas complètement. On pose rarement ce genre de question à un parfait étranger. L’espace d’un instant, il est tenté de retourner l’interrogation à Naïa. Lui demander si sa vie lui convient mais il se retient. Tout rustre qu’il peut être parfois, il sait qu’il s’agit là d’une question des plus indiscrète.

- Puis-je à mon tour poser une question ? Ayant l’accord de la sindarine, il continue. Comment une sindarine se retrouve à la tête d’un Comté ?

La question est aussi indiscrète que celle qu’il avait précédemment en tête mais elle est peut-être moins mal venue que la première.

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MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 2 Icon_minitimeDim 10 Jan - 15:18


Lunaire était la belle de carmin. Sa peau pâle comme l'astre, brodée des atours d'un crépuscule rougeoyant, ne pouvait pourtant échapper aux caresses de l'obscurité. Une nuit noire entourait de ses voiles la douce Séléné. Isolée de ce ciel illusoire où filaient les étoiles d'un soir, l'infante ne lutte pas contre l'ombre qui l'entraine. Irrésistibles se veulent les ténèbres, pourtant, de cette attraction céleste ils ne sont que l'instrument.

Nyx s'était attendue à ce que la délicate créature qu'elle venait de capturer essaie de lui échapper d'une pirouette de politesse. Que d'une manière plus ou moins subtile, la sirène tente de lui glisser des doigts. Sans aucun doute, le chat noir aurait abandonné cette proie si elle avait agi ainsi. La dame de noirceur s'était attendue, comme souvent, à être déçue. Bien au lieu de se déliter la sirène s'enhardit, posant une main sur la hanche de la danseuse du désert, des doigts pâles, délicats et sans crainte qui remontaient avec douceur le long du dos d'une panthère attentive.

La créature nocturne qui avait voulu faire de cette infante des lunes sa captive, se retrouva soudain happée par l'assurance de celle qui n'avait jamais été sa prisonnière. Le centre de gravité changea de main sans heurt, dans un glissement harmonieux de pas de danse. L'argyréenne laissait sa compagne prendre les rênes, curieuse de voir où porteraient leurs pas.

C'est sur un balcon et sous le regard de véritables étoiles que se finit leur danse. La musique à peine étouffée par les vitres qui les séparaient désormais du reste des convives, n'était plus la même que lorsqu'elles avaient commencées à virevolter. Comme si il s'était écoulé le temps d'une fiévreuse aventure, les deux danseuses se trouvaient unies d'un même souffle, à quelques pas d'un présent auquel elles avaient échappé. Kesha se serait-elle damnée que son adorée se saisit des mains d'un chaos à venir. Son serment avait la sincérité d'une âme sans attache, délivrée du joug de cet océan que d'autres pensent faire société, libre des chaines étroites que tend ce que certains espèrent divin. Une promesse simple, faite d'une âme à une autre. Un fil rouge, ténu mais tendu, entre leurs mains unies.

La sirène défait son étreinte, humble et troublée, la panthère saisit ses délicates dextres avant qu'elles ne retombent. Elle se rapproche d'un pas, le seul qui les séparait. Son front, orné du masque félin, se pose contre la porcelaine qui couvrait le visage de sa compagne. Délicatement, ses doigts parcours le dos des mains pâles, remontent le long de ses avant-bras. Le tissu qui aurait du entraver cette lente caresse ne fit pas son office, incapable de se mettre en travers du chemin de ses mains enchanteresses et rebelles que nulle barrière matérielle ne saurait arrêter.

- Une nuit, je connaîtrai votre âme, mystérieuse créature des océans inconnus de ce monde. Son souffle courrait le long du masque de porcelaine accompagné de la caresse du voile qui couvrait ses lèvres. Et cette nuit-là, nul désert ne sera trop brûlant, nul chevalier assez vaillant, rien en ce monde ne saura me retenir.

La caresse remontait le long de ses bras, glisse sur la courbe arrondie de ses épaules alors que les masques semblaient s'effacer. Le souffle qui courrait sur la porcelaine effleure désormais la joue de la tendre sirène. Les lèvres de la sulfureuse danseuse se trouvent soudain là, à la portée de leurs chastes jumelles. Se dessine la promesse d'un baiser comme celle d'une passion ardente, défiant Hommes et Dieux, un firmament de possibilités sans puissance comparable. Un futur unique, un mirage peut-être, qui prit fin alors que se posait une fraction de seconde seulement, le bout du nez taquin de Nyx contre celui de la sirène.

Un sourire plein de malices se love contre les lèvres de la joueuse qui savait que cette danse n'était pas tout à fait finie. Peut-être, ne tenait-elle pas à ce qu'elle finisse. Sans savoir si elle désirait étreindre cette lumière irréelle jusqu'à l'étouffer ou l'enlacer d'une obscurité qui la ferait rayonner jusqu'aux confins de cet univers chaotique.. Nyx dévorait une dernière fois du regard cette âme vibrante. Une flamme dangereuse pour le papillon nocturne qu'elle était.

Sous le masque félin qui s'écartait, l'émeraude scintillait mais ce n'était pas de la malice qui flamboyait cette fois aux tréfonds de cette fenêtre ouverte. Peut-être un simple reflet. Peut-être un appel.

La rose noire se détourne de la belle de rubis, sans regret puisque leurs chemins se recroiseraient. Cette nuit n'était pas la leur. Une autre viendrait. Manat se glisse à nouveau dans la salle de bal, porte distraitement une main à sa poitrine et disparait entre les convives.

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MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 2 Icon_minitimeDim 10 Jan - 17:33

The Rose's Ball - Ducal Palace
L'Argyréenne avait capté mon attention. Elle faisait vraiment tâche dans l'assemblée mais bien loin de me rebuter parce qu'elle ne ressemblait pas aux autres ou encore parce que son corps était bien dévoilé, elle était attirante... Elle me rappelait certaines femmes de son pays que j'ai pu croiser en rencontrant des caravanes lorsque je m'étais déplacé pour aller à ce sommet avec la reine Hinaya, de jeunes filles de chefs ou de marchands, le visage voilé derrière une mince couche de tissu mais le corps à l'air ou encore lorsque des habitants de la ville des Eclaris avaient été mis à profit lors de l'installation de notre campement et du ravitaillement. Je n'avais rien tenté, bien trop respectueuse des locaux et n'étant pas ici en tant que conquérante ou colonisatrice mais bien seulement comme militaire de passage mais une petite part de moi-même, plus sombre et vicieuse que la générale intègre et sévère de l'armée, me susurrait encore que j'avais laissé passer telle occasion... Immédiatement, mes pensées se tournèrent vers la pirate Samaléone, que j'avais eu dans ma couche et qui malgré sa promesse de ne jamais être bien loin de moi, ne me donnait plus aucun signe de sa non-vie depuis longtemps, à croire qu'elle avait vraiment disparu corps et biens. La gorgoroth quitta rapidement mes pensées lorsque je me rappelai de la reine des Élusiens qui malgré son aversion pour Eridania, avait tout de même fait le nécessaire politique pour envisager un rapprochement de nos deux pays... Néanmoins tout cela était bien loin désormais et sous mon masque, qui ne cachait pas grand chose en vérité ma balafre étant visible, mes traits sévères se déformèrent légèrement en voyant que l'inconnue avait jeté son dévolu sur Lehoia.

Nul esclandre ne filtra hors de mes lèvres, nul scandale ne fut orchestré, nulle protestation ne fut émise envers l'intéressée. On pouvait avoir entre ses mains la puissance militaire d'un pays et ne pas avoir de valeur au yeux de ce que l'esprit convoitait. Je jetai un regard alentour en ayant occulté la présence de ce très cher Walter. Hm... Je ne valais sans aucun doute pas plus que les autres, au vu de ces œillades appuyées et tout en jugement et arrogance vers les deux femmes qui dansaient. Peu de monde les quittait des yeux et au vu du regard de certains, quelque chose me fit dire qu'il était mal vu de voir deux femmes danser ensemble. Si l'Argyréenne qui était une illustre inconnue à mes yeux au contraire d'une bonne partie de la salle qui était composée par la diaspora et la politique d'Eridania et que j'avais appris à mépriser depuis longtemps malgré mes propres origines, peut-être représentait-elle une quelconque autorité dans ses terres auquel cas je n'en étais pas dûment informée et qu'il lui semblait bien peu de choses que de bousculer ce genre de convenances ici. Je ne savais pas ce qu'il en était pour Lehoia mais il me paraissait évident que son consentement à cette danse allait faire parler voire peut-être jaser dans son propre domaine. Quelque chose que je ne pouvais peut-être pas tant me permettre malgré ce que j'en pensais... Je détournai le regard, irritée mais me drapant dans mon comportement martial pour me rassurer avant de m'emparer d'un verre plein qui passait par là avant de le vider d'une traite. Par chance ou par miracle, c'est selon, je croisai le regard de Daisi qui comprit aussitôt qu'il ne valait mieux pas me parler et alla danser avec un vieux nobliard eridanien.

Rassérénée par le verre d'alcool que je venais d'absorber mais non moins agacée de ne pas être à la place de la duchesse de Nivéria, je préférai ne pas les chercher des yeux, à la fois je m'en voulais mais il était vrai que je leur en voulais aussi... Je ne devais pas ruminer. Comme disait un de mes anciens officiers supérieurs, "la haine et la jalousie sont des passe-temps coûteux". Après tout, cela ne m'allait guère de m'apitoyer ainsi alors que je n'étais plus une adolescente. Je continuai de croire que je valais bien mieux que la plupart des ronds-de-cuir présents ici. Tout le monde dansait, je n'allais sans doute pas devoir y couper. Les sœurs Raikes ont été aperçues sur la piste de danse, Edlyn avait l'air de bien s'amuser d'ailleurs en compagnie d'un jeune noble inconnu, on allait sans doute se demander où était la duchesse de Méphrit, la vraie. C'est par souci de convenance, de me rappeler qu'il était important pour mon duché d'être le mieux vu possible que je me résolus de me plier à l'exercice de la danse. Je connaissais une danse mais elle consistait à employer une épée. Celle là en revanche... Je trouvai bien vite mon cavalier. Ce bon Walter était bien seul... Hin ! Ça allait être les très riches heures de Walter...

Quelques minutes plus tard, après m'être faite invitée, une main dans la sienne et l'autre sur sa taille, nous entamâmes notre danse. Il se débrouillait plutôt bien... Je me rappelai encore de quelques pas de danse que j'avais appris adolescente voire après dans le cadre de mes obligations nobiliaires aussi, j'avais conseillé -ou plutôt ordonné au vu du ton de ma voix et connaissant un peu comment Walter fonctionnait- à l'homme de suivre mes pas et de voir un peu ce que font les autres.

Un et deux et trois... Le pied là, bien positionné... Vous vous rappelez qu'on nous observe non ?...  C'est mieux... Un et deux et trois et quatre... De l'autre côté, Comte... Reprenez, et un et deux et trois... Et un et deux et trois et quatre... Vous m'aviez caché un talent de danseur, dites...

Dis-je non sans un brin de mesquinerie dans la voix, histoire de taquiner un peu l'homme plus habitué à guerroyer que danser. C'était plutôt mon cas aussi... mais contrairement à lui, j'étais d'ascendance noble. Nous continuâmes notre danse avant de l'achever au milieu des autres et d'un salut exécuté plutôt adroitement. Je remerciai mon cavalier et je fis un petit soupir de soulagement en sachant que ce moment était passé. Pour le coup, je cherchai la jeune Vanes, Pandora de son prénom, des yeux. Impossible pour l'instant de la trouver au milieu de la foule... avant que je ne remarque les trônes des Vanes et qu'elle n'y soit à devoir accueillir les salutations des autres. Hm... encore des flagorneurs ou des opportunistes qui ne voyaient que leur intérêt derrière l'innocence du regard de la petite dernière de cette famille. Je n'avais que faire de ses beaux discours ou de ce qu'elle voulait comme avenir pour son duché, je traitais surtout avec ses parents et notamment son père pour ce qui était de mes affaires militaires mais j'avais été expressément invitée et une fois de plus, même si j'essayai de m'en détacher, la politique me rattrapait toujours. Sans doute me faudrait-il moi aussi devoir présenter mes respects à la jeune Vanes... Je trouverai bien le temps d'y aller, peut-être que Walter me suivrait... Mais il était où lui aussi ? Décidément, d'abord mes sœurs, ensuite Lehoia puis après, ce très cher Walter. Je le croyais encore avec moi mais sans doute que la foule des nobles a eu raison de notre lien. Mes pensées partirent vers mon officière blonde et major qui aurait été bien contente d'être là. Pour le coup, j'aurai dansé sans aucun problème avec elle... Toujours irritée, je battis en retraite de la piste de danse, considérant en avoir assez fait pour le balcon proche.

15 Mirios, Saison Enkilil, 1306 Ère Obscure
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MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 2 Icon_minitimeDim 10 Jan - 19:13

Au bal de la rose





Le 15 du mois Mirios 1306


Abel menait donc la danse guidant sa partenaire sur la piste avec une aisance et un air sur de lui déconcertant. Cependant il savait une chose sur la jeune Vanes c'est que cette dernière en pinçait pour le roi, mais la réciproque n'était pas. Thimothée lui avait confié apprécier Pandora, mais il n'envisageait nullement de se remarier. Cependant Abel n'avait pas renoncé à la convaincre de revenir sur sa décision. Le temps ferait son œuvre.

Comme l'avait sans doute remarqué Pandora, Abel était un homme entreprenant, que peu de chose arrêtait. Aussi cette main égarée, fut-elle volontaire ou non, eut tôt fait d'être gentiment remise à sa place, le tout ponctué d'un sourire de la demoiselle. Abel s'amusait de la situation et plus encore de voir que la jeune Vanes semblait vouloir se montrer aussi habile que lui à ce petit jeu. Alors qu'il la complimentait, elle lui rendait courtoisement la pareille affirmant le trouver très élégant.


"Je vous remercie très chère. Il n'en fallait pas moins pour célébrer ce jour si spécial pour vous. Une tenue de circonstance s'imposait."

Il tiquait légèrement au mot conseiller, mais ne le laissait pas voir. Aurait-elle deviné qui se cachait sous le masque ? Non, c'était peu probable, d'autant qu'il n'était pas le seul conseiller à être présent à ce bal. Elle avait dû dire cela machinalement. A la fin de leur danse et après lui avoir offert un diamant rose d'une taille impressionnante, Pandora le remerciait tout en s'inclinant légèrement.

Allons, allons, inutile de me remercier. Il aurait été bien discourtois de ne pas vous offrir quelque chose pour votre anniversaire. Considérez cela comme un gage d'une amitié à venir, si cela vous sied.

Un sourire charmeur et charmant. Tout aurait pu s'arrêter là, mais Abel venait de lui tendre une coupe de Valédor. Naturellement la discussion se poursuivit-elle par un toast en réponse aux mots de Pandora.

" Au Roi et au pays. Puissent-ils tous deux prospérer."

Abel faisait tinter son verre contre celui de la Pandora avant de porter la coupe à ses lèvres et d'observer un peu ce qui se passait autour d'eux. Lorsque Pandora lui demandait s'il appréciait Vanes et Héldor, il acquiesçait avant de hausser une fois encore le sourcil. Cette fois plus de doute possible, elle savait qui il était. Elle venait de se trahir. Il se penchait alors vers elle, et lui susurrait doucement à l'oreille.

" La première fois que je vous visite et pas la dernière j'espère. Je gage qu'un détail sur ma personne vous a mis la puce à l'oreille. Ma broche sans doute. Je savais que je n'aurais pas du la porter sous peine de me trahir. Mais qui aurait-pu prêter attention à un si petit détail ? Personne, si ce n'est...vous, visiblement. Il semble donc que je sois démasqué et par la plus charmante et délicieuse personne qui soit. Ce n'est pas pour me déplaire, je dois bien le concéder. Que faisons-nous à présent ?"

Son regard gris acier étincelait de malice.

" Je pense que vous auriez préféré vous trouver en un autre lieu, à Hespéria. Vous savez à présent, vous êtes libre de venir plus souvent à la capitale. Je serais ravi de vous revoir par la même occasion."

Abel se redressait ne souhaitant pas attirer l'attention des proches de la demoiselle. La fixait un petit sourire en coin et ajoutait.

"Alors ma chère que faisons-nous ? Nous en restons là, où nous portons plus avant cette discussion qui jusqu'à présent est restée bien informelle ? Quelque chose me dis que vous enclin à me demander deux ou trois petites choses, je me trompe ? Mais plus tard sans doute, à l'abri des oreilles indiscrètes. Il serait mal venu de nous éclipser de la sorte, alors que tous les yeux sont braqués sur vous.

Il terminait sa coupe l'air de rien.

" Je dois avouer que votre famille a vu les choses en grand pour votre anniversaire. Rien ne semble avoir été laissé au hasard ou presque. Est-ce vous qui avez eu l'idée des masques pour l'occasion ?"


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MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 2 Icon_minitimeJeu 14 Jan - 12:58

La conversation entre la jumelle Ui Neill Anna continuait de bon train.
Si son regard ne semblait point perturbé par la réponse du haut-prêtre qui tournait autour du vocabulaire florale. Le sourire qu'arborait la jeune femme indiquait qu'elle s'en amusait bien. Laissant parfois échapper un petit compliment. Savait-il parler aux femmes aussi bien qu'elle le disait ? Possible. Après tout, l'amour pour l'une d'entre elles fait naitre des talents dont on n'a pas toujours conscience. Le silence de la danse continuait entre ses pas encore hésitants et Anna qui lui sert de guide, sans doute pour lui faire prendre le pas de valse, si jamais il devait changer de partenaire.
Intérieurement, il continuait de compter les pas pour prendre ses marques. Ça ne l'empêchait pas de répondre à la conversation, dont une question devait lui susciter sur le bon des lèvres depuis un moment.

- Vous arborez des roses blanches, auriez-vous un message à faire passer ? Une dame venue du comté d'Odessa m'a raconté que là-bas ils pensaient que les fleurs avaient un langage, que leurs formes et leurs couleurs signifiaient quelque chose. Que signifie une rose blanche, pour vous ?

La voici, la fameuse question. Si cela n'était que pure décoration permanente, s'ouvrant le jour et se refermant la nuit. Il n'était pas question de leur présence proprement parler, mais bien de sa signification. S'il ne s'était pas réellement intéressé au langage des fleurs que les Istheriens ont inventés pour se passer un message sentimental, il n'en était pas totalement ignorant.

La pureté sous toutes ses formes. De l'âme ou du corps, comme celui de l'esprit. Protégée par une solide protection épineuse qui ne laisse approcher que sa semblable. Commença-t-il après quelques instants de réflexion.
Bien que celle que je porte soit un peu particulière.

Sans donner de précision, il s'arrêta. À ce même moment, sans qu'il ne le sache de lui-même une des roses se présentant dans ses cheveux commença à se refermer. Concentrer pleinement à son activité, il n'en oublia pas totalement l'entretien de la soirée qu'il devait surveiller. Seulement, le temps passé à l'activité semblait s'écouler beaucoup plus vite qu'on ne le pense. À la fin de la musique, son bras était tendu et sans que la jeune fille ne s'en rende compte une rose blanche se trouvait entre leur main jointe. Un tour qu'il aime utiliser tant qu'elle se trouve facile d'accès.
Il baisa sa main tout en lui donnant la rose qui – selon ce qu'il venait de dire – lui accordait la pureté dont elle était le symbole.

Tâchez de rester aussi pure qu'elle ne le dit... Aussi longtemps que possible... Si vous voulez bien m'excuser, jeune fille.

Il lâcha sa main après une petite révérence et quitta la piste de danse. En lui faisant dos, elle pouvait maintenant remarquer que quelques fleurs manquaient à l'appel, refermer sur elle-même.
En quittant la foule, le regard de quelques curieux qui l'observaient à cause de cette même apparence qui changeaient au court de la soirée par de menu détail, il prit direction de la belle de rouge qu'il aperçu en regardant autour de lui. Elle venait de quitter sa partenaire de danse qui avait fait forte impression dans toute la salle.
Une fois dans un espace vide, le haut-prêtre ne tarda point à soulever le pan gauche de sa veste pour en dévoiler discrètement la gourde dont il tira le petit verre de cuir et le bouchon pour verser le liquide mielleux. Refermant la gourde le verre toujours à la main, il s'approcha de la sirène en robe rouge.

Il semblerait que le rouge au masque immaculé et le noir paré d'or ont fait grande impression dès l'entrée du bal.

Il approcha le verre devant le petit sourire esquissé avant d'en boire le contenu d'une seul traite. Dès l'instant où le liquide fut avalé, la fleur qui se trouvait sur son masque, qui commençait à peine à se refermer vint à s'ouvrir. Suivi de celle qu'il ne voyait pas dans sa propre chevelure.
Bien qu'il ne soit pas très à l'aise parmi tous ses gens, il s'en trouva étrangement détendu dès qu'il s'approcha d'Othello. Son regard avait changé également. S'il semblait perdu, le voilà avec un point de repère. Il y avait aussi ce léger parfum de rose qui se déploya plus que d'habitude.
Inconsciemment, Duscisio accordait un peu plus de magie dans la plante après avoir bu sa potion d'éveil divine – un nom qui s'approche plus d'un jeu de mot d'autre chose – qui le maintenait éveillé pour la soirée. C'était peut-être une illusion également, mais quelques fleurs supplémentaires avaient poussés dans ses cheveux. À peine perceptible au vu du nombre déjà présent en décoration.


Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 2 Htp8
Handicap. Faculté magique grandement réduite.
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MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 2 Icon_minitimeJeu 14 Jan - 21:23


Un instant deux perles roses se perdaient sur les silhouettes et les masques qui l'entourait. Pandora n'avait jamais remis en question le luxe qui l'entourait puisque c'était une norme dans son monde. Un monde comme une sphère qui l'entourait où qu'elle aille. Une bulle où ne filtrait que les rayons les plus doux des soleils. Elle aurait pu longtemps encore ignorer du monde, tout ce que cette bulle éloignait. Elle n'aurait pas été plus malheureuse ainsi, ce que l'esprit ignore ne peut le blesser. Aujourd'hui, l’opulence qui dansait autour d'elle n'avait plus tout à fait la même grandeur ni la même magnificence. Elle avait peut-être espéré qu'en masquant ces visages trop connus, elle découvrirait chez ceux qui partageaient sa bulle dorée, quelque chose de nouveau.

Un espoir contradictoire puisqu'elle s'entêtait à essayer de découvrir l'identité de ces faux anonymes. Certains n'étaient pas si difficile à démasquer. Cela semblait surprendre le conseiller Thorn mais il avait pourtant laissé bien trop d'indices pour ne pas être en partie coupable de cette dénonciation.

La jeune Vanes se contente de sourire avec énigme, elle ne dira rien de ses astuces. Son sourire se fige un instant alors qu'elle peine à comprendre les sous-entendus qui se cachent à peine dans les propos du conseiller royal. Il affirme qu'elle aurait préféré se tenir à Hesperia et la demoiselle ne comprend pas ce qui a pu mener à cette étrange certitude. La suite ne sera hélas pas moins énigmatique. La conversation était trop informelle au goût du conseiller ? Avait-elle donc été trop familière pour que l'homme lui fasse une telle remarque ? Désirait-il alors une conversation plus formelle ? Cela ne collait pas vraiment à la suite de ses propos puisqu'il pensait s’éclipser.. Pour qu'elle puisse lui demander deux ou trois choses ?

Par les dieux Pandora était perdue. Etait-ce le vin qui embrouillait sa compréhension ou qui embrouillait les mots du conseiller ? Aucune parole de leur conversation n'expliquait ce brusque revirement. La jeune femme se vantait pourtant d'avoir un bon esprit de déduction mais là.. il était bien difficile de comprendre ce que le sylphide avait en tête.

- Je dois bien vous avouer cher conseiller que je ne suis pas le fil de vos pensées.

Dit-elle, bien honnête.

- Pourquoi préfèrerais-je être à la capitale plutôt que dans mon foyer le jour de mon anniversaire ?

Surtout que la capitale ne lui évoquait plus que de bien piètres souvenirs. Elle y avait fais le pire des malaises lors de la Convergence, transportée dans un temps qui avait marqué son âme au fer rouge de la guerre. Et sa dernière visite au palais royal avait été une vraie déception. Le roi qu'elle adulait enfant l'avait ignoré en plus de la confiner pour une durée indéterminée dans la capitale. Si on lui prêtait des sentiments pour Thimothée Mannus ce n'était en réalité qu'en raison de sa position de jeune fille la mieux dotée du pays et de l'attente de la famille de Vanes envers le roi.

Une attente qui pèserait forcément sur le roi et sur les liens qu'il ferait bien d'entretenir avec l'une des plus vieilles et influentes familles d'Eridania. Le duc de Vanes n'attendrait pas indéfiniment la main de son altesse. Quoi qu'en dises les messes basses qui rappelaient à Vanes qu'elle était vassale de la couronne, ces langues sournoises oubliaient qui avaient fais assoir le roi sur le trône qu'il occupait.

En attendant que les enjeux politiques ramènent ou non à la raison le roi, Pandora se trouvait présentement sans fiancé. Une situation bien ubuesque pour la seule fille de la famille au lion. Cela ne semblait pourtant plus tant lui peser. Elle but une seconde gorgée de Valédor en écoutant la question du conseiller à propos des masques. Un sourire amusé s'empara de ses lèvres pâles légèrement humidifiées par la boisson.

- En effet, c'est une idée de ma conception. Je pensais que cela amuserait les invités et que cela leur donnerait l’opportunité de se découvrir sous un autre jour.

Ce que Pandora ne disait pas c'est qu'elle aurait aimé être de ceux dont on ignore l'identité. Se fondre dans cette foule sans être reconnue, mais, elle l'avait déjà fais en réalité, d'une toute autre manière et dans une toute autre foule. Le souvenir encore chaud de ces quelques heures volées, à vagabonder comme une anonyme dans Heldor, faisait battre son coeur d'une allégresse bien supérieure aux effets de l'alcool.

- Si mes obligations m'amènent à nouveau à la capitale, je serais ravie de venir vous visiter. Je crains ne pas être très habile aux jeux et ne pas faire honneur à votre établissement principal mais je serais enchantée de visiter l'orphelinat que vous souhaitez offrir aux enfants de la ville.

Tout en subtilité la jeune Vanes déclinait toute invitation à fréquenter la maison de jeux du sylphide, le lieu si il était connu pour ses jeux l'était tout autant pour ses autres services et Pandora comme toute jeune fille de la haute noblesse ne désirait aucunement être vue dans pareil lieu. Elle avait, tout comme le conseiller, une réputation à tenir. Quant à la raison annoncée.. c'était d'une modestie bien trompeuse, Pandora était d'une habilité remarquable pour les jeux, en particulier ceux de stratégie. Elle avait battu tous les meilleurs joueurs d'échecs et de Go du duché.

Quant à l'orphelinat, ce n'était sans doute pas une information très répandue et elle aurait sans doute due n'intéresser que les gens de la capitale où se montait le projet. Mais Pandora avait d'excellentes informations et des amies bien bavardes, loin au delà des frontières de son territoire. Son intérêt était d'ailleurs on-ne-peut plus sincère, elle avait été bien surprise qu'un membre de la cour royal s'intéresse aux nécessiteux de la capitale. Agréablement surprise bien sûr.

Elle avait d'ailleurs demandé aux conseillers ducaux si le duché comptait beaucoup d'orphelins, on lui avait répondu qu'ils étaient bien moins nombreux aujourd'hui que les tensions entre Vanes et les Eryllis étaient mitigées. Tant que la paix durait et que les troupes vanésiennes n'étaient pas poussées par l'armée réformée à quitter le territoire, rares seraient les enfants à ne pas trouver un foyer. Ceux qui perdaient leurs parents proches étaient généralement récupérés par la famille plus éloignée ou par des voisins. Le travail ne manquait pas, ni la nourriture, une bouche supplémentaire à nourrir n'était pas un poids trop important, pour le moment.

Pandora but une troisième gorgée de vin alors que ses pensées naviguaient avec aisance sur des océans de politique et de considérations stratégiques. Un peu plus loin son amie Anna quittait son cavalier dont l'identité était déjà révélée, le Haut Prêtre de Délil ne fit que passer cependant, il se hâtait en direction d'une femme vêtue d'une extravagante robe d'un rouge intense, seule sur le balcon de la demeure. Elle était magnifique, comme tout droit évadée d'un roman à l'eau de rose, attendant son prince charmant.. ou sa princesse charmante ? La voix de Délil arborait fièrement ses fleurs blanches, une couronne florale qui le transformait sans doute en un prince romancé. La jeune Vanes les observait avec curiosité, se demandant ce qui pouvait lier ces deux individus, si le Haut Prêtre avait une amante, une muse. Sous son masque qui ne cachait guère son identité à personne, Pandora se sentait au centre d'un gigantesque théâtre.

Ses prunelles passaient à un autre couple de danseurs, elle reconnaissait Walter Veldar à ses couleurs et à sa stature, quant à sa compagne.. Pandora hésitait, elle ressemblait en tout point à une femme qu'on lui avait décrite et qui avait attirée une étroite attention de la part de Vanes et de son père.. Mais la duchesse de Méphrit ne portait pas le masque envoyé avec l'invitation, ce qui semait le doute. La jeune Vanes se tourna légèrement vers l'élégant sylphide.

- Voulez-vous jouer avec moi, monsieur ?

La conversation ne risquait pas d'être plus formelle mais après tout si le conseiller souhaitait être formel, il pouvait toujours refuser.

- Voyez-vous ce couple de danseurs ?

Elle indiquait du regard le couple que formait le comte de Béon et sa cavalière.

- A votre avis, avec qui danse actuellement le nouveau maître du sanglier et du lièvre ?

Voilà qui allait pimenter les choses. Il fallait déjà que le conseiller sache de qui Pandora voulait parler, le sanglier et le lièvre étant un indice équivoque pour qui connaissait les emblèmes des comtes et duchés. Puis fallait-il encore qu'il devine qui était sa cavalière et qu'il le fasse savoir à Pandora sans donner le nom de la dame. L'ingénue demoiselle n'était pas sans ressource et ce jeu innocent était peut-être aussi un petit test, des connaissances et de la vivacité d'esprit du conseiller.



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MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 2 Icon_minitimeSam 16 Jan - 0:42

Le moment de solitude passa bien vite et sa fin ne fut pas du fait de Walter. Cassandra Raikes s'était rapprochée et après avoir repris leur discussion, il l'avait invité à danser. C'était tout naturel. Elle faisait sans doute partie des personnes qu'il connaissait le mieux ici, malgré qu'il ne se soit rencontré qu'une seule fois. Et puis, il l'appréciait et la respectait. Étant tout deux des Grands du Royaume, des Pairs ou peu importe les qualificatifs que l'on donnait aux seigneurs majeurs d'Eridania, cela était également politiquement avisé.

Le comte de Béon retourna sur la piste de danse au bras d'une autre cavalière. Il afficha un sourire tout à fait joyeux. Cette danse lui faisait oublier ces soucis et il n'avait plus à se focaliser sur la façon dont cette argyréenne lui avait ravie le bras d'Othello...
Cependant, l'expérience fut tout à fait différente avec la duchesse de Méphrit qu'avec la Duchesse de Nivéria. Les deux femmes semblaient être des caractères tout à fait opposés. L'autorité de Cassandra contrastait grandement avec la douceur d'Othello. Cette dernière menait la danse, il n'y avait aucun doute entre les deux danseurs.
Elle lui intima de suivre ses pas. Ils se tenait par la main et la hanche et entamèrent cette danse au rythme des musiciens vanésiens.
Le chevalier fit de son mieux pour suivre la cadence des mouvements de la générale. Les premiers pas furent un peu hésitants et Cassandra le reprit rapidement, évitant avec adresse que ces petites erreurs ne les tourne en ridicule. Toutefois, Walter prit rapidement le pli et Méphrit et Béon purent tournoyer de conserve dans cette danse bien moins innocente qu'il ne pourrait paraitre.
Le comte de Béon était tout à fait conscient d'être observé, soit directement, soit du coin de l'oeil, par tout le monde. Il s'agissait moins d'un bal d'anniversaire que d'un spectacle. Une mise en scène où chacun faisait son possible pour apparaitre à son mieux. Le pouvoir, la richesse, le détachement, l'intérêt, les mots d'esprit et toutes ces attitudes, qui ne se révélaient qu'être postures et façades, étaient des armes que l'on exhibait pour prétendre à une certaine place dans une hiérarchie implicite de l'aristocratie.
Avoir conscience de cet état de fait ne mettait guère mal à l'aise Walter. Il savait qu'il était possible de la sincérité et de la tendresse. Sa journée auprès d'Othello l'avait prouvée. Et puis, il avait vécu dans de nombreux endroits où la vie sociale reproduisait ce même petit jeu. Quand, jeune chevalier errant, il arrivait dans une nouvelle région, dans un camp militaire ou au service d'un quelconque employeur, ses collègues ou concurrents le jaugeaient de la même manière. Ici, au moins, il n'y avait que peu de risques que l'affaire tourne à la rixe sanglante.

- Je suis heureux de vous revoir en cette occasion, fit Walter à l'attention de la générale. J'aurais pensé que vous étiez trop prise par vos responsabilités pour participer à ce genre de frivolité. Notre rencontre m'avait laissé sur une très bonne impression, que j'espère réciproque. Il m'est plutôt agréable de savoir que des personnes comme vous occupe des rangs aussi élevés dans notre royaume.

Walter avait finalement maitriser les pas que sa cavalière lui avait montrés. Son aisance rappelait plus celle d'un escrimeur mais sans être sa cavalière, il serait difficile pour les autres de le remarquer. Et il ne pensait pas que Cassandra Raikes s'offusque de ce genre de détails. Walter disait souvent que le combat était une sorte de danse, c'était l'occasion de le prouver.
Ils finirent la danse sur un salut parfaitement réalisé aux yeux du comte de Béon. Cassandra se retourne après pour regarder dans la direction de l'estrade où les Vanes avaient fait leur apparition. Sans doute voulait-elle aller saluer le duc et sa fille.
Un étrange mouvement de foule impliquant les danseurs changeant de cavaliers, ceux entrant en piste et ceux la quittant pour aller profiter du buffet ou de la discussion d'untel ou un autre, força Walter à s'écarter pour ne pas se laisser percuter.
De fil en aiguille, il fut séparer de la duchesse de Méphrit. Il aurait bien voulu continuer de discuter avec elle. Mais il sentait qu'il n'y avait pas besoin de long discours avec elle. Aussi ne se soucia-t-il pas trop de l'avoir perdue. Il aurait tout le loisir de la retrouver un peu plus tard.

Il retourna vers le buffet et saisit un verre de Valédor. En se retournant, il avisa Pandora Vanes discutant avec un homme très élégant. Puis il chercha du regard Othello et sa superbe robe rouge. Il la repéra. Elle ne semblait plus être prise dans sa danse avec la mystérieuse argyréenne, mais alors qu'il s'apprêtait à la rejoindre, il s'arrêta en voyant l'homme qui s'approchait.
Il eut un peu de mal à le remettre, mais il reconnut Duscisio Balibe. Après un court moment de réflexion, Walter se dit qu'Othello pouvait bien profiter de son ami un moment. Elle avait déjà passé toute la journée aux côtés de Walter.
Alors que les couples de danseurs se remettaient en position sous les lumières du palais d'Heldor, le brouhaha des conversations bruissait aux oreilles des invités en attendant que la musique de redémarre, ce qui allait arriver d'une seconde à l'autre.
Le comte de Béon s'approcha alors de la récipiendaire de cette grande fête. Pandora Vanes était toujours aux côtés de son dernier cavalier qui lui faisait la conversation.

- Salutations, ma Dame,
déclara Walter en arrivant à ses côtés. Je vous souhaite un joyeux anniversaire.

Il exécuta un mouvement de tête respectueux tout en souriant pour saluer l'homme qu'il ne connaissait pas ou ne reconnaissait pas.

- C'est une soirée magnifique. J'espère que vous êtes heureuse de cette célébration.

Lors de sa dernière visite à Vanes, elle lui avait fait gouter le Valédor pour lui demander son avis. C'était alors la première fois qu'il en buvait et il avait adoré.

- En tout cas, les boissons sont toujours aussi bonnes que lors de notre dernière rencontre, fit-il en souriant.


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MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 2 Icon_minitimeSam 16 Jan - 19:55

Son regard se perdait, un peu troublé, sur la salle de bal qu’elle contemplait à présent à travers le prisme de la grande fenêtre ouverte, son échappatoire fortuite qu’elle avait franchis comme une souris qui traverse son trou. Le contour du passage était découpé dans la lumière, et alors que l’encre de la nuit reposait sur toute la ville, cette salle vibrante et festive avait tout du phare ou de la distante ville qui attire les navires.
Quelques secondes plus tôt, elle avait vu s’enfuir à travers la masse grouillante d’invité les mèches d’ombre de sa cavalière éphémère ; la foule s’étant refermée sur elle comme une vague qui se brise. Et la sirène l’avait contemplé sans mot dire, le regard brillant de promesses, plus secrètes que parlées, et qu’elle avait scellé dans l’infini de cette nuit. Elle ignorait encore tout de cette panthère sublime, et du destin qui les lierait peut-être. C’était sans doute un caprice volubile ou un espoir infondé, et peut-être que les nœuds du destin n’auraient rien pour elles. Mais une intime conviction lui disait qu’il s’agissait simplement d’un prologue, et qu’elle serait un jour amené à la retrouver dans un décor différent, teinté de flots sombres et de déserts ardents.

Rapidement, son esprit de tempêtes et d’éclairs s’était apaisé : le balcon avait, contrairement à la salle, ce curieux avantage d’être un monde à part. Une frontière crépusculaire à l’abri des torchères et autres chandelles, à mi-chemin entre l’aube du bal et l’aurore de la ville en liesse. Un horizon sur lequel la sirène avait tout contrôle, puisque pour l’instant, les autres convives n’avaient pas encore eu l’audace d’y trouver de l’air frais, de l’intimité, ou une vue spectaculaire sur la Scintillante. Pendant un instant, Othello était restée immobile, à regarder sans voir la salle de bal, sondant intérieurement ses différentes sensations impalpables et innommables, avant de peu à peu revenir à elle. Comme un enfant regarde une scène distante, elle se retrouver le plaisir d’être un témoin discret ; autour d’elle, les quelques curieux encore surpris de cette danse volée entre deux hardies demoiselles s’étaient désintéressés, lui laissant le loisir de pouvoir se mouvoir à l’abri de l’ombre.

L’idée de retrouver Walter s’imposa sans contrainte dans son esprit, et en s’appuyant discrètement sur le coin de la fenêtre, elle entama quelques œillades pour le retrouver à travers la foule. Était-ce la culpabilité qui creusait son estomac, ou les bulles de valédor qui tournoyaient dans son ventre ? Elle devait admettre qu’elle s’en voulait un peu d’avoir ainsi abandonné son cavalier aux âpres de la piste de danse, et à la foule prédatrice, alors qu’ils s’étaient voués ensembles d’affronter côte à côte l’échiquier de la noblesse. Lui qui avait pris tout le soin du monde à veiller sur elle et leurs virevoltes ; la sirène était déterminée à achever leurs passes d’armes.  Ses yeux le cherchaient à travers les masques, cherchant le sien paré d’un métal franc à travers tous ceux des autres convives, et les couleurs franches qui le séparaient des autres danseurs.
Elle finit par trouver ce pourpoint bleu et jaune au cœur de la piste de danse, tournoyant élégamment avec, au bout de son bras, la figure martiale et droite de la général Cassandra. Un sourire amusé se dessina sur ses lèvres, secrète sous son masque blanc. Elle reconnaissait sans peine le caractère martial de la posture de la soldate, et elle imaginait déjà qu’elle menait la danse. C’était rassurant de savoir qu’ils avaient pu se retrouver au travers de la foule, et les observer ainsi était étrangement plaisant, comme les figurants silencieux qui observent les acteurs depuis les coulisses. Et pour elle qui avait pu danser tout au long de la journée avec le chevalier, le voir à l’œuvre depuis son bienveillant balcon ne pouvait que lui confirmer ses talents de danseurs – même si elle ignorait tout à fait si Cassandra n’était pas à l’œuvre pour le guider dans cette valse.

Pour ne pas s’imposer à ce nouveau duo et les laisser profiter de la piste de danse, elle recula un peu de son poste d’observation – après tout, elle pourrait retrouver le comte plus tard, et partagerait encore avec plaisir quelques mots avec Cassandra. Leur heure de gloire n’était pas à elle ; avec curiosité et dérive, ses yeux chavirèrent jusqu’aux autres virevoltants ; des barons, des lords, d’autres aristocrates… Là, près de la table, la jeune princesse de nacre et de rose discutait paisiblement aux bras d'un gentilhomme. L’Argyréenne, quant à elle, n’était plus à portée de regard. Tant de visages masqués dont elle ignorait tout, tant d’identités qui demeuraient inconnues malgré les indices frivoles que les tenues pouvaient trahir. Tous sauf une. La sindarine aux bras d’un zélos, stable et grand, ne faisait que piquer de plus en plus ses souvenirs à vif. Sans même s’en rendre compte, Othello recula d’un pas, puis de deux.

Naïa… Elle ne connaissait que d’elle son prénom, et son regard un peu perdu dans les rues de ce futur rempli de fumée. Pendant une poignée de secondes, elle les contempla danser, tournoyer, un autre couple splendide qui attirait les regards et les convoitises. Le sourire aux lèvres sous son masque d’or, il était difficile de reconnaître la même personne aux cheveux de blé, et pourtant elle avait la certitude de ne pas se tromper. Que c’était bien la créature qu’elle avait croisé, là, sur le goudron et bitume. Si elle pouvait lui parler, peut-être qu’elle en aurait le cœur net. Et en même temps… En même temps elle ne pouvait se résoudre à l’interrompre, à lui voler ce moment, leurs moments, à faire éclater l’allégresse du soir pour les replonger dans le gouffre du trauma.
A la place, elle se laissa engouffrée dans la nuit scintillante, et recula jusqu’au rebord qui la séparait du vide. Ses épaules s’abaissèrent doucement, et elle vint déposer sur les rebords de pierres ses coudes recouverts d’étoffes. A sa grande surprise, elle réalisait qu’ils étaient finalement bien hauts, cette fourmilière pulsante, bien au-dessus du reste des vivants.

Machinalement, ses yeux glissèrent le long des toitures et des longues façades pour sillonner dans les rues illuminées, plus proche de rivières d’or que de gouffres pavés. Les habitants célébraient également, mais avec plus d’extase et de fougue encore, l’anniversaire de la jeune héritière. De là où elle était perchée, Othello ne pouvait que capter les éclats de rires et de voix, les lanternes orangées et roses s’illuminant comme les ventres langoureux des lucioles qui cherchent dans la nuit une âme sœur. C’était un spectacle magnifique, la parure d’une reine, un vrai collier de feu et de lumière qu’il lui était donné de savourer. Curieusement, elle savoura cet instant paisible qui s’offrait à elle, loin de la musique, loin de la cours, loin des masques : le sien s’était comme effacé, tout comme elle, et elle n’était plus qu’une énième étoile à veiller depuis le ciel sur les mortels dansants.

C’est une odeur intense de rose, s’engouffrant vigoureusement dans ses narines masquées, qui la tira vers le présent avec la force des sens. Une odeur qu’elle aurait pu reconnaître entre mille et qu’elle pourrait attribuer les yeux fermés.  Elle ne releva pas tout de suite le regard, car l’inconnu qui vint la trouver se révéla de lui-même, en portant son identité autour de son crâne entouré de fleurs blanches. Le Haut-Prêtre était tout en splendeur et en pétales clairs, et déployait ses atours avec une élégance certaine. Il était rare de le voir aussi élégant, et paré d’une tenue hesperanne, on aurait pu le jurer un membre de la noblesse. Il avait sans doute plus de mérite à être présent qu’elle, qui s’était retrouvée parachutée sur Nivéria sans plus de légitimité que celui de l’héritage.
Duscisio s’introduit en faisant référence à ses précédents pas de danse avec la sultane du désert, ce à quoi elle répondit par un sourire étrange, à mi-chemin entre l’amertume et l’amusement, heureusement caché par son visage de porcelaine. A dire vrai, elle n’était pas très fière d’avoir ainsi ravie les regards, et se serait mieux portée si elle avait pu s’en tenir à plus de discrétion.


« Moins d’impression n’aurait pas été pour me déplaire. » Dit-elle calmement ; se pinçant les lèvres, elle poursuivit tout de même. « Même si elle mérite amplement toute l’attention qu’on lui porte. C’était une danseuse exceptionnelle. »

Elle aurait été bien incapable de la nommer – son nom était comme un mirage, un objectif secret et lointain qu’elle n’osait encore regarder. Regardant une dernière fois les lueurs de la ville, Othello finit par se retourner vers son comparse, en remarquant son étonnante vigueur, malgré l’heure tardive. Le croiser dans ce décors était étrange, et elle s’interrogeait encore sur les raisons qui l’avait poussé à leur cacher sa présence au même bal qu’eux. Le souvenir des fanèlides s’imposa à elle dans une grande cavalcade digne d’un cheval au galop. Tant de choses avait changé depuis… De choses gagnés, d’êtres perdus, d’êtres croisés. Mais ces moments d’allégresses étaient des points de chutes plutôt commodes entre toutes ces crises et des évènements difficiles.

« - C’est un plaisir de vous retrouver ici, Duscisio. Même si je ne pensais pas vous croisez au bal de la rose. » Elle leva vers lui un regard amusé. « Votre masque vous sied à ravir. »

Si c’était une attention de la famille ducale, alors il n’aurait pas pu être mieux choisi. Les fleurs blanches qui le décorait était un bel hommage à sa nature d’être hybride – oui, elle pouvait le considérer ainsi, maintenant. Une attention de la reine du bal peut-être ? Maintenant relevée, Othello était curieuse d’en savoir plus sur la présence de l’herboriste dans le duché de Vanes, et ses rapports avec la famille hôte. Après tout, rares étaient ceux qui avaient pu être accueillis sans liens avec la noblesse eridanienne ; Il y avait encore des choses qu’elle pouvait découvrir après tout ce temps. La chaleur du dedans se faisait plus forte ; au même moment, les duos se défaisaient encore, et la danse n’en finissait plus de faire tourner les têtes.
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MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 2 Icon_minitimeDim 17 Jan - 13:13

Au loin, Clyde venait de terminer une danse en présence d’une charmante compagnie. Il se disait qu’une danse avait probablement suffi pour laisser du temps à sa jeune amie et pour que ce Zélos de malheur parte draguer de la “poulette” un peu plus loin. Mais alors qu’il espérait la trouver au bras d’un seigneur où quelqu’un de semblable, il fut surtout indigné de la retrouver à valser avec l’homme vert. Clyde vint à se retenir de se frapper le visage, à la place il maugréa entre ses dents:

“Clyde, je compte sur toi pour que ma nièce se lie d’amitié avec d’autres nobles !”


Il décala légèrement d’un pas et fit mine de répondre à sa propre phrase :

“Bien sûr compte Thyssen ! Je ne me permettrai pas une telle erreur ! Au même moment il soupira S’il apprend ça… Comment va-t-il réagir ? Je suis un homme mort…”

Peut-être devait-il parler au jeune maître du Zélos ?

"Si je fais ça, c’est Naïa qui risque de me réduire en cendres… Et je suis qu’un humble serviteur... Je ne peux me permettre de déranger son maître. Même si lui, il se permet bien des choses !”

La scène semblait comique. Soudain, comme pour dédramatiser, le rouquin vint à se dire qu’il connaissait parfaitement Naïa. Elle avait la tête sur les épaules cette petite ! En aucun cas, elle oserait se jeter dans ses bras pour l’espace d’une nuit. Elle avait bien résisté à un homme pendant trois ans alors qu’elle était sous pression. Le gros bonhomme vert n’est qu’un jeu d’enfant ! Et puis… Oh zut. Il regarda la salle et il semblait que ce bal n’avait rien d’habituel entre deux femmes qui danses et des hommes piquants les partenaires des autres… Une Sindarine avec un Zélos, qu’est-ce que c’était par conséquent ? Tout compte fait, ils semblaient adorables.


***

Naïa se sentait légère. La présence d’Alba la rassurait et lui faisait oublier la raison de sa présence ici. Elle ne prêtait, par ailleurs, aucune attention à la foule. Aussi, elle avait senti Alba la ramener doucement un peu plus contre lui. Cela la faisait presque rougir, mais elle fit mine de ne pas avoir fait attention. Après tout, elle l’avait également cherché à souffler dans son oreille. Il avait un sourire assez mignon malgré ses grosses dents. Cela faisait presque rire Naïa d’être dans une telle situation. Une situation Ô combien agréable pour la jeune Comtesse.

Si elle avait l’impression d’entendre le cœur d’Alba battre à allure normale, le cœur de la Sindarine semblait s’emballer. Était-ce la fatigue de la danse ? Où cette proximité naissante ?

À son tour, il souffla dans l’oreille de la jeune femme. Les règles de bienséance ne la gênent pas ? Bien sûr que si ! Mais en ce moment même, elle se sentait à l’aise en la présence du Zélos. Si bien que le monde n’existât plus pour elle. Ensuite, elle écouta en silence la réponse. Elle écouta la vie d’Harl Ock en étant quelque peu amusée par tout ça. Il n’avait rien d’un bon serviteur et en trois ans qui plus est. Les familles de nobles ne s'embêteraient pas aussi longtemps d’un Zélos dont tout convenance sociale semble proscrite. À moins qu’il soit tombé sur une famille aussi conciliante que celle de Naïa ? L’idée de lui proposer de quitter son jeune maître pour servir la famille Thyssen semblait presque tentante. Cela la motiverait certainement à rentrer plus souvent dans sa famille à la simple idée de revoir un être aussi “honnête”. Certes, il ne remplacerait jamais Clyde qui était un ami fidèle ! Mais Clyde voyageait toujours avec elle alors qu’Harl serait un plaisir de retrouvaille.

L’alcool lui faisait vraiment penser à des choses bien étranges. Pourtant, c’était Alba qui lui soufflait indirectement cette idée en expliquant qu’il pouvait changer de vie comme ça lui plaisait et que c’était une vie simple qui lui convenait. Une vie simple… Naïa l’enviait d’avoir une vie simple.

Alors qu’elle tournoyait avec grâce, Alba vint à faire la supposition que c’était facile de parler ainsi quand on était exempt de certaines obligations. Naïa écarquilla légèrement les yeux comme si elle avait eu le sentiment qu’il lisait dans ses pensées. Et comme si elle avait lu dans les siens, elle vint à lui répondre sur son mode de vie:

“Je vous envie un peu Harl. Je ne vais pas me plaindre de ma condition. La plupart des gens pensent que je suis née sous une bonne étoile et je ne me permettrai pas de les contredire. Même si, étant une Sindarine, il m’est difficile de voir les membres de ma famille s’éteindre chacun leurs tours. Et j’ai peur de ne pas être une bonne Comtesse pour mon domaine. J’ai peur de décevoir.”

Elle évita de raconter les problèmes quant à sa nature. Ainsi que la présence étouffante qu’avait eue Aleksiel sur sa vie. Cette présence qui ne cesse de la hanter… Un vent de tristesse semblait apparaître dans ses yeux, mais très vite, la jeune femme vint à se ressaisir. Non ! Elle était là pour profiter, s’amuser et non émouvoir.

“C’est un homme comme vous qu’il me faudrait, je pense. Un homme capable de se moquer des convenances. Je pense que ça m’aiderait à être moins sous pression.”

Attention, elle ne disait pas qu’elle voulait épouser un Zélos comme lui ! Mais une telle présence serait déjà largement plus agréable dans la demeure de Ditham. Alba lui demanda comment une Sindarine se retrouvait à la tête d’un Comté. Question fâcheuse puisque Naïa ne pouvait se permettre de dire la vérité… À son tour, elle se mit à mentir avec assurance :

“Jacob Thyssen, mon père, semblait grandement apprécier la beauté Sindarine. Ma mère a donc eu une relation avec le Seigneur de Ditham. À ma naissance, elle ne se sentait pas capable de s’occuper d’une enfant. Mais Jacob a accepté de me prendre sous son aile et de me faire son héritière. Il a été un bon père et je n’ai jamais manqué de rien. Et il n’a jamais voulu reprendre une épouse. La vie de père en plus de Seigneur lui convenait parfaitement.”


De nouveau, elle tournoyait avant de se tenir contre Alba. Plus proche qu’avant et lui soufflait la suite, en faisant attention qu’il n’y avait aucune oreille indiscrète.

“A sa mort, je n’étais qu’une enfant. On a donc prit la décision de m’exclure du pouvoir. J’ai étais envoyé à Canopée pour suivre des études. Ca m’a permis de voyager et c’étaient les plus belles années de ma vie. Maintenant que j’ai atteint un âge suffisamment mature, il a été décidé que je pouvais prendre la succession du Comte Claudel Thyssen, mon oncle.”



Elle éclata doucement de rire avant d’ajouter :“Compliqué, n’est-ce pas ? J’avoue avoir moi-même du mal avec tout ça.”

Mais alors qu’elle éclatait de rire, son regard vint à se poser sur une des plus étranges créatures… Une femme magnifique qui vint à lui rappeler un souvenir douloureux. Othello... Elle ne savait rien sur cette femme hormis cette information. Et pourtant, Naïa sentait qu’un lien était né entre les deux femmes. Naïa en était persuadée bien qu’elle voulait se convaincre que cette étrange expérience n’avait été qu’un mauvais rêve. Pourtant, elle ressentait le besoin d’en découdre ! Elle devait lui parler… Au moins pour s’assurer que c’était un rêve et que cette histoire de lien était conçue de toute pièce par Naïa !

Mais d’un autre côté… Elle ne voulait pas quitter le Zélos. Elle se sentait bien en sa compagnie. L’inquiétude vint à gagner son visage et ses yeux se plantèrent dans ceux du Zélos. La musique aussi semblait s’arrêter à la grande déception de Naïa. Ils se devaient de se décoller l’un de l’autre et pourtant, Naïa ne bougeait pas, restant dans ses bras… Elle balbutia :

“Je… J’aimerais sortir prendre un peu l’air sur le balcon. Est-ce que je peux vous demander de m’y accompagner ?”


Elle se mit à rougir avant d’ajouter :

“Vous pouvez refuser. Après tout, votre maître doit vous chercher et moi, je vous sollicite sans doute beaucoup trop !”

Qu’allait répondre le Zélos ? Allait-il continuer dans ce petit jeu qui était de séduire de la noblesse ? Où bien déciderait-il d’être bien plus raisonnable et prendre congé de Naïa ?



Pour moi la vie de chaque individu est une pile de bonnes choses, et de mauvaises choses. Les bons moments ne te font pas forcément oublier les moments difficiles mais, dis-toi bien que les mauvaises expériences, ne gâchent pas forcément les bonnes expériences.
Je voyagerai n’importe où pour répondre à votre demande...
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MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 2 Icon_minitimeJeu 21 Jan - 10:55

Le bal de la RoseÉvent


Peut-être n’était-elle pas aussi timide qu’il l’avait cru.

Pourtant, la nouvelle proximité créée par Alba ne semble nullement la déranger, à la plus grande surprise de ce dernier. Bien conscient de repousser une nouvelle fois les limites de ce qui est acceptable ou non dans cette sphère de la société, il s'attendait à une réaction. Mais la belle Sindarine ne semble pas s’en formaliser, au grand plaisir de notre ami vert.

Et alors qu’il finit de partager sa pensée avec Naïa, voilà que cette dernière lui partage les siennes et se confie quelque peu à lui. Étrangement, il se doutait que c'était ce genre de tracas qui se cachaient derrière sa précédente question. Être une Sindarine dans une société de Terrans ne doit pas être simple tous les jours…

Il entr’ouvre la bouche, prêt à lui offrir les paroles rassurantes dont elle semble avoir tant besoin mais la Dame le surprend. Alba doit faire un effort incommensurable pour ne pas laisser sa mâchoire tomber face à la déclaration de sa cavalière. S’il arrive à garder de la contenance, la surprise est néanmoins visible sur son visage. Naïa ne le sait peut-être pas mais elle vient d’accomplir un exploit.

Elle a réussi à prendre le Zélos au dépourvu !

Mais le vert n’est pas du genre à se laisser démonter pour si peu. Armé de son sourire le plus charmeur, il prend le parti de se laisser aller cette fois et de sortir une remarque de son cru. Après tout, c’est Naïa qui lui a tendu la perche

- Il y a bien d'autres moyens de se détendre, vous savez… Lui souffle-t-il à l’oreille, comme s’il s’agissait d’un secret. Mais si c’est une demande en mariage sachez que j’accepte très volontiers ! Dit-il tout en se redressant et en riant légèrement, comme pour essayer de faire oublier sa précédente remarque.

Peut-être qu’il y est allé un peu fort cette fois. Il a oublié qu’il a à faire à une grande Dame et non pas une des filles du Poisson Fringuant.

* Alba, mon cher… Tu es idiot.* Se fustige-t-il intérieurement.

Mais la danse continue, et la jolie blonde accepte de répondre à la question du vert. A son plus grand soulagement !

En comparaison à la vie de Naïa, la sienne lui semble aussi douce que du miel. Oh ! Évidemment Alba n’a jamais eu à se plaindre de sa vie. Il en est même plutôt satisfait à vrai dire, même si lui aussi a connu son lot de malheurs et de difficultés. Mais malgré sa belle naissance, sa cavalière semble, elle aussi, avoir connu son lot de malheurs et de complications. Il comprend mieux d’où lui viennent cette timidité et cet apparent manque d’assurance.

- Les histoires de familles ne sont jamais simples… Souffle le Corsaire tandis que Naïa plaisante sur la complexité de son histoire familiale.

Alba la fixe d’un regard réconfortant, lui témoignant silencieusement sa compassion. Il ne peut que difficilement se figurer ce que l’on ressent dans une telle situation mais il se doute que cela n’a pas du être simple pour la jeune femme. Le rire de l’héritière le sort cependant de ses pensées.

Elle a un très joli rire.

Mais ce doux son prend subitement fin. Alba observe sa cavalière avec plus d’attention et peut-être même un peu d’inquiétude, surpris par ce changement soudain. Il lui semble que quelque chose ne va pas sans qu’il ne sache dire quoi exactement. Pourquoi cette inquiétude soudainement ? Avec autant de discrétion qu’il le peut - c’est à dire pas beaucoup - Alba laisse son regard englober la piste de danse, cherchant ce qui a provoqué le changement d’attitude de Naïa mais sans succès.

- Quel genre de domestique je serais si je refusais la demande d’une Dame ? Mon jeune maître se débrouillera très bien seul, ne vous en faites pas pour lui. Rétorque-t-il tandis qu’il s’écarte légèrement, offrant cependant son bras à Naïa pour l’accompagner sur le balcon, comme demandé.

A peine ont-ils passé l'immense porte vitrée qu’Alba soupire d’aise, appréciant la fraîcheur crépusculaire. C’est que ses vêtements tiennent chaud ! Comment font les gens pour respirer dans des vêtements aussi fermés !?

- Un peu d’air frais ! Voilà qui fait le plus grand bien ! Déclare-t-il tandis qu’il mène Naïa jusqu’à la rambarde du balcon tout en tirant discrètement sur le col de son pourpoint.

Alba jette un regard en coin à la Sindarine. La préoccupation est visible dans ses prunelles marrons. Il espère que Naïa ne va pas faire un malaise. Il n’est pas certain de savoir comment réagir. Et que penseraient les gens ? On pourrait très bien croire que c’est de sa faute. Heureusement, elle semble avoir bonne mine.

- Désirez-vous que j’aille chercher votre ami ? Comment s’appelle-t-il déjà ? Clément ? Claude ? Quelque chose comme cela non ? Demande-t-il tandis qu’il s’approche de la rambarde à son tour. Heldor se dresse à leur pied, belle et sublime. C’est magnifique n’est-ce pas ? Jamais je n’aurai pensé voir pareil paysage. Les Vanes vivent vraiment comme des rois ! Continue Alba afin de distraire Naïa quant à sa dernière question. Il veut encore profiter de ce moment de solitude avec elle. Ce n'est pas tous les jours qu’un gars du peuple à le droit à ce genre de tête à tête avec une noble, après tout. A quoi ressemble Ditham ? Est-ce que c’est le même genre de paysage ? Finit-il par demander,avec une curiosité presqu’enfantine tandis que ses yeux sont toujours accrochés sur le paysage qui s’étend devant eux.

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MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 2 Icon_minitimeSam 23 Jan - 16:08


Solitaire est l'ombre qui abandonne aux étoiles l'infante des lunes. Ses voiles obscures effleurent sans jamais les toucher les velours et satins des robes et costumes des convives distraits. La créature du désert s'éloignait du balcon alors même que bien des souffles s'y dirigeaient. Elle croisait sans doute le chemin d'éminent personnages sans pourtant leur porter davantage d'attention. Une seule stature attira sa curiosité. Une femme à la colonne si droite qu'elle faisait de l'ombre à toutes les postures qui se tenaient à ses côtés. Les fiers cavaliers, bombant le torse devant leurs belles, n'égaleraient jamais la droiture que dessinait la silhouette de la sombre lady. Nul homme à son bras et pour seul artifice, une plume noire dépassant de son masque. Un masque qui ne cachait d'ailleurs que le haut d'un visage sévère, fermé et d'un charisme implacable. Une cicatrice striait sa joue, une balafre guerrière que n'avait pas voulu cacher la dame alors même que cela aurait été, en cette occasion, bien plus facile que lors des bals habituels.

Une noble qui ne cherchait pas à camouffler ses cicatrices, ne pouvait être tout à fait comme les autres. Il n'y avait que quelques épaules entre les deux sombres silhouettes lorsqu'elles se croisèrent. Le chat noir fixait le corbeau de jaie, l'espace de trois clignements de paupière. La féline était tentée de voler cette unique plume à ce masque rigide, faire courber ce dos trop droit.. Le chat ne pouvait savoir que le beau corbeau pouvait sans doute lui ouvrir la tête d'un coup de bec. Manat ne dévia pourtant pas de sa trajectoire, la tentation de ce petit larçin devrait attendre. Elle n'était pas venue à Vanes sans objectif et si elle avait déjà rempli l'un d'eux, elle n'avait pas tout à fait fini sa visite.

Dans l'ombre de son masque, ses yeux parcours l'assemblée, en réalité, ils repèrent les Lions qui veillent dans leurs belles armures dorées à la sécurité des convives. Postés un peu partout autour de la salle, autour des portes, des fenêtres aussi. Ils semblaient tout à fait immobiles et passifs mais Nyx avait repéré leurs regards, à l'affut, ils l'avaient épiés alors qu'elle rentrait à nouveau dans la salle de bal. Surtout, ils n'étaient que la partie visible de la garde. Nul doute que ce grand blond, habillé et masqué comme un convive, n'avait jamais lâché la jolie petite Rose des yeux. Un amoureux, prétendant éperdu de la mignonne Pandora ? Cela aurait pu, si il n'avait pas gardé sous sa chemise, à peine visible une seconde alors qu'il évitait une danseuse maladroite, le médaillon des Lions. Ainsi les Vanes avaient disséminés quelques agents infiltrés. Le vieux lion n'était pas sans ruse.

La panthère se glisse dans la foule, silencieuse, discrète, elle qui avait attiré tous les regards un instant plus tôt, semblait bien transparente maintenant. Puisque tous l'avaient vu, que tous l'avaient épié sous toutes les coutures, il n'y avait plus rien de son exotique silhouette à dévorer pour les curieux, et les autres avaient déjà changé de conversation. La belle des sables quittait le centre de l'attention en s'éloignant de l'épicentre du bal, elle rejoignait des cercles plus éloignés. Impossible de quitter la salle avec les Lions qui surveillaient les entrées et sorties empruntées par les convives. Impossible, vraiment ?

L'ombre se glisse dans celles des fantômes de la soirée, invisibles aux yeux de tous, ou presque, ils sillonnent pourtant la foule, sans éveiller la moindre tension chez les Lions. Ils portent, au bout de leurs doigts gantés, des plateaux de vin pétillant et de petits fours.

Sur le lit de l'oiseau en cage seront déposés deux symboles. Deux clefs. L'une, était un mystère à décrypter. L'autre, une rose noire.

Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 2 Qgy8

Une épingle dorée rejoignait la chevelure d'onyx, sensée tenir en bonne place cette longue tresse qui reposait bien sagement sur une épaule délicate. Une épine invisible pour une rose obscure. La Nérozia subtilise, à la vue de tous, un verre sur le plateau d'un gentil fantôme. Valédor, cela sonnait aussi bien que le liquide glissait dans sa gorge. Une délicieuse caresse que l'alcool qui se frayait un chemin de ses lèvres au creux de son ventre. La chaleur qui irradiait de ces quelques degrés n'étaient pourtant rien comparé à l'excitation de cette brève disparition.

Elle n'adresse pas un regard aux Lions qui veillent, ceux-là n'ont pas bougés. Discrètement, elle essaie de repérer les autres, ces lions déguisés en convives. Mais c'est rapidement une tignasse rose qui bloque sa vision. Non, pas celle de la douce princesse qu'elle savait déjà en discussion avec son cavalier.

- Pardonnez-moi, madame, de la maladresse de ma présentation, plus tôt. Si vous le désirez, je souhaiterai que nous repartions sur un bien meilleur pied.

Le conseiller ducal.. quel était son nom déjà ? Manat n'essaie pas vraiment de se rappeler, elle acquiesce, bien consciente que l'homme allait lui fournir un excellent alibi en plus de mener à bien un des objectifs qui l'avaient amené ici.

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MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 2 Icon_minitimeDim 24 Jan - 14:19

Le Bal de la Rose





Le 15 du mois Mirios 1306


Ces cheveux blancs, et la broche étaient trop d'indices pour un œil observateur. Abel en avait eu pleinement conscience lorsqu'il avait ajouté le bijou à sa tenue, mais il aimait tenter le diable. Aussi avait-il pris cette décision en toute connaissance de cause.
Que Pandora ait deviné son identité était quelque part flatteur. Cela indiquait aussi que le demoiselle était très observatrice.  

Grandir dans un environnement tel que celui de la petite demoiselle et qui plus est avoir été surprotégée devait donner des envies de liberté. Alors supposer que la jolie Pandora aimerait se trouver ailleurs n'était pas remarque anodine. Après tout, qui ne souhaiterait pas découvrir le monde et échapper au giron familial ?  Être née noble avait ces avantages, mais aussi ces inconvénients. Comme faire un beau mariage et représenter sa famille avec fierté. Être observée sans cesse et au moindre faux pas être sermonner. Ce n'était pas une vie pour qui aspirait à autre chose et quelque chose laissait penser à notre Conseiller que c'était présentement le cas. Peut-être se trompait-il ou peut- être pas ?

Abel notait l'étonnement de son interlocutrice alors qu'il affirmait revenir à une discussion plus formelle et cela l'amusait intérieurement. Il venait de la déstabiliser par cette petite remarque volontaire. Elle lui signifiait ne pas suivre le fil de ses pensées et il posait sur elle son regard gris.


" Vous vous êtes égarée très chère, vraiment ? Quel dommage! Moi qui pensait que vous auriez déjoué mon petit tour, j'en suis presque déçu. Sachez que tout cela était volontaire de ma part et n'avait pour but que de vous faire douter de votre bon sens et de votre compréhension. Aussi veuillez m'excuser, mais ainsi, je sais que j'ai pleinement toute votre attention." 

Un infime sourire aux coins des lèvres. Si bref qu'on pouvait se demander s'il avait vraiment sourit ou pas.

" Quant au pourquoi vous préféreriez être ailleurs, c'est tout simplement pour bénéficier de la liberté que vous n'avez pas ici. Même si vous aimez votre famille, avouez qu'être hors de porter de leurs regards et pouvoir profiter un peu de votre vie comme vous l'entendez ne serait pas pour vous déplaire ?"

Il terminait son verre et le déposait sur le plateau d'un serviteur. Elle affirmait être ravie de pouvoir lui rendre visite si ses obligations l'amenaient à la capitale et de visiter l'orphelinat. C'est que la petite demoiselle semblait bien renseignée sur les projets du Conseiller, voilà qui était intéressant.

" La capitale recèle bien des beautés. Il y fait bon vivre. Après je conçois que revoir sa Majesté, n'est pas forcément ce qui vous enchante le plus. Mais passer outre cela, je suis certain que vous vous plairiez ,si vous décidiez de résider sur place quelques mois. Vous devriez y réfléchir. Vous auriez ainsi l'opportunité de trouver un ou plusieurs prétendants et pourquoi pas un fiancé par la suite, mais vous avez du temps pour ça."

Le Sylphide réajustait son veston machinalement.

" Je comprends aisément que mon établissement puisse vous faire peur, mais il n'y a pas de raison à cela. Nous sommes tout ce qu'il y a de plus convenable. Nombreuses sont les personnes de la haute noblesse et de familles aisées qui le fréquentent, hommes comme femmes. Alors même si vous affirmez n'être pas très douée aux jeux, je serai enchanté de vous faire découvrir Aux Plaisirs des Jeux."

Haussant un sourcil à l'évocation de l'orphelinat et se penchait légèrement vers elle. Plongeant son regard acier dans les prunelles rose de Pandora.

" Mais vous me semblez bien renseignée. Devrais-je supposer que vous vous intéressez à ma personne ou plutôt à mes activités ? Peut-être les deux qui sait ? Je serais curieux de savoir qui vous a donné toutes ses informations ? Il n'y avait que le Roi dans la confidence, mais à la cour tout vient à ce savoir, tôt ou tard." 

Un regard brillant de malice.

" Je serais enchanté de vous faire visiter l'orphelinat. Les travaux de rénovation du Manoir sont terminés et d'ici quelques jours, les premiers enfants devraient être accueillis. C'est un projet qui me tenait à cœur.  Ces enfants ont droit à une vie meilleure et à recevoir une éducation. En réunissant  tout cela ils auront plus de change d'être adoptés."  

Abel scrutait la salle et les personnes qui évoluaient aux gré des danses ou des discussions qui s'engageaient. Soudain Pandora lui proposait un petit jeu et il la fixait étrangement.

Jouer avec moi !? Vraiment !? Vous avez le goût du risque chère Pandora. Et bien soit, jouons." 

Pandora lui désignait alors un couple qui évoluait sur la piste de danse et lui demandait de deviner qui dansait avec le nouveau maître du sanglier et du lièvre. Il posait alors son regard sur la femme et l'observait longuement.  Plutôt grande et une mâchoire  anguleuse, une cicatrice visible sur la joue et un masque ornée d'une plume. La tenue bien que jolie était un rien trop stricte, si bien qu'elle rappelait une tenue militaire au Conseiller. Il ne lui en fallut pas plus pour penser savoir qui était cette femme. Maintenant restait à le formuler à Pandora sans dévoiler le nom de la dame et ainsi briser l' anonymat du masque. Abel prenait sans doute trop de temps à trouver un qualificatif adéquate, puisque soudain le danseur au sanglier et au lièvre venait saluer la star de la soirée ainsi que son cavalier.
Par courtoisie Abel lui rendit la pareille et jaugeait l'individu de son mettre quatre vingt quinze, s'effaçant le temps que ce dernier s'adresse à Pandora. Être interrompu de la sorte dans leur petit jeu, ne lui plaisait pas, mais il devait faire avec. C'était le risque lorsque l'on conversait avec reine de la soirée lors de son anniversaire.



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MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 2 Icon_minitimeDim 24 Jan - 18:03


La jeune Vanes n'était pas convaincue par le contre sens emprunté par son interlocuteur mais elle devait admettre ne pas assez connaître l'homme pour juger de cette potentielle entourloupe verbale. Ce n'était cependant pas la première fois qu'elle voyait un jeune noble faire volteface dans une conversation qui lui échappait pour lui affirmer que c'était elle qui n'était pas assez maligne pour suivre sa pensée et certainement pas la pensée en elle-même qui était questionnable ou simplement maladroite. Que le conseiller ait sciemment testé ce qu'il appelait son bon sens ou son attention, ou qu'il ait mélangé les mots et préférer à la vérité cette pirouette un peu brusque, Pandora réagissait de la même manière, en affichant un sourire courtois. Elle ne tenait guère à froisser son invité et quelque soit la vérité derrière cette bien maigre histoire, cela ne valait pas d'y revenir.

Il lui faudrait pourtant réagir bien plus vivement à la suite de la conversation. La jeune femme fronçait les sourcils derrière son masque alors que l'homme affirmait sans sous-entendu qu'elle n'avait pas ici la liberté qu'elle voudrait. Pandora était surprise, elle n'aurait jamais imaginé Abel Thorn ainsi. Le sylphide qui se tenait à côté d'elle s'exprimait sans retenu, sur des sujets bien personnels et en des termes bien polémiques pour un conseiller royal. Pire encore, il enchainait en prétendant que revoir sa majesté ne serait pas un plaisir pour la demoiselle et enfin qu'elle pourrait trouver des prétendants à la capitale. Pandora était bien heureuse de porter un masque. Elle n'aurait pu cacher davantage son expectative face à tant de véhémence à son égard. Le sourire affable qui d'ordinaire illuminait ses traits était devenu bien fade alors qu'elle préférait arrêter le sylphide afin de mettre certaines choses au clair. Sa voix était pourtant cordiale alors qu'elle levait une main délicate pour couper le conseiller.

- Il semble que vous vous mépreniez monsieur le conseiller. Vous dépeignez de ma personne un bien triste tableau qu'il m'apparait juste de rectifier au plus tôt. Je ne saurai vous tenir rigueur des aprioris que couvent la haute-noblesse mais, je ne saurai être plus heureuse qu'ici-même, entourée des miens. J'aime ma famille et plus encore je la respecte, la liberté qui m'est donné d’œuvrer pour mon duché est mon plus grand honneur.

Un discours attendu pour une jeune fille de la condition de Pandora. Cette dernière pensait bien d'ailleurs que la provocation avait pour but de la tester. Il n'était sans doute pas rare que des jeunes filles de bonnes familles craquent pour quelques beaux mots d'aventure. Pandora le faisait aussi, par le prisme de ses lectures et dans un cercle si privé qu'il n'y avait qu'elle pour le contempler. Elle et, peut-être désormais aussi, une talentueuse couturière. Si le fantasme de la princesse enfermée dans sa tour d'ivoire attendant de pouvoir s'enfuir et découvrir le monde était tenace, Pandora n'entendait pas incarner ce rôle aux yeux du monde. Elle n'avait d'ailleurs pas cette réputation, à Vanes comme ailleurs, elle était la sage enfant élevée par des Lions.

- Aussi, je serais tout à fait enchantée et honorée de revoir sa majesté, mon dernier séjour à la capitale fut plus long que prévu mais tout à fait agréable. Je ne saurai que trop remercier notre Roi pour sa bienveillance à mon égard.

Les prunelles roses de la petite princesse fixaient sans frémir un seul instant le masque placide du conseiller royal. Elle ne paraissait pas mentir et sans se départir d'un calme digne de son rang, la jeune Vanes poursuivit sans faillir.

- Quant aux prétendants, il ne m'appartient pas d'en trouver.

Elle n'était pas fille de bourgeois à la recherche d'un bon partie pour s'élever dans la société. Elle était le bon partie. Il n'était certainement pas attendu d'elle qu'elle court après les hommes. Elle n'avait pas à trouver de prétendant puisqu'elle n'avait pas à choisir. Pandora se doutait bien que le conseiller savait déjà tout cela. Ou alors il serait très peu au fait des us et coutumes de la haute noblesse.

Reprenant une gorgée de Valédor pour se désaltérer, elle laissait l'homme poursuivre sur son établissement de jeux puis sur l'orphelinat. Il semblait surpris que Pandora soit au courant tout en supposant que la fuite était justifiée par quelques bruits de couloir. Une entrevue privée avec le roi, n'était jamais longtemps privée. Avant de présenter son projet, le Conseiller avait reçu les plaintes des nobles maisons qui subissaient les "désagréments" de leur voisinage, puis, le Roi avait confier le projet à son administration. Autant d'intermédiaires que d'oreilles attentives. Évidemment, Pandora n'irait pas révéler ses sources. Elle rebondit sur le sujet avec entrain, le sourire ayant retrouver le chemin de ses lèvres pâles.  

- Je m'intéresse aux affaires du royaume et plus encore à celles qui peuvent améliorer les conditions de vie des sujets de sa majesté. Puis-je vous demander pourquoi ce projet vous tenait ainsi à coeur ?

La question était posée avec un intérêt sincère, si la jeune femme avait mis un point d'honneur à remettre le conseiller sur la bonne voie la concernant, elle ne semblait pas lui tenir grief de ses errances. Peu à peu, l'inconnu qu'était Abel Thorn, le conseiller sylphide du roi, se révélait au gré de la conversation. Pandora ne se serait jamais imaginé qu'un personnage si proche de la royauté soit à ce point près à froisser les convenances et c'était sans doute ce qui lui valait une mauvaise réputation auprès de certains ducs. Une irrévérence inattendue qui ne pouvait guère plaire à la haute noblesse de ce monde mais, au moins n'était-il pas ennuyeux. Ses petits tests avaient surpris Pandora mais ne l'inquiétaient pas davantage. Bien au contraire de s'offusquer de ce jeu piquant, elle lui en proposait un autre. Elle le testerait aussi, à sa manière. Mais alors que le conseiller se prêtait au jeu proposé par la demoiselle, l'un des danseurs ciblés par Pandora se rapprocha d'eux.

Le saluant rapidement d'une délicate inclinaison, la demoiselle semblait ravie de recevoir les voeux du comte de Béon.

- Je suis enchantée que vous ayez pu répondre favorablement à l'invitation. Vous avez tout à fait raison, c'est une magnifique nuit et je ne puis être plus heureuse.

Après tout, si ce n'était le désistement du roi, tout s'était déroulé comme prévu. La journée de célébration à laquelle elle avait pu en partie participer, au coeur battant de Heldor, et le bal masqué qui jouait quelques tours aux convives, tout était parfait.

- Nous étions justement entrain de mettre en jeu nos talents d'observation, avec monsieur.. Elle sembla réfléchir une demi seconde à comment le nommer sans tout à fait dévoiler son identité puis repris en souriant.. déjà maître de bien des jeux, afin de deviner qui était votre cavalière.

Hélas, elle avait perdu de vue la dame qui accompagnait un instant avant le comte de Béon. C'est en cherchant du regard la haute stature de la commandante que ses prunelles retrouvèrent la flamboyante tenue d'une femme qu'elle n'avait pas encore reconnue. Elle se tourna à nouveau vers le comte.

- J'espère que vous passez une agréable soirée également. Si vous pensez que vos gens partageront vos goûts, je serais ravie de vous offrir quelques bouteilles de Valédor pour que vous puissiez le partager. Ne disiez-vous pas que l'alcool avait meilleur goût en amicale compagnie ?

Ses yeux se plissent d'amusement alors qu'elle lève son verre à l'intention de l'ancien chevalier, se rappelant très bien de la conversation qu'ils avaient partagés alors qu'elle était en bien moins bonne condition. Elle aurait aimé lui raconter combien les mots qu'il avait prononcé alors et qui l'avaient tant bousculée, avaient pu orienter ses pas. Entre ce jour emplis de cauchemars et aujourd'hui, plus que des semaines, il s'était écoulé tant d'autres rencontres et de décisions. Sans nul doute avait-elle commencé à apprendre comment "se défendre".

Spoiler:


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MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 2 Icon_minitimeLun 25 Jan - 15:19

Le jeune albinos ayant rejoint la jeune femme sur le balcon pour se tenir à l'écart de la foule pour de bonne raison. À vrai dire, il était même temps qu'il le fasse avant qu'il ne tombe de sommeil sans prévenir à cause de sa condition de vie actuelle.
Néanmoins, se trouver avec Othello semblait lui donner une certaine énergie malgré tout. Rien de surprenant à vrai dire. Lui qui se trouvait envahis de pensée à son égard, le voilà à nouveau en sa compagnie et rien ne pouvait lui faire plus plaisir. Expliquant cet allégresse par un parfum de rose involontairement plus dense, son sourire et son introduction avant sa réponse ne pouvait l'empêcher d'être plus aux anges que ça, mais il fallait tout de même se retenir.
Dès qu'elle avait pu exprimer sa gène d'avoir été ainsi le centre de toutes les attentions, il respira lentement et modéra ce flux magique déjà booster par cette potion qu'il venait de boire : un effet secondaire qui n'est pas vraiment le bienvenue, mais qui n'a pu être corrigé.
Le parfum diminuant peu à peu, le nombre de roses excédentaires tombant avant d'être emporté par un doux vent.

C'est que les plus belles fleurs sont à l'honneur ce soir. Fit-il en ouvrant grand les bras. Il serait dommage qu'elles se cachent, n'est-ce pas ?

Le bras de gauche se cachant derrière, sa main droite à plat devant elle dans une révérence pour mettre la haute-prêtresse en évidence.
Bien qu'ils soient les seuls sur le balcon à l'instant, il pouvait discuter sans gêne, mais pas sans indiscrétion. Se redressant, l'étonnement de la petite sirène sur sa présence ici ne l'étonnait guère. Il n'avait pas réellement prévu de venir, mais il a été invité une première fois lors de sa première visite sur le duché. Ne pas répondre à la lettre qui lui avait été envoyée en plus du masque, aurait été impoli de sa part.

Je te remercie, Othello. Pour ce qui est de ma présence ici...

Bien qu'il paraisse jovial, il prit soudainement un air grave. Le fait que ça ne soit pas la fête partout sur le territoire pour l'anniversaire de la princesse Vanes, ailleurs il en était tout autre. Faisant quelques pas pour se mettre à côté d'elle et s'appuyer sur la rambarde de pierre qui le préservait du bord, il continua.

... La fille Vanes m'a également envoyé un rapport sur la situation sur un petit hameau non loin d'ici. Deux-moulin si nous ne faisons pas d'erreur. Si la soirée se passe bien, nous nous y rendront pour soulager les malades. Ensuite, je retourne au temple avant de revenir au Haut-monastère.

Il soupira longuement pour se retourner face à la fête. Il voulait en finir vite avec cette crise, son regard – bien que cacher par le masque – le montrait bien. Il se remit à sourire, ça semblait un peu forcé jusqu'à qu'il porte ses yeux sur elle.

Tâchons avant ça de passer cette soirée dans la bonne humeur avant d'affronter le monde à nouveau.

Il se redressa et présenta sa main. Son intention étant simplement de l'accompagner au bal à son tour.


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Handicap. Faculté magique grandement réduite.
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MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 2 Icon_minitimeMar 26 Jan - 19:53

Le salut de Pandora à son approche fut parfait, comme il fallait s'y attendre. Elle semblait comblé par cette grande soirée d'anniversaire et c'était le principal, sans doute. Elle n'oublia pas son interlocuteur et fit les présentations. Ils s'amusaient tout deux à observer les autres convives. Un jeu sans doute assez amusant, Walter pouvait se l'imaginer. Toutefois, la jeune femme ne dit pas le nom de l'homme à qui elle parlait. Sans doute pour garder le mystère introduit par les masques.
Le comte de Béon ne se faisait pas d'illusion. Il était évident que la plupart des convives avait deviné son identité.
Mais lui-même ne possédait pas une telle connaissance de tous les invités. Aussi l'appellation "Monsieur Déjà Maitre de bien des Jeux" ne l'avança guère. Pour ce qui était de l'identité de la cavalière avec qui il dansait juste avant, toutefois, il pouvait les mettre sur la voix.

- Et bien, si je peux vous mettre sur la voie, déclara-t-il. Il s'agit sans aucun doute de la personne la plus puissante du royaume après le Roi, n'en déplaise à votre Père, dame Pandora. La rivalité entre ces deux personnalités devrait vous donner un indice suffisant.

Il n'avait plus rien à boire, aussi ne pouvait-il pas faire la démonstration de son appréciation pour la boisson locale. Mais il sourit largement à la proposition de Pandora et en l'entendant citer des propos qu'il lui avait dit auparavant.

- J'ai vraiment dit ça ? fit Walter, étonné et haussant un sourcil. Et bien, c'était un excellent conseil. Et je serais ravi de ramener quelques unes de ces bouteilles à Béon pour les faire gouter. Je suis sûr que le Valédor a de très beaux jours devant lui, comme tout ce qui vient de Vanes.

Il savait pertinemment ce qu'il lui avait dit, mais aimait à se faire passer pour moins dégourdi qu'il ne l'était vraiment. Pour ce qui était de l'alcool, Walter et son chambellan s'était découvert une passion commune pour les bonnes boissons. Domerick Verwon était un fin connaisseur avec un palet très exigeant, tandis que Walter avait gouté à peu près tout et développé un gout certain en la matière.

- J'espère sincèrement que tout va pour le mieux depuis cette dernière conversation. J'avais pu visiter vos jardins en votre compagnie. Aujourd'hui, j'ai pu visiter les alentours d'Heldor ainsi que les rues commerçante de votre cité. L'atmosphère de festival qui habite la cité pour l'occasion est impressionnante. Et cette idée de se teindre les cheveux à votre couleur l'est d'autant plus. J'ai même cru vous reconnaitre dans la foule, mais c'était sans doute mes yeux qui m'ont trompé.

Il était quasi certain de l'avoir vu au milieu de la foule. Il ne l'avait pas approché alors car il avait d'autres choses à faire et qu'il n'avait pas à suivre partout cette femme, désormais adulte.
Et puis, elle avait bien le droit de vivre un peu en dehors des conventions ! Walter, pour avoir grandi sur les routes et non dans des palais et forteresses, savait que malgré la dureté de cette vie, il en avait tiré une vie bien plus aventureuse et digne d'être remémoré. Comme le genre de souvenir qu'il s'était forgé en ce jour, avec Othello Lehoia, loin de toutes les convenances de la haute noblesse éridanienne.

- Quant à vous, messire, je ne vous reconnais malheureusement pas, fit Walter en haussant les épaules. Vous êtes joueur si j'ai bien compris. C'est là un trait de caractère assez appréciable, même s'il peut vite devenir agaçant.

Le grand homme avait l'air d'être un gentilhomme très raffiné et sophistiqué mais ne disait absolument rien à Walter.
La prochaine danse allait débuter. Aussi, le comte de Béon s'approcha de celle que l'on surnommait à Heldor la Rose d'Eridania. Il lui tendit sa main en souriant.

- Me feriez-vous l'honneur de danser avec moi, ma Dame ?

Une fois qu'il aurait dansé avec Pandora, il aurait tout le loisir de retourner vers Othello afin de reprendre là où ils avaient été interrompu par cette argyréenne. Mais pour le moment, il avait l'occasion de se comporter comme un comte tout à fait convenable, ce qui satisferait son chambellan, qui s'évertuait à lui inculquer les bonnes manières depuis qu'il avait hérité du titre. Après avoir été entrainé par Cassandra Raikes, il était plus que prêt à danser sans faux pas.


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