Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 3

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- Walter cherche de Preux chevaliers.
_ Raël veut des clients.
_ Deirdre a besoin d'employé!

Les Rumeurs

_ Il parait que des personnes hauts-placées seraient gravement malades.
_ Il parait que ça se bécotte "au bal de la Rose".
_ Il parait que des créanciers en sont après un des conseillers de Ridolbar.

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 Le Bal de la Rose - Palais ducal

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::  Infante de Kesha ::

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Othello Lehoia
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Othello Lehoia
MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 3 Icon_minitimeMer 27 Jan - 14:25

Duscisio se montrait un gentilhomme exemplaire, bien loin de la cape de prêtre qu’il arborait habituellement, se targuant d’une spectaculaire révérence qui n’avait rien à envier des us et coutumes de la cours. C’est avec amusement qu’elle le regardait faire, trahissant cela par un regard allègre à travers les ouvertures de son masque. Il semblait particulièrement à l’aise, tout à fait dans son élément au-delà de la piété et de la discrétion qui le caractérisait habituellement.
Finalement, il la rejoint, en s’appuyant également de la rambarde du balcon. Sous eux, la ville entière se faisait bijou, tant et si bien qu’il était difficile de dire quand commençait le ciel et quand s’achevait la ville.

L’herboriste finit par lui révéler les raisons de sa présence, et Othello recueillit chacune de ses paroles dans ses oreilles ondines, ne détournant pas ses yeux de la Scintillante. Ainsi c’était la fièvre qui l’avait conduit, indirectement, à participer aux célébrations. La fièvre qui réunissait comme qui séparait. Et même dans l’allégresse et la joie, elle s’insinuait partout. Une véritable malédiction pour les terres… Et même la parure scintillante d’Eridania n’était pas épargnée.
Son esprit vagabonda jusqu’à la reine de la fête, un peu plus loin, à son écrin de lumière, son sourire, cette mésange de cristal qui survolait le bal qui lui était dédié. Ainsi, elle agissait dans l’ombre pour le bien de son peuple, pour éviter que le mal ne se propage. C’était louable, plus encore qu’elle demeurait humble et discrète, que son travail pour les autres ne s’ébruitait pas.


« C’est honorable, tant de ta part que de la sienne. » Dit-elle paisiblement, en regardant la nuit. « Si tu me le permets, j’aimerai t’accompagner. Si les malades ont besoin d’aide, je serai heureuse de participer à votre effort. Et puis, toute nouvelle information est la bienvenue pour lutter contre la fièvre. »

Dusicisio se leva alors pour se retourner vers le bal, comme pour chasser loin d’eux les pensées sombres et les traces de la maladie. Othello ne pouvait s’empêcher de repenser alors aux malades, aux fiévreux – même Walter était souffrant, et elle supposait qu’il tenait le coup grâce au calmant, mais le contre choque n’était pas loin. Son propre visage s’était assombri ; après le bal, il lui faudrait à tout prix rejoindre le monastère, lutter, étudier, comprendre d’où venait cette maladie et comment la combattre. L’herboriste lui tendit alors sa main, et la ramena alors à la lumineuse réalité. Il se montrait particulièrement optimiste, souriant, choisissant de célébrer plutôt que de se laisser abattre. Sans réfléchir d’avantage, la sirène déposa le bout de ses doigts gantés dans la paume ouverte, sentant à travers le gant la présence de la pistilose ; et prenant une seconde pour bien ranger l’information. Un sourire étiré déjà ses lèvres, avant d’être éclipsés par une, puis deux silhouettes qui passèrent silencieuses et discrètes à côtés d’eux sans les remarquer.

Longue et blanche, la sindarine était aveugle à sa présence, et pourtant la prêtresse ne pouvait s’empêcher de la suivre du bout des yeux tandis que l’albinos la menait de nouveau vers la lumière. Etait-ce là l’occasion qu’elle attendait ? Elle avait au bout de son bras l’élégant zélos aux airs de nobles, et elle ne pouvait se résoudre à les déranger. Et pourtant…


« - Permets-moi quelques secondes. » Joignant le geste à la parole, Othello lâcha la main pâle pour faire volte-face, retournant d’un pas incertain au sombre de la nuit.

Une seule pensée animait son esprit, un besoin peut-être, ou plutôt l’impression vibrante d’une occasion à ne pas manquer. Que si elle ne faisait pas ce premier pas, nulle autre occasion ne se présenterait devant elle. Rassemblant son courage sous le masque de porcelaine, elle avança prestement – peut-être un peu trop vite ; se laissant submergée par des mèches blanches et cendrées qui dans sa démarche assurée s’immiscèrent sur ses épaules et recouvrèrent avec audace son torse et son ventre carmin. Un avantage certain, car elle ne manquerait pas de s’en servir pour évacuer ce qu’elle pouvait des craintes qui faisaient battre plus vite son cœur.
La haute figure du zélos se dessinait sur l’horizon, appuyé contre la rambarde qui les sépare du vide. A ses côtés, la haute et svelte figure, au masque d’or et à l’aura douce, allègre, légère. Avalant sa salive une ultime fois, Othello s’autorisa une dernière fois à peser les pours et les contres, même si ses pas s’arrêtèrent devant eux bien avant.

Pendant une poignée de secondes, la yorka resta plantée là, figée, penaude, contemplant cet éclat de souvenir si pure et si improbable, son esprit s’acharnant à réfuter que c’était bien la sindarine de ses souvenirs sans qu’elle ne puisse se convaincre, son masque n’était qu’une trop fine frontière pour camoufler ses traits. Elle serra ses lèvres, troublée, incapable de formuler le moindre mot. Mais comme une vague qui recule pour mieux sauter, elle finit par se reconquérir, et s’avança prudemment sur ce sable terrifiant.


« Naïa… Je suis heureuse que vous alliez bien. » Elle prononça chaque mot péniblement, une émotion étrange tordant sa voix pour la contraindre dans un moule trop étroit, trahissant la houle qui pliait ses sourcils pâles. Les phrases lui manquaient, mais bientôt la présence de zélos, puis du bal se rappela à elle. Heureusement que son masque cacha sa peau bien blême. Il lui fallait faire vite pour ne pas passer pour la dernière des incongrues, et arracher au couple plus de précieuses secondes. Regardant un instant le zélos avec un air désolé, elle se retourna rapidement vers la sindarine, plus assurée et maîtresse d’elle-même. « Je suis navrée de vous importuner. Vous… Si vous en avez la possibilité, je serai heureuse de vous retrouver plus tard. » Elle se tut une seconde, idiote, perdue, et consciente de ne donner qu’une maigre pitance à cet esprit hors du temps. Il lui faudrait plus pour de nouveau braver le destin. « A Nivéria. Demandez la duchesse. »

C’était peut-être braver les interdits, ou un pavé dans la marre, mais elle espérait que cet indice soit assez grand pour trahir son identité, qu’elle puisse sans peine la revoir et la retrouver pour ne serait-ce qu’échanger quelques mots. Soulevant son masque de quelques centimètres, tout juste pour leur présenter un sourire désolé, elle recula et inclina la tête, avant de disparaître de nouveau vers la salle et l’herboriste qui l’attendait.
Lui-même tranchait par sa blancheur fleurie des autres convives, ses cheveux ayant perdu de leurs boutons mais toujours aussi spectaculaires. Ondulant entre les corps, elle finit par revenir à sa hauteur ; mais la sirène teintée de carmin semblait avoir perdu toute son assurance sur le balcon, laissant aux étoiles sa noblesse éphémère. Toujours sous le choc d’avoir confronté la sindarine, elle ne trouva pas immédiatement ses mots face à l’herboriste, et mis encore quelques secondes à bien se resituer. C’était comme si toute la célébration était devenue bien secondaire, qu’une poignée de secondes avaient suffit à effacer la fête, l’allégresse, égrainer ce luxueux château de sable, éloigné la célébration au plus loin.

Il lui fallait recouvrer ses esprits, au risque de se noyer sous les doutes. Pour ne pas paraître trop impolie auprès de Duscisio à qui elle se présentait avec une bonne humeur envolée, ni trop perdue au milieu des convives, elle attrapa au vol une coupe de valédor dont elle bu d’une traite une poignée de gorgée ; les bulles traversant sa gorge avec la vigueur des aiguilles et remplissant son estomac avec la force des marées. L’effet en fut presque immédiat, et elle senti soudain la légèreté de l’alcool qui tapissait le fond de son crâne, et rendait ses lèvres plus froides et engourdies.
L’ivresse avait parfois des vertus insoupçonnées : pour elle, c’était une étrange bénédiction. De nouveau plus alerte, elle pu cesser de ruminer – au moins en surface – pour se reconcentrer un peu sur le monde qui l’entourait.

Près de l’estrade, non loin, elle découvrit que Pandora, ravissante dans son costume de lotus et de cerisier, était maintenant bien entourée : le haut dignitaire qui l’accompagnait avait été rejoint par Walter, rayonnant de l’assurance des danseurs étoiles. Non loin, le duc et son épouse ; accompagnés certainement d’autres représentants du duché. Il lui faudrait rapidement se présenter à eux : présenter ses hommages à la jeune héritière, et ses salutations à ses parents, maintenant ses plus proches voisins. Mais cela attendrait quelques minutes, très certainement, le temps pour elle de converser avec son ami et de s’extraire un peu des mondanités.


« Est-ce que tu passes une bonne soirée ? Le décor est bien différent du Monastère, ou de Noathis. » Dit-elle, retrouvant petit à petit son amusement et sa légèreté. « Quand es-tu arrivé à Heldor ? »

Après tout, pour être présent, le Haut-Prêtre avait dû les talonner de près. Ils s’étaient peut-être même croisés sur les routes, et l’ombre d’un instant, elle se demanda si ils ne s’étaient pas croisés dans les rues de la ville sans même avoir conscience de leurs présences communes.

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MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 3 Icon_minitimeMer 27 Jan - 19:04

Naïa avait bien remarqué qu’Harl semblait surpris par ses propos. Quelque part, elle s’en amusait. D’un autre côté… Elle se sentait quelque peu honteuse.

*Naïa, il faut que tu arrêtes l’alcool* comme lui disait une voix drôlement familière dans sa tête. Toutefois, cela ne semblait pas arrêter le Zélos qui vint à faire une remarque encore plus audacieuse. Il lui soufflait à l’oreille une chose que Naïa ne connaissait pas, mais dont elle en avait déjà entendu parler. Elle écarquilla les yeux et sentit le rouge lui monter aux joues. Que pouvait-elle répondre ? Hormis bafouiller dans sa propre tête, rien ne lui venait. Heureusement pour elle, le bonhomme vert vint lui répondre que si c’était une demande en mariage, il acceptait avec grand plaisir. Face à ça, elle émit un sourire tendre et lui souffla :

“Vous m’honorez de compliment, si on oublie vos maladresses. Mais êtes-vous réellement prêt à vous engager auprès d’une étrangère ? Pour ma part, je préférais faire plus ample connaissance d’abord. Je vous suggère de suivre ce conseil Harl Ock. On n’est jamais trop prudent.”


On sentait au ton de sa voix qu’elle était amusée. Il n’y avait aucune remarque déplaisante. Juste deux jeunes gens profitant de leurs premiers bals. Naïa en oubliait elle-même les convenances. Fallait-il préciser qu’elle avait surtout mené une vie de barde que de véritable Comtesse ? Tout ceci était nouveau et étrange. En la présence d’Alba, la Sindarine sentait un nouvel allié. Un soutien qui allait dans son sens. Contrairement à Clyde. Il fallait aussi faire remarquer que ces propos étaient cocasses dans la mesure où Alba prétendait être ce qu’il n’était pas. Mais dans cette phrase, elle pensait surtout à un autre homme qui hantait sa vie. Un homme qu’elle avait peur de revoir en ces lieux. Heureusement pour elle et le Zélos, il n’y était pas.

Après son histoire sur sa famille, Alba lui montrait un air des plus compatissants et Naïa s’en voulait presque de gâcher le ton de la soirée. Surtout, après avoir vu Othello. La Prêtresse de Kesha l’avait grandement perturbée et la volonté de sortir était pour remettre ses idées au clair. Qu’Alba cherche ce qui l’avait tant perturbée n'échappait pas, une fois encore, à Naïa. Elle s’en voulait presque de déranger un illustre inconnu... Après ce passage indélicat, il accepta de l’accompagner dehors et lui offrit son bras. Tous deux, ils se dirigèrent vers le balcon.

***

Clyde n’avait pas loupé une miette. Il avait vu les sourires de la Sindarine, les mains du Zélos sur l’Héritière de Ditham. Mais il avait surtout vu la panique dans les yeux de Naïa. Et à cet instant, il avait le sentiment que ses membres se figèrent. Que craignait-elle ? À son tour, il regarda la salle pour chercher. Il s’attardait sur chaque visage pour observer la grande scène de bal. Mais Clyde, aussi proche pouvait-il être de Naïa, ne connaissait aucune personne. Et puis c’était parfois difficilement reconnaissable avec les masques. Aussi, avait-il posé le regard sur Othello qu’il ne se posait pas plus de question… Il ne savait pas que cette jeune femme avait partagé le même phénomène étrange et inexplicable que Naïa.

Comme il avait mis bien trop de temps à s’attarder sur les personnes masquées, lorsqu’il voulut reprendre son attention sur la Sindarine… Il ne la trouva pas. Où était-elle passée ? Il ne l’avait pas vu sortir. Il pesta : “Rien ne va comme je l’avais prévu.”

***

Une fois dehors, Naïa s'était rapprochée du balcon, tournant le dos à son cavalier de la soirée. Elle ne le voyait donc pas tirer légèrement sur ses vêtements, à cause de la chaleur. Il fallait dire aussi que la jeune femme avait également chaud et l’air frais de la soirée sur ses bras provoquait une sensation des plus agréable. Son sourire commençait peu à peu à revenir et surtout quand elle entendit la déclaration d’Alba. Naïa réfléchissait à Othello. Son rêve, sa peur que tout ce qu’elle aimait allait disparaître. C’était prévisible. Même Claudel se faisait vieux. Un jour, elle se devrait de prendre des engagements envers son Comté. Elle sortit de ses songes lorsqu’Alba commença à chercher le nom du rouquin.

Naïa éclata doucement de rire et répondit : “Clyde. Il s’appelle Clyde. Je vous déconseille de le voir. Il risque de vous poser pleins de questions gênantes. Et puis, je pense qu’il mérite de profiter de la soirée lui aussi.” Alba s’avançait à son tour vers la rambarde du balcon. Tous deux, ils regardaient la ville. Même de nuit, tout semblait magique. Tout était réuni pour en faire un conte de fée.

“C’est magnifique oui.”

À quoi ressemblait Ditham ? Elle fit mine de regarder au loin. Comme pour revoir dans son esprit sa demeure. Elle y passait le plus clair de son temps pendant la période hivernale. Depuis combien de temps n’avait-elle pas profité pendant les belles saisons ? Peut-être parce qu’elle était souvent sur la route, menant sa double existence.

“C’est tout de même différent. Même si Ditham a pas mal changé depuis ma naissance, la région reste à mes yeux l’endroit le plus beau que j’ai pu voir de ma vie.”

D’un air amusé, elle se tourna vers le Zélos pour lui dire :

“Mais ce serait vraiment avec grand plaisir que de vous présenter cette région. Il y a tant à montrer ! Les chevaux dans la nature, notre hydromel, les ruelles colorés pendant les périodes de fêtes. La neige en hiver… Je m’excuse, je pars beaucoup trop loin. Il me faudrait présenter votre maître. Je pourrais l’y faire convier. Vous accompagnerez. Et quand viendrait le moment opportun… Vous et moi partirions en voyage en toute discrétion !”

Elle riait de bon cœur face à cette idée qui pouvait sembler saugrenue. Elle souffla de plus belle : “Je dois vous sembler étrange à penser ainsi. Mais n’est-ce pas amusant ? S’enfuir avec une Comtesse ?”

Naturellement, la jeune femme ne le ferait pas. C’était contre ses principes. Mais elle avait envie de rêver à une vie simple. Sans artifice où aucune promesse ne serait prononcée pour être ensuite bafouée.

Alors que tout semblait prendre un ton bien plus léger, le passé rattrapa la jeune femme. Quelqu’un s’était planté devant elle et le Zélos. Cette personne, Naïa n’eut aucun mal à la reconnaître et elle lui adressa un fin sourire. Elle ignorait tout de la Yorka. Hormis son nom. Si c’était véritablement son nom. La jeune Sindarine restait dans l’idée que ce n’était qu’un étrange rêve. Mais Othello ébranla toutes ses croyances en prononçant le prénom de la jeune femme. Elle fit même part de son soulagement de la voir en bonne santé.

Naïa se retenait de trembler de tout son corps. Othello n’était pas des plus sereines non plus. Du moins, c’est ce que Naïa avait l’impression de voir. Des questions fusèrent dans son esprit, mais rien ne venait à sortir hormis : “Ot… Je… Je suis moi-même ravie de vous voir en bonne santé”. Elle ne savait pas ce qu’elle pouvait dire de plus. Juste des questions qu’elle n’osait pas poser devant Alba. Elle tenait à garder un minimum son jardin secret. Ce fut donc la Yorka qui vint à reprendre la parole. Elle s’en voulait d’importuner les jeunes gens et Naïa souffla : “Non, il n’y a aucun souci. Je suis même contente de vous voir.” Mensonge ou vérité ? C’était difficile à dire. La Sindarine se sentait bien moins seule dans cette étrange affaire de voyage dans le temps, mais d’un autre côté, le rêve était ce qu’il y avait de plus agréable à croire. Othello allait probablement pouvoir y répondre et dès que possible vu que cette dernière lui proposa de se rencontrer plus tard avant d’ajouter des informations supplémentaires. Naïa fit un signe d’approbation en inclinant sa tête avant de souffler :

“Je n’y manquerai pas. Je serai heureuse de vous rencontrer dès que possible.”


La Sindarine adressa une légère révérence devant la jeune femme et la regardait s’éloigner au loin. Tout ceci était étrange et le Zélos n’avait pas dû bien comprendre ce qui venait de se produire. Elle se tourna alors vers lui pour adresser un sourire sincère avant d’ajouter : “Excusez-moi, de quoi nous parlions déjà ?”

Elle planta ses yeux dans ceux d’Alba. Ce soir, elle ne voulait plus penser à tout ça. Naïa avait déjà un début de réponse quant à cette étrange affaire. C’était grâce à Othello. La jeune Sindarine se mit à penser qu’elle se devrait de la remercier pour cette rencontre dès qu’elle en aurait l’occasion. Mais cette fois… Cette fois, elle voulait profiter et la musicienne sentait qu’elle y parviendrait en la personne d’Alba.

“Maintenant que nous sommes seuls…”

Elle attendait en silence. Comme pour se jouer du pauvre Zélos. Elle regarda pendant quelques secondes vers la ville et ferma les yeux, un sourire en coin :

“J’aimerais vous voir sans votre masque. Est-ce que vous me permettez de vous l’enlever ?”


Pour moi la vie de chaque individu est une pile de bonnes choses, et de mauvaises choses. Les bons moments ne te font pas forcément oublier les moments difficiles mais, dis-toi bien que les mauvaises expériences, ne gâchent pas forcément les bonnes expériences.
Je voyagerai n’importe où pour répondre à votre demande...
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Abel Thorn
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Abel Thorn
MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 3 Icon_minitimeVen 29 Jan - 19:44

Le bal de la Rose





Le 15 du mois Mirios 1306


A mesure qu'Abel avait exposé son point de vu sur Pandora et ses aspirations secrètes, il l'avait vu se faner peu à peu. Se pouvait-il que ses propos l'aient froissé ? Il semblait que oui. Après notre conseiller n'était ni noble ni même issue de la haute noblesse, aussi se permettait-il certaines paroles que d'autres auraient préféré taire. C'est cela qui avait plu au Roi, le fait d'avoir à ses côtés une personne capable de lui dire franchement les choses quitte à lui déplaire ou le faire douter dans ses choix.
La demoiselle prenait donc la mouche et remettait gentiment les pendules à l'heure, affirmant qu'il se méprenait et peignait une bien triste vie que pouvait être la sienne. Et comme pour le convaincre ou se convaincre elle même, elle ajoutait être heureuse auprès des siens à Vanes. Abel émettait un sifflement devant ce retour de bâton.


" Eh bien, voilà qui est une mise au point pour le moins claire. Je ne pensais pas vous avoir froissé en abordant un tel sujet. Je comprends qu'ici avec toutes les oreilles qui traînent vous diriez assurément pas le contraire. Comme je vous l'ai dis chacun de vos mots et mouvement sont passés à la loupe et on ne ratera pas le moindre de vos faux pas. On attend trop de gens comme vous, beaucoup trop. Vous ne prenez même pas le temps de vivre et de profiter de votre jeunesse, c'est triste. En cela je n'envie pas les gens de votre rang."

Il soupirait légèrement le regard rivé sur Pandora.

" Si je me permets de parler de sa Majesté de la sorte, c'est en toute connaissance de cause. Il ne souhaite pas se remarier pour le moment, autant que vous le sachiez. Car d'après les bruits de couloirs, il se murmure que votre famille attendrait un geste de sa part. Si c'est un mariage dont il s'agit, vous pouvez oublier."

C'était sans doute abrupte comme révélation, mais à présent la famille Vanes serait à quoi s'en tenir.

 " Pour ce qui est d'attendre des prétendants, il serait peut-être temps de changer tout ça, ne pensez-vous pas. Les temps évoluent et les mœurs aussi.  Si je suis votre raisonnement , vous seriez prête à vous unir avec qui trouverait grâce aux yeux de votre famille, sans voir de sentiment pour cette personne. Un mariage de convenance , comme le ferait toute bonne fifille à son papa. C'est... navrant. Je m'attendais à autre chose. Enfin passons." 

Un vague geste de la main avant de revenir sur un sujet moins houleux, celui de l'orphelinat.

" J'ai récupéré en paiement d'une dette, un manoir dont je n'avait aucune utilité. En amont j’avais reçue de nombreuses plaintes provenant de nobles, concernant des gamins des rues qui traînaient dans les beaux quartiers et les importunaient. On me demandait de régler le problème ou bien c'est eux même qui s'en chargeraient. De plus des rapports de la garde signifiaient un nombre grandissant d'abandons. J'ai donc réfléchis à comment endiguer tout cela et j'ai commencé à régler le problème.
J'avais le lieu, il ne me manquait qu'une partie du financement et l'accord de la couronne. Voilà comment j'ai mis en œuvre ce projet et recruté le personnel nécessaire. J'espère pouvoir ouvrir d'autres établissements dans tout Isthéria sur le long terme."


Pandora saluait alors le comte du Lièvre et du Sanglier profitant de l'occasion profitant de l'occasion pour lui présenter Abel comme étant le maître de bien des jeux.  Le comte lui adressait quelques mots et le Sylphide rectifiait un petit point.

" Je suis un joueur, mais je ne joue jamais plus que nécessaire. Je préfère de loin être le maître des jeux, comme vient de le souligner notre jeune amie. Pour ce qui est de votre identité, vu les indices que m'a soufflé Damoiselle Pandora, je pense savoir qui vous êtes. J'ai donc un léger avantage sur vous, Messire."

Après quelques politesses Walter invitait la reine du jour pour une danse et Abel ajoutait.

" Je vous en prie, elle est tout à vous. Il serait  mal venu de ma part de monopoliser Pandora plus que nécessaire."

A la demoiselle en question.

" Très chère, je serai enchanté que nous puissions dans un avenir proche poursuivre notre discussion. Ce fut un plaisir." 

Un salut courtois à ses interlocuteurs et le Sylphide s'éloignait.


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Cassandra Raikes
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Cassandra Raikes
MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 3 Icon_minitimeSam 30 Jan - 21:38

The Rose's Ball - Ducal Palace
Que n'aurai-je donc pas cru si on m'avait annoncé ce qui allait m'arriver alors que je me dirigeai vers le balcon ? Je n'y pensais plus vraiment depuis peu, la tête encore occupée par ma danse avec Walter, pas si maladroite que ça au demeurant, l'homme n'était pas un adepte mais bien dirigé, il avait fait ce que j'attendais de lui et ce qu'il savait faire de mieux, un très bon soldat en somme. Mais alors que je marchai vers ma destination, là, au milieu des nobles de la salle, je la vis, telle une lueur au milieu de la nuit et occultant tout le reste. L'argyréenne se tenait là ou plutôt marchait dans la direction opposée mais nos regards se croisèrent. Cela suffit à m'électriser sur le moment, voyant que l'objet de ma convoitise me dévisageait. Je crus voir l'ombre d'un sourire en coin pendant que nous nous regardâmes sans rien dire. Mes yeux regardèrent ce visage voilé avec une envie qui rejaillissait alors que je l'avais faite durement taire quelques minutes plus tôt. Un de mes poings se crispa, m'imaginant pendant un instant défaire le mystère de cette délicieuse créature et dissiper les voiles de sa personne. Je ne savais pas qui elle était mais... cela m'importait peu à l'opposé d'une rencontre en bonne et due forme. Je m'imaginais... des choses, mon esprit d'ordinaire si carré et pragmatique subit ce grain de sable dans la machine, cette petite chose anormale ou surnaturelle, que je ne parvenais pas à m'expliquer et qui suffisait à me faire dérailler et à laisser libre cours à quelque chose de plus imaginatif et rebelle que le carcan et la martialité à laquelle mon esprit était formé depuis des années. C'était à la fois effrayant, exaltant et... déroutant. Mon ego n'aurait d'ordinaire pas supporté qu'une inconnue ne me mette en difficulté de la sorte mais la part de moi même qui était plus libre et insoumise que tout le reste de ma personne savourait ce moment si fugace soit-il. Peut-être bien en prévision d'un moment plus long...

Lorsqu'elle disparut de mon champ de vision, je m'arrêtai juste devant l'entrée du balcon, regardant dans la foule alors que l'étrangère avait disparu de mon champ de vision. Pendant un instant, je demeurai immobile, me demandant si je n'avais pas déliré pendant un moment... Mais je dus me rendre à l'évidence, je n'avais pas rêvé, j'avais bien vu ce qui venait de m'arriver. C'était vraiment étrange... Remisant de côté les derniers évènements, je franchis l'entrée pour aboutir au balcon... déjà pris d'assaut. Hm... Il y avait bien trop de monde à mon goût. La danse épuisait déjà ces pauvres nobliards... Sentant que l'air du dehors serait vicié par les exhalaisons des nantis, je retournai à l'intérieur. À peine remis-je le pied dans la salle que mon regard fut attiré à ma gauche. Lehoia... en compagnie d'un homme qui me parut familier un instant. Où avais-je déjà vu cette tête... J'avais l'impression de l'avoir déjà vu mais je ne pus rien dire de plus et le masque n'arrangeait rien. Je ne savais même pas qui il était. Mais... il y avait quelque chose qui émanait de lui et dans son allure. Restant un instant à les regarder, je pus en déduire qu'ils se connaissaient plutôt bien. Lehoia était donc familière avec lui... Pendant un moment, je crus ne pas me joindre à eux et aller me retrouver avec une coupe de valédor. Mais je me ravisai finalement sans pour autant oublier de prendre à boire avant de me diriger vers eux. Je ne fis pas une arrivée en fanfare, ni ne voulait perturber davantage leur conversation mais mon entrée ne fut pas discrète pour autant. Fallait dire que je dominai déjà d'une bonne tête Lehoia et l'homme avec elle n'était pas, à mes yeux, plus massif. Je bus une gorgée rapide.

Ce valédor est excellent, n'est ce pas ? Il va m'en falloir davantage par chez moi... Bonsoir, je ne crois pas vous avoir déjà croisé.

Nul mépris ou condescendance ne filtra dans ma voix, je partais du principe que j'étais en présence d'un inconnu auquel cas, je ne souhaitais pas lui manquer de respect. Néanmoins, ma posture droite et mon allure contrastèrent quelque peu, montrant inconsciemment mon ascendance noble et le caractère martial de ma personne. Je laissai l'homme intervenir avant de dévisager Lehoia... Il n'y eut aucune animosité de ma part envers elle pour avoir partagé ce moment avec l'argyréenne, cela était arrivé et je n'y pouvais rien, tout au plus, je ressentais en effet une pointe de jalousie à son égard, je me disais que c'était bien normal après tout... Mais j'appréciai beaucoup trop la jeune comtesse pour lui cracher dessus, je lui devais certainement encore la vie à l'heure actuelle, à la fois depuis Hesperia mais aussi pour son soutien dans ma campagne d'épuration. Je suivis son regard pour regarder l'estrade des Vanes où notre bon Walter était bien visible aux côtés de la petite dernière des Vanes. Cela me fit esquisser un sourire en coin bien visible pour mes interlocuteurs. Voir cet homme dans cette situation m'amusait.

Il a l'air de passer un bon moment n'est ce pas ? Ce n'est pas non plus un mauvais danseur, il faut surtout... savoir le diriger.

Le souvenir de notre danse m'amusait, cela n'enleva pas pour autant ce que je ressentais pour lui. J'appréciai cet homme qui avait réussi à s'élever au point où il en était aujourd'hui... Mes mots s'adressèrent à mes deux interlocuteurs mais bien entendu, je m'adressai surtout à Lehoia à propos de notre connaissance commune. Ils allaient plutôt bien ensemble tous les deux en plus, la haute-prêtresse et le chevalier de Béon... Je me demandai d'ailleurs quelle heure il était, le bal se poursuivit et battait son plein, l'heure devait être bien avancée pour les Vanes...

15 Mirios, Saison Enkilil, 1306 Ère Obscure
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Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 3 Rmk5
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Anonymous Invité
Invité

MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 3 Icon_minitimeDim 31 Jan - 12:15

Le bal de la RoseÉvent


Cette soirée ressemble de plus en plus à ces vieux contes que racontent les grands-mères pour faire rêver leurs petites-filles.

Le doux rire de la Sindarine résonne une nouvelle fois tandis qu’elle corrige Alba. Clyde donc. La Zélos le répète trois fois mentalement pour ne pas l’oublier tout en sachant que cela est peine perdue. Il est bien trop distrait pour retenir le nom de ce petit rouquin.

- Je ne suis pas quelqu’un que l’on met facilement dans l’embarras, Dame Thyssens. Rétorque le fausa laquais avec un fin sourire aux lèvres.

Sa compagne de la soirée semble avoir repris des couleurs et être plus apaisée. Voilà qui le rassure.

Fixant toujours Heldor qui s'étend juste en dessous d’eux, Alba écoute avec attention la douce Naïa tandis qu’elle lui dépeint les paysages qui composent sa contrée natale. Les bâtiments d’albâtre laissant ainsi aux étendues vertes où courent librement les chevaux. Ditham semble être une terre bien différente de celle où ils se trouvent actuellement. Bien moins fastueuse à en écouter les dires de sa Comtesse mais pas moins magnifique pour autant. Il y a un petit quelque chose de champêtre dans la description que Naïa fait de son Duché. Alba pourrait aimer visiter cette contrée, bien qu’il soit un citadin dans l’âme. Il y a peut-être l’une ou l’autre richesse commerciale à dénicher.

- L’idée me plaît ! Clame avec entrain Alba tandis que Naïa lui soumet l’idée de s’enfuir avec lui. Tout cela ressemble à ces contes qui font tant rêver les jeunes filles, vous ne trouvez pas ? Deux amants qui s'enfuient pour vivre leurs rêves le temps d’une nuit. Il y a quelque chose d’exaltant là-dedans, vous ne trouvez pas ?

Et de romantique, sans doute. Ca expliquerait pourquoi ces histoires plaisent autant.

Mais Alba est loin d’être un romantique, malheureusement. Oh, ce n’est évidemment pas un goujat - quoique puisse en dire certains… Il sait se montrer galant, attentif et attentionné. Mais derrière les douces attentions du Zélos se cache toujours un objectif bien précis. Un service, un baiser, une étreinte passionnée. Il ne fait jamais rien par pur altruisme ou par volonté de faire plaisir à l’autre. Seuls ses désirs comptent, au final. Et l’amour… Et bien l’amour ne fait pas partie de ses priorités. Il a plutôt tendance à voir cela comme une sorte d’entrave qui l’empêcherait certainement de vivre sa vie pleinement. Pourquoi s'enchaînerait-il à quelqu’un ? Et, de toute façon, c’est un sentiment qui lui échappe complètement depuis son plus jeune âge.

Il connaît l’amour filial. C’est un grand frère protecteur et un père adoptif attentionné. Mais l’amour avec un grand A est un sentiment qu’il semble incapable de ressentir. Malgré ses nombreuses conquêtes, il n’a jamais rien ressenti de tel. La passion, oui. L’amour, jamais.

Mais cela importe peu au final. Les choses lui conviennent très bien ainsi. Il ne veut pas mourir entouré de ses enfants et petits-enfants mais avec une choppe dans une main et ue belle femme dans l’autre alors bon… L’amour n’est pas utile.

- Pas du tout voyons. Vous allez peut-être être surprise mais vous n’êtes pas la seule noble que je connais qui rêve de s’enfuir de la sorte. Répond Alba pour rassurer son interlocutrice.

C’est à Brigg qu’il fait référence, évidemment.  Et pour le coup, le petit avait fait de ses rêves une réalité. L’espace d’un instant, les pensées d’Alba se dirigent vers son blondinet d’apprenti. Comment se sent-il ? Cela doit être étrange de plonger de nouveau dans ce milieu après tant d’années ? S'en sort-il tout seul ? Le vert l’espère en tout cas. Il espère aussi qu’il n’est pas à sa recherche, pas déjà.

Perdu dans ses pensées, Alba revient à la réalité alors qu’une voix douce résonne dans son dos. Il se retourne et s’incline légèrement aussitôt qu’il remarque que ce n’est ni son apprenti, ni le domestique de la Sindarine qui l’accompagne. Alba reconnaît la femme qui a dansé avec Manat, quelques instants plus tôt sans pour autant connaître son identité.

Pendant un instant, Alba a l’impression qu’il se passe entre les deux femmes quelque chose d’une ampleur qui le dépasse. Cette conversation, à première vue anodine, semble cacher quelque chose d’autre. Cela ne le regardant nullement, il s’en désintéresse bien vite et préfère se concentrer sur le moment opportun pour prendre la parole et laisser de l’intimité aux deux nobles pour discuter. Mais la femme à la robe écarlate disparaît aussi vite qu’elle est apparue, laissant Alba de nouveau seule avec la Comtesse de Ditham.

- Je crois que nous parlions de notre future fugue. Répond-t-il avec un sourire charmeur tandis qu’ils reprennent leur discussion initiale.

L’idée bien que lancée à la volée et sans aucun sérieux lui plait de plus en plus au fur et à mesure que passent les minutes.

Le silence plane un instant, tandis que deux compagnons d’un soir s'observent. L’un souriant et l’autre songeuse. C’est Naïa qui brise ce silence confortable. Alba se penche légèrement vers elle, suspendu à ses lèvres. L’ambiance a subitement changé. Va-t-elle lui demander un baiser ?!

Non… Évidemment que non. Mais la demande n’en reste pas moins surprenante. Elle veut lui retirer son masque. Elle-même. Décidément, elle est bien moins timide qu’Alba ne l’aurait cru !

- Mais qui suis-je donc pour refuser la demande d’une noble dame telle que vous ? Il se penche un peu plus, de sorte à ce que son visage soit à portée des mains de la sindarine et la laisse lui ôter son masque. Alba laisse le silence planer un instant, laissant à Naïa le loisir de l'observer sous toutes ses coutures. Alors ? pas trop déçue par tout ce vert, j’espère ?

Il n’y a que de l’humour dans son ton. Alba n’a aucune honte et respire la confiance en lui.

- Me voilà donc à présent démasqué. Oserais-je donc demander à ma charmante cavalière de se dévoiler aussi ou cela est une demande bien trop audacieuse pour le pauvre domestique que je suis ? Souffle-t-il à l’oreille de Naïa tandis qu’il se rapproche un peu plus que ce que la bienséance autorise.

Chassez le naturel et il revient au grand galop.

Il n’y a aucune once d’humilité dans la voix d’Alba. Oublié l’humble domestique qu’il est censé être. C’est comme si le fait de lui avoir ôté son masque l’avait également débarrassé de sa fausse identité. Il ne reste plus que le Dom Juan à présent. Évidemment, il reste conscient qu’il y a des limites à ne pas dépasser mais celles-ci semblent avoir quelque peu reculer.

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MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 3 Icon_minitimeDim 31 Jan - 13:19

Alors qu'il ouvre grand les bras, Duscisio rayonne.
Parmi toutes les étoiles du ciel, le jeune albinos est celui qui brille le plus. Le masque que tout le monde porte les protègent d'une lumière des plus éblouissante, mais la seule personne à vouloir être remise en pleine lumière est la jeune femme au doux nom d'Othello Lehoia, qui représente tout pour lui.
Une source de bonheur et une raison de se battre au quotidien.
En contrepartie, Duscisio lui offre la lumière dans laquelle elle mérite de baigner pour se sortir des ténèbres dont elle s'est refermée suite à la perte de quelqu'un qu'elle aimait et qu'elle aime encore. Cela n'a aucune importance.
Indirectement, il s'est avoué les sentiments par métaphores qu'il avait pour elle et devant elle. Puisse t-il être sa lumière pour le reste de ses jours.
Elle devait avant tout faire son deuil, sans oublier qu'elle avait toujours de la lumière qui l'attendra au bout de cet interminable tunnel de chagrin.
L'heure étant à la fête, il ne fallait rien laisser paraître. Pas même le drame sanitaire de cette fièvre, pourtant il fallait bien énoncer la raison de sa venue en Heldor. Et puis elle fut la première à se proposer.

Je pensais te le proposer après le bal. Ton aide sera toujours la bienvenue et c'est plus facile de travailler avec quelqu'un à qui nous faisons confiance.

Appuyant bien sûr le « nous », Othello devait comprendre de qui il parlait. Ils étaient deux à lui faire confiance après tout.
Sans ça, il allait devoir toujours se cacher pour certaines procédures et cela allait le ralentir plus qu'autre chose. Comme la tâche était une question de temps, gagner quelques minutes de plus à chaque action était non négligeable.
A l'instant, où il l'invita, son regard se porta sur une jeune femme accompagnée d'un zelos maintenant démasqué qui les avait à peine remarquer.
S'excusant pour leur parler, Duscisio accepta silencieusement d'un signe de tête pendant qu'il la regardait faire, les mains dans le dos. Aux vues des familiarités, c'était une personne de sa connaissance. Ceci dit et en toute logique, elle ne se serait pas excusée pour aller leur parler, pensait-il. Bien qu'elle mise un temps avant de commencer à lui parler. La timidité ? Sans doute. Il ne pouvait juger, lui qui était uniquement spectateur en attendant qu'elle revienne.
La rose rouge se rapprocha de la rose blanche, à nouveau dans le même vase.
Prenant une coupe d'une liqueur qui lui restera inconnu, il se versa de lui-même l'élixir qui lui permettait de rester éveillé afin qu'elle ne boive pas seule. Bien qu'il n'eut le temps de remplir le verre en cuir qu'elle avait déjà vidé sa coupe de verre et observait un peu l'intérieur de la salle du bal avant de revenir sur lui.

J'étouffe un peu. Cela ne fait qu'une petite année que j'ai quitté la ville pour le temple, mais l'air n'a rien d'aussi pur que la forêt... Mais ta compagnie vaux bien plus que l'or du monde et cela me suffit.

Portant son regard un peu plus appuyé, ainsi qu'un sourire des plus marquée. Duscisio rayonne en sa compagnie. Celui qui fait remarquer le contraire ne pouvait qu'être aveugle ou aveuglé.

Je suis arrivé hier, dans la fin de l'après-midi. Je loge chez un herboriste local non loin du palais, rencontrer lors de notre première visite à Heldor quand nous nous rendions au Haut monastère dès les premières nouvelles de la fièvre. Étant un fervent homme aux mains de Delil, je lui offre quelques recettes en échange de son hospitalité.

Bien qu'il soit même parti en avance du haut-monastère, il lui a fallu une grosse semaine pour arriver jusqu'ici, si sa voiture était peu discrète d'habitude, il avait choisi de retirer certains artifices pour rester incognito. Othello l'avait peut-être dépassé sans le voir où fait un détour vers un chemin plus facile. Le cycle de sommeil de Duscisio n'aidant pas les voyages, celui-ci avait été du coup rallongé de deux ou trois jours.

Le couple fut ensuite rejoins par une grande femme, littéralement. Pour voir le masque de cette personne, Duscisio dut lever la tête un peu plus que d'habitude ; buvant et commentant la boisson locale Le goût du Valédor, cette boisson qu'il n'allait pas pouvoir connaître plus tellement de raisons ce soir.

Bonsoir... Oui, c'est possible. Nous sommes dans un jardin où les plantes sont nombreuses. Difficile de toutes les reconnaître.

Bien sûr qu'elle l'avait vu, en son sens. Il ne pouvait passer inaperçu avec son apparence atypique couverte de roses blanches par-ci par là, bien visible ce soir sur sa chevelure. Son attention sur lui fut court, avant qu'elle ne se tourne sur Othello qui semblait la connaître. Contrairement à lui qui s'était enfermé dans la forêt de Noathis, la belle de givre a fait beaucoup de rencontre.

L'herboriste restait sur place, laissant Dame Lehoia parler avec ses convives.


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Handicap. Faculté magique grandement réduite.
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MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 3 Icon_minitimeLun 1 Fév - 23:20


Une "bonne fifille à son papa". L'expression resterait graver un bon moment mais bien au lieu de tendre Pandora, cette dernière ne changea en rien d'expression. Son sourire restait aussi beau et figé que l'était son masque. Imperturbable poupée de chaire aux cheveux roses, la jeune Vanes observait son interlocuteur avec toujours autant d'intérêt. Contrairement à ce qu'il affirmait, elle n'était pas froissée, sinon, elle ne serait pas resté là. Elle était chez elle, au coeur d'un bal qui lui était dédié, et le conseiller royal n'était même pas un invité officiel. Elle pouvait le faire quitter les lieux d'un claquement de doigt et personne n'y trouverait rien à redire, le conseiller n'avait guère bonne réputation dans la haute noblesse. Sa liberté de ton n'était pas tout. Il se permettait de parler à la place du roi, assurant qu'il ne fallait pas attendre un mariage, que Thimothée ne souhaitait pas se remarier.

Le conseiller semblait en effet bien éloigné des us et coutumes de la noblesse de ce monde. Tout comme il semblait se contre faire de la diplomatie alors qu'il s'adressait à la fille Vanes. C'était tout de même embêtant pour un conseiller royal que d'ainsi risquer se mettre à dos une famille ducale. Pensait-il qu'être proche du roi lui offrait une sorte d’immunité ? L'homme ne semblait pas naïf mais les apparences pouvaient être trompeuses. A tout ce qu'il pu dire, Pandora se contenta donc de répondre simplement, avec peut-être, un peu de cet orgueil qui couronne les Lions.

- Vous avez encore beaucoup à apprendre sur ce pays, messir, et sur les règles qui régissent les jeux qui s'y déroulent. Je vous pardonne cependant, vous n'êtes après tout, qu'un nouveau joueur.

Le sourire figé s'étire légèrement, son menton levé dans une posture toute royale, Pandora rouste avec verve le malotru qui avait osé la nommée "fifille". Qu'il ravale ses couleuvres, la rose avait ses épines et n’hésitait pas à s'en servir. Le conseiller pouvait être sylphide et être âgé de plusieurs siècles, il était tout nouveau dans la politique éridanienne comparé aux Vanes. Son amitié avec le roi lui offrait sa place et des privilèges mais, si il ne se faisait pas d'allié chez les nobles familles du pays, il resterait le laquais du roi.

Pandora se détournait du conseiller, elle en avait fini de cet homme. Si il s'attendait à ce qu'elle aille dans son sens, qu'elle s’apitoie sur son sort, qu'elle dénigre sa famille, qu'elle ne soit pas une joueuse aguerris de la politique et de la diplomatie.. Il s'était effectivement gravement trompé sur elle. La rose était la douce et sage enfant de Vanes mais elle n'était pas une potiche qui hoche de la tête à ces bons messieurs qui pensent avoir sur elle quelque ascendant que ce soit. Si il voulait avoir une discussion digne de ce nom, il devrait relever le niveau et se mettre à jour des règles de ce jeu ou renoncer à jouer.

La demoiselle n'avait pourtant pas l'habitude de dénigrer les maladresses politiques. Le comte de Béon qui s'avançait avait été, lui aussi, fort maladroit dans ce jeu mais, il n'avait jamais été condescendant comme l'était actuellement le conseiller royal. Il n'avait pas juger à la hâte la jeune fille et n'avait certainement pas employé des termes aussi inappropriés pour la désigner. Et pourtant, le comte avait été chevalier errant, alors que les sylphides avaient la réputation d'être des êtres très distingués et très éduqués.

Pandora se désintéressa d'Abel Thorn et tendit, peut-être un peu vite, sa main au comte. Elle inclina furtivement la tête en direction du conseiller pour le saluer avant de s'enfuir en compagnie du comte de Béon. Les deux danseurs rejoignirent la piste de danse alors que Pandora abandonnait son verre à moitié vide à un serviteur. Ses prunelles roses se posèrent sur le masque métallique et ils n'eurent qu'à échanger un regard pour que la Rose laisse filer un léger soupire de soulagement qu'elle ne se serait pas permise avec un autre partenaire. Elle sourit ensuite, avec bien plus de sincérité.

- Votre invitation était un salut bienvenu, je vous suis à nouveau reconnaissante. Il semble qu'à chacune de nos rencontres, vous me sauviez d'une manière ou d'une autre.

Si ses yeux se plissent d'un sourire complice, elle sait qu'il ne pourrait comprendre sans davantage d'explication.

- Certainement vous ne vous souviendrez pas des mots que vous m'avez adresser lors de notre première rencontre. Ils étaient sans doute anodins pour vous.. mais, ils ont raisonnés avec force en moi.

Pandora laissait le comte dirigé leur danse, habile et usée à l'art de la danse, elle n'avait aucun mal à suivre et à éviter toute maladresse alors qu'elle poursuivait comme si ils étaient tout deux assis sur ce banc dans le parc ducal..

- Vous m'avez dit d'apprendre à me défendre. Je ne sais pas si, même aujourd'hui, vous vous rendez compte de l'absurde d'une telle phrase prononcée à l'égard d'une femme de ma condition.

Elle rit, bas, pour éviter d'attirer les regards alors que le mouvement les rendait presque anonymes au milieu des autres danseurs. Loin de toutes les oreilles indiscrètes et pourtant au milieu de tous les curieux. La jeune femme adresse cependant un regard compatissant au comte, maladroit certes dans les mots qu'il avait pu lui adresser et pourtant, sans cette maladresse, elle serait peut-être encore au fond de sa chambre, à lutter contre tes démons qui ne quitteraient jamais ses souvenirs.

- Vous m'avez sauvé, ce jour là. Avec des mots. C'était plus un coup de pied au derrière qu'une lueur d'espoir dans mon désarrois mais.. cela a sans doute mener au même.

A nouveau, elle sourit avec sincérité, heureuse de taquiner l'homme sur ses manières sans pour autant les lui reprocher. Elle se rapproche légèrement du comte, assez pour parler plus bas et qu'il l'entende.

- J'ai appris à me défendre, de bien des manières, certaines pourraient même vous surprendre. Un jour peut-être, vous pourriez m'apprendre quelques unes de vos propres parades.

Elle s'écarte après ces quelques mots un brin énigmatiques. Si il se souvenait de leur conversation, sur le parallèle entre joute à l'épée et jouter verbale, il pourrait sans doute décrypter le message. Depuis qu'ils s'étaient rencontré, Pandora avait grandement améliorer sa condition mentale mais aussi physique. Ses bras étaient toujours aussi fins mais se dessinaient désormais le tracés de muscles qui autrefois n'apparaissaient pas. Par des moyens bien détournés, elle avait appris à ce servir d'une arme et si elle n'était encore qu'une novice maladroite, elle ne comptait pas arrêter ses entrainements clandestins.

- Mais dites moi plutôt comment se porte votre projet ? Vous m'aviez dit vous intéresser à l'ord..

Pandora fut interrompu sans qu'un seul mot ne soit prononcé. S'approchait d'eux un serviteur tenant ce qui ressemblait à un grand carré de papier et une bougie éteinte.

- Pardonnez-moi, je dois vous quitter un instant. Si vous le voulez bien, continuons cette conversation dans quelques minutes.

La rose adressa un sourire d'excuse à son cavalier avant de rejoindre le serviteur et de disparaitre avec lui derrière d'autres danseurs, en direction du balcon.


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Dernière édition par Pandora Vanes le Mer 21 Avr - 19:52, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 3 Icon_minitimeLun 1 Fév - 23:39


Maara, Ignias et Talum couvaient désormais la belle Heldor de leurs auras bienveillantes. Les trois soeurs illuminaient un ciel dégagé, juste au-dessus de ces centaines d'âmes, comme autant de points colorés regroupés là pour le simple bonheur de festoyer. Les rues de la scintillante sont encore pleines de rires et de chants alors que des yeux bien admirateurs les épient sans arrogance du haut des balcons du palais ducal. Enivrés ou essoufflés, les danseurs, invités ou fraudeurs astucieux, se retrouvent nombreux à profiter de la fraicheur et du décors nocturne.

La ville bat, comme un coeur vibrant, à chaque pas de danse s'envolent les pensées de milliers d'heldaris. A ceux qui regarderont en bas, vous trouverez une vie habillée de mille et une couleurs, et parfois, vous jurerez rencontrer un regard, comme un miroir. Là, dans cette foule indistincte, vous entendrez un écho à votre propre fascination. Il est certain que certains, dans les rues, vous regardent aussi, vous et les étoiles, sur une même toile.

Soudain il vous semble même que tous vous regarde. Comme si la foule tout entière avait tournée un seul visage vers ce balcon aux fenêtres illuminées. L'espace d'un instant, le coeur cesse de battre, les heldaris, fortunés ou non, retiennent leurs souffles à l'unisson. Il vous suffira d'un regard en arrière pour comprendre.

Entre ses mains délicates, l'enfant de Vanes tient une lanterne à la flamme vacillante alors qu'elle s'approche du balcon. La brise fait vibrer la mince paroi de papier qui protège la chaude lueur mais Pandora Vanes avance sans hésitation.

A votre gauche et à votre droite, des serviteurs s'avancent et vous tendent à tous une lanterne en tout point similaire. Vous êtes libre de la prendre ou de refuser mais vous savez très bien ce que l'on attend de vous.

La Rose tend ses bras vers le ciel nocturne, dans le secret de ses pensées, elle adresse aux Dix une pieuse prière et le chaste voeux que cette lumière ne soit pas solitaire tout comme ne le serait pas cette soirée de liesse. Toutes ses pensées tournées vers les malades de son duché et du monde, elle espère que les Dix seront miséricordieux. Ses prunelles roses se perdent dans les étoiles alors qu'elle libère son étreinte et laisse la lanterne prendre son envole. Un court moment, une pensée parasite, égoïste, la traverse comme une étoile filante et dans son dos, trace deux coupures nettes. Ses ailes que personne ne pourra voir, auraient aimées se déplier ici et maintenant, s'envoler avec les centaines de lanternes qui rejoignaient bien vite le ciel.

Heldor n'aura jamais autant mérité son titre qu'en cette nuit. La ville scintillait de mille feux alors que les lanternes virevoltaient paisiblement comme autant de voeux et d'espoirs.

Quelques magnifiques secondes s'égrainent avant que ne sonnent d'une horloge invisible, les douze coups sonnant minuit. Portant une main à son masque, Pandora le retire doucement de son visage. Elle adresse un sourire amusé au Zélos et à la Sindarine qui, non loin, avaient déjà retirés les leurs. Il lui semble reconnaître alors l'héritière du comté de Ditham, une jeune femme à la beauté époustouflante, elle devine aussi l'éclat dans son regard et ne peut qu'acquiescer poliment avant de tourner son regard à la recherche du comte de Béon.

À ceux qui resteront encore un instant à admirer le balais envoutant des lueurs rejoignant le ciel, vous pourrez aussi repérer, en abaissant votre regard en contre bas, d'étranges reflets dans le fleuve sillonnant la campagne vanésienne. Si votre regard s'arrête sur un petit village et que vos yeux ne vous trahissent pas, vous jurerez voir des lanternes filer le long de l'eau.

~✿~
Partie HRP

Comme vous pouvez vous en douter, ce dernier petit évènement clôture le bal de la Rose !

Vous êtes évidemment libres de rester et de profiter encore des convives et du bon vin ! Vous pouvez aussi décider de quitter les lieux, aucun reproche concernant les convenances ne pourra vous être fait.

Minuit ayant sonné, vous êtes invités à retirer vos masques.

Sur une note plus personnelle, je voudrai aussi conclure en vous disant que je vous suis particulièrement reconnaissante d'avoir participer à cet event. Je pensais me retrouver seule et vous avez été si nombreux ! Cela m'a vraiment touché, en tant que joueuse, de voir et de lire votre enthousiasme. J'espère sincèrement que vous aurez apprécier autant que moi ces moments de lecture et d'écriture.

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MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 3 Icon_minitimeMer 3 Fév - 19:55

Alors qu'ils commençaient à danser, Walter vit que la jeune Pandora était soulagée d'être délivrer de la conversation de son invité surnommé le maitre de bien des jeux. Tout laissait à penser que ce dernier avait reconnu le comte de Béon, ce qui ne gênait absolument pas ce dernier.
Toutefois, il avait dû agacer la récipiendaire de toute cette soirée. Cette dernière exprima avec une certaine ironie que le chevalier était toujours là pour la sauver d'un mauvais pas.

- C'est une obligation professionnelle, ma Dame, déclara-t-il avec humour. En tant que chevalier errant, il est de mon devoir de secourir toutes les demoiselles en détresse, serait-ce d'un monstre ou d'une conversation ennuyeuse.

Visiblement, la jeune femme avait été marqué fortement par leur première rencontre. Walter s'en souvenait plus qu'il ne le disait, mais il fallait bien avouer qu'il ne se souvenait plus exactement des termes précis qu'il avait employé pour encourager la cadette des Vanes à prendre sa vie en main et à ne pas la subir. Il semblait qu'elle l'avait prise au mot. Silencieusement, tout en tournoyant sur la piste, il fit le vœu que cette soirée, marquant son passage à l'âge adulte, soit le commencement d'une vie pleine d'aventures et de panache.
Le contraste entre la vie de Pandora et celle que Walter avait eu au même âge était énorme. A ses dix-huit ans, le vieux ser Ohto lui avait offert une épée et un pichet d'un bon vin. Il était déjà chevalier depuis quelques mois à cette époque et son vieux tuteur approchait de la fin de sa vie. Pandora bénéficiait de bien plus d'atouts dans sa manche, des privilèges pour certains, mais aux yeux de Walter, elle se devait de les utiliser au mieux. Dans le cas contraire, cela serait insulter tous ceux qui n'avait pas eut sa chance.

Le comte de Béon écouta avec attention les paroles de la jeune Vanes. Elle comparait les propos qu'il lui avait tenu à l'époque comme un coup de pied au derrière pour elle. Walter ne s'était pas rendu compte de la portée de ses mots à l'époque. Désormais, il comprenait un peu mieux la situation dans laquelle se trouvait la jeune fille à l'époque.

- Vous savez, mes parades à moi sont assez particulière. Si vous souhaitez les apprendre, il faudra vous déplacer jusqu'au Béon, où nous serons plus à l'aise pour vous les enseigner.

Le sous-entendu de Pandora était assez clair pour que même quelqu'un comme Walter comprenne qu'elle souhaitait s'essayer à nombre d'activité qu'elle avait dédaigné jusqu'alors, du fait de sa position ou des volontés parentales.

Tandis qu'il pensait à l'image de lui donnant des cours d'escrime à cette jeune fille à l'allure si frêle, bien qu'assez vive de corps et d'esprit, la danse continuait. La piste était remplie de couple et les discussions allaient bon train dans toute la grande salle de bal. Les musiciens réussissaient l'exploit de faire oublier le brouhaha sourd des multiples conversation.
Le Palais d'Heldor était vraiment un antre de luxe et de sophistication. S'il appréciait cela, comme tout à chacun, Walter ne s'imaginait pas vivre quotidiennement dans un tel environnement. Finalement, le destin l'avait bien choisi. Son héritage du Béon l'avait mené sur une terre et un domaine qui lui correspondait mieux.

Pandora s'enquit alors de Walter et de son projet. Mais elle fut interrompue par un serviteur qui lui apportait un genre de bougie entouré d'un beau tissu.
Elle s'excusa et partit remplir ses obligations. Elle s'éloigna avec un regard d'excuse, Walter la salua et se retrouva à nouveau sans cavalière. C'était bien sa veine. Pour une fois qu'il était disposé à pratiquer les danses des aristocrates, toutes ses partenaires finissaient par le laisser seul.

Tous les invités furent appelés à se rassembler sur les balcons, peu après. Walter suivit le mouvement par curiosité. La vue sur la ville était impressionnante. Les lumières, la population en fête et l'attente rendait ce moment presque surréel. L'arrivée de Pandora avec la lanterne créa une ambiance d'attente fébrile. L'attention se concentra à nouveau sur la jeune femme.
Pandora Vanes, plus jeune fille du duc Charles de Vanes, s'avança au milieu des convives, pleine d'assurance. Des serviteurs firent circuler d'autres lanternes. Sans doute était-il attendu d'eux qu'ils les lancent dans le ciel... Oui, cela serait sans doute impressionnant.

Tenant une lanterne dans les mains, il rechercha immédiatement sa vraie cavalière pour ce bal. Othello. Le tourbillon de rencontres qu'était ce bal les avait séparés, mais pour un moment comme celui-ci, plein d'émotion et de symbolisme, Walter souhaitait vivement se trouver aux côtés de celle qui avait partagé la journée avec lui.

Après quelques instants à déambuler tout en cherchant des yeux la Haute Prêtresse en robe rouge, il finit par la repérer. Elle se trouvait avec Duscisio Balibe, son homologue de Délil ainsi qu'avec Cassandra Raikes. Walter s'avança et les rejoignit.
En arrivant auprès d'eux, il ne put s'empêcher de lancer un grand sourire à sa cavalière, tout heureux qu'il était de la retrouver. Il salua silencieusement Maitre Balibe et Cassandra d'un hochement de la tête.

- Othello... commença-t-il, subitement anxieux comme un jeune adolescent. J'ai pensé que tu voudrais bien lâcher cette lanterne vers le ciel avec moi.


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MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 3 Icon_minitimeSam 6 Fév - 11:22

Derrière les deux meurtrières de son visage de pierre, les yeux marins pétillaient de plus en plus des bulles du valedor. Alors qu’elle faisait de son mieux pour braquer son attention sur l’herboriste face à elle, le breuvage doré avait fait son chemin, remontant comme un papillon gracile qui venait dérober un peu de son sérieux, remplaçant ses songes pénibles par une douce légèreté. C’était réellement une boisson remarquable, légère et fugace. Loin de ce qu’elle avait pu goûter des alcools nivériens. « Lourds à vous faire descendre l’estomac, mais ça vous fait robuste pendant les saisons mortes. Il faut bien ça pour grimper les collines et traquer le gibier ! » lui répétait Ursa, qui essayait de lui venter les mérites de la liqueur tourbée, alors même qu’elle lui brûlait l’estomac après une seule gorgée.
Heureusement, Othello parvenait à garder toutes les rênes de sa psyché : le vin pétillant la rendait simplement plus douce, et elle se sentait personnage de ce tableau festif avec plus de facilité. Duscisio lui avoua alors se sentir un peu à l’étroit, et cela ne la surprit pas vraiment. Il devait maintenant avoir l’habitude des grands espaces, plus riches en plantes qu’en bipèdes. Pourtant, elle trouva qu'il s'en sortait très bien: on peinait à ressentir son trouble, et pour quiconque devait le voir, on le prendrait sans problèmes pour un autre nobles ou bourgeois de la couronne. Une facelle qu'elle ne lui connaissait pas encore, mais qu'il maitrisait avec élégance. Il se fit plus rayonnant, avant d’aborder sa venue en ville. Ils avaient effectivement dû se croiser ; après tout, leur attelage avec le comte de Béon n’avait pas dû arriver bien plus tard.

Alors qu’elle entrouvrait les lèvres pour lui répondre, une haute silhouette bien familière se glissa dans le coin de sa vision, abritant la lumière d’un lustre non loin par sa hauteur aquilienne. Une stature qu’elle était toujours heureuse de retrouver. Cassandra Raikes était de ces femmes taillées dans le plus solide des marbres, et elle la considérait aujourd’hui comme une alliée, une amie, un appui qui resterait droite et fière quelques soient les épreuves qu’elle traverserait. Et une compagnie des plus honnêtes – un atout dans un monde où les sourires tenaient plus des artifices que de la sincérité. Elle accueillit sa remarque avec amusement, levant son verre dans sa direction en la voyant armée de la même manière.

« Nous devrions en commander ensembles, je compte bien en ramener au duché de Nivéria. » Dit elle avant de laisser Duscisio la saluer.

La duchesse de Mephrit remarqua bien malgré elle son regard vers l’estrade, et le comte qui invitait la jeune reine de la soirée à danser, étirant ses lèvres en un malicieux sourire. Othello ne pu que baisser timidement les yeux, ne perdant pourtant pas son assurance durement conquise à grand renfort de bulles et de pas de danse. La journée les avait sensiblement rapprochés, et elle ne pouvait cacher qu’elle le recherchait mécaniquement des yeux comme un réflexe déjà ancien. Alors qu’ils s’élançaient sur la piste de danse en compagnie de la rose d’Eridania, la sirène se retourna vers la générale avec un pétillant regard.


« Vous avez réussi cet exercice avec brio. Vous m’aviez caché être une excellente danseuse, ma DameCommenta Othello en souriant sous son masque. « Je ne suis pas certaine d’être un professeur à la hauteur, mes pas manquent encore de certitude. » Ses mégardes l’avaient conduite à bien des aventures au cours de cette soirée, et lui faisaient comprendre qu’elle manquait certainement de pratique. « Peut-être pourrai-je suivre vos cours également ? »

Pendant plusieurs minutes, ils échangèrent ensembles, la prêtresse échangeant tantôt avec l’herboriste, tantôt avec la générale, espérant offrir une conversation vivifiante. Ses doutes nerveux s’étaient effacés, tout comme ses doutes qu’elle remisait pour plus tard, fut-ce pour le soir ou les mois à venir. Alors que les mots s’écoulaient tranquillement hors des lèvres statiques de son visage de verre, elle remarqua seulement la teinte d’encre du ciel depuis les grandes fenêtres qui donnaient sur la ville. Les minutes, les heures, le temps avait filé à une vitesse folle. Entre le tintement des coupes et les éclats de rire qui traversaient la salle, désormais unie telle un même corps, Othello ne remarqua pas immédiatement le mouvement imperceptible qui sembla la traverser. Un silence grandissant, étouffé par le bruissement de papiers et les mouvements d’employés de maison, et dans un souffle commun, ils furent brusquement tous invités à se rendre sur les balcons.

Avec ses yeux sombres emportés par les merveilles, la sirène balaya alors toute la salle en quête de réponses ; elle remarqua alors, traversant la foule comme un mirage ou une reine, la jeune héritière de la maison des Vanes qui tenait à bout de bras une lanterne illuminée. Les lumières dans la salle se bal s’étaient tu à l’unisson pour permettre à la duchesse de fendre les ténèbres et de les guider jusqu’aux étoiles. En se concertant silencieusement avec ses deux comparses, Othello prit l’initiative de les mener vers le balcon, suivant les autres convives avec curiosité – elle devait également admettre qu’elle appréciait déjà de retrouver l’air frai du dehors, et la vision féérique de la ville illuminée. Mais à sa grande surprise, elle découvrit Heldor silencieuse, statique, des milliers de regards élevés vers eux, et eux vers les étoiles. Un peuple qui retient son souffle et se prépare au cœur du spectacle.

Et alors que les serviteurs passaient à travers eux non sans difficulté pour distribuer à tous d’autres lanternes ; Othello leva les yeux vers les épaules voisines, où un autre mouvement faisait s’écarter les corps et se diriger droit vers eux. Ce ne fut pas un des employés qui lui présenta l’objet de papier, mais le comte du Béon qui fendit la foule pour arriver à sa hauteur. A s’être cherché sans se retrouver, se croiser sans plus se côtoyer, elle savourait enfin de revoir le chevalier à sa hauteur, après les longues péripéties de la journée, et plus encore celle de la nuit. Avaient-ils, sans le savoir, divisé pour mieux régner ? Comme les étoiles se réalignent, elle l’accueillit volontiers parmi eux, se retournant vers lui quand il s’adressa à elle pour lui proposer de partager ce moment avec lui.


« Avec plaisir, Walter. » Une fois de plus, elle ressentit ce cruel inconfort de devoir sourire à son masque sans pouvoir le partager, offrant ses expressions au vide plutôt qu’au reste de ses amis. Néanmoins, sa voix trahissait un apaisement certain. En s’apprêtant à suivre le chevalier, elle se retourna vers Duscisio et Cassandra, les enjoignant silencieusement à prendre part à cette merveilleuse célébration, et en les saluant du bout des yeux pour les remercier.

Docilement, elle suivi le dos bleu et jaune du terran pour qu’ils se frayent un chemin à travers la foule joyeuse et allègre, à présent parsemée de mots joyeux et de discussions silencieuses, comme si la présence de Pandora, à elle seule, avait par fascination ou admiration transformé toutes les voix en de joyeux murmures. Il n’était pas difficile de comprendre que les convives étaient enchantés par l’initiative du duché. En arrivant près des rebords de pierre, la sirène découvrit enfin cette ville dans l’expectative, une rivière de diamants et d’or. Au loin, il lui sembla même découvrir, en longue rivière de lueurs, le petit village qui les avait accueillis plus tôt célébrer tout comme eux.
Sans mots dire, Othello aida le chevalier à déployer la lanterne, et à allumer la flamme en son cœur. Bientôt, ils tenaient ensembles l’orbe doré et chatoyant, s’apprêtant à la libérer dans le ciel aux côtés de ses sœurs. Plusieurs autres convives avaient déjà lâché les leurs, et la sirène chercha le regard de Walter pour savoir avec lui quand serait le bon moment. Et quand elle comprit, elle relâcha doucement la pression sur la lanterne, et la sentit décoller vers le ciel. Un peu idiotement, elle fit un vœu à Kesha, une prière d’espoir et de force pour les mois à venir, et un remerciement silencieux pour cette journée merveilleuse.

Brusquement et à douze reprises, le tintement distinct d’une horloge révéla aux convives que minuit avait sonné, et dans un vaste mouvement de foule, chacun commença à défaire son masque et à révéler son visage. Et tout aussi vivement, la sirène passa une main derrière sa tête, traversant ses boucles de sui pour défaire le lien qui retenait son masque de porcelaine. L’ouvrage tomba dans sa paume avec une légèreté surprenant, et la fraîcheur du soir pu enfin balayer sa peau, ses lèvres, ses joues. Prenant une profonde inspiration, elle rouvrit ses yeux sur un monde de visages, comme si elle venait à peine d’arriver au bal. Elle pu enfin retrouver Walter, et son faciès bienveillant, Cassandra et Duscisio au loin, et près d’eux, Naïa et son partenaire, avec la certitude, à présent, qu’elle ne s’était pas trompée. Mais son cavalier avait maintenant son entière attention, et elle ne s’attarda pas sur le reste de la foule.


« - Nous aurons survécu, cher Comte de Béon. » Murmura Othello, heureuse de pouvoir enfin affronter ce monde avec son propre visage, celui d’une yorka à la nuque irisée d’écailles et aux yeux sombres comme les abysses. Elle regarda le chevalier avec une joie palpable, candide, encore émerveillée de voir toutes ces lanternes flotter vers l’horizon. « Tu as réalisé nos rêves de conquêtes, ce soir. » Son sourire s’étirait avec malice, puis elle poursuivit à demi-mot. « Espérons que ce soit un symbole d’une paix à venir pour le royaume, que nous puissions être unis et forts. »

En regardant toutes ces lumières flotter à l’unisson, elle oublia le temps d’un instant qu’il y avait un mal qui rongeait cette terre dans les braises et les flammes. Qu’il y avait au-delà des frontières des ennemis cachés. Que le monde demeurerait à jamais un échiquier dangereux et inégal. Que quelque part, Arthur affrontait le monde seul. Que les glaces étaient divisées par le feu.
Il n’y avait plus pour elle qu’à regarder cet horizon scintillant ; mais elle n’oubliait pas son serment qu’elle n’avait toujours pas réalisé. La Rose d’Eridania n’était qu’à quelques pas, quelques souffles : elle se devait de lui rendre hommage et de la remercier en personne, et de se présenter à elle. Distraitement, elle regardait de temps à autre au-dessus de la foule dans l’espoir de l’apercevoir. Mais son attention était bien face à elle, et elle espérait bien rattraper ses conversations manquées avec le chevalier béonnais.


Dernière édition par Othello Lehoia le Sam 6 Fév - 22:24, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 3 Icon_minitimeSam 6 Fév - 20:06

Naïa avait bien deviné au fur et à mesure de la soirée que le Zélos n’était pas… Un Zélos difficilement impressionnable. Bien que Naïa avait tout de même réussi à plusieurs reprises le contraire. C’était presque un défi, égayant la soirée de la demoiselle.

Alba acceptait avec plaisir l’idée de fuir avec Naïa. Il disait même que cela faisait rêver plus d’une jeune fille. Il n’avait pas tort, mais cela vexait presque la jeune femme, du moins… S’il n’avait pas précisé que c’était exaltant. Au moins, le géant ne la prenait pas de haut et ça l’en rassurait. Elle éclata d’un petit rire doux avant de regarder Alba un peu plus. Elle avait un fin sourire sur son visage à présent serein et soupira avant de lui répondre :

“De romantique aussi.”

Voilà qui risquait d’effrayer le Zélos. Naïa chantait souvent l’amour lorsqu’elle se produisait en tant que barde. C’était une recette qui marchait plutôt bien. Mais la vérité, c’est qu’elle ne savait pas ce qu’était l’amour, le vrai. À bien y penser, cette remarque semble encore sortir de l’imagination d’une petite fille. En réalité, la jeune Sindarine aurait pu tomber amoureuse… Mais ce serait un amour malsain et possessif. Aleksiel… S’il avait fait preuve de patience et de gentillesse à son égard, peut-être aurait-elle succombé à son charme. Mais à la place, il avait été précipité et… Bien que doux au début, son impatience avait fini par l’emporter. D’un amour possible, était finalement née une peur indescriptible pour la Sindarine.


Cet amour-là, elle n’en voulait pas.

Ensuite, il y a eu l’amour de Jacob envers sa mère. Mais encore une fois, la jeune Lisbeth Ahös avait préféré s’unir à un Sindarin… Ces relations… Toutes étaient à sens unique.

La barde avait bien conscience que cette trahison avait blessé son père adoptif à jamais. Naïa en avait conscience et elle ne voulait pas vivre cela. Alors, pourquoi avait-elle tout de même des rêves de “jeunes femmes” ? Tant de réponses fusionnaient dans l’esprit de la jeune femme. Mais ce n’était guère le moment de s’y attarder. Au contraire, l’heure était surtout à l’amusement et elle en profitait grandement grâce à la compagnie du faux laquais.

“Toutefois, je gage que si je souhaite m’enfuir, je sais que je pourrais compter sur vous.”

Elle avait un sourire malicieux, attendant de voir la réaction d’Alba. Il expliquait ensuite qu’elle n’était pas la seule noble à vouloir s’enfuir et elle porta son attention sur le fait… Qu’elle n’était pas la seule.

"Dites-moi mon cher Harl Ock, vous avez connu beaucoup de nobles demoiselles ? Moi qui pensais être la seule. Vous me voyez surprise.”

Néanmoins, Naïa était loin d’être stupide et l’alcool lui donnait la confiance qu’elle n’avait pas d’ordinaire. Avait-il connu beaucoup de jolies “fleurs” comme il l’avait si joliment dit quand il était venu à sa rencontre.

“Vous ne m’apprenez rien… Mais j’ose espérer qu’il n’y a qu'à moi que vous avez tenu une telle promesse ! Plus sérieusement, je ne pense pas être des plus à plaindre dans ce royaume. Mon oncle est un homme des plus gentils que je puisse connaître et je gage qu’il veille à mon bonheur avant le sien. Seulement, il attend de moi de diriger un jour Ditham. Et de vous à moi… J’ignore si j’en serai à la hauteur. J’ai peur de décevoir.”

Mais alors qu’elle se confiait, Othello venait de les interrompre.

“Je crois que nous parlions de notre future fugue” fit Alba. Cela en fit rire Naïa. L’idée lui plaisait. Mais… Elle ne connaissait pas Alba. Et aussi charmant pouvait-il être, ne se cachait-il pas un autre Aleksiel ? Elle ne voulait pas y croire, mais il fallait demeurer prudente.

Alba était suspendu aux lèvres légèrement colorées de la jeune barde qui lui demandait de retirer son masque. Celui-ci accepta et bientôt, les doigts fins caressaient légèrement le visage d’Alba alors qu’elle retirait le masque. Ainsi, le visage du Zélos était perceptible et Naïa le regardait. Elle n’avait même pas pris la peine de reculer, son visage restant ainsi proche de celui d’Alba. “Pas trop déçue par tout ce vert, j’espère ?”

La Sindarine recula pour pouvoir rire avec sincérité. “Non”, fit-elle entre deux rires, “Puis-je vous avouer que le vert est une couleur que j’aime beaucoup ?”. Elle se calma, s’avança de nouveau vers le Zélos et répondit plus sérieusement : “Vous êtes un Zélos très beau, monsieur Ock.”

Mais alors qu’elle se trouvait déjà trop proche du Zélos… Ce dernier devait sans doute estimer que ce n’était pas assez. De nouveau, il chatouillait les longues oreilles de la future Comtesse. Si ses joues devenaient rouges, ses oreilles viraient vers une couleur bien plus vive. Mais Naïa attrapa avec délicatesse la main du géant et planta ses yeux dans l’homme démasqué et lui souffla :

“C’est bien audacieux, en effet. Tout comme accepter de fuir avec l’héritière de Ditham. Nous ne sommes plus à une exception près, n’est-ce-pas ? Aidez-moi à l’enlever, je vous prie.”

En silence, elle laisse le Zélos lui retirer son masque d’or…

Elle était maintenant à son tour démasquée. Son visage fin regardait le Zélos avec un tendre sourire. La timidité était légèrement perceptible. Elle avait peur de ce que pouvait penser Alba.

“Puis-je vous demander le fond de votre pensée, maintenant que vous connaissez mon vrai visage ?”

Quelques minutes plus tard… La Reine du Bal sortait à son tour sur le balcon. Elle avait une lanterne à la main. La Sindarine se tourna et remarqua qu’un serviteur d’Heldor lui tendait une lanterne. Doucement, elle vint à la prendre et regarda Alba en rougissant :

“Pour sceller cette belle soirée, est-ce que vous voulez m’aidez à envoyer cette lanterne dans le ciel… Ensemble ?”



***


Les lumières des lanternes brillaient dans le ciel. À présent, tout semblait différent. Comme si une nouvelle vie pleine de promesse allait commencer. Que les ennuis s’envolaient et Naïa eut une pensée pour les malades, espérant qu’il en serait de même pour eux. Elle accorda également une pensée à son peuple, sa famille, Clyde… Et même Aleksiel.

“Puisse ta folie s’être calmée. Ta colère apaisée et que tu deviennes un homme meilleur." souffla-t-elle à son attention. Bien qu’il ne l'entendait pas. Elle tourna ensuite le regard vers la jeune Pandora. Cette dernière semblait également la regardait. Elle était d’une grande beauté. La jeune héritière hocha de la tête comme pour s’incliner devant son hôte puis se tourna vers Alba :

“Profitons encore un peu de la soirée… Après, je vous propose de nous éclipser… Fuyons pour cette nuit. J’ai envie de me promener dans les rues d’Heldor en votre compagnie. Profitons avant que nous soyons obligés de retourner à nos obligations mutuelles…”


***


Minuit avait sonné. Clyde avait donc, comme tout le monde, retiré son masque. Il regardait autour de lui, mais Naïa n’était toujours pas visible… Mais il apercevait la Rose d’Eridania. Oserait-il ? Il le fallait. Surtout qu’elle était seule pour le moment. Aussi, se lança-t-il :

“Ma Dame… Pardonnez mon audace", fit le rouquin tout timide.

Elle était vraiment belle et Clyde devenait rouge également. Il oubliait presque qu’il avait perdu Naïa. Il continua :

“Je me présente à vous sous le nom de Clyde Terrenmer. Je suis le cavalier de Dame Thyssen et également un ami de la famille. Au nom de mon Comte, je vous souhaite nos remerciements pour cette magnifique soirée et si Dame Thyssen n’a pas eu le temps de le faire, elle souhaiterait vous inviter à Ditham très prochainement. Ce serait un honneur que de vous recevoir, ma dame.”

Il s’inclina encore, presque gêné d’avoir fait preuve d’autant d’audace. Il attendait après sa réponse puis s’en alla de nouveau à la recherche de Naïa. Il ne loupa pas également le Comte de Béon, où il fit un léger hochement de tête en guise de salut.

À présent qu’il reprenait ses esprits, il devait repenser à trouver Naïa...


Pour moi la vie de chaque individu est une pile de bonnes choses, et de mauvaises choses. Les bons moments ne te font pas forcément oublier les moments difficiles mais, dis-toi bien que les mauvaises expériences, ne gâchent pas forcément les bonnes expériences.
Je voyagerai n’importe où pour répondre à votre demande...
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MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 3 Icon_minitimeVen 12 Fév - 22:37

Le bal de la RoseÉvent


Un petit rire silencieux échappe au Zélos tandis que la femme qui l’accompagne ajoute que cette image d’amants prenant la fuite pour un soir n’est pas seulement exaltante mais également romantique.

- Et de romantique, aussi. Concède-t-il, un peu amusé.

Pourquoi donc les femmes attachent-t-elles autant d’importance au romantisme ? Le vert n’en a aucune idée...

La suite le fait rire bien plus fort cette fois. Oh oui ! Il ne se ferait pas prier pour aider la belle Naïa à fuir.

- Bien évidemment ! Je vous dirais même de rester vigilante, je pourrais très bien vous enlever !

Plaisanterie que tout cela, évidemment. La lueur rieuse dans son regard et son sourire se veulent rassurants. Loin de lui l’idée d’enlever qui que ce soit. Alba a toujours trouvé bien plus intéressant et gratifiant d’user de la parole et de la ruse pour obtenir ce qu’il convoite plutôt que d’utiliser la force, à plus forte raison quand ce qu’il désire obtenir sont les faveurs du beau sexe. Et si la demoiselle refuse ses avances et bien tant pis ! Il y a d’autres poissons dans l’océan comme on dit. Bien que personne n'ait encore réussi à résister à ses charmes jusqu’ici…

S’il serait incapable de l’enlever, Alba est bel et bien sincère lorsqu’il offre son aide à la future Comtesse de Ditham pour fuguer. Il y a quelque chose qui a piqué sa curiosité, sans qu’il ne sache dire quoi exactement. Peut-être cette candeur et cette grâce qu’elle semble dégager naturellement, sa timidité adorable dont il semble être si facile de se jouer, le fait qu’elle soit une noble Dame ou est-ce peut-être sa beauté qu’il trouve atypique, lui qui est surtout habitué à côtoyer des terranes ?

Alba ne saurait dire ce qui l’intrigue exactement. Peut-être est-ce simplement un mélange de tout cela.

Perdu dans ses pensées, le faux laquais revient brusquement à la réalité tandis que la Sindarine lui demande s’il a connu nombre “nobles demoiselles”. Il a bien envie de répondre qu’il n’a jamais rencontré de nobles avant elle mais que le terme “beaucoup” est très certainement un euphémisme. Des femmes, il en a rencontré des centaines, certainement. Voyageuses, femmes de moindre naissance - comme lui -, bourgeoises. Alba a arrêté de compter depuis bien longtemps. Toutefois, il décide d’opter pour une réponse bien plus judicieuse et acceptable.

- Je sers un jeune seigneur, aussi, oui, j’ai rencontré quelques nobles demoiselles. Mais si cela peut vous rassurer, vous êtes la première grande Dame que je rencontre. Mais je faisais surtout référence à un jeune damoiseau ! Explique le Zélos.

C’est évidemment à son apprenti qu’il fait référence. Brigg n’avait pas toujours été son apprenti ou un gamin des rues. S’il avait longtemps tu son passé, sa première bière lui avait bien délié la langue à ce sujet. Cadet d’une famille de petits nobles appartenant au Comté de Tiloch, ses parents avaient cherché à le fiancer pour apporter un peu plus de prestige à la famille. Le jeune adolescent qu’il était avait alors décidé de fuir ses responsabilités ainsi que sa terre et sa famille. Déjà à cette époque, il était animé de cette étrange fougue romantique qu’Alba ne comprend pas du tout. Brigg - qui n’est d’ailleurs même pas son vrai nom - lui avait dit vouloir vivre ses rêves et rencontré l’amour, le vrai.

- Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. Réplique Alba face aux craintes de la Sindarine. Mais il suffit de vous voir parler de votre Comté pour comprendre à quel point vous y tenez. Vous serez très certainement à la hauteur des attentes de votre oncle. Il suffit simplement d’avoir un peu confiance en vous. Tente-t-il de la rassurer.

Ce n’est pas aussi simple que cela, il s’en doute mais il est certain que le fait d’avoir un peu plus d’assurance en elle pourrait déjà grandement aider la Dame.

***

L’espace d’un instant, Alba sent les fins doigts de sa cavalière lui effleurer la peau. Bien que bref, le contact est agréable et un brin électrisant.

- Je sais, on me le dit souvent…

Non, l’humilité ne fait pas partie de ses qualités….

Au tour de Naïa, à présent d’être démasquée. Le Corsaire sait qu’il joue avec le feu à se montrer aussi peu à cheval sur les convenances. Mais il ne peut s’en empêcher, c’est plus fort que lui. Il aime l’adrénaline que cela lui procure, cette sensation de jouer avec le feu. Et, bien qu’elle lui réplique que sa demande est effectivement audacieuse, il sait que la Sindarine ne s'offusquera pas de son comportement.

La chance sourit aux audacieux, comme on dit ! Et puis, un homme, un vrai, ça sait saisir sa chance !

Et la chance a visiblement décidé de récupérer son audace puisque sa compagne d’un soir accède à sa demande tandis qu’elle saisit l’une de ses mains,l’invitant à l’ôter lui-même. Le vert arque un sourcil, mi-amusé, mi-surpris. Il ne s’était certainement pas attendu à une telle demande. Il passe donc les bras derrière la tête de la Sindarine, essayant d’enlever le masque sans pour autant décoiffer la dame.

Le masque reposant à présent dans ses mains, le faux domestique recule de deux pas de sorte à pouvoir mieux contempler son vis-à-vis.

Alba a toujours pensé que les Sindarins étaient dotés d’un charme et d’une grâce qui fait défaut aux autres races. Le peuple aux longues oreilles l’avait toujours fasciné. Il lui avait toujours semblé diamétralement opposé à son propre peuple. Cela ne lui a jamais paru aussi vrai que ce soir. Lui est carré et tout en muscle. Naïa, elle, ne lui semble être que finesse est grâce.

Elle est de loin la plus jolie Sindarine qu’il ai jamais vu et l’une des plus belles femmes qu’il ait côtoyé. Aussi lorsqu’elle lui demande le fond de sa pensée, un seul mot lui vient à l’esprit.

- Vous êtes tout bonnement et simplement magnifique. Lui souffle-t-il, presque sur le ton de la confidence tandis qu’il s'incline et dépose un baiser sur le dos de la main de Naïa.

Il se surprend à  penser qu’il voudrait que le temps suspende son cours et que ce petit moment d’intimité sur le balcon ne cesse jamais. Malheureusement, la réalité se rappelle au Zélos tandis que les invités rejoignent tous le balcon, suivant l’impulsion de la Rose d’Eridania. Alba fixe cette dernière d’un air curieux, se demandant ce qu’elle fait avec une lanterne en main.

La foule s'amasse tout autour de lui et Naïa, à son plus grand désarroi. Un domestique les rejoint, présentant à la jeune femme à la chevelure d’or l’un de ces lanterne. Cette dernière l’invite à lancer cette lanterne avec elle. Alba se contente de hocher la tête et saisit donc l’un des coins de la lanterne.

- C’est magnifique ! Vous ne trouvez pas ?

Mille et une lanternes parsèment à présent le ciel nocturne, offrant aux yeux du Zélos un spectacle totalement inédit. Il est si absorbé par les reflets des lanternes sur le cours d’eau qui traverse le Duché qu’il n’entends même pas les douze coups de minuit résonner et ne remarque pas que tous les invités se délestent de leur masque. Seul le spectacle offert par les lanternes capte son attention. Il semble même avoir oublié la présence de Naïa l’espace d’une seconde. Mais Alba revient très vite à la réalité quand la douce voix de cette dernière se fait entendre. Voilà qu’elle lui propose de fuir ensemble, un peu plus tard.

- Pourquoi attendre ? Allons-y maintenant ! clame-t-il avec un enthousiasme enfantin. La ville doit être en pleine effervescence à l’heure qu’il est ! C’est maintenant ou jamais.

C’est aussi le moment pour s’éclipser en douce sans que personne ne s’en aperçoive. Tout le monde semble bien trop occupé à admirer le spectacle des lanternes. N’attendant même pas la réponse de Naïa, Alba saisit délicatement sa main et tente de leur frayer un chemin parmi la foule qui s’amasse sur les balcons, ce n’est pas une chose très compliquée au vu de sa stature.

Le duo débouche ainsi dans la salle de balle, complètement vide, à l’exception des gardes et des domestiques des Vanes.

- Bien… La sortie du coup… Songe-t-il tout haut tandis qu’il réfléchit déjà au discours qu’il pourrait servir à l’éventuel domestique ou garde qui refuserait de les laisser sortir ou poserait des questions. Ça doit être par là…

Quelque peu incertain, Alba s’arrête à l’entrée du balcon qu’il occupait quelques secondes auparavant, se demandant s’il est possible si entrée et sortie se font par un seul et même chemin. Il est rentré par-là après tout, si on peut rentrer par cette porte, il semble logique de pouvoir sortir par le même chemin non ?

Perdu dans ses réflexions, il capte cependant du coin de l'œil une silhouette familière. L’espace d’un instant leur regard se croisent.

*Oh merde…*

C’est Brigg. Il sort justement d’un balcon adjacent. Vu son froncement de sourcils, il doit être incertain. Bon dieu ! Combien de verres a-t-il bu pour ne même pas reconnaître le seul Zélos du bal ?! Alba ne réfléchit pas plus à la question, il faut qu’il disparaisse un bref instant pour que le blondinet l‘oublie ou le perde de vue. Si Brigg le repère, sa soirée est foutue.

Sauf qu’il ne peut pas utiliser la magie dans un tel endroit…

Ainsi, en un éclair, le géant décide de se cacher derrière l’un des lourds rideaux situé juste à sa droite. Évidemment, il entraîne la Sindarine avec lui dans son sillage. Faudrait pas que son rabat-joie à elle leur tombe dessus aussi. Les voilà donc tous les deux cachés de l’autre côté des immenses rideaux. Alba est dos au mur, tenant la future Comtesse contre lui de sorte à ce que leur présence derrière l’épais tissu soit la plus discrète possible. Si tant est qu’un Zélos caché derrière un rideau soit une chose discrète, évidemment. Tant que Brigg ne remarque pas le subterfuge, c’est tout ce qui importe.

- Navré de m’être montré aussi brusque mais il fallait que j’évite un petit indésirable. Souffle-t-il à la Sindarine tandis qu’il essaie d’entrevoir ce qu’il se passe de l’autre côté du rideau, écartant d’une main le lourd tissu. On va peut-être attendre que la salle se remplisse de nouveau, on passera plus facilement inaperçu…

Son autre main, elle, est posé sur la taille de la jeune femme. Elle est si fine qu’il arrive aisément à tenir d’un seul bras. Le Zélos est si occupé à ne pas se faire attraper par son apprenti qu’il ne remarque même pas qu’il n’existe plus aucune distance entre Naïa et lui et qu’ils sont littéralement l’un contre l’autre.

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MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 3 Icon_minitimeMar 16 Fév - 15:26


Pour un moment, Manat se plie au jeu des négociations et de la diplomatie, en compagnie du conseiller ducal. La discussion est polie, cordiale et sans surprise. Si elle tente bien de grapiller quelques informations qui tomberaient inconsciemment de la bouche du conseiller, elle n'en tirera pas grand chose. C'était un homme ambitieux, elle pouvait le sentir mais, il était pour l'heure pieds et poings liés par sa position. Difficile de s'élever quand un lion vous domine. Il avait cependant de belles compétences en négociation et semblait très sûr de lui lorsqu'il s'agissait d'économie. Un homme qui ne manquait pas de conversation, ni d'attrait, ses yeux attiraient particulièrement l'attention de Manat.

Lorsque leur conversation fut fini, Manat avait conclu une belle affaire et le conseiller pourrait se vanter auprès de la duchesse d'avoir trouver un terrain d'entente favorable. L'homme aux cheveux roses partit et la créature de noirceur laissée seule, la soirée se poursuivait sans accroc. Ou aucun n'était visible. La belle des sables observait les invités aller et venir, changer de partenaires, échanger des messes basses. Sous le couvert des masques, les langues se déliaient, le délicieux alcool y pourvoyait. L'inconnue se joignait à quelques conversations anodines, tendait l'oreille et glissait dans quelques esprits embrumés par l'alcool des idées qu'ils feraient leurs. La fleur obscure semait ses graines et repartait bien avant qu'on ne s'intéresse vraiment à elle.

Percevant l'effervescence des serviteurs se déversant dans la salle de bal porteurs de lanternes éteintes, Manat suivi vaguement le flot, jusqu'à ce que sa main ne glisse sur le tissu satiné d'une veste blanche. De l'omoplate à l'épaule, les doigts d'ambre et d'or caressent sans insistance, pour se rappeler à la présence de ce corps que d'autres enviaient. Le visage félin apparaît à la gauche du sylphide, ses doigts adroits retombent le long du bras masculin, dessinent la ligne des muscles qui se cachent sous cette manche trop droite. Les prunelles émeraudes rencontrent à nouveau le métal froid du regard d'Abel Thorn.

Vous semblez vous ennuyer, mon cher Abel.

La panthère se place à son côté et sa main quitte le contact du tissu. Dans les quelques centimètres qui les séparent règne le doute sur la teneur de leur relation.

A moins que vous ne vous languissiez de ma présence ?

Le sourire qui glisse sur ses lèvres charnues reste une énigme, entre l'amusement et la provocation, mélange de malice et de séduction. Elle n'attendait pourtant pas après la réponse du concerné, comme si ce n'était finalement qu'une plaisanterie. L'exotique créature ramène son regard sur l'assemblée qui se pressait vers le balcon sans intention de la rejoindre. Elle observe les invités lancer leurs lanternes vers les cieux étoilés et, sans doute aussi, aux dieux sensés se cacher derrière le rideau noir.

Les hommes sont prompts à jeter au ciel leurs espoirs, attendant quelques miracles de la main des Dix. A moins d'espérer la pluie, beaucoup seront déçus.

A moins que le conseiller royal n'aille rejoindre les invités sur le balcon, Manat resterait à son côté, un verre de vin pétillant à la main, à regarder avec dérision les bonnes âmes de ce monde, jeter à la figure des dieux leurs vœux les plus pieux. En regardant les lanternes s'élever, Manat ne pouvait pourtant nier la beauté de la scène mais, au lieu de s'en émerveiller, elle se demandait où allaient bien pouvoir retomber tout ces détritus envoyer vers les étoiles.. et qui n'iraient sans doute pas aussi haut avant de finir par terre dans un champ environnant certainement.

Le tintement de l'horloge, frappant les douze coups de minuit dans cette salle de bal quasi vide à présent que la majorité des invités s'étaient précipités sur les balcons, ramenait Manat à d'autres pensées. Selon les invitations, les masques devaient tomber. La féline ne se pressait pourtant pas de retirer le sien, tournant un regard interrogateur à son cavalier.

Devrais-je vous démasquer ?

Son regard glisse sur le visage de l'homme, semble s'attarder sur la ligne marquée de sa mâchoire avant de remonter sur les méandres de métal de son masque et sur l'éclat de ce regard distant. La féline penche légèrement la tête sur le côté, comme si sa précédente question n'incluait pas le consentement du sylphide et qu'elle pensait à voix haute.

Ou peut-être devrions-nous nous quitter comme deux charmants inconnus.

Il y avait dans ses derniers mots un soupçon de mensonge, ils n'étaient après tout, plus si inconnus.  

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MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 3 Icon_minitimeMer 17 Fév - 20:54

Le bal de le Rose





Le 15 du mois Mirios 1306


Abel avait donc laissé Pandora aux mains du Comte de Béon le temps d'une danse. Ainsi libéré , il en profitait pour s'écarter un peu du tumulte des vas et vient et des conversations. Pour l'heure il avait besoin de se retrouver un peu seul, préférant observer les divers protagonistes de la soirée. Il avait bien entendu remarqué les gardes en faction postés un peu partout, mais surtout ceux qui étaient infiltrés parmi les invités. Ils étaient trop rigides, trop aux aguets pour paraître inaperçus, même avec la meilleure volonté du monde. Un enfant de dix ans aurait pu les démasquer.

Se pouvait-il que le Duc de Vanes craigne pour la sécurité des siens ? Après tout, quoi de plus normal vu les derniers agissement d'une certaine caste. L'idée de reproduire la même chose ici était tentante, il fallait se l'avouer, mais point n'était encore le moment et surtout, il y avait beaucoup trop de monde.

Ce fut une main caressant son dos et remontant peu à peu qui le sortit de ses pensées. Il n'y avait qu'une personne capable d'un geste empli d'une sensualité et d'une audace pareil, sa délicieuse cavalière, Manat. Aussi ne fut-il pas étonné de la voir réapparaître subitement à ses côtés. Il ne bougeait pas, la laissant tout à sa guise s'amuser puisque de toute évidence la belle voulait jouer. Ce n'est que lorsque la beauté des sables plongeait son regard dans celui du Sylphide qu'il laissait entrevoir le prémisse d'un sourire à la commissure de ses lèvres. Ses doigts effleurait  ceux de sa délicieuse cavalière avant qu'il ne se penche légèrement et ne lui souffle à demi mot.


" Ces soirées mondaines sont bien souvent les mêmes à quelques choses près.  Cependant il arrive que  parfois, on puisse faire de bien jolies rencontres. Quand à m'ennuyer et bien nous dirons que j'ai connu plus palpitant."

Il laissait un temps de latence, observant le va et vient des serviteurs se rendant sur le balcon, porteurs de lanternes en papier. Il revenait à  la sculpturale Manat qui plus charmeuse que jamais exerçait son talent sur le conseiller. Elle n'était pas la première du genre qu'il rencontrait et sans doute pas la dernière. Certaines femmes avaient l'art et la manière de séduire afin d'arriver à leur fin et Manat était une de ces créatures.

" Votre présence m'a fait défaut, il est vrai. D'autant que je n'ai pas eu le plaisir de pouvoir danser avec vous."

Lorsque Manat lui fait part de ses pensées à propos des hommes et du fait qu'ils attendent quelques miracles de la part des Dix, Abel émet un léger rire sarcastique.

" Ils sont naïfs et se raccrochent à des choses futiles. Tout cela pour justifier leur présence en ce monde et trouver plus tard des responsables à leurs maux quand tout va de travers dans leur vie. On leur dirait qu'il faut sacrifier des nouveaux nés pour que leurs souhaits soient exaucés qu'ils le feraient. Des moutons, voilà ce qu'ils sont."

Minuit venait de sonner et avec lui le temps de tomber les masques. Si la plupart des invités s'étaient rendus sur le balcon pour lancer les lanternes, Abel n'avait pas suivit le mouvement.
Il restait là, à les observer tous. A quoi pouvait-il penser ?
Soudain une question le ramenait à la réalité. Une question qui voyait passer dans son regard une étincelle.


" C'est une amie commune qui nous a mis en présence et rien que pour cela, je gage que vous aimeriez savoir à quoi je ressemble. Vous connaissez certes mon nom, mais avouez que vous aimeriez en voir plus. Aussi libre à vous de m'ôter ce masque ou bien de partir et nous en resterons là."

Joueur, Abel tentait le diable. Il levait alors la main gauche en direction du masque de chat que portait Manat.

" Pour ma part, mon choix est fait. "

Il défaisait le lien qui maintenait le masque de sa partenaire et l'ôtait avec délicatesse, dévoilant peu à peu le visage de cette dernière. Cette femme possédait un regard et un corps magnifique alors quand son visage se révélait, il ne pouvait qu'admettre que le geste en valait la chandelle.
Elle était de toute beauté, d'une beauté fatale et surpassait de loin, bien des femmes présentes à cette soirée.


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MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 3 Icon_minitimeMer 17 Fév - 21:17

Duscisio resta bien entendu derrière son masque à profiter que certaines personnes ne le reconnaisse pas. Bien entendu, cet avantage s'effacera quand le masque sera tombé, car le signe pour le reconnaître sont nombreux.Ce qui sera forcement le cas plus tard avec la générale une fois que leur chemin se recroiseront comme d'une entrevue officielle qui pourrait être nécessaire n'importe quand, en tant que Haut-prêtre de Delil donc la coiffure digne d'une roserai qui orne ses cheveux d'argent lui accorderont l'absence de doute.
Prenant part avec la conversation entre Othello et la militaire éridienne sur la tenue d'une épée comme celle d'une robe de soirée.

Il faut que je pense à en suivre également... Nous avons aucunement envie de nous rendre ridicule lors d'un prochain bal. Après tous les plus belles fleurs se remarquent uniquement si on les regarde.

Tout porte à croire qu'il s'inclu dans le lot de la flore local. Seulement, l'albinos a plus des airs de pot que celle d'une plante de bien des façons. On pourrait alors le voir comme le vase qui orne sa cavalière afin de ne pas la rendre odieuse avec un contenant donc les racines l'étreinte beaucoup trop et ne la fane.
Qui plus est il sera extrêmement rare de le voir encore éveillé à cette heure-ci, Duscisio espérait que cela ne se reproduise pas tant qu'il ne sait pas de quoi il en retourne. Le contre coup de cette soirée devrait se manifester dans quelques heures, qui sait ce qu'il va se passer.

En parlant d'heure, il semblerait que la fin des festivités arrive. Le bouquet final s'en trouve des plus originales. De nombreuses lanternes furent partager entre les invités. La reine du bal en montra l'exemple alors que la flamme se sent à travers le mince papier qui s'envole vers le ciel nocturne, suivis par des centaines d'autres.
Le compte de Béon qui semblait avoir retrouvé sa cavalière – malgré le haut-prêtre qui retourna son salut par simple politesse – avant de demander avec anxiété de suivre le mouvement avec la belle de rouge.
Duscisio prit également une lanterne et sentant bien qu'Othello l'invitait également à la suivre. Il ne s'en privera pas.
Toujours avec elle, la lumière volante dans les mains, ce jusqu'à qu'à ses oreilles sonnent les douze coups de minuit.
Levant les bras vers l'obscure ciel luminescent, les lanternes se vint à masquer les étoiles.
L'herboriste ne retirera son masque qu'à la suite des paroles de la duchesse de Niveria. La rose blanche qui ornait le masque était resté à sa place, l'ayant totalement oublié bien que personne ne pourrait remarquer ce détail, il continua intérieurement, mais tout de même à ce qu'on l'entende au moins un peu.

Puisse l'obscurité du cœur de ceux que l'on aime puisse se dissiper à cette lumière...

Regardant la lanterne en pensant ce qui avait été partagé entre elle et lui sur les toits du haut-monastère il y a quelques mois, ses sentiments qui lui a partagés et avoués à elle seule, avant de la regarder avec des yeux qui ne trompent pas. Il était bien évident que ses paroles n'étaient adressé qu'à la belle sirène qui allait devoir passer ses prochains mois à affronter les méandres de cette obscurité qui l'envahit.
L'herboriste lui avait tout dit, l'avait encouragé à trouver la lumière en espérant être cette dernière de tout son coeur.


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Handicap. Faculté magique grandement réduite.
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MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 3 Icon_minitimeDim 21 Fév - 14:14

The Rose's Ball - Ducal Palace
Il fallait bien l'admettre, il m'était aussi rarement donné de voir un tel spectacle de lumières. Je n'avais encore jamais vu des lanternes allumées s'envoler comme ça, dans la nuit, cela faisait une multitude de points lumineux peintes sur la toile sombre de la voûte céleste du monde. J'avais prise une lanterne tendue par un serviteur et j'avais pu rejoindre le balcon en compagnie de mes sœurs, laissant pendant un instant Othello avec ce très cher Walter. Ils avaient l'air de bien s'entendre aussi ces deux là. Décidément la petite Lehoia attisait bien les convoitises elle aussi. D'abord l'Argyréenne, puis le jeune homme herboriste, le comte de Béon... C'était aussi les très riches heures d'Othello Lehoia.

Edlyn à ma droite était toute émerveillée et excitée, la lanterne à la main, comme une gamine tandis que Daisi et moi étions plus sérieuses mais non moins captivées par le spectacle des lanternes s'élançant dans le ciel. Celles-ci en l'air, je pris la main de ma cadette avant d'enrouler mon bras autour du sien pendant que notre petite benjamine s'empressait de griffonner et dessiner dans son petit calepin vierge afin de garder une trace de ce que l'on voyait même si la connaissant, elle avait déjà un maximum de choses en tête. Ma benjamine avait une très bonne mémoire quand il s'agissait des arts... Je souris à Daisi, jetant ensuite un œil aux nobliards autour de nous, qui avaient l'air de bien apprécier le moment eux aussi.

Minuit sonna quelque part. Les douze coups passèrent et je vis que les autres retirèrent leurs masques. Vrai, il y avait ça à faire... Mieux vaut tard que jamais.

Il était quelque part temps...

Je retirai mon masque, feignant la surprise en voyant mes sœurs le visage découvert dans un rire avant de fixer mon masque habilement dans ma tenue. Je laissai Edlyn dessiner pendant que Daisi s'en repartit vers un autre groupe de nobles. Moi pour ma part... Où était Lehoia et Walter ? Ils avaient disparu de mon champ de vision... Je revins à l'intérieur de la salle, attirant quelques regards. Visiblement certains incrédules n'avaient même pas reconnu la balafre... Ou alors ils étaient surpris de me voir en robe, qu'importe. Dans la salle, les masques retirés, les conversations avaient repris, les rires aussi, on se remettait à manger et à boire. Les trônes des Vanes étaient toujours là, certains membres de la famille aussi. Hm, je pense que c'était Pandora là bas, car si je n'avais pas formellement reconnu la petite dernière de la famille, le duc en revanche, Vanes père, était reconnaissable entre mille. Je n'avais pas oublié ce faciès, ayant essuyé sa fureur froide et son assentiment lorsque je lui avais annoncé que sa petite armée n'était plus sous ses ordres mais les miens... Bref, la douloureuse passation de pouvoir.

Je me dirigeai vers la famille Vanes en fendant à travers la foule. Comme aiguisé par un sixième sens, je ressenti le regard de Vanes père sur moi. Il fallait dire que je n'étais pas non plus extrêmement discrète et plutôt grande par rapport à la plupart des femmes présentes. En comparaison, Lehoia était vraiment petite à côté de moi et je baissai légèrement la tête quand je lui parlai. Peut être que le duc n'aimait pas voir que je voulais présenter à mon tour les hommages de la famille Raikes de Méphrit ? Allez savoir... Me déplaçant à travers la foule, je crus apercevoir du coin de l'œil la haute silhouette de Walter. Lehoia ne devait pas être loin... Tiens c'est vrai ça aussi, où était cette Argyréenne ? Une tenue pareille, ça n'était point discret pourtant... Je balayai encore du regard les gens autour de moi mais je ne la trouvai pas. Hm, me dis-je en faisant une moue, elle devait s'être déjà envolée... Dommage, j'aurai volontiers passé un peu de temps avec. Je continuai encore à la chercher des yeux pendant un instant... puis je me ravisai car la demoiselle Vanes était bientôt à portée. En revanche, je voyais pertinemment que le duc se rapprochait peu à peu... Ce soir, j'étais la duchesse, pas la générale.

15 Mirios, Saison Enkilil, 1306 Ère Obscure
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MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 3 Icon_minitimeDim 21 Fév - 22:45


Devait-elle la laisser partir, cette enfant qu'elle ne serait désormais plus aux yeux du monde ? La laisser prendre son envol, loin de celle qu'elle deviendrait, comme ces lanternes qui se perdront dans le ciel obscure jusqu'à entièrement se consumer. Ne devait-elle vraiment rien garder de cet âge d'innocence ? Dans les prunelles roses de la princesse d'un soir, les chandelles par centaines illuminent ses interrogations, bienveillantes dans leur silence.

Pandora se tenait là, droite dans sa robe traditionnelle, le menton légèrement levé alors que ses yeux se perdaient dans le ciel. Quelques mèches parme tombaient de sa coiffure pour reposer docilement sur ses épaules. Sur ses joues, la fraicheur de la nuit ou la chaleur de l'alcool avaient ajouté un peu de rose. Demain serait-il vraiment différent ? Se demandait-elle en observant ses voeux s'élever seuls dans la nuit. Pensive et seule, elle lève devant son regard un main pâle, à la peau si fine qu'on pouvait voir le bleu de ses veines. Y aurait-il bientôt des chaines autour de ce poignet délicat ? Un anneau à ce doigt et le poids d'un autre rôle à jouer.

Elle n'avait pas aimé l'entendre de la bouche d'un homme qui ne la connaissait pas mais, face à ses propres mensonges, elle savait bien que cette perspective ne l'enchantait pas. Avoir goûté à la liberté, laissait sur son palais le parfum doux-amer d'un autre chemin. Elle pourrait s'enfuir, comme cherchait à le faire le couple chamarré que formaient l'héritière de Ditham et cet énigmatique zélos. Voler un cheval à ses propres écuries et laisser les soleils la rattraper à la frontière de Noathis. Dans la forêt dangereuse et bien gardée, les sanguinaires Eryllis la ferait bien vite prisonnière. Peut-être arriverait-elle à les convaincre, elle deviendrait l'une des leurs et vivrait, cacher de tous, une liberté de fugitive.. Un sourire bien étrange vole sur le visage de la jeune femme. Un peu ironique, un peu amer mais surtout, convaincu d'une chose; elle ferait une piètre Eryllis.

Sa main retombe gentiment à son côté alors que Pandora tourne son visage vers l'intérieur de la salle de balle. Elle trouve presque immédiatement le visage de son père. Elle n'oserait jamais le décevoir. Son regard se posa ensuite sur le visage de sa mère, le visage dur et sévère de la duchesse de Vanes lui apparaissait soudain sous un autre jour. Elle n'avait jamais été une mère très affectueuse mais, c'était une femme de poigne, difficile en affaire et d'une efficacité redoutable. C'était une grande Dame comme le pays n'en comptait que peu. Peut-être, si son caractère s'endurcissait, Pandora pourrait suivre ses pas. Devenir une femme influente et fière, respectée en tant que femme et pas seulement en tant qu'épouse. C'est une autre grande dame qui voila la vision de Pandora, la cavalière pour une danse du comte de Béon.

La reconnaitre n'avait pas été bien difficile, même avec son masque et malgré le soin qu'avait donné Pandora à rendre la conversation avec le conseiller royal attrayante. Maintenant que son visage était libre, il n'y avait aucun doute sur son identité. Suivant son regard, elle s’aperçut que le duc et elle échangeait un étrange regard. Pandora savait pertinemment que son père n'avait pas apprécier ses derniers échanges avec la générale éridanienne. Cela remontait à plus d'un an maintenant mais, la réforme enclenchée et décidée unilatéralement n'avait pas fais que des heureux.

Un désastre qui aurait pu être évité avec un peu de diplomatie. Pandora était persuadée qu'en une autre occasion, Cassandra Raikes et Charles Vanes se seraient grandement appréciés. Ils se ressemblaient plus que l'un ou l'autre ne voudrait l'admettre. Les états de service de l'un comme de l'autre auraient pu en faire de proches collaborateurs, implacables sur un champs de bataille. Heureusement, le pays était en paix et même si la réforme restait coincée dans la gorge de bien des haut-nobles et anciens héros de guerre, elle n'avait pas déclenché de guerre civile.

Pandora était bien désolée de voir combien deux personnes dévouées corps et âmes à un même pays pouvaient être en désaccord pour ce qui était une malheureuse, très malheureuse, maladresse diplomatique. Avant que le Lion et la Louve ne se rencontre, Pandora s'interposa, coupant la route, ou rejoignant la trajectoire, de Cassandra Raikes.

- Je suis heureuse de vous savoir des nôtres, Dame Raikes. J'espère que cette soirée vous divertis.

La fille de Vanes savait que la duchesse de Mephrit n'était pas friande de mondanités. Avec délicatesse, elle invitait la haute dame à l'accompagner vers les baies vitrées tout en entretenant la conversation.

- Êtes-vous rentré il y a longtemps ? Mon frère m'a rapporté que la campagne en Taulmaril avait été un succès.

Alexandre Vanes, héritier du duché, avait en effet rejoint les rangs de l'armée. En tant qu'officier réserviste certes mais cela restait un geste fort de la part de Vanes. Si Pandora avait été un temps sceptique, son frère restant un jeune lion un brin orgueilleux, elle avait du se rendre à l'évidence que l'école militaire et son service l'avait changé. Peut-être que la proximité d'une femme de la trempe de la générale avait eu un effet positif sur son égo.

Les prunelles roses de la petite princesse de Vanes se posaient sur le visage strict de la duchesse de Mephrit avec un peu d'admiration. Si elle réprouvait tout autant que son père la manière dont la réforme avait été menée, elle ne voyait pas en Cassandra Raikes une ennemie ou une arriviste. Pandora s'était minutieusement renseignée sur cette femme. Non sans raison puisque avant d'être la première générale de l'armée éridanienne, Cassandra avait été une jeune fille, née dans une des familles les plus influente du pays. Une jeune fille qui devait être destinée à un mariage, une place dans l'ombre d'un mari puissant. Pandora aurait beaucoup aimé rencontrer cette jeune fille, face à la femme qu'elle était devenue, elle se sentait bien petite. Qu'importe pourtant, elle se tenait droite et ses yeux ne déviaient pas de ceux de la duchesse.

Si il lui fallait dire adieu à un âge où on la considérait comme une enfant, elle ferait bien de décider quel genre de femme elle voulait devenir.

- Vos soeurs vous ont accompagné.

Une affirmation puisque Pandora venait de poser les yeux sur les deux jeunes femmes non loin, les saluant d'une légère inclinaison et d'un sourire rayonnant. A quelques groupes d'elles Pandora repéra enfin son dernier cavalier mais, il semblait ne plus avoir d'yeux que pour la demoiselle qui l'accompagnait, Pandora ne se risqua pas à lui faire signe. A vrai dire, elle reconnaissait aussi un autre homme, non moins subjugué par la même demoiselle. Sans se rendre compte de son geste, Pandora porta le bout de ses doigts devant ses lèvres qui s'ouvraient d'un "o" surpris. Sans doute son esprit lui jouait-il des tours et avait-elle lu trop de romans à l'eau de rose.. Sans doute oui. Si non, elle se trouvait spectatrice d'un triangle amoureux digne de ses plus belles éditions.

Elle eut l'irrésistible envie de rire, de son imagination ou de cette pourtant terrible situation. Elle se risqua à un regard vers la générale alors qu'elle contenait non sans mal l'ourlet d'un sourire à la commissure de ses lèvres, cherchant dans la posture militaire de la duchesse, la tenue qui lui manquait à l'instant. L'alcool devait un peu lui faire tourner la tête. Elle se remit pourtant à boire, juste une petite gorgée de Valédor, assez pour se retenir de sourire davantage mais pas assez pour lui retirer de la tête ces idées dramatico-romantiques.

- Pardonnez-moi Dame Raikes, je ne devrais pas me montrer si légère en pareille période.

Elle chassa de son esprit cette histoire et reprenant contenance en quittant du regard ce qui se jouait sur le balcon, Pandora se fit bien plus sérieuse. Le bal était l'occasion de se divertir, de se changer l'esprit et sans doute aussi, de courtiser la demoiselle de son coeur mais, c'était aussi une formidable opportunité de discuter avec les personnages les plus puissants du pays. Pandora ne laisserait pas passer sa chance d'avoir davantage d'information sur le reste du pays et en particulier, sur la situation dans les autres duchés et comtés de la maladie en cours.

- Voudriez-vous me parler de la situation sur vos terres ? Parvenez-vous à faire face à cette terrible fièvre ?

Si Pandora avait su qu'à quelques mètres seulement, la demoiselle qui faisait l'objet de toutes les attentions de ces messieurs était aussi celle qui tenait les clefs du premier calmant contre la maladie, sans doute aurait-elle eut moins de complaisance à l'égard de ces amoureux. Peut-être était-ce mieux ainsi ? Qui saurait dire quand aurait lieu la prochaine accalmie dans cette tempête à venir, peut-être était-il l'heure ou jamais, de s'adonner à ses sentiments avant de plonger dans la houle.



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MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 3 Icon_minitimeMer 24 Fév - 19:23

Devinant le sourire d'Othello derrière le masque, Walter l'entraina vers le balcon en traversant une foule toute occupée à allumer ces fameuses lanternes avec l'aide des serviteurs. Certains durent s'y reprendre à plusieurs fois pour y arriver.
Maitre Balibe avait suivit le mouvement et se trouvait non loin d'eux, mais Walter n'y prêta guère d'attention tout occupé qu'il était avec Othello à déployer et allumer la lanterne. A deux, ils y arrivèrent facilement et purent admirer la douce lumière émanant de la flamme de la bougie.
Après un court instant d'émerveillement, entouré des nombreuses lumières qui prenaient vie sur les balcons du palais d'Heldor, le regard du comte croisa celui de la haute-prêtresse. Instinctivement, ils surent quand lâcher la lanterne au vent. Se tournant tout deux vers la ville en contrebas, leurs bras s'élevèrent, portant la lanterne. Cette dernière s'envola sous l'effet de la chaleur et du vent, quittant les mains d'Othello et Walter.

Le moment s'étendit comme si la beauté du spectacle voulait s'éterniser un peu plus longtemps afin d'offrir un émerveillement le plus long possible aux invités.
Le chevalier ne quittait pas des yeux la lanterne. Était-ce le genre de moment qui appelait ses participants à faire un vœu ou une prière ? Ce genre de superstition n'était pas dans ses habitudes, mais une fois n'est pas coutume, comme certains disent. Il souhaita en son for intérieur une chose un peu égoïste, qu'il garda pour lui lorsque son regard revint à sa cavalière.

Proclamant la minuit, douze coups de cloche retentirent. Cela déclencha un mouvement commun aux convives. Les masques tombèrent et des éclats de rires ou d'indignation ponctuèrent la révélation de certaines identités.
Le comte de Béon, qui n'avait rien fait pour dissimuler son identité malgré son masque, retira le sien lentement. Il apprécia grandement être libéré de son emprise. Mais il apprécia encore plus retrouver le visage d'Othello. Il lui sourit en gloussa légèrement.
Elle lui murmura une remarque en réponse à leur discussion de l'après-midi qui fit encore plus sourire Walter.

- En effet, et vous avez sans doute été la plus audacieuse des combattants présents sur ce champ de bataille, lui répondit Walter avec un haussement de sourcils un brin moqueur. Je regrette simplement de ne pas avoir pu danser plus avec vous... Mais nous avons encore une moitié de nuit pour nous rattraper.

Ils étaient assez proches l'un de l'autre et cette proximité réchauffait grandement Walter. Depuis sa rencontre avec elle au Haut-Monastère, il se trouvait de plus en plus proche d'Othello. Leur entente s'était vite renforcé à mesure qu'ils se retrouvaient pour discuter et procurer à Walter ses soins concernant la fièvre.

- Quant à la paix dans le royaume, qui peut le dire ? Tant de choses échappent à nos volontés. Au contraire de cette nuit, elle n'appartient qu'à nous.

Walter releva son regard après avoir été absorbé par les magnifiques yeux sombres de la haute-prêtresse. Il remarqua qu'Othello observait la foule, comme pour repérer quelqu'un.
Sans doute voulait-elle saluer Pandora et sa famille, se dit Walter qui n'était pas sûr si Othello l'avait déjà fait.
Maitre Balibe se tenait toujours près d'eux et observait la lanterne qu'il avait lâché vers le ciel.
Revenant à sa cavalière, Walter afficha un grand sourire.

- Si ma dame veut bien se donner la peine de suivre l'humble chevalier que je suis, commença-t-il sur un ton de dérision. Je suis sûr que nous pourrons aller retrouver la Dame d'Honneur de ce bal.

Il lui tendit le bras en exagérant sa galanterie juste ce qu'il fallait pour faire rire.

- Vous n'avez pas été exempte de conquête vous aussi, remarqua Walter. Qui était donc cette femme qui vous a enlevé tout à l'heure ? J'espère que tout s'est bien passé avec elle.

Il lui lança un regard avec un haussement de sourcils un poil provocateur pour rire de la situation. Walter était un adepte de la dérision, et même de l'autodérision, ce genre d'attitude lui venait naturellement quand il se sentait à l'aise avec une personne. Pratiquant cet art depuis des années, il était passé maitre dans l'art de ne jamais dépasser une limite qui pourrait transformer la pique bienveillante en insulte.

- J'ai du m'essayer à d'autres cavalières avant de pouvoir vous retrouver, continua-t-il sur un ton faussement attristé. Quel désespoir ne de pas retrouver d'aussi habiles danseuses que vous ! Certes, toutes étaient douées et certaines plus que moi-même... Mais je n'ai pas retrouvé la joie que j'ai lorsque je danse avec vous, Ô Glorieuse Prêtresse !

Il termina son petit discours avec un rire de dérision et un sourire plein d'affection sincère pour Othello. Tout en conversant, ils avaient cheminé entre les convives, désormais démasqués. Certains les regardaient avec un peu trop d'insistance. Sans doute reconnaissaient-ils la duchesse de Nivéria au bras du Comte de Béon et étaient-ils à la recherche de ragots. Walter les ignora superbement.
De fil en aiguille, ils s'étaient rapprochés de Pandora Vanes. Cette dernière se trouvait avec Cassandra Raikes, duchesse de Méphrit, non loin de Charles Vanes, duc de Vanes. Poussant un léger soupir, Walter Veldar supposa que le temps des mondanités qui comptent vraiment était venu.

- Hardi, Othello ! lui souffla-t-il comme s'ils étaient sur un champ de bataille. Il est temps d'affronter l'hôte de ces lieux. Irons-nous au devant du père ou de la fille ?


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MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 3 Icon_minitimeSam 27 Fév - 13:14

Les lanternes s’avançaient dans le ciel, conquérantes et dorées, et les derniers mots de la sirène peinèrent un peu à se frayer un chemin à travers elles pour rejoindre, à leur tour, les étoiles. A peine eut-elle finit qu’elle entendit la voix familière de l’herboriste qui lui sembla l’interpeller – elle se retourna alors pour le découvrir tout proche derrière eux, lançant également une des torchères vers le ciel heldari. Ses mots semblèrent trouver un curieux écho avec leur précédente conversation, une résonnance renforcée par le regard intense qu’il lui lança alors. Un regard auquel elle ne pu que répondre par un sourire désolé. La force des sentiments de l’albinos était si forte, qu’elle se retrouvait presque contrainte, effrayée. Son cœur se serrait, et en se retournant vers le cavalier qui lui renvoyait un regard presque équivalent, Othello avait l’étrange impression de n’être plus qu’un objet ; celui des désirs et des passions.
Ses propres paroles revinrent dans son esprit comme une petite comptine, « un peu moins d’attention n’aurait pas été pour me déplaire ». Il semblerait que ce ne fut pas ce soir qu’elle pourrait jouir de la discrétion et de la fumée. L’obscurité du cœur… Même douloureux, elle ne sentait pas son être si obscure, et ses yeux si noyés de larme. Peut-être trouverait-elle bientôt le bon moment pour le lui dire.

Heureusement, le chevalier la ramena vers une réalité plus festive, son bon mot et sa bonne humeur ayant rapidement fait de ranimer le feu de la fête. Elle, audacieuse ? Elle pu de nouveau sourire librement, ne sachant vraiment si c’était un compliment ou une pointe. Même si la suite de son discours était empreinte d’un surprenant sérieux, une vérité criante et réaliste, entre un optimisme sincère et un pessimiste désarmant. L’avenir était encore difficile à entrevoir, et ses lanternes dansantes étaient peut-être le dernier spectacle heureux avant de longs mois. Il avait raison : ils devraient tous profiter de cette dernière bouffée d’air frais.


« Effectivement, la soirée n’est pas encore finie. Et gageons que les musiciens aient encore de l’énergie pour nous entraîner. » La musique hantait encore la ville en contrebas, qui reprenait déjà la fête, engaillardie par les lumières dansant au firmament.

Walter dû lire clairement dans ses ambitions, puisque le chevalier lui proposa immédiatement son bras pour partir à la recherche de la fleure vanésienne. Maintenant que les masques étaient tombés, l’urgence de la rencontrer se faisait plus forte. L’exagération des mouvements du comte eurent rapidement fait de l’amuser, et d’effacer toute trace de ses précédents tracas. Rentrant dans son jeu avec facilité, elle prit de faux airs humbles, portant une main bien effrontée à sa tempe avant de consentir à l’enrouler autour du bras masculin, le targuant d’un remerciement très sage. Avant de repartir vers l’intérieur, elle se retourna vers Duscisio, le remerciant du bout des yeux avant de se laisser entraîner.
En la guidant jusque dans la salle, il lui rappela alors ses propres passes d’arme avec l’enfant des dunes, replongeant la demoiselle dans des souvenirs encore vifs ; ses yeux recherchèrent la créature dans la foule, et elle cru la deviner aux bras d’un homme tout de blanc vêtu, quoique leur position n'entravait trop ses oeillades. Si elle reconnaissait cet homme pour avoir brièvement dansé avec Pandora, elle discernait très mal sa nouvelle cavalière, cachée par son dos grand et découpé – en repensant égoïstement qu’elle aurait apprécié une seconde danse. Quant à son identité…


« Un mirage, sans doute. » Othello révéla un sourire bien mystérieux, revoyant défiler devant ses yeux les voiles obscurs et les dunes dorées. Elle ignorait tout d’où était passée la sombre créature, et elle penserait presque qu’elle n’était effectivement qu’une épiphanie éphémère, le produit de son imagination. « Mais elle me traita comme une reine, soyez sans crainte. »

L’ironie devint plus grande encore quand le chevalier fronça un sourcil faussement juge ; trahissant le peu de sérieux de toutes ses démonstrations. Elle commençait à connaître suffisamment le comte pour maîtriser son humour, et savait bien faire la séparation entre le sérieux et le comique. Il se targua même d’un discours grandiloquant, clamant ses mérites et ceux de ses cavalières.


« Mon seigneur, vous me flattez. » Dit-elle, exagérant tout autant le verbe qu’il ne pouvait le faire. « Mais nous connaissons tous les deux où mes habilités nous ont menés. Vos autres partenaires vous aurons permis de conclure toutes vos danses, et avec bien plus de panache. »

Son sourire s’étira encore, et elle mima assez spontanément une virevolte assurée. Si elle renversait malheureusement les autres invités, Cassandra et Pandora s’étaient montrées bien plus habiles et élégantes que ses piètres tentatives. Alors qu’ils traversaient la foule, elle observa quelques regards qui se retournaient vers eux, les suivant des yeux en murmurant quelques mots qu’elle ne parvenait pas à comprendre. Ils devaient certainement reconnaître le comte du Béon, et découvraient maintenant son visage révélé. Quant à elle, rascasse volubile, elle renvoyait discrètement quelques œillades amicales, quelques sourires, sans essayer de s’intéresser plus aux autres convives.
En parlant de ces mesdames, Walter lui fit brusquement remarquer que Pandora se trouvait devant eux ; déjà en compagnie de Cassandra. Non loin derrière elles, le duc en personne, qui couvait la salle sous son visage sévère.


« Epineuse question. » Répondit-elle en faisant mine de se pincer le menton. Elle voyait le regard non loin du duc, qui lui paraissait les toiser. Vraiment ? A bien y regarder, il lui semblait que le regard du maître des lieux était plutôt braqué sur la générale qui partageait les conversations de sa fille. Etait-ce son cerveau qui lui jouait un tour, ou la regardait-il vraiment avec une certaine froideur ? Il aurait peut-être été préférable qu’ils aillent au-devant du seigneur, ne serait-ce que pour apaiser ses présentes fulminations et l’éloigner de la cheffe des armées. Mais Othello comprit qu’elle avait là une occasion à saisir : maintenant que les visages étaient révélés, ce ne serait plus qu’une question de minutes avant que la jeune héritière ne soit accaparée par le reste des convives. Elle avait attendu de pouvoir enfin la rencontrer ; c’était maintenant, ou jamais. Et puis, l’idée de converser de nouveau avec Cassandra lui plaisait. « Ne sommes-nous pas venu souhaiter son anniversaire à la jeune duchesse ? » Répliqua-t-elle, avant de se targuer d’un sourire amusé qu’elle réservait au chevalier. « Quoique, vous avez déjà pu apprécier sa présence sur la piste de danse. »

Son sourire sembla s’étirer une dernière fois avant d’entraîner le chevalier vers les deux femmes, s’amusant que ses propres pointes soient plus subtiles encore que celles de son cavalier. En arrivant à leur hauteur, elle entendit la voix douce de la jeune rose qui s’enquit de la situation médicale du duché de Méphrit. Othello rebondit sans trop y réfléchir, officialisant leurs présences avant de se placer face à elles.


« J’avoue être curieuse de connaître la réponse, Générale Raikes. » La sirène avait tenté de se joindre à la discussion avec aisance et fluidité, espérant ne pas les déranger plus que de mesure.

Les bals étaient l’occasion de s’entremêler, de se découvrir, d’échanger avec celles et ceux que l’on ne peut parfois croiser qu’une fois dans sa vie. Mais pour elle, l’exercice revêtait une autre dimension encore : un premier contact avec de nouveaux voisins, de nouveaux collaborateurs. Mais malgré cela, elle espérait ne pas interrompre de grandes conversations, ou des discussions qui relevaient du privé.
Et en arrivant à leur hauteur, au bras de Walter, elle se sentit brusquement bien impolie, devenant bien pâle face à la reine de la fête. La colombe du duché se trouvait finalement face à elle, cette ravissante jeune femme qui les avait éblouies pendant des heures, parlant finalement, doucement, un oiseau exquis dans cette cage dorée. Cela lui fit une étrange impression, celle de rencontrer pour la première fois la figure d’un tableau devant lequel elle serait passée des années durant, s’étant imprimée de ses traits sans pour autant vraiment connaître son visage. Elle resta contemplative une poignée de seconde, avant de finalement plonger, s’inclinant largement face à la reine du bal.

« Tous mes hommages pour votre anniversaire, ma Demoiselle. » Othello se releva alors, lui renvoyant un sourire plus bienveillant qu’elle ne le pensait. « J’avais espéré profiter de la compagnie du comte de Béon pour vous saluer plus tôt, mais malheureusement, je ne peux le faire qu’à présent que les masques sont tombés. » Son expression se teint un instant d’une brève amertume, avant qu’elle ne se reprenne doucement. « Votre discours était spectaculaire. Vous faites honneurs à votre maison. »

Sans s’en rendre compte, sa main se resserra légèrement autour du bras masculin – un réflexe, peut-être, pour ne pas perdre ses mots ou le fil de ses pensées, encore fébrile des bulles du vin doré. La sirène se retourna alors vers lui, puis vers Cassandra, ne manquant pas de lever son visage pour mieux la regarder.


« Nous sommes entourés de talentueuses oratrices. »
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MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 3 Icon_minitimeJeu 4 Mar - 15:15

“Pourquoi attendre ? Allons-y maintenant !”

Elle n’eut pas le temps de répondre. Il semblait pressé de fuir avec elle et quelque part, la Sindarine s’en amusait. Elle éclata même d’un fin rire, ne se rendant pas compte sur l’instant qu’il avait attrapé son poignet pour ensuite la guider dans la foule. La salle du bal semblait subitement bien vide et Naïa regardait avec des yeux d’enfants la somptueuse pièce. Il était évident que les Vanes n'avaient pas lésiné sur les moyens… Elle avait envie de dire quelque chose à Alba. Mais le voilà qui, subitement, l’attrapa pour se cacher derrière un rideau.

“Harl…”

Soufflait-elle, honteuse de se retrouver dans une situation inappropriée. Elle était tout contre lui au point qu’elle pouvait sentir le cœur du Zélos battre. Elle leva la tête pour le regarder et sentit à son regard qu’il n’était plus aussi serein qu’avant. Aussi, elle fronça les sourcils. Aussi, il s’excusa de sa réaction en ajoutant qu’il cherchait à éviter un indésirable.

Était-ce de Clyde qu’il parlait ? Pourtant, jusque-là, il n’avait jamais été gêné de l’envoyer valser plus loin…

“Qui donc ?” soufflait-elle à voix basse. Son propre cœur commençait à s’emballer face à cette situation incongrue. Aussi, elle se sentit rougir en se rendant compte qu’une de ses mains la tenait par la taille. Ses mains à elle, étaient contre son abdomen et sa tête… Si proche de son thorax qu’elle pouvait sentir les poumons du géant se remplir d’air.

La situation ne pouvait pas être des plus surprenantes et elle balbutia:

“Ha… Harl… On ne peut pas nous voir comme ça. Enfin… Je…”

Il fallait trouver une solution. Et vite ! Aussi, commençait-elle à réfléchir à toute vitesse. Elle ne pouvait changer de forme, sa robe finirait par la trahir. Son don animalier ? Pas vraiment utile pour cette occasion. Tant pis, elle allait devoir utiliser le dernier pouvoir qu’elle avait en main. Elle se plaça alors sur la pointe de ses pieds pour souffler à l’oreille du Zélos le nom d’une auberge. En même temps, elle y glissa entre les mains du géant son masque en or.

“Retrouvez-moi devant… Je vous y attendrai.”


Aussitôt, elle commença à disparaître et Alba ne pouvait plus sentir sa présence. Et pourtant, elle était là. Face à lui. Elle était juste intouchable à travers l’espace. Elle était tout de même consciente que son pouvoir ne pourrait pas durer bien longtemps. Par conséquent, elle se recula du Zélos et se déplaça dans la salle de bal. Invisible, elle regardait la fête battre son plein. Elle voyait même quelques visages qu’elle connaissait plutôt bien… Son dernier regard se tourna vers Othello et souffla: “A bientôt”.

Et puis, sans attendre, elle quitta la salle de bal.


[Sortie de Naïa]


Pour moi la vie de chaque individu est une pile de bonnes choses, et de mauvaises choses. Les bons moments ne te font pas forcément oublier les moments difficiles mais, dis-toi bien que les mauvaises expériences, ne gâchent pas forcément les bonnes expériences.
Je voyagerai n’importe où pour répondre à votre demande...
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MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 3 Icon_minitimeMar 16 Mar - 18:37

La créature des sables observe son cavalier sans chercher à lui échapper alors qu'il tend les mains vers son masque félin. L'homme trouve rapidement les nœuds retenant le fragile morceau de bois sculpté, les délies avec dextérité. Sans doute ces doigts devaient-ils être habitués à défaire ce qui sauvegardait l'intimité de demoiselles moins innocentes. Le haut de son visage découvert, Manat esquisse un sourire sous le voile de soie qui ne cachait en réalité pas grand chose du reste de son visage.

Devrais-je m'inquiéter de votre silence ?

La danseuse n'a pas l'air très préoccupée par le mutisme de son cavalier alors qu'elle se rapproche d'un pas bien entreprenant. Obligée de relever légèrement le menton mais baissant le ton pour qu'il soit le seul à l'entendre, la belle de geais pose ses mains sur le torse du sylphide.

Je ne peux vous accorder une victoire si facile alors... N'en restons pas là, Abel.

Alors qu'elle parle, ses mains remontent lentement jusqu'au col de sa veste. C'était la première fois de toute la soirée qu'elle l'appelait seulement par son prénom. Ses bras se tendirent, comme si elle cherchait à enlacer l'homme tout en gardant une distance intenable entre son buste et le sien. Les doigts d'or se perdirent dans la neige des cheveux du conseiller sans jamais les ébouriffer, trouvant sans difficulté les liens recherchés. Les nœuds se défirent aussi naturellement que ceux liant le masque félin un peu plus tôt, libérant le visage de son cavalier.

Sa main accompagne la chute du masque, le gardant finalement suspendu à ses doigts alors qu'elle fait un pas en arrière comme pour admirer son oeuvre.

Oui, celui-ci est bien mieux. Je dirais même qu'il vous va à ravir.

L'Argyréenne sourit avec malice, jugeant de la beauté des traits de son interlocuteur comme si il s'agissait d'un autre masque. N'était-ce pas le cas, après tout ? Parce qu'il était sylphide, cette enveloppe était plus que nulle autre, un subterfuge. Parce qu'il était nérozia, ce costume n'était qu'un attirail de plus.

Je ne peux vous laisser partir insatisfait de ma personne. La nuit n'est pas encore terminée, offrons-nous le plaisir d'une danse.

Sur ses lèvres charnues les mots glissent avec la sensualité exacerbée d'un regard pétillant de sous-entendus. Avec la grâce d'une muse, elle tend finalement sa main à l'homme pour qu'il s'en saisisse et délaisse sa coupe de vin pour une autre forme d'ivresse. Maîtresse des mots comme elle l'était de son corps, elle dirige son partenaire sur la piste de danse. A visages découverts, ils semblent parfaitement s'opposer et se compléter, lui l'homme de glace drapé d'une blancheur immaculée, elle la femme des sables brulants, enveloppée de voiles d'onyx. Un ying et yang tournoyant avec habileté au milieu des convives.

Parfois ils frôlent de peu les autres danseurs ou les invités se déplaçant au sein de la salle de bal pour rejoindre des visages plus familiers. Au détour d'un pas de danse, les voilages obscures se déploient comme les immenses ailes d'un papillon chimérique, effleurant dans un froissement délicat les noires soieries d'une autre dame. D'un regard et d'un sourire, la danseuse cherche le pardon mais ne le réclame pas davantage. Si son masque était tombé, la créature n'en restait pas moins féline alors qu'elle revenait se frotter au corbeau de geais. Par mégarde, diront les aveugles.

A peine eut-elle échangé un regard avec la haute dame, que la facétieuse créature s'éloignait déjà dans une autre boucle au bras de son blanc cavalier. Sans doute n'avait-elle pas ni l'utilité, ni l'envie de se retrouver entre la dame et la petite princesse rose qui venait vers elle. Nul doute pourtant, que l'agryréenne garderait du noble corbeau, un souvenir soyeux. Subtilisée comme la couronne d'un roi, une plume se perd entre les pattes de velours de la chapardeuse panthère.

Les prunelles émeraude observent un instant les invités qui lui renvoient son regard ou détournent rapidement les yeux, en réalité, ce n'est pas elle qu'ils fixent. Son attention se porte à nouveau sur son compagnon de danse, elle minaude une moue faussement contrariée.

Vous avez visiblement les préférences du public.

Tous les regards n'étaient pourtant pas ceux de demoiselles ou de damoiseaux désireux ou envieux de la plastique parfaite du sylphide. Il y a dans le lot, beaucoup de haussement de sourcil suspicieux, voir outrés. Avec subtilité, la féline se rapproche de son cavalier, sa main glisse tranquillement de son épaule jusqu'au creux de son cou, qu'elle effleure à peine, assez pour attirer toute son attention sur elle.

Que diriez-vous si je vous subtilisais à toutes ces dames et messieurs ? La nuit s'étend au dehors de ces murs..

La question était à demi-mots posée, il était sans doute temps pour les deux serpents de quitter le bosquet de fleurs du jardin vanésien. Cela dit, Manat aurait très bien pu finir cette danse et partir seule de son côté. La belle proposait cependant de le raccompagner, jusqu'aux marches du palais ou plus loin peut-être. Peut-être n'était-elle pas insensible au charme du sylphide ? Ou peut-être était-ce dans son intérêt si le conseiller n'attirait pas davantage l'attention ? Ou encore agissait-elle là comme une loyale camarade, soucieuse de ne pas laisser un membre de sa caste en arrière. L'art de lire entre les grains de sables qui parsemaient ces deux oasis émeraude n'était pas donné à tous.
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MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 3 Icon_minitimeMer 17 Mar - 20:53

Le Bal de le Rose




 
Le 15 du mois Mirios 1306


Abel ne parvenait pas à détacher son regard de la délicieuse et non moins sulfureuse Manat. Une beauté telle, qu’elle devait provoquer bien des convoitises et des jalousies. Elle s’inquiétait de son silence et il revenait à la réalité, sortant de sa contemplation.


" Vous inquiétez ! Nullement très chère. Votre beauté est telle que cela me laisse sans voix. Je sais depuis longtemps que l’Argyrei possède bien des trésors, mais vous êtes de ceux pour qui les hommes se damneraient sans la moindre hésitation à moins d’être Eunuque."

La féline tentatrice se rapprochait, bien plus que les convenances ne le permettaient, mais ça, notre Sylphide s’en moquait à vrai dire. A les voir ainsi si proche l’un de l’autre, l’assemblée pouvait penser que ces deux là entretenaient une relation d’ordre plus intime. Pour pousser la provocation ou par jeu, la main gauche du Conseiller glissait langoureusement sur la taille de sa cavalière alors que les dextres habiles et délicates de cette dernière s’égaraient dans la chevelure d’Abel afin de le débarrasser de son masque.

Et voici qu’enfin le masque d’argent finement ouvragé tombait, révélant l’identité de celui qui le portait. Nul doute que quelques commérages ou remarques allaient parcourir la salle de bal. Tout cela, il le savait car s’était devenu son lot quotidien depuis qu’il œuvrait au service de la Couronne. Certains auraient trouvé cela pesant, mais pas lui, il s’en amusait , en jouait parfois mais la plupart du temps cela ruisselait sur lui sans l’atteindre.

La demoiselle lui glissait entre les doigts afin de mieux l’observer et le compliment qui s’en suivait ne fut pas pour lui déplaire, bien qu’il demeurait de glace à présent qu’il se trouvait à visage découvert.


" Ravi que le tableau vous plaise, ravissante et non moins troublante fleur des sables."

Soudain elle lui tendait la main, l’invitant à danser. Comment ? Une femme qui osait sans ambage inviter un homme à danser! Voilà qui était bien inconvenant pour ne pas dire scandaleux. N’était-ce pas au galant de faire le premier geste en ce sens ? Décidément ce couple n’était pas ordinaire et semblait ne s’offusquer de rien, quitte à choquer quelques âmes. Après tout qui avait-il de mal à cela ? Rien. Ce n’était que pour une danse après tout. Rien de tendancieux.

Abel n’hésitait pas un seul instant et acceptait l’offre de la belle à virevolter sur la piste de danse. Bientôt ils s’élançaient, tout en élégance et légèreté au gré de la musique. Chacun de leurs pas, calqués sur celui de leur partenaire en parfaite harmonie, comme si danser ensemble leur était familier. Peut-être était-ce le cas après tout.

Ils évoluaient avec grâce et bien vite devenaient le point de mire de l’assistance. Une assistance à priori contrariée ou étonnée et cela n’avait pas échappé à Manat qui en faisait la remarque à son partenaire. Un léger rictus à la commissure des lèvres apparaissait.


" Je crains que vous vous mépreniez. Ma présence ainsi dévoilée, dérange plus qu’elle n’a de préférence. Voir le Conseiller du Roi en lieu et place n’était pas une chose à laquelle il s’attendait. Disons que j’ai crée l’effet de surprise et engendré un malaise. Cela ne durera pas, rassurez-vous. Très vite, ils n’auront d’yeux que pour vous. Chassez donc cette délicieuse petite moue de votre jolie minois sous peine que je sois tenté de vous voler un baiser."

Une étincelle de provocation dans son regard gris avant que les pas de danse ne les séparaient pour mieux les rapprocher à nouveau. Les doigts de Manat effleuraient délibérément la peau du Sylphide, comme pour lui rappeler sa présence tandis qu’il gardait un œil sur ce qui les entourait.
Comment oublier pareille cavalière ? C’était tout bonnement impossible. Elle lui soufflait une proposition des plus alléchante. Une invitation à laquelle il ne s’attendait pas. La danse les rapprochaient une fois encore et Abel en profitait pour amener Manat tout contre lui afin de lui souffler sa réponse au creux de l’oreille. Son souffle chaud caressant la peau délicate de la belle.


 "Je serais tenter de vous suivre à l’instant, mais je représente la Couronne et je ne peux me soustraire à mes obligations . Comme vous l’avez si bien fait remarqué la nuit s’étend au dehors et cette dernière est loin d’être terminée, alors donnez moi quelques instants."

La danse s’achevait et Abel relâchait sa douce étreinte avant de s’incliner devant sa cavalière.

"Ce fut un réel plaisir. Je vous remercie. Si vous voulez m’excuser. Le temps pour moi de saluer et remercier nos ôtes et je vous raccompagne.  »

Le protocole encore et toujours. Un baise-main et voici qu’il se redressait raccompagnant la demoiselle au abord de la piste de danse avant de se diriger vers le Duc et la Duchesse de Vanes.
Il attendait quelques minutes que ces derniers terminent quelques échanges et s’approchait à son tour du couple. Il s’inclinait avec respect.


" Madame la Duchesse, Monsieur le Duc.
Je tenais à vous présenter mes hommages et à vous remercier pour cette splendide soirée.  Sa Majesté n’a pu être là et le déplore. Elle a cependant tenue à ce qu’un représentant de la couronne face acte de présence pour l’entrée dans l’âge adulte de votre fille. Un tel évènement ne pouvait souffrir de l’absence de la Couronne, vous en conviendrez. A présent que j’ai rempli mon devoir, je vous prie de m’excuser."


Un autre salut et le Conseiller Royal prenait congé, rejoignant sa cavalière, lui offrant le bras afin de la reconduire. C’est ainsi qu’ils prenaient le chemin de la sortie et quittaient le bal.


Codage par Libella sur Graphiorum


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Dernière édition par Abel Thorn le Jeu 18 Mar - 11:16, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 3 Icon_minitimeMer 17 Mar - 20:59

Ce fut une longue soirée comme il n'en avait plus fait depuis des mois. Lui qui vivait au rythme des soleils, dès que ceux-ci était couché, il en était comme le quatrième astre et s'endormait à son tour. Non pas cette fois.
Duscisio était bel et bien réveillé, illuminé par une lumière artificielle. Loin d'être mécontent d'avoir expérimenté la chose. Cela se résumait à l'essai à la danse, il put trouver une jeune femme qui le guide afin qu'il ne soit pas ridicule tout en distant de choses et d'être, surtout tourner sur sa propre personne. La jumelle fit parler d'elle également. Vivant au palais comme « amie » de la princesse, faisant partie de bonnes familles. Elle ne semblait pas s'ennuyer pour autant.
Le spectacle de l'eau et du sable se mélangeant le temps d'une danse qui avait attiré tous les regards et enfin après une courte discussion avec son amie, le lancer de lanterne.

Les dernières heures ont été pleines, mais il ne recommencera pas de si tôt. Pourquoi donc ?
Actuellement, Duscisio se bat. Si son regard est porté vers le ciel nocturne, il est assailli de murmures que seul lui peut comprendre.
Lumière froide... Dormir... Voici ce qu'il entend par moment. Proche de la limite, il ne sait pas combien de temps la potion qu'il boit pour se tenir éveiller va faire effet, ou plus exactement quelles conséquences cela pourrait avoir. Plus il attend, plus dur sera la chute. Il en ai bien conscient, mais c'est en poussant ses limites qu'il pousse l'expérience le plus loin possible pour en connaître les effets et peut-être les corriger plus tard.
Non, jusque là, elle était plutôt silencieuse. Si elle commence à murmurer c'est que quelque chose n'allait pas. Pour se faire bien voir, il fallait tout de même trouver une occasion de partir sans éveiller le moindre soupçon, car après tout, il garde un secret et il ne faudrait pas qu'un petit détail éveiller le moindre indice d'une irrégularité.
Oui, Duscisio est méfiant à ce point. Jusque là, l'excuse de la potion contre la narcolepsie est passée, mais n'importe qui ici peut savoir, faire le lien.
Si minuit sonne c'est qu'il y trouve cette limite à cette heure-ci. Pourrait-il tenir encore une heure de plus ? C'est la question de ce soir, car un imprévu peut arriver.
Le premier imprévu se contente de peser ce qui lui restait de liquide, la main tâtant sous la gourde. À ce qu'il sentait... Il avait encore un peu de marge...A en boire un verre toutes les quinze minutes il devrait pouvoir tenir une heure, peut-être moins.

Arrêtant de penser à sa propre situation, il détourna le regard vers la conversation qu'il entendit pourtant à peine. Le seul mot « fièvre » l'avait sorti de sa réflexion. Laissant parler en premier lieu, l'oreille bien tendu pour ne rien manquer il tourna la tête. Intéressé par la conversation qui s'était engagé autour du sujet dont tout le monde se pose des questions. Malgré le fait qu'il y eu nombreuses félicitations pour l'anniversaire de la nouvelle Dame Vanes, Duscisio devait également en placer une. Non pas pour la féliciter à son tour, mais bel et bien pour savoir ce qu'il en retournait, de la situation du duché sur la maladie. En particulier sur Deux-moulins où se trouvait le plus grand nombre de malade.
C'est au moment où les dernières félicitations d'Othello furent terminées qu'il prit son tour.

Néanmoins...

Haussant un peu plus le temps que ses convives, au même moment il était en train de se servir de sa propre boisson, réduisant ainsi le temps qui lui restait pour se garder éveillé ce soir. Le liquide mielleux tombant dans le verre de cuir n'avait l'air guère apétissant pour qui conque le regardait, encore moins une boisson festive.

Pardonnez ma brutalité sur le sujet, Dame Lehoia, les discours ne résoudront pas à guérir les maux du peuple qui sévit à l'heure actuelle.

D'une traite, Duscisio vida son verre après avoir refermé la gourde. Présent bien qu'il s'adressait ici à la noblesse d'où le fait qu'il n'ait pas appelé Othello par son prénom cette fois-ci, il paraissait froid également. Montrant bien la gravité de la situation. Passant de la sirène à la générale, il continua.

Si vous avez des difficultés, Dame Raikes. Nous pouvons passés sur votre territoire afin d'en mesurer la gravité et d'agir en conséquence, mais avant cela.

Il passa de la grande femme à la rose d'Heldor.

Il nous faut parler de la situation qui m'amène ici, Dame Vanes. L'échange que vous m'aviez fait part dans votre missive n'annonce rien de bon. C'est pourquoi – en plus de la fête – je suis venu en personne. Nous pourrions en discuter demain ?

Il fixa le verre à la gourde avant de mettre son bras devant lui et s'incliner un peu en avant pour s'excuser du ton employé.


Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 3 Htp8
Handicap. Faculté magique grandement réduite.
Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 3 Ogp4
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MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 3 Icon_minitimeJeu 25 Mar - 19:08

The Rose's Ball - Ducal Palace
Je fus plutôt surprise, alors que je patientai de pouvoir être en contact avec la dernière née des Vanes, de la voir se diriger instinctivement vers moi alors que je venais de faire une bataille de regard avec son père, soldée par un statu quo. Elle laissait donc son assistance derrière elle pour me voir ? Ma foi cela montrait bien à mes yeux le poids des Raikes dans la politique d'Eridania. Je fis néanmoins un signe de tête respectueux à ma cadette alors qu'elle me salua et je gardai une expression neutre dans ma discussion avec Pandora, ce qui revenait dans mon cas à avoir les traits un petit peu moins sévères que d'habitude.

Autant que possible, Damoiselle Vanes. La mondanité ne fait pas vraiment partie de mes passions mais que voulez-vous, les affaires du royaume se règlent parfois autour d'un amuse-gueule.

Lui répondis-je d'un ton pince-sans-rire, à mi-chemin entre le sarcasme, l'agacement de devoir me retrouver entre les congénères de ma classe sociale et le sérieux de notre discussion. Je n'en voulais pas à la jeune femme, elle faisait seulement en sorte que l'évènement se passe bien. Je suivis la bientôt duchesse vers les baies vitrées, les mains dans le dos et marchant d'un air préoccupé mais concentré, que d'aucuns mal intentionnés diraient arrogant, aux côtés de la Vanes.

J'ai eu le temps de retourner chez moi un temps avant de revenir à Hesperia et venir ici. En effet, la campagne a été un succès, nous avons atteints nos objectifs et la collaboration étrangère a été étroite. Votre frère gagne sa place au sein de l'armée. Il manque encore d'expérience de terrain et de discipline, cela est normal pour un jeune officier réserviste mais c'est un soldat avec du potentiel. Il gagnerait à être au service actif mais c'est son choix. Il a en tout cas répondu à l'ordre de déploiement lorsque je l'ai ordonné et a fait ce que j'attendais de lui. Cela me suffit pour le considérer comme un élément prometteur.

Je lui débitai mon texte parfaitement appris d'officier militaire qui parle de son subalterne à la famille civile du dit soldat. Il n'y avait aucune volonté de critique acerbe ou de casser du sucre sur le dos du jeune homme mais je voulais concilier à la fois mon impression et le fait que je m'adressai à la famille. Le jeune homme avait bien fait son travail et s'était suffisamment distingué à mes yeux pour que je me rappelle de lui. Toutefois, s'il n'avait rien fait de probant, famille noble ou non, je ne me serai pas non plus gênée pour le dire à la jeune femme mais à ce moment là, le principal concerné aurait déjà été au courant. Je stoppai notre marche devant la grande baie vitrée la plus proche des portes menant au balcon.

Je suis contente de savoir qu'un membre de votre famille fasse partie des nôtres. La guerre, damoiselle Vanes, est une affaire sérieuse qui est notre affaire à tous, civils comme militaires. Elle ne fait aucune distinction de race, de rang social ou de genre et frappe en n'ayant cure de nos différences. L'armée est à cette image, en écho à votre discours de tout à l'heure et votre frère y prend sa part tout comme moi.

Bien droite et les mains toujours le dos comme si j'étais en posture de "repos" après un garde-à-vous, je ne poursuivis pas la conversation en laissant planer un silence que je laissai à Pandora Vanes le soin de briser. Je lui fis un signe de tête affirmatif lorsqu'elle remarqua la présence de Daisi et d'Edlyn. Ma cadette discutait avec un groupe de jeunes femmes avant de croiser le regard de mon interlocutrice. Daisi la salua alors de loin tandis qu'Edlyn absorbée dans son observation et son croquis, faillit rater le salut de la jeune Vanes et lui fit un signe amical de la main.

Je suivis peu après le regard de la blonde pour voir un spectacle plutôt navrant à mes yeux. Ils étaient comme deux loups à rôder autour... de l'Argyréenne. Ainsi donc cette coquine était là... Et était l'objet de convoitise de deux hommes dont l'un des deux me disait au moins quelque chose ou du moins que j'étais certain d'avoir déjà vu par le passé. Dire que j'aurai pu être l'un de ces deux là... Je n'étais finalement pas si mal ici... Je chassai cette vue de mon esprit et renvoya un regard sévère envers l'hilarité apparente de Vanes. Celle ci comprit qu'il ne valait mieux pas les regarder davantage. En ce qui me concernait, j'étais passée à autre chose, cela m'irritait de voir ça. Fort heureusement, Vanes nous amena ailleurs. Ce fut d'ailleurs cet instant que choisit Othello, son très cher cavalier et... le jeune homme de tout à l'heure pour faire partie de la conversation. Mon visage se ferma d'ailleurs quelque peu à l'évocation de la maladie qui sévissaient sur nos terres...

La situation est sous contrôle en Méphrit, damoiselle Vanes et ce, depuis les premiers signes manifestes d'épidémie. Ne vous méprenez pas, nous déplorons nous aussi des morts et des malades. Je tiens à saluer la résilience et la discipline des habitants de mes terres qui ont permis de prendre des mesures rapides et fortes afin d'endiguer le plus possible la maladie. L'armée a instauré des zones de quarantaine ainsi qu'un couvre-feu pour protéger les gens. Nos médecins militaires se sont mis au chevet de nos malades et se sont joints aux efforts pour trouver un remède. Nous ne pouvons sauver tout le monde et déplorons des morts comme tout le monde mais je pense que nous sommes ceux qui ont le mieux affronté l'épidémie. Ailleurs en Eridania, j'exhorte le roi à prendre des mesures similaires pour contrer cette maladie. Soyez assurée du soutien inconditionnel de l'armée envers les habitants de ce pays. Nous avons vaincu un ennemi surnaturel pendant la dernière campagne, nous pouvons aider à combattre une maladie.

Le ton était sérieux et un brin solennel mais non moins déterminé. Tout était savamment dosé par des années d'expérience et de relation entre militaires et civils pour les rassurer et ne pas leur faire penser à des problématiques plus techniques ou dramatiques. Le roi n'y faisait pas exception, il me laissait gérer les affaires militaires du pays et je lui rendais suffisamment de comptes pour lui exposer mon rapport de manière à le conforter et à lui permettre de se concentrer sur la politique, l'économie ou encore la société du royaume dans son ensemble. Les civils voulaient avoir la certitude qu'ils pourraient penser à demain, les militaires devaient faire en sorte qu'il y ait un demain. Mon discours devait notamment avoir une résonance particulière pour Lehoia, elle qui avait prise part à la campagne à son échelle et qui était là lorsqu'il me fallait justifier auprès de la noblesse locale l'augmentation massive de la présence militaire au sein du duché.

Alors que tout le monde réagissait, je me sentis soudainement touchée sur le côté par quelqu'un. Je tournai le regard pour me rendre compte... que l'Argyréenne venait de passer tout près de moi non sans échanger un regard avec elle. Je ne me mis pas à pester auprès d'elle mais j'étais assez irritée de savoir qu'elle s'était permise de venir auprès de moi... avec en plus son cavalier. Les deux furent accueillis par un silence dédaigneux de ma part. Heureusement, le moment dura une fraction de seconde et je laissai aussi bien l'étrangère disparaître à nouveau parmi la foule sans plus lui prêter attention. Je revins dans la conversation au moment où Lehoia présenta ses hommages à Vanes fille. Comme attendu, la haute-prêtresse ne tarit pas d'éloges à nos égards. Certes il était de bon ton de le faire car elle était l'hôte de la soirée mais je trouvais que Lehoia avait toujours ce sens de la formule qui faisait ressentir à son interlocuteur qu'il était important à ses yeux. Elle avait une éloquence bien nobliarde à mes oreilles... Mais c'était une femme que je respectais et que j'appréciais, je lui devais encore une fois la vie et je trouvai que le petit couple qu'elle formait avec Walter était agréable à regarder.

En vous remerciant Lehoia.

Déclarai-je sobrement en remerciement au dernier compliment reçu. En revanche, lorsque le jeune homme à ma gauche -dont j'ignorai le nom ?- se mit à parler, je ressentis comme un changement d'ambiance, comme si... un malaise venait de s'installer. Qu'espérait-il en étant tranchant dans sa déclaration envers Lehoia ? Était-elle seulement pertinente ? On faisait aussi dans la démagogie... Tout le monde savait bien ici que les beaux discours ne suffiraient pas, surtout en période de maladie et qu'il fallait agir, ce que nous faisions déjà, je n'avais personnellement pas attendu qu'un jeune nobliard sorti de je ne savais où vienne me faire des raisonnements dont lui seul avait le secret. Je n'intervins pas encore mais la suite me sidéra une fois de plus. Il avait en plus l'arrogance de croire que j'avais besoin de son aide ? Mais d'où il venait celui là... Pour qui se prenait-il ? Et puis une correspondance privée entre lui et Pandora Vanes ne me regardait pas, je n'avais pas d'autre intérêt que... politique dans ma relation avec les Vanes mais visiblement, ce condescendant nobliard n'avait pas peur de parler de ses secrets.

Je vous remercie, cher monsieur, de souligner une évidence telle que nous l'avons tous raté, nous n'aurions sûrement pas pu nous en apercevoir si vous ne nous aviez rien dit. Il est bien entendu de bon ton de juger que le discours de la duchesse Lehoia ainsi que celui de la fille du duc de Vanes ne sont que des paroles en l'air, bien sûr. La population et les malades de ce pays vous remercient pour votre clairvoyance.

Une réponse acerbe et emplie de sarcasme et d'ironie accueillit les mots de ce jeune homme qui n'avait finalement l'air à mes yeux que d'un jeune coq désireux de vouloir impressionner ces damoiselles avec son discours prononcé d'un ton grave et de ce soupçon de dédain. Nous savions que la situation était problématique mais nous n'avions pas attendu de dire de beaux discours pour agir.

Je vous remercie également pour votre sollicitude mais nous n'avons pas attendu une quelconque proposition d'aide pour agir et faire notre possible pour aider notre population, nous aurions sinon beaucoup plus de malades et de morts à déplorer. Comme vous le dites si bien, les discours et les déclarations sont à proscrire au profit de l'action. C'est ce que nous avons fait en Méphrit depuis longtemps.

J'étais désormais un peu moins ironique et plus sérieuse et dure dans mes propos pour remettre ce jeune homme à sa place. Je ne savais pas d'où il venait mais je n'en avais que faire. Il devait comprendre que ce n'était pas à lui de tenir ce genre de discours, surtout en présence de l'hôte, c'était d'une impolitesse rare, même moi qui ne recherchait pas la compagnie d'autres nobliards dans mon quotidien et qui a longtemps méprisé l'éducation noble que j'avais reçue plus jeune ne me permettait de telles choses. Peut-être possédait-il un quelconque savoir, peut-être travaillait-il vraiment à un remède ou aidait des malades comme Lehoia mais contrairement à elle, cet homme ne faisait valoir que son point de vue à lui et se moquait bien des autres. Si je regardai les autres avec une attention neutre quoique plus cordiale et amicale envers Lehoia ou encore Walter, ce jeune homme s'attirait déjà un regard plus noir de ma part. Que je détestai la fierté mal placée...

L'heure tournait, je n'avais pas encore croisé mes sœurs mais il nous fallait sûrement bientôt y aller. La nuit était bien avancée et j'avais encore beaucoup à faire dans les prochains jours. Je restai à nouveau par politesse mais je n'allais bientôt pas tarder à prendre congé. Certains ne s'en étaient d'ailleurs pas privé...

15 Mirios, Saison Enkilil, 1306 Ère Obscure
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MessageSujet: Re: Le Bal de la Rose - Palais ducal   Le Bal de la Rose - Palais ducal - Page 3 Icon_minitimeMar 6 Avr - 11:48



Le coeur de Vanes battait à l'allure festive des pas de danses nocturnes. Une lanterne dans l'obscurité, rejointe par des centaines similaires, qui dansaient là, comme oubliée des affres du monde. L'humeur était à la légèreté, le Valédor coulait à flot et les fines bulles qui pétillaient sur les palais des convives ne se tariraient pas avant plusieurs heures. Les visages se dévoilaient, les sourires surprise ou convenus se répandaient à travers l'assemblée. Pandora était quant à elle bien heureuse d'avoir à son côté la haute stature et le charisme imposant de la générale, elle éloignait indubitablement les invités même les plus téméraires qui auraient tentés de réclamer une danse ou une conversation teintée d'alcool à la petite princesse qui d'habitude, se chargeait de disparaitre avant que l'alcool ne fasse ses effets.

Pandora n'avait jamais vraiment conversé avec la duchesse de Méphrit, cette dernière n'étant que peu présente aux soirées mondaines, l'occasion ne s'était pour ainsi dire jamais présentée. Elle découvrait la verbe piquante d'une dame qui avait dans ses mots autant que dans sa posture, des habitudes martiales. Elle n'usait que de peu de sous-entendu pour déclarer son désamour des mondanités et ne se forcerait certainement pas à une éloge de l'hériter du duché. Elle retrouvait là un peu de la clarté et de la transparence de ses conversations avec le comte de Béon mais, là où l'ancien chevalier errant avait été encore naïf des règles de la haute société, la duchesse ne commettait aucun impair. Face aux hautes baies vitrées et au ciel nocturne illuminé des espoirs et voeux des heldaris, la générale parlait de son armée avec une fierté qui toucha la jeune Vanes. Pandora contemplait la duchesse de Méphrit alors qu'elle tendait un pont entre sa vision de l'armée, telle qu'elle l'avait voulu et construite, et le discours de la jeune femme. Ne faire aucune distinction, ni de race, ni de rang social, si c'était là une réalité dans l'armée éridanienne, Pandora aurait sans doute aimé rejoindre ses rangs. La petite princesse se prit à sourire en s'imaginant dans l'uniforme d'une recrue comme elle s'était imaginé Eryllis quelques minutes plus tôt. Sans doute, ferait-elle une aussi mauvaise eryllis qu'elle ferait une piètre soldate.

- Je suis heureuse que mon frère vous apporte satisfaction dans ses fonctions, je suis certaine qu'il a beaucoup appris à votre contact. J'espère pouvoir entretenir de bonnes relations avec l'armée, bien que simple civile, je sais l'importance d'une telle organisation dans le maintiens de la paix.

Le visage de la générale se ferma alors que la maladie revenait ternir leurs lèvres de mots sérieux. Elle affirmait pourtant que la situation était sous contrôle dans son duché, se félicitant de la résilience des habitants de son duché et des règles strictes misent en place par l'armée. Pandora était surprise, elle n'avait pas connaissance de toutes ces mesures et c'était bien dommage, un échange sur leurs différentes techniques auraient peut-être été bénéfique. De la même manière, entendre que les médecins de l'armée éridanienne étaient intervenus en Méphrit spécifiquement sans qu'il n'ait jamais été question de les déployer ici oui ailleurs en Eridania à sa connaissance, laissait la jeune fille bien moins enthousiaste que pendant le discours de la générale sur la neutralité de l'armée. L'armée était intervenue en Méphrit parce que la duchesse de Méphrit était aussi générale, cette conclusion sans doute hâtive était dérangeante et ne ferait qu'alimenter la méfiance des hautes maisons envers l'armée. La générale affirmait d'ailleurs qu'elle exhortait le roi à étendre les mesures prises dans son duché au-delà de ses frontières. Cela aurait du rassurer Pandora mais, imaginer que l'armée décide d'instaurer des mesures à l'ensemble du pays, l'effrayait. L'armée était-elle sensée prendre ce genre de décisions ? Instaurer des zones de quarantaine, un couvre-feu, imposer des règles aux habitants civils, surpasser le pouvoir décisionnel des Ducs et Comtes, était-ce vraiment une bonne chose ?

Ces questionnements resteraient en suspend alors que s'approchait le comte de Béon et sa cavalière. La dame enveloppée de tulles rouges était d'une beauté peu commune, touchée par la grâce de Kesha sa silhouette était le paisible reflet que l'on pouvait se faire de la déesse. Baignée par la pâle lueur de la divinité, sa peau de nacre contrastait avec le rouge vif de sa tenue, donnant à ses lèvres carmins une sensualité qui tranchait avec l'angélisme de son visage. Il ne pouvait échapper à Pandora que la jeune femme n'était pas une terrane, les écailles qui parcouraient ça et là sa peau auraient pu passer pour des artifices mais ce n'était pas le cas de ses oreilles membraneuses. Une yorka d'une grande beauté qui tenait du bout des doigts, un masque lui aussi tout en contraste que reconnu immédiatement Pandora. La duchesse de Niveria et haute prêtresse de Kesha lui présentait ses hommages en s'inclinant et la jeune Vanes se sentit inconsciemment s'incliner à son tour. Elle ne se sentait pas digne des louanges de la représentante de Kesha, comme si elle se trouvait devant Kesha elle-même, elle peina à se redresser et à contempler à nouveau son visage bienveillant. Pieuse Pandora l'était et la place de Kesha dans son éducation avait été prééminente. Elle avait entendu parlé de la haute prêtresse et de la duchesse, surtout par les discours d'hommes charmés qui avaient entrevus la dame, mais aussi par des voies plus neutres qui avaient elles vantés la mansuétude de la prêtresse avant son rang ou sa complexion. Pandora avait rêvé la rencontrer mais se trouvait bien cois alors que son voeux était exaucé. Un silence qui se briserait en éclats tranchants.


Le coeur de Vanes battait à l'allure festive des pas de danses nocturnes. Ce n'était sans doute pas grand chose à hauteur du pays, moins encore dans l'immensité d'un monde encore à explorer, à peine une étincelle dans une nuit submergée par l'ombre d'une maladie terrifiante. Une étoile solitaire qui pourrait bien paraitre illusoire ou artificielle aux regards pragmatiques de ceux qui ne voient pas au travers des voiles de la mondanité. Pour eux, ce n'était qu'un bal de plus, un bal de trop peut-être, où se pavanaient de fausses élites, pendant que le monde au dehors se calcinait en brasiers infernaux. C'est ce regard sans doute, que posa le haut prêtre de Delil sur le théâtre dont il était pourtant acteur, jugeant comme une piètre prestation le discours de la princesse rose qui usaient de beaux mots en ignorant les véritables maux.

L'homme était acerbe tout en buvant une mixture peu ragoutante devant son auditoire médusé. Il parlait tout aussi ouvertement de la correspondance de la jeune Vanes, une unique lettre qui était restée sans réponse. Un peu désemparée, la jeune Vanes mit quelques secondes à reprendre pied mais sa réponse fut devancée par la générale. La duchesse de Méphrit usait d'un ton tout aussi acerbe mais avait avec elle toute la puissance de mots sarcastiques et l'assurance d'une générale et duchesse pour surplomber son adversaire. Elle n'avait aucun mal à reprendre le jeune homme sur ses propres mots et sur la maladresse d'un tel discours. Piquée dans sa fierté, elle renvoya d'un revers de la main la proposition d'aide du haut prêtre qui rappelait l'ingérence dont il avait voulu faire preuve à son premier passage à Vanes. Pandora avait déjà vu à l'oeuvre la maladresse du haut prêtre et reconnaissait là une situation similaire à celle qui l'avait conduis à se présenter devant sa mère la duchesse et lui avait finalement valu une expulsion.

Pandora se trouva à nouveau dans le rôle bien précaire de diplomate entre deux fortes têtes.

- Vous avez tout deux raisons, commença-t-elle, unissant les deux adversaires, les mots sont creux si ils sont vides d'action. Le haut prêtre de Délil ne saurait évidemment resté en retrait face à la maladie,  ainsi elle présentait l'homme à la duchesse de Méphrit, rattrapant la première impolitesse de ce-dernier qui ne s'était pas présenté, et il sera heureux de voir qu'il est loin d'être seul dans l'action. Comme vous l'a signifier madame la duchesse Raikes, elle a dors et déjà pris des mesures actives pour les habitants de son duché et, en tant que générale de l'armée de notre pays, joint aussi les efforts des médecins militaires à la découverte d'un remède.

La magnanime rose laissa le temps aux deux adversaires de prendre note de ces mots et de, peut-être, déceler sa tentative d'apaisement. Ils n'étaient pas ennemis et gagneraient même à être alliés, au-delà de la maladresse des mots, leurs intentions étaient identiques, combattre au mieux la maladie pour le bien du peuple. La frèle silhouette de Pandora s'imposait sans prétention entre la main armée d'Eridania et l'élu de Délil, entre les Hommes et les Dieux, la rose paraissait bien fragile. Un sourire conciliant aux lèvres la jeune fille qui venait d'entrer dans l'âge adulte se tourna vers la haute prêtresse de Kesha, ravalant toute la ferveur qui écrasait sa prétention à la regarder dans les yeux, elle cherchait en l'élue de la déesse de la médecine la voix de la raison.

- Il me semble que vous travailliez de concert à l'élaboration d'un calmant et à terme, à celle d'un remède ?

Laissant à la dame le soin de répondre et de capter l'attention de ses interlocuteurs, la jeune Vanes se tourna légèrement vers le haut prêtre de Delil, inclinant simplement la tête à son attention, acceptant de le voir le lendemain. Enfin, si il ne faisait pas davantage d'impairs auprès de la générale ou d'autres convives ou il risquerait de se retrouver à nouveau sur les routes avant que la nuit ne soit fini. La voix de Delil avait les mots pour les plantes mais elle peinait à trouver les bons pour s'adresser aux Hommes, sans doute était-ce son fardeau.

Tournant à nouveau toute son attention vers ses autres interlocuteurs, Pandora ne put s'empêcher de contempler à nouveau la duchesse de Niveria. Elle semblait entourée de douceur, une aura réconfortante irradiait de l'ovale de son visage, comme habitée d'une grâce surnaturelle ses gestes hypnotisaient son auditoire. Il était évidemment impossible de dire si il s'agissait du touché de la déesse ou du charisme tout naturel de la Yorka. Pandora se demanda soudain si elle pourrait lui ressembler, si elle entrait dans les ordres, devenait prêtresse de Kesha, peut-être même prêtresse de Cimmeria.. A nouveau, la jeune fille s'imagina, dans la robe de cérémonie, mains jointes dans la douce lumière de Kesha. Sans doute, ferait-elle une meilleure prêtresse qu'elle n'aurait fait une soldate ou érillys, l'habit pieux lui correspondrait bien mieux. Auprès des Dieux elle pourrait se cacher de ce destin qu'elle ne choisissait pas, devenir dévote dévouée corps et âme. Dans le dos de la haute prêtresse de Kesha, par les baies vitrées, les prunelles roses pouvaient toujours voir les centaines de lanternes s'élever haut dans le ciel.


Le coeur de Vanes battait à l'allure festive des pas de danses nocturnes. Le coeur de son enfant devenue adulte battait la même mesure. Un rythme constant, inéluctable, beau comme terrifiant puisque destiné un jour à s'arrêter. Un coeur battant, à l'unisson de milliers d'autres. Pandora avait vu bien des modèles de femmes ce soir, toutes belles, toutes puissantes. Différentes voies s'ouvraient devant ses pieds chaussés de souliers de verre et si son imagination avait déjà couru sur ses chemins pavés de fantasmes, ses pas l'avaient toujours ramenés ici. Dans cette salle de bal, sous les lumières de mille espoirs, dans cette cage dorée où elle rêvait d'être une autre. Son esprit s'enfuyait loin du destin que d'autres dessinaient pour elle, ses ailes loin des soleils, pourtant, son corps restait là et sa détermination intacte. Elle ne serait pas une autre.


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