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 [Terminer] Le calme après la tempète

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MessageSujet: Re: [Terminer] Le calme après la tempète   [Terminer] Le calme après la tempète - Page 2 Icon_minitimeJeu 13 Juil - 14:16


Comme elle l’avait anticipé, Duscisio avait une mine sombre, triste, sa peau particulièrement pâle semblant vide de lumière. Il ne sembla pas réagir à son approche, resta de marbre là où il se trouvait, l’œil pensif, l’esprit sûrement ailleurs. Il n’avait vraiment pas l’air bien, et même Othello, dont l’empathie était loin d’être son fort, pouvait le sentir de son coin de la pièce, tacite et silencieuse. Avant même qu’il ne lui adresse la parole, elle avait déjà deviné le moindre de ses mots, et cilla, reconnaissant que le débat s’achèverait bien avant de commencer. Il n’y aurait pas grand-chose à dire, au fond : la chose était déjà discutée depuis longtemps, trop longtemps pour dire non. Et puis, elle le connaissait bien maintenant : l’herboriste ne pourrait jamais revenir sur une de ses décisions, son honneur et son respect pour ceux qu’il voulait aider le lui interdirait.

Quand finalement il évoqua les faits, elle acquiesça en silence. Penaude, elle chercha son regard, essayant de toiser son état, mais il ne releva jamais les yeux de l’épée qu’il tenait fermement. Aux méandres de sa voix, elle devina néanmoins un regret, une profonde mélancolie, sinon une profonde tristesse. Mais face à ce pénible spectacle, la sirène se découvrit inerte, incapable de trouver les mots justes, les gestes pour apaiser son ami, et se retrouva défaite à son tour, laissant tomber ses bras sur le côté.
Il n’y avait rien qu’elle puisse faire pour ralentir la machine, ce cheval qui était déjà parti loin devant, au galop. Tirer sur la bride ne le ferait pas ralentir, plus rien ne le pouvait. Duscisio allait partir le lendemain, c’était un fait qu’elle ne pouvait que digérer. « Et vos patients ? » Voulut-elle dire. Mais elle savait bien qu’ils devraient faire sans lui, qu’il n’y avait d’autres choix.

Cependant, et avant qu’il ne parle de nouveau, il y eut quelque chose qui passa dans sa prunelle et qu’elle ne put tout à fait identifier. Une vague, une lame de fond, une déferlante invisible et destructrice qui balaya un temps la tristesse pour laisser sur son passage des doutes, des regrets. Quelque chose d’indicible mais d’existant, des scrupules connus par Duscisio seul. Il y avait quelque chose qu’il ne lui disait pas, quelque chose qu’il gardait jalousement pour lui – de peur de la blesser ? Un secret trop sombre pour être avouable ? Othello dansait autour de ce nuage de vapeur sans pouvoir en dessiner ne serait-ce que les contours. Mais la vague emporta avec elle l’écume des sentiments, et ses traits murent de nouveau pour lui opposer une mine triste et déconfite.

La sirène ne fut pas surprise par son vœu. Elle avait d’ors et déjà la clef du lieu, ses marques, ses habitudes, connaissait déjà l’emplacement des petites choses dans les placards et appartement, de chaque grincement sur le plancher, de chaque murmure du vent dans les combles. Il l’avait choisi pour être la gardienne de sa demeure, et elle accomplirait sa tâche, sans savoir si elle le faisait avec honneur ou l’amère impression de veiller une coquille dépossédée de son essence. Et, sans grande surprise, il lui laissa libre accès à tout le savoir, les possibilités qu’offrait le lieu pour une artisante comme elle. Le jour où elle pourrait lui rendre la pareille, elle se promit de le couvrir de cadeaux, de lui offrir le savoir d’une vie. Mais l’heure n’était pas aux rêves, une gravité lourde et irrespirable, suffocante, empestait l’air qu’ils respiraient, les faisait s’étouffer de non-dits, de secrets. Il était si épais que sa poitrine lui faisait mal, que dans la cage de ses côtes, ses poumons se tordaient douloureusement, comme si les petites poches de chair allaient exploser.
Et pourtant, elle restait figée, incapable de dire quoique ce soit, se sentant piégée dans des filets impalpables contre lesquels elle ne pouvait pas lutter. L’herboriste était comme un être inatteignable, contraint par un pacte que l’on ne pouvait pas défaire.

Silencieusement, elle le vit poser ses affaires, lui indiquer la cuisine où l’attendait un repas, avant de repartir droit vers la salle de bain avec son eau chaude, sûrement pour prendre un bain. Mais quelque chose clochait, un morceau de la peinture n’était pas achevé. Cela faisait longtemps qu’ils se connaissaient, suffisamment pour qu’Othello reconnaisse quand l’herboriste lui offrait un pieux mensonge pour ne pas l’inquiéter, ce qui en réalité ne faisait que l’inverse. Sentant une force flamboyante naître en elle, elle se sentit naître le besoin de le suivre et de lui demander des explications, mais à la place, elle se ravisa, se contentant de le regarder disparaître dans les couloirs. Il avait besoin d’être seul, et le mieux qu’elle puisse faire était de lui offrir ces quelques instants avec lui-même, pour qu’il puisse se reposer un peu. Docile, elle alla dans la cuisine, silencieusement, seulement suivie par sa cape capillaire qui flottait, éthérée, derrière elle, comme un voile spectrale et lunaire.

En retrouvant une assiette soigneusement posée sur la table, elle reconnue bien là la bienveillance de l’herboriste. Il avait trouvé le temps de lui offrir un bon repas, même dans un jour comme celui-ci. Brusquement, comme si elle était prise de méfiance, ses yeux balayèrent la pièce, doucement, à la recherche du détail qui validerait sa douloureuse prémonition. Aucune trace d’une assiette pour lui, d’un couvert usé, ne serait-ce que d’un plus grand plat... Il n’avait rien dû manger.
L’air devenait si irrespirable qu’elle se demandait comment elle pouvait encore respirer. Duscisio devait ployer sous le poids de ses sentiments, et se laisser aller à la peur, sentiment contre lequel la sirène s’insurgeait, et refusait de lui abandonner son ami. Il pouvait tout à fait ce battre, revenir indemne de ce voyage, ce n’étaient que quelque mois à passer, peut-être difficiles, mais supportables.

Avant toute chose, elle souhaita faire honneur aux efforts de l’albinos, et mangea un peu du plat qu’il lui avait préparé sans grande conviction, mais en faisant attention d’en savourer le maximum. Mais son esprit était ailleurs. Un fois qu’elle eut atteint la moitié, elle repoussa l’assiette, et prit sur elle de préparer une large théière dont elle sélectionna tout particulièrement infusion : de la camomille, de la passiflore, et quelques morceaux d’écorces d’aubépine. Parfait pour apaiser les tensions et contenir les inquiétudes d’un voyage à venir. Prenant son temps pour bien faire, elle mit sur un plateau deux tasses ainsi que le contenant de son thé, et patienta, finissant au passage son assiette. Si il s’était ainsi retranché, c’est qu’il devait avoir besoin de solitude, de prendre ce temps pour lui, pour se reposer. Elle se devait de le lui accorder, au moins jusqu’à ce que...
Estimant enfin que les secondes s’étaient assez égrainées, elle se mit en marche, chassant d’un revers de main des scrupules entêtants. Prenant son plateau entre ses mains, la sirène ondula doucement jusqu’à la salle de bain, un spectre iridescent, semblant glisser sur du verre. Arriver à hauteur de la porte, elle se tu un instant, soupira. Et finalement, se lança :

« - Duscisio ?... » Cherchant ou non une réponse, elle poursuivit. « J’ai fait du thé, nous pouvons le boire ensembles si vous le souhaitez. » Même si elle ne le dit pas oralement, elle aurait été heureuse qu’ils profitent de cette dernière soirée pour passer un peu de temps ensembles, et pourquoi pas discuter de son périple à venir.
Comme si son cœur sauta brusquement un battement, ses lèvres semblèrent se figer, se serrer, se réfugier dans un mutisme douloureux. L’ombre d’un instant, elle songea à l’orage qu’elle avait vu dans son regard... Il fallait qu’elle sache.


« -Je n’essayerai pas de vous retenir, mais je sens qu’il y a quelque chose que vous ne me dites pas. Il y a-t-il quelque chose que vous me cachez sur ce voyage ? » Si elle avait pu, elle serait rentrée, mais la décence et la pudeur la retenait par le bras.  Si il s’était retranché ainsi, ce n’était pas pour que la première furie ne vienne le déranger pendant son bain, et surtout pas dans un moment pareille.
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MessageSujet: Re: [Terminer] Le calme après la tempète   [Terminer] Le calme après la tempète - Page 2 Icon_minitimeMar 18 Juil - 9:12

Bercer dans une illusion de fin imminente, la salle de bain semblait à se baigner d'une voile sombre qui recouvrait les murs et les meubles pour ne laisser qu'un néant aussi ténébreux que son esprit.
Ses yeux toujours tourné vers ses poignets, de sinistres pensées l'envahirent. Tel était sa destination finale, le néant était la plus belle représentation du but de ce voyage qui le guette déjà à l'annonce de son départ.
Ses visions et ses cauchemars font partie d'un quotidien qu'il avait oublié en présence de la sirène, car elle lui apportait le réconfort et la présence dont il avait besoin, sauf aujourd'hui.
Comment allait-il pouvoir supporter de se séparer de cette maison, de cette vie, de cette femme aussi soudainement ? Ne se berçant pas d'illusion, il sait parfaitement ce qu'il en résulte de jouer avec les dieux.

Ouvrant la main donc il observait le poignet, un petit nuage de poussière noire, invisible avec le fond de sa vision, tournait autour de ses doigts. Même s'il ne possédait pas son épée à ses côtés, celle-ci vint lentement apparaître dans sa main. Une taille réduite de son épée, sous forme d'un petit couteau à lancer tenant dans la paume.
Que pouvait-il en fait ? L'observer simplement ? L'utiliser ?
Sûrement pas.
La pensée contradictoire de vouloir mourir plutôt que de se séparer d'elle était une absurdité.
S'il en venait à y mettre fin, ça serait une propre contradiction avec ses propres buts et principes : Rester en vie, pour en sauver des centaines d'autres.

L'observer, cette épée qu'il connaissait par cœur dans ses moindres détails. Ce qui lui permet aux fils du temps de la reproduire sans l'avoir en sa possession.
Quel étrange magie.
Aussi longtemps qu'il s'en souvienne, il a toujours su l'utiliser. Mais il maudissait indirectement cette épée. Une arme crée pour semer la mort dont il s'en servait pour se protéger de celle-ci. À l'instant, il y avait pas réellement d'autres solutions, il devait tirer tout ceci au clair afin de pouvoir avancer, mais ses prédictions même sont contre lui à cause de la dangerosité de son acte.

Dans ce monde, il y avait rien qui puisse le sauver, jusqu'à qu'il l'entende, elle.
La seule personne qui contait vraiment pour lui pour toutes les choses indirects qu'elle lui fournissait. De la compassion, une présence, un visage radieux, une aide précieuse.
Gardant le silence, elle proposa un thé, mais il ne répondit toujours pas.

Sa longue hésitation vint à venir ce qu'elle pensait réellement. Elle avait senti que quelque chose n'avait pas été dit. Toujours dans son bain, il cherchais une formule. N'importe quoi pour éviter de la faire entrer ou réagir violemment.
Le voyage consistait à traverser le condamnant vers l'ouest, puis vers le sud, quitter la personne qu'il accompagne après avoir trouvé un artefact et se diriger vers le temple de Kron pour y affronter ce prêtre sadique et ses mots tortueux. Après ceci, il y avait plus aucun projet. Celui du retour était compromis. C'est ce qui le rendait si sombre. Quelle était la meilleure formule ? Quelle était la meilleure phrase à utiliser ?
Immobile à se torturer une fois de plus l'esprit pour trouver les mots juste, la vérité semblait la seule chose à révéler.

Je...

Laissant glisser la lame sur sa peau sans aggraver la coupure son regard vide continuait d'observer les perles écarlates couler à petite goûte dans son bain, avant d'immerger complètement sa main et laissant couler la minuscule épée dans l'eau avant qu'elle ne disparaisse. Détournant ses yeux de la porte comme si elle regardait au travers.

Je ne reviendrai pas vivant de ce voyage.


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MessageSujet: Re: [Terminer] Le calme après la tempète   [Terminer] Le calme après la tempète - Page 2 Icon_minitimeDim 6 Aoû - 15:34

Avec son plateau en main, debout dans ce couloir comme une colonne, une falaise séculaire, Othello restait comme figée, patiente, attentive aux moindres bruits. Elle avait eu beau proposer un chemin, un passage, seul un silence tenace lui répondait.
Peut-être s’était-il endormi ? Ou alors, il était résolu à ne pas lui répondre. Dans les deux cas, mieux valait ne pas insister. Serrant un peu plus le morceau de bois entre ses doigts, elle se décida enfin à partir après de longues minutes sans réponse, quand la voix de Duscisio finit par lui parvenir, tamisée, faible, recouverte de l’amertume de la distance et la couverture d’une porte close.


« ... Comment-ça ? » Répondit-elle faiblement, peu sûre de ce qu’elle venait d’entendre. Peut-être délirait-il ? Cette réponse était loin de ce qu’elle s’attendait à entendre, et elle fut prise d’une sourde peur.

D’instinct, ses yeux descendirent vers la pierre sur son doigt, mais celle-ci restait claire et pâle. Alors, qu’est-ce que l’herboriste voulait bien dire par ces paroles mystérieuses ? Son ventre se serra douloureusement, et, d’un geste, elle souleva d’une main le plateau pour avancer l’autre vers la poignée de la porte, bien qu’elle s’arrêta d’elle à quelques centimètres. Pourtant son voyage n’annonçait rien de dangereux... Il y avait bien quelque chose qu’il ne lui avait pas dit, et qu’il s’obstinait à taire. En cela, elle ne lui en voulait pas le moins du monde. Tout le monde avait droit à ses secrets, à son jardin. Mais son attitude avait tout d’étrange, et avait de quoi inquiéter la jeune femme plus qu’elle ne le montrerait jamais.


« Expliquez-vous, dites-moi ce qu’il se passe. » Le somma-t-elle derrière la porte fermée. Elle ne pouvait se résoudre à faire irruption dans la salle de bain sans le consentement de son hôte. « Vous n’allez pas mourir, j’en suis certaine, alors expliquez-moi comment vous pouvez dire une chose pareille ! »

Même si elle semblait stoïque, absente, noyée sous ses cheveux blancs qui l’entouraient comme une cape, les bras d’un ange invisible, sa voix trahissait sa peur. Elle sonnait tremblante, faible, et l’inquiétude lui faisait perdre patience. Mise dans un espace dont elle ne saisissait ni les contours ni les enjeux, être poussée à absorber indice après indice sans pouvoir deviner le tableau dans son ensemble était insupportable. Elle avait remarqué cela, parfois, dans l’attitude de ses interlocuteurs. Ce besoin de taire la vérité, de la cacher en partie pour ne pas lui faire de mal, pour éviter qu’elle ne souffre. Mais c’était parfois plus violent que ce qu’il voulait cacher : elle détestait cette attitude. Comme si, étant une femme, étant une yorka, ou n’importe quelle autre raison insensée, qu’en savait-elle, elle était incapable de prendre la vérité pour ce qu’elle était : un fait dont elle ne pouvait rien. Comme si elle était trop faible pour l’accepter.

Ses petites mains fragiles se crispèrent sur son plateau. Quand elle s’aperçut qu’elle avait haussé le ton bien malgré elle, elle s’en voulut immédiatement, mais ne chercha pas tout de suite à s’excuser : il y avait dans cette maison un brouillard épais et opaque, un poison qui s’immisçait dans l’air qu’ils respiraient, pour descendre, épaisse fumée, comme des cascades dans leurs poumons. Ca devenait insupportable. Othello n’était plus sûr de rien, de ce qui allait se passer, ce qui motivait le jeune homme, ce qui la motivait à l’interrogeait ainsi, à le déranger. Mieux valait peut-être le laisser en paix, jusqu’à ce qu’il vienne de lui-même lui apporter des explications.


« Je... Je suis désolée de m’être emportée. Je vais vous laisser tranquille, retrouvez-moi si vous le désirez, je vais rester un peu au salon. »

Récupérant le plateau de ses deux mains, elle prit sur elle de tourner les talons, de retourner sur ses pas pour remonter le couloir obscur. Elle savait qu’elle n’aurait pas dû se jeter à sa gorge, lui demander des explications comme elle l’avait fait, elle n’était ni à sa place, ni en droit de le lui demander. Seulement, la situation lui pesait plus qu’elle ne voulait l’admettre, la rongeait... Et sa soif d savoir la vérité commençait à noircir son cœur. Il fallait qu’elle se calme elle-même, qu’elle laisse à Duscisio le droit de se taire, et de parler si il le désirait.
Arrivant au petit salon, elle finit par poser le plateau sur une petit table basse, et elle se remplit une des deux tasses. Quelque chose lui disait que Duscisio finirait par la rejoindre – même si ce n’était qu’une idiote intuition, et qu’au fond, elle avait peut-être tout faux. Elle s’assit sur un fauteuil, massa un temps ses temps du bout de ses doigts pâles et crispés, inspira tout ce que ses poumons pouvaient d’air... Pour attraper un livre sur le côté, dont elle ne lu même pas le titre, mais qu’elle commença néanmoins. Dans une heure ou deux, elle irait se coucher. Peut-être que l’herboriste viendrait à elle avant cela...
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MessageSujet: Re: [Terminer] Le calme après la tempète   [Terminer] Le calme après la tempète - Page 2 Icon_minitimeMar 8 Aoû - 15:01

Dénuant totalement de répondre à demande de traduction de sa propre réponse, Duscisio resta à nouveau muet. Lui expliquer serait si difficile. Non pas pour trouver les mots, mais pour assurer de donner des explications claires. Si l'envie de lui présenter ses pressentiments s'étaient fait sentir peut-être aurait-il répondu à ses attentes.
Cette certitude faisait énormément de peine à la jeune femme. Cela se ressentait dans sa voix, elle qui était d'habitude si douce vint même à lui hurler dessus.
N'ayant que pour réponse le mouvement de l'eau provoquer par un geste de son bras dont il en regarda la bague qu'il partageait avec elle, avant de poser la même main sur son front d'un air désolé.
S'excusant de s'être emportée, il l'écouta s'éloigner de la porte. Ne pouvant plus rester dans le bain, il se leva lentement de la baignoire en s'appuyant sur le rebord.
Même si le paravent le cachait inutilement, il resta derrière le temps que l'eau sur sa peau ne soit plus qu'un souvenir. Aussi loin qu'il s'en souvienne, prendre un bain était quelques choses qu'il appréciait. Ce soir il en était tout autre. Comme si c'était le dernier de sa vie, il n'en apprécia pas la bienfaisance, ce n'était qu'un volume d'eau dans le seul but de se débarrasser des petites odeurs désagréables autre que celle des plantes qui l'imprégnaient fortement pour le plus fin des nez qui pouvait le percevoir, le sien en occurrence. Bien qu'aujourd'hui sa propre odeur lui était inconnu, il n'en était pas moins que son nez était assez développé pour sentir celle qui manipulait.

Il n'y avait qu'une seule fleur qui avait sa propre odeur, elle habite son corps à présent.
Si cette plante n'était plus le problème posé sur sa supposée mort prochaine, le responsable était bien plus sadique et avait habité ses pensées depuis bien longtemps maintenant. Depuis ce jour, il ne pouvait oublier chaque détail de cette pensée qui le hantait chaque nuit, détails qui s'ajoutaient à fur et à mesure que les nuits passaient.
Hanté dans ses songes, on ne pouvait plus parler de rêves ou de cauchemars, mais de visions. C'est ce qui lui donnait la certitude de son décès durant son voyage.
Cette certitude le poussa à envisager à faire héritage de sa demeure à Othello, car c'est la seule personne en qui il a pleinement confiance, qui saura gérer la boutique comme il l'avait fait jusqu'à aujourd'hui.
Ses recettes, ses connaissances, sa demeure et sa collection de plantes rares étaient entre de bonne main.

L'eau avait disparu de sa peau. S'il n'avait rien emporté pour se changer il se contenta de ce qu'il avait sur lui. Il repensa alors à ses visions en sortant de la salle de bain, passant sans mot jusqu'à sa chambre où il semblait encore dans ses pensées alors qu'il laissait la porte entre ouverte.
Sa mine désespéré le poussa à tourner dos au tableau de ses parents pour leur cacher sa peine. Si seulement ils étaient encore présents. Si seulement il était encore vivant, il saurait quoi lui dire comme il aurait très bien désapprouver ce voyage comme la demoiselle pourrait le penser.
Mais auraient-ils raison de s'opposer à son choix et son destin ?

Comme un automate, il changea ses vêtements sales par une robe qu'il trouvait dans l'immense armoire où était encore mélangée les vêtements de son père et les siens. Faisant la même taille que lui aujourd'hui, il pouvait se permettre de les porter.
Se coiffant soigneusement ses cheveux mi-long argenté, revêtant la robe sur ses épaules, il semblait toujours attristé quand il sortie de la chambre. Une idée en tête pour lui expliquer, il marcha lentement vers le salon par respect envers son hôte.
S'il ressentait de l'amour, si ce n'est qu'une once d'empathie pour elle, il lui devait en effet des explications.

Tout a commencé il y a... plusieurs années. Quelques jours après être revenu du temple de Kron,... Commença-t-il sans attendre que la jeune femme ne le remarque. J'ai commencé à avoir des rêves... des cauchemars. Si au début je n'y accordais aucune importance, à fur et à mesure que le temps passait il devenait plus prenant... Plus précis.

En se retournant, l'ondine verrait en premier lieu son visage incertain. La robe longue qu'il portait était quel que peu féminisé, mais représentait bien son corps de prédilection. Le vert profond pour couleur principale, quelques traits représentant diverses plantes grimpante comme le lierre ornait de ses épaules jusqu'à sa taille. Deux tiges longeait chacune des manches tombante le long de son corps, tandis que le lierre se terminait par quelques entrelacements au niveau de la ceinture. Le bas de la robe avait également quelques ronces et roses en bas.
C'était la première fois qu'il sortait cette robe, qui était normalement réservé pour de grandes occasions, la large ceinture de tissus liée d'un nœud assez grossier à la taille maintenait l'habit afin qu'il ne traîne pas au sol. Il saisit sur le passage son épée qu'il posa sur ses mains levées devant lui.
Ne la regardant pas dans les yeux les premières secondes, il leva son regard en continuant son récit, ses explications qu'elle avait demandées.

Alors que les premiers mots expliquant que son lien avec Talarinio était beaucoup plus profond qu'il ne le pensait, la poussière caractéristique de l'un de ses pouvoirs lié à son épée tournait autour de lui.
D'une manière ou d'une autre, il était persuadé qu'il ne possédait pas cette magie à sa naissance. Ne pouvant le prouver, il continua par la description de ses visions.
Si celle du paysage désolé qu'il décrit était ressemblante à l'environnement des ruines incandescentes, ses mots approfondissaient à celui d'un enfer que l'on lisait dans les contes pour enfant ou les histoires qui traitaient de légendes et des divinités d'Istheria.
Le sol noir, calciné par la chaleur suffocante d'un volcan en perpétuel activité. Les torrents de magma et les cendres qui tombaient du ciel. Le décor était planté.
Ses premières visions concernaient bien entendu le prêtre de Kron qu'ils avaient tous les deux rencontré là-bas pour prendre l'apparence d'un démon ou d'un diable. Explication simplement donné pour cette entité qui n'avait originalement pas de visage.
Dans ses mots, rien ne décrivait le pacte qu'elle avait passé. Aucunement. Quand il décrivait cette première partie il finit par celle d'une vague noire qui fondait sur lui, semblable à celle qui lui tournait autour. Et le cauchemar prenait fin.
Si ses explications arrivaient à leur fin, il résuma.

Les ruines incandescentes, le temple de Kron, les épées et la lance puis Talarinio lui-même... Il s'arrêta un instant, baissant la tête et fermant les yeux dans un sourire sans expression. Enfin Talarinio n'étant que l'autre nom pour désigner le dieu des condamnés.

Si tout était bien compris, il y fallait comprendre que l'épée qu'il possédait dans ses mains étaient l'épée de Kron et qu'il possédait sa magie par la duplication de ses épées.
Voilà ce qu'il croyait aujourd'hui. Voilà pourquoi il devait faire ce voyage. Il désigna indirectement que sa destination finale n'était pas celle prévue avec Elië qu'il allait accompagner, mais bien le temple de Kron. Son but n'étant que de mettre tout ceci au clair, il n'avait pas non plus oublié l'avertissement qui lui avait été prononcé par le prêtre le jour où ils avaient prit possession de la lance.


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MessageSujet: Re: [Terminer] Le calme après la tempète   [Terminer] Le calme après la tempète - Page 2 Icon_minitimeMer 30 Aoû - 17:54


C’est la voix de l’herboriste qui la tira de l’ouvrage, et elle leva alors, avec une lenteur lunaire et le calme d’un chat, ses yeux d’ébène vers lui. La première chose qu’elle remarqua, si ce ne fut les mots lancés dans sa direction qui peinaient à rejoindre son esprit, fut la tenue somptueuse et végétale qu’il avait revêtu. Elle semblait d’une autre époque, d’un autre lieux, savamment conçue et délicatement réalisée. Un atour qui lui allait bien, et mettait en valeur ses liens profonds qui l’unissaient aux plantes qu’il aimait tant, et qu’il laissait aujourd’hui vivre en lui. Doucement, Othello déposa son livre sans prendre le temps de noter la page – elle pliait généralement le coin des feuilles qu’elle lisait pour ne pas les perdre, mais, prise de court, elle n’avait pensé à le faire. Sans oser dire quoique ce soit, elle se laissa guider à travers ce récit qui la ramena au milieu des sables brûlants et griffant du désert d’Argyrei, devant la nécropole de Kron.

Plusieurs années... C’est vrai qu’elle était porteuse de la marque depuis environ deux ans. Par réflexe, animal et idiot, elle plia la main sur le tatouage sombre dont elle était toujours la victime, et qu’elle s’évertuait de cacher depuis. Mais ce qu’elle n’avait jamais remarqué et qui lui fit l’effet d’un stylet planté en son être, c’est que Duscisio lui-même avait rapporté avec lui des traces de ce voyage, des traces invisibles et tues, silencieuses, qu’il n’avait montré à personne jusqu’ici. Une croix à porter à sa façon... Avec la plante, la jeune femme réalisa à quel point il avait été courageux de porter ce fardeau seul, sans demander son reste à personne, et en supportant toutes les nuits ces cauchemars incessants.
En l’écoutant, la jeune femme prit un air sérieux, pinçant entre ses doigts pâles son menton d’une façon spontanée, ce qui lui donna un air grave, sûrement plus que ce qu’elle ne voulait au départ. En réalité, son cerveau faisait le travail pour elle, lui offrant une représentation, sinon fidèle, suffisament pertinente des dires du jeune homme. Il semblait voir au-delà du temple qu’ils avaient vu, par-delà cette facette de pierre... A un autre niveau de l’existence, sûrement.

C’était de curieuses visions, c’était certain. En le voyant faire avec son pouvoir, et la forme qu’elle prenait, il n’y avait aucun doute quant à sa nature profonde : tuer. Une arme de mort, dont la couleur et les contours rappelaient les lames noires et mattes de sa lance. Cependant, il ne semblait pas souffrir de la même soif de sang. A bien y penser, Othello ne l’avait jamais vraiment vu utiliser cette capacité, et n’avait pas eut le temps de l’étudier d’avantage. Mais ses pensées envers son pouvoir étaient justes et réfléchies, aussi le cru-t-elle aveuglément.
Plus elle l’écoutait, plus elle voyait devant ses prunelles des flammes danser, et l’air dans ses poumons se raréfier, devenir brûlant. Ce n’était certainement pas ainsi qu’elle concevait ses souvenirs... Nul doute qu’il était assailli d’une vision de mort, ou du royaume des morts, comme dans les contes d’enfants. La sirène ne savait sur quel pied danser, ses propres convictions étant différentes sur cette représentation, et ne lui inspiraient qu’un monde de froid, d’éternelle errance, et de ténèbres éternels.

Mais tout prenait un tour mystérieux, funeste... Sa paume la démangeait cruellement, mais elle se refusait de bouger alors qu’il s’ouvrait enfin à elle, qu’il lui offrait son secret le plus profond... Qu’il lui laissait être la dépositaire de ces peurs, ces pensées, intimes et interdites, qu’il avait dû enfermer sous clés à l’abri sous sa langue.
L’entité sombre, tout comme la vague noire ne faisait pas beaucoup de doutes quant à un présage funeste. Cependant, était-ce bien ainsi qu’il fallait le traduire ? Othello s’en trouva habitée de sentiments contradictoires, déchirées entre ses convictions de nonnes, et celles de la médecin. L’oniromancie était une science, plus ou moins avérée, mais encore mystérieuse. Un rêve pouvait avoir autant d’interprétations que d’interprètes, et elle devait admettre être piètre experte en la matière. Cependant, Elle se devait d’aider, du mieux qu’elle pouvait, pour soutenir son ami qui était dans le plus grand mal. Mais il lui fallait commencer par le début, la corde se déroulerait sûrement d’elle-même quand ils iraient de pierre en pierre sur le chemin des mots.

« - Alors... Votre destination est le temple de Kron ? » Dit-elle simplement, peu certaine du ton qu’elle adopterait qui s’avéra au final bien vide d’intention. La sirène n’en était pas surprise, tout compte fait. Tout le monde laisse un éclat de son âme dans le désert, alors. Et tout le monde y reviendra toujours, pour aller le chercher.

Avant même qu’il n’ait pu parler, elle connaissait déjà la réponse, et n’aurait pu dire si elle en était inquiète ou non. Au final, il lui sembla qu’elle n’en avait pas le droit. C’était sa décision, et elle connaissait son entêtement : elle ne parviendrait pas à lui faire changer d’avis, quelques soient ses arguments, et Kesha savait qu’elle en avait. Mais elle ne pouvait pas lui interdire ce périple alors qu’elle-même savait y avoir laissé dix ans de vie, ou un enfant, et que ce contrat gisait noire sur sa peau comme le contrat d’un damné. A ses mots, elle se leva silencieusement, doucement, et glissa vers la fenêtre attenante qui donnait sur la rue. Ses longs cheveux la suivaient, esclaves de ses gestes, une harpe sélénite dont la brise seule pouvait jouer. Elle laissa glisser ses yeux sur la vitre ancienne, y décelant les imperfections, les traces et les bulles prisonnières, souhaitant cacher la mélancolie, palpable et épaisse comme de l’écume, qui s’y était logée.


« ... Je ne peux pas vous empêcher d’y retourner. Le désert appelle le désert, le sable appelle la poussière de nos os quand nous serons tombés, et le souffle froid de Kron nous y guidera tous. » Dit-elle finalement au bout de plusieurs minutes d’un silence tenace. Sa main se serrait sur l’anneau, seul rempart face à la nouvelle. Elle pourrait le suivre, de loin, mais serait présente à travers la pierre claire pour s’assurer qu’il reviendrait en vie. « Cependant, je ne pense pas qu’il faille y voir un signe de mort. »

En disant ces derniers mots, Othello tourna légèrement le visage en sa direction, plantant dans ses prunelles verrons son regard abyssal avec un appui qu’on lui prêterait guère. « Vous y voyez un cauchemar, un monstre mais... Nous sommes tous choisis par nos pouvoirs. Notre magie est une trace de ce que nous sommes, du plus profond de ce que notre âme a à offrir. De cette force immuable que nous avons tous au fond de nous, un cadeau fait par les Dieux. » En leva la main, elle agita quelques secondes les doigts pour y faire apparaître une petite luette blanche, qui s’éleva alors pour prendre la forme d’une rose, embrasée et éclatante, qui projeta sur les murs sa lumière immaculée, plongeant la pièce dans un monde spectrale, nébuleux. « Cette épée vous a choisis, elle est le reflet d’une part de vous. Vous... êtes enfant de Kron, comme enfant de Delil, puisque vous portez la vie. C’est une ambivalence lourde à porter, mais si vous sentez ce besoin, l’envie de comprendre, d’en savoir plus, vous avez ma bénédiction pour ce péripleD’un geste, elle ferma la main et la fleure s’évanouit, les pétales tombant en de longues étincelles crépitantes avant de disparaître dans la chute. « Soyez prudent... »
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MessageSujet: Re: [Terminer] Le calme après la tempète   [Terminer] Le calme après la tempète - Page 2 Icon_minitimeDim 10 Sep - 14:42

Tel qu'il l'était tous les deux, leur lien bien que différent envers Kron était aussi tortueux pour l'un que pour l'autre. Bien sûr, la conclusion sur sa destination finale, le laissait sans voix au vu qu'il lui avait dit indirectement.
Oui, il devait y retourner, mais ce n'est pas ce qui lui faisait peur.
Bien qu'il possédait selon lui une relique et son pouvoir lié, ce n'était pas sa principale inquiétude.
L'avertissement du prêtre, voilà son principal obstacle.

S'il avait été avertie il y a deux ans, cette promesse il s'en souviendra toujours. S'il enverra les plus féroces prêtres à son service contre lui, il avait peu de chance de s'en sortir. Arrivera t-il à venir pour discuter simplement, ou devrat-il croiser le fer ?
Même si le nombre était minime, leur puissance allait l'acculé et provoquer sa perte. Rien ne donnait l'indication que Gwiden n'allait pas participé de lui-même.
Les bonnes paroles de la jeune femme était des plus philosophiques et porteur d'une simple vérité, elle méritait son titre de Haute-prêtresse. Il devait y retourner, quitte à payer le prix fort, accompagné de son épée et de sa magie. Bien qu'il ne continua en rien, ils restèrent ensemble durant une bonne heure, discutant de tout ce qui pouvait être raconté. Cette dernière demande n'étant que son dernier souhait avant un long voyage qui devrait ne durer que quatre ou cinq mois en raison de l'environnement aride d'Argyrei.
Nombreuses sont les moments où le jeune homme en proie au doute cherchait le réconfort. Se contentant de la quitter dans un faible sourire avant d'aller se coucher.
Cette nuit encore, son cauchemar revint. N'y voyant pas la mort, mais le renouveau avec un maigre espoir de revenir en vie pour elle, en restant prudent tel fut son dernier conseil.

Le lendemain, sans surprise, Duscisio fut le premier lever. Le sommeil court de quelques heures fut suffisant, pensant partir avant qu'elle ne se réveille, il tarda afin de lui dire un dernier au revoir.
L'aube ne se levait que depuis quelques minutes, que toutes ses affaires se trouvaient sur son dos, épée comprise. Accompagner à l'entrée par la jeune femme, il prit sa main, les deux anneaux devant eux leur laissant la marque d'un lien certain, de la santé de l'autre. Il embrassa cette main.

Si jamais je reviens, je ne serais plus la même personne que vous connaissez.

Il allait devoir côtoyer la mort et l'affronter de toutes ses forces, tel est le but de ce voyage. Aller à sa rencontre et la dominer, lui qui était si fragile lui qui était si faible, lui qui était si peu confiant, il allait rencontrer le représentant de Kron pour tirer ses songes au clair.
Il tourna malgré lui les talons pour aller chercher la personne qu'il allait accompagner durant la première partie du voyage. Première étape : Ridolbar.
Prendre un nouveau départ ou terminer ce périple.


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Handicap. Faculté magique grandement réduite.
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MessageSujet: Re: [Terminer] Le calme après la tempète   [Terminer] Le calme après la tempète - Page 2 Icon_minitimeDim 10 Sep - 19:51

Les timides rayons des soleils isthériens vinrent se heurter aux rideaux translucides, déployant dans la pièce froide une lumière rouge et spectrale. Avec la morsure d’une gerbe de flamme, ils se heurtèrent aux paupières encore closes de la naïade endormis avec la violence d’un volcan. Elles s’ouvrirent avec une lenteur usée, et l’amertume d’un matin triste. Par vague tranquille, les souvenirs de la veille lui revinrent sur leur conversation dans le petit salon. Et bien qu’elle tacha de s’en convaincre pendant de longues minutes dans la pénombre de sa chambre, au creux de la nuit et du silence pesant du soir, elle savait qu’elle ne pouvait avoir aucune certitude de le revoir revenir en vie. Ni même en bonne santé. Avec un geste las, elle voulut chasser la lumière d’un mouvement de bras, et finit par se retourner en tirant le drap sur elle, s’emmêlant dans ses cheveux comme dans les cordes d’un filet. Elle devait se lever...Mais elle n’en avait pas la moindre envie. Car elle savait qu’en passant la porte, elle trouverait les affaires rangées, la maison pleine de silence.

Avec une lenteur lunaire et éthérée, elle ôta le drap, se révélant dans la lumière embrasée, comme si tout son corps, blanc comme une lune, était en feu. Et ce fut avec une précaution infinie qu’elle déposa les pieds au sol, en faisant bien attention de ne pas faire craquer le plancher. Etrangement, elle n’était pas fatiguée, et ne sentait pas non plus le poids du sommeil sur ses yeux et ses muscles engourdis. Le froid avait envahi la pièce, mais elle n’en était étrangement pas victime, sa magie et ses longs jours au proie aux glaces cimmériennes l’ayant bâtie d’une roche solide. Othello passa alors avec lenteur et douceur dans la pièce, comme un spectre dansant, aux gestes mécaniques et précis. Après s’être coiffée, apprêtée, elle passa un kimono de soie sur son déshabillé blanc. Si au début de son séjour, elle n’osa sortir que pleinement habillée, elle n’avait plus peur, aujourd’hui, de sortir avec ses habits de nuit. Sa seule crainte était de trouver la maison vide, mais elle poussa tout de même la porte et sortie sur le palier.

Finalement, Duscisio n’était pas encore parti, elle le trouva prêt au départ, ses affaires méticuleusement rangées, et le cœur sur le départ. Mais c’était une vision heureuse, et elle fut touchée de constater qu’il était resté pour pouvoir lui dire au revoir. Ne voulant pas le retenir plus, elle mit de côté ses habitudes matinales, et la suite de sa journée pour l’accompagner jusqu’au bout, passant bien au-delà des formalités d’usage pour l’accompagner jusqu’à sur le seuil.
Devant le vide de l’embrasure, les bruits matinaux qui envahissaient petit à petit la rue adjacente, les bruits du monde qui s’éveille, elle regarda comme une dernière fois le visage de l’herboriste, celui d’un homme pâle mais concentré, dont le sérieux trahissait une âme tendre et bienveillante, et des tortures graves qu’il cachait du monde. Ses yeux étranges, vairons, son front grand, mais masqué par des mèches tombantes et pâles, comme les siens, cette peau de lait dépigmentée. Quand il lui attrapa la main, elle ne lutta pas, prenant soin d’inscrire dans sa mémoire la forme de ses doigts, longs et usés, qui paraissaient bien plus longs et épais que les siens. Les bagues s’entrechoquèrent alors, les deux pierres jumelles se faisant face brusquement, se promettant elles-aussi de se tenir au courant de l’état de chacune. En silence, elle le vit baiser sa main, et ferma les yeux au contact de ses lèvres.

« Dans ce cas, je serais heureuse de découvrir celui que vous serez devenu. Puissiez-vous trouver les réponses à vos questions là où vous vous rendez, Duscisio. Et revenez en vie. »

Sur ces mots, elle le vit partir, s’envoler vers un périple qui le conduirait au bout du monde. Et dans un bruit sec et malheureux, la porte se ferma sur ses gonds, et la maison plongea dans le silence. Othello eut alors l’impression d’être dans une toute nouvelle demeure, un lien aliéné qu’elle ne connaissait plus. Tout lui parut étranger. Les murs raiches, le plancher grinçant, le claquement mécanique d’une horloge... Elle redécouvrit tous les bruits qui lui semblaient jadis si familiers, et pourtant sonnait maintenant comme de tous nouveaux sons. En silence, elle prit son petit déjeuner, rassembla ses affaires et redescendit les marches avec lenteur. Ce jour marquait aussi la fin de son séjour chez l’herboriste. A présent, elle avait une maison sur laquelle veiller, et qu’elle devait remettre sur pieds, un géant endormi qui peinait à ouvrir les yeux. Pourtant, une dernière chose la retenait dans cette maison.

Dans le silence, elle alla à l’atelier, dans la serre, et se terra au milieu des plantes silencieuses, si belles et si fortes. Bien sûr, elle en prendrait grand soin. Alors que les soleils se mirent à éclairer vivement les carreaux de verre, Othello se laissa glisser au sol et joint ses mains au silence du monde. Et dans cette cathédrale, elle pria.
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